Abû al-Fath Ghiyâth ad-Duniyâ wa ad-Dîn Kay Khusraw ben Qilij Arslân[1], Gıyaseddin Keyhüsrev ou Kay Khusraw Ier est un sultan seldjoukide de Roum. Il est le second fils de Kılıç Arslan II et de son épouse grecque. Il succède à son père en 1192. Il meurt en 1211. Son règne est interrompu entre 1197 et 1205.
En 1186/87, Kılıç Arslan II, âgé et fatigué, partage son royaume entre ses dix fils et son plus jeune frère Sancar-Chah qui, se voit attribuer Ereğli[2].
Qutb ad-Dîn Malik Chah reçoit Aksaray. Il attaque son père en 1189 et prend Konya. Il meurt en 1197.
Mughith ad-Dîn Togril Chah reçoit Elbistan. Dans l'hiver 1194/95 il est attaqué par l'aîné Qutb ad-Dîn Malik Chah. Il aurait trouvé refuge auprès de Léon II d'Arménie à moins qu'il n'ait été tué.
Nur ad-Dîn Mahmud Sultan Chah reçoit Sivas. Attaqué par l'aîné Qutb ad-Dîn Malik Chah, il est tué en 1193/94.
Mu`izz ad-Dîn Qaysar Chah reçoit Malatya ; Un de ses frères l'expulse de ce territoire en 1192/93. Il se réfugie auprès de Saladin.
En 1197, Süleyman Chah profite de la mort de Qutb ad-Dîn Malik Chah, l'aîné de la famille, pour s'emparer de ses territoires ainsi que de ceux de Kay Khusraw.
Kay Khusraw se réfugie à Damas puis à Constantinople[4] auprès d'Alexis III Ange. Il se convertit au christianisme en se faisant baptiser avec Alexis III Ange pour parrain[2].
En 1203, Kay Khusraw se marie avec la fille de Manuel Maurozomès (ou Mavrozome)[5], un courtisan important à la cour de Byzance. Elle est la mère de deux fils qui seront sultans seldjoukides : Kay Kâwus Ier (1211-1220) et Kay Qubadh Ier (1220-1237)[6].
Kay Khusraw, avec l'aide de mercenaires appartenant aux troupes de son beau-père Manuel Maurozomes, reprend le pouvoir en 1205 en déposant le trop jeune Kılıç Arslan III[6]. Théodore Ier Lascaris est inquiet de la puissance de son voisin turc, Kay Khusraw, il s'allie à l'empire latin de Constantinople et à Léon II roi de Petite-Arménie. Malgré cela, Kay Khusraw peut restaurer la puissance des Seldjoukides. Il parvient à joindre les rives de la Méditerranée à celles de la Mer Noire.
En mars 1207, Antalya est brillamment prise par Kay Khusraw aux Vénitiens. Cette conquête permet une expansion économique importante dans la région. Les Vénitiens signent un traité de paix qui établit les premières relations commerciales entre les Seldjoukides et Venise[4].
En 1208, Manuel Maurozomes et Kay Khusraw affrontent le roi Léon II de Petite-Arménie. Manuel se distingue en prenant les combats.
En 1211, en remerciement de son aide, Kay Khusraw entreprend de donner à Manuel un territoire dans la vallée du Méandre[6]. Kay Khusraw trouve la mort, pendant la bataille d'Antioche du Méandre, contre l'empereur de Nicée Théodore Lascaris pour la prise de la ville d'Alaşehir. Son fils Kay Kâwus lui succède.
De nombreux monuments Seldjoukides célèbres datent de cette époque. En 1206, la sœur de Kay Khusraw a fait construire l'impressionnant complexe Çifte Medrese, à Kayseri. De nombreux caravansérails sont construits, le long des routes commerciales à Kuruçeşme[7],
Kizilören[8] qui a été complètement restauré en 2008,
Dokuş-Derbent[9].
Kay Khusraw Ier est expulsé du sultanat par son frère Süleyman Chah en 1197. Il reprend le pouvoir en 1205 en démettant Kılıç Arslan III, le trop jeune fils de Süleyman Chah.
↑turc :, Gıyaseddin Keyhüsrev arabe / persan : ʾabu al-fatḥ ḡiyāṯ ad-duniyā wa ad-dīn kayḫusrū ben qilij ʾarslān, أبو الفتح غياث الدنيا و الدين كيخسرو بن قلج أرسلان Ghiyâth ad-Duniyâ wa ad-Dîn : (en arabe) ?? du pouvoir et de la religion Kay : Le préfixe kay, key ou ké attaché ou non au mot qui le suit est un titre royal dans l'antiquité de la Perse. Ce préfixe peut être à rapprocher du mot kaveh (forgeron), les forgerons devenant des souverains, l'un des héros du Shâh Nâmeh est un forgeron nommé Kaveh qui devient roi. (Marius Fontane, « Les Iraniens, Zoroastre (de 2500 à 800 av. J.-C.) », Alphonse Lemerre, ) Khusraw, Khusrû : (en persan خسرو), monarque ; empereur, Kay Khusraw est le nom d'un des monarques mythiques Persans du Shâh Nâmeh.
Janine et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, Éd. PUF, (ISBN978-2-130-54536-1), article Seljoukides, p. 740-743 et l'article Kayhosrev p. 463.