« La Cinq, votre nouvelle amie » (1986) « Cinq you La Cinq ! » (1987) « Cinéma ou télévision, La Cinq, tous les soirs un film » (1988) « La Cinq, la télé qui ne s'éteint jamais » (1988) « L'information sans concession, c'est La Cinq ! » (1990) « La 5, c'est 5 sur 5 » (1991) « Faites la chaîne pour votre chaîne » (1992)
La Cinq, éditée par la société France 5[1],[2],[3],[4], puis par la Société d'exploitation de la 5e chaine[5],[6],[7] (ou La Cinq S.A.)[8], est la première chaîne de télévision généraliste nationale commerciale privée et gratuite française d'origine italienne diffusée du [9] au [10]. Avec la chaîne musicale TV6, La Cinq est la première chaîne nationale française à s'être vue retirer son autorisation d'émettre.
En 1985, à un peu plus d'un an des élections législatives, les socialistes redoutent un échec politique et souhaitent créer un espace nouveau, hors du domaine institutionnel de la télévision publique, susceptible de toucher un large public, différent du statut de la chaîne privée à péage Canal+ cryptée, permettant de constituer un relais d'opinion en faveur de leurs idées, s'ils viennent à retourner dans l'opposition.
Le 16 janvier 1985 à 20 heures, le président de la RépubliqueFrançois Mitterand annonce au journal télévisé d'Antenne 2[11], la création de deux nouvelles chaînes privées gratuites, La Cinq et TV6 et prévoit même jusqu'à 85 télévisions locales[12]. Il lance l'idée d'« un espace de liberté supplémentaire » et demande au gouvernement de Laurent Fabius d'étudier le projet. L'avocat Jean-Denis Bredin, chargé par le Premier ministre de rédiger un rapport sur l'ouverture de « l'espace télévisuel à la télévision privée », le lui remet le . Ce dernier préconise la création de deux chaînes nationales privées en clair financées par la publicité et dont les fréquences seront concédées par l'État conformément à l'article 79 de la loi du sur la communication audiovisuelle. Le , Georges Fillioud, secrétaire d’État français chargé des Techniques de la communication, présente en conseil des ministres une communication sur le développement de l’audiovisuel. Il annonce un projet de loi définissant la création d'ici le printemps 1986, de deux nouvelles chaînes de télévision privées à diffusion nationale, l'une généraliste, l'autre à vocation musicale, ainsi que des chaînes de télévision locales, au capital desquelles se retrouveraient groupes de presse, sociétés de production et publicitaires.
Un appel à candidature est lancé pour lequel postule de façon officieuse, la CLT qui cherche à implanter RTL Télévision sur le territoire français. Le groupe Fininvest du magnat italien de la télévision commerciale Silvio Berlusconi y voit l'opportunité d'étendre son réseau en Europe, afin de commercialiser son catalogue de programmes[13]. Silvio Berlusconi s'associe début au groupe Chargeurs réunis de Jérôme Seydoux et à Christophe Riboud pour créer la société France 5 qui présente un projet de télévision commerciale pour l'obtention d'une concession sur le nouveau cinquième réseau hertzien. Berlusconi fait dès lors jouer ses relations politiques au plus haut niveau, dont celle auprès du président socialiste du Conseil italien, Bettino Craxi, qui se charge de le recommander chaudement à François Mitterrand[14].
Au même moment, le gouvernement engage une bataille avec l'opposition à l'Assemblée nationale pour obtenir un amendement de la loi sur les télévisions privées permettant la libre installation d'émetteurs par TDF en haut de la tour Eiffel, sans avoir à obtenir l'autorisation de la ville de Paris, propriétaire du monument et dont le maire de droite n'est autre que le président du RPR, Jacques Chirac. L'amendement Tour Eiffel est finalement adopté par les députés de la majorité de gauche, le .
« Ce qu'on attend beaucoup, c'est dans le domaine des variétés : les chansons. Parce que Canale Cinque, la télévision commerciale italienne est en général, plus avancée que la télé française. Avec plus de rythme dans les émissions, des décors magnifiques. Une gaieté qu'il n'y a pas toujours dans les émissions de variétés françaises". »
— Étienne Mougeotte, directeur de Télé 7 Jours dans 1986 Canale 5 "Voilà la Cinq" du [15]
Le , le gouvernement accorde une concession de service public de 18 ans à la société France 5 pour l'exploitation du cinquième réseau hertzien de télévision à diffusion nationale, malgré la désapprobation de certains ministres[16] et conseillers du président français militant pour un programme culturel et de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle qui n'approuve pas le cahier des charges de la chaîne mais n'a aucun pouvoir pour le modifier. Il accorde également une publicité à volonté et une protection contre la concurrence[17].
Jérôme Seydoux et Silvio Berlusconi présentent les orientations et le style des émissions de la future cinquième chaîne de télévision lors d'une conférence de presse le . À ses détracteurs qui l’accusent de vouloir fabriquer une télé « Coca-Cola », Silvio Berlusconi, qui bâtit les programmes de la Cinq à partir de ses catalogues, promet une télé plutôt « beaujolais » avec « champagne le samedi », ainsi que des stars de la télévision ou du cinéma qui ont la faveur du public[18].
Décidée à contrecarrer ce projet de nouvelles chaînes de télévision dont elle a cerné les enjeux politiques, l'opposition de droite fait annuler l'amendement Tour Eiffel par le Conseil constitutionnel le [19], obligeant le gouvernement à passer en force via un nouveau projet de loi définitivement voté le par le Parlement. Le , la société France 5 a été constituée sous la forme anonyme avec siège à Paris. Le , la CLT dépose en vain un recours en annulation de l'accord de concession devant le Conseil d’État et n'obtient du gouvernement qu'un droit à utiliser l'un des deux canaux encore libres du futur satellite TDF 1. Le , Silvio Berlusconi présente les programmes de sa future chaîne commerciale, officiellement baptisée La Cinq, petite sœur dérivée du Canale 5 italien, aux journalistes, industriels et publicitaires afin de convaincre ces derniers d'acheter du temps d'antenne publicitaire pour financer la chaîne[20]. Le lendemain, les forces de l'ordre sont obligées d'intervenir pour permettre aux techniciens de TDF de venir installer les émetteurs de La Cinq en haut de la tour Eiffel, à la suite du refus de la ville de Paris, qui invoque des problèmes de sécurité[21],[22].
Mi-février, le capital de la société France 5[23] créée pour gérer La Cinq (50 millions de francs) est bouclé, dont 40 % sont détenus par la Fininvest (Berlusconi) et 60 % par la SEPC (participations françaises).
Après trois mois d'hostilités[24] et un mois d'essais techniques, La Cinq peut enfin commencer à émettre le jeudi à 20 h 30 dans le cadre de l’émission de présentation de la chaîne Voilà la Cinq enregistrée dans les studios milanais du groupe Mediaset de Berlusconi. Jusqu’à minuit, Christian Morin, Roger Zabel, Amanda Lear, Élisabeth Tordjman et Alain Gillot-Pétré reçoivent les grandes vedettes de la variété française (Johnny Hallyday, Serge Gainsbourg, Mireille Mathieu, Charles Aznavour) et internationales, comme Ornella Muti, invitées par Silvio Berlusconi à parrainer un show dont les effets n’ont rien à envier aux divertissements de TF1 ou d’Antenne 2[25],[26],[27],[28]. Les premières semaines de programmes sont alors constituées de jeux et de shows (Pentathlon, C’est beau la vie, Cherchez la femme), mais aussi de quelques magazines comme Jonathan[29] et Mode, etc (Nonsolomoda)[30], adaptés des formats à succès de Canale 5, la chaîne italienne de Silvio Berlusconi. Nouveauté dans le paysage audiovisuel français, les programmes sont rediffusés[31] toutes les quatre à cinq heures et sont entrecoupés de plusieurs pages de publicité (jusqu’à trois au sein d’un même programme). Les premiers animateurs, qui gagnent quatre fois plus qu'en France[32], sont pour grande partie des transfuges de TF1 (Christian Morin) ou d'Antenne 2 (Alain Gillot-Pétré, Roger Zabel et Élisabeth Tordjman), ou encore des transfuges des chaînes italiennes de Berlusconi (Amanda Lear). La chaîne se dote également de speakerines pour présenter les programmes[33].
Multi-diffusion :
Voilà La Cinq est diffusée le jeudi à 20h30 et rediffusée à minuit, puis le lendemain trois fois, à 7h30, 11h30 et 15h30. À l'instar de cette soirée d'inauguration, les programmes de la chaîne sont multi-diffusés selon le système dit de la « boucle ». Proposant 4 heures de programmes répétés 5 fois par jour, permettant à la chaîne d'émettre 20h/24. À partir de mars 1986, La Cinq propose quelques films la nuit[34].
Les fictions américaines, le nerf de la guerre :
Dès février 1986, les séries télévisées américaines occupent toute la grille de la journée et de la seconde partie de soirée[35]. Toutes ces séries sont issues du catalogue de la Fininvest[13] et distribuées par Reteitalia[36]. Certaines ne sont pas inconnues des téléspectateurs, car déjà diffusées dans les années 1960[37] et 1970 mais dont les droits ont été abandonnés ou raflés aux autres chaînes françaises : Arnold et Willy, Happy Days, Mission impossible, Star Trek, Shérif, fais-moi peur ou Wonder Woman. D'autres sont encore inconnues du public français et doublées pour la circonstance comme La Cinquième Dimension. En 1985, TF1 s'intéresse à la nouvelle version de La Quatrième Dimension alors qu'elle n'a pas encore été diffusée par CBS. Cependant, aucun des responsables des achats de TF1 ne considère sérieusement qu'une jeune chaîne privée encore inexistante, puisse entrer en concurrence avec eux. C'est ainsi que la première chaîne rate cette acquisition au profit de La Cinq[38]. Pour fêter l'évènement, Philip Deguere, le producteur exécutif de La Cinquième Dimension souhaite bonne chance à La Cinq, dans un message diffusé lors de la soirée inaugurale[39]. Juste avant le film de 20 h 30, la case stratégique de 19 h 30 est occupée chaque jour de la semaine par l'émission À fond la caisse[40] dans laquelle est diffusée une série à chaque fois visant un public jeune : Supercopter le lundi, K2000 le mardi, Riptide le mercredi, CHiPs le jeudi et Tonnerre mécanique le vendredi.
Alors que FR3 n'est autorisée à diffuser que 310 films par an, contre 170 pour TF1 et Antenne 2, La Cinq diffuse dès sa 1re année 250 films plusieurs fois par semaine à 20 h 30. Parmi les premiers films diffusés à gros budget de la première semaine figurent L'Africain (premier film, diffusé le dimanche à 20h30), La Fièvre du samedi soir (diffusé le lundi à 20h30) et La Féline (diffusé le mardi à 20h30) ; film au sujet duquel son réalisateur Paul Schrader intente une action en justice, opposé à la coupure publicitaire[41]. Les films représentent la plus forte audience de la chaîne[42].
Les professionnels du cinéma, invoquant un risque de baisse de fréquentation des salles, critiquent vigoureusement le fait que le cahier des charges de La Cinq l'autorise à diffuser des films deux ans après leur sortie en salles, contre trois pour les autres chaînes (excepté Canal+)[43].
À la suite des élections législatives de mars 1986, la droite revient au pouvoir. Jacques Chirac, devenu Premier ministre, demande à son ministre de la Communication, François Léotard, de mettre en œuvre la politique audiovisuelle du gouvernement : privatisation de TF1 (FR3 était initialement prévue) et annulation des concessions des deux nouvelles chaînes privées, La Cinq et TV6, trop rapidement attribuées sur pression de l'Élysée sans réel appel d'offres. Par le décret no 86-901 du , le gouvernement Chirac décide de réattribuer cette chaîne avant la fin de sa concession[47].
Afin de ne pas laisser un écran noir, La Cinq est autorisée à continuer à émettre mais doit immédiatement cesser de diffuser des films de cinéma[48]. Dès le dimanche , un téléfilm remplace le film prévu et les films programmés ultérieurement voient leur case réattribuée à des séries ou téléfilms. Pour pallier ce manque de longs-métrages, la chaîne achète des mini-séries de prestige[49]. En avril 1986, RTL Télévision récupère les droits de la série Dynastie pour la France et les transfère à FR3, afin d'empêcher le magnat des médias italien Silvio Berlusconi de diffuser la série sur La Cinq[50]. En décembre de la même année, La Cinq est autorisée, de nouveau, à diffuser des films de cinéma : le premier sera Les Blues Brothers.
À la suite d'un recours de TV6, ce décret est annulé par arrêté du Conseil d'État le , car le ministre n'a pas respecté l'échéance légale de la concession d'un an[51]. Toutefois, la Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL), qui a remplacé la Haute Autorité de la communication audiovisuelle depuis le , fixe le les obligations générales et particulières des « télévisions hertziennes nationales privées en clair » par les décisions no 87-1 et 87-2. Le , le décret no 87-50 résilie le contrat de concession de la cinquième chaîne qui s'achève le à minuit[52] et ouvre par la même occasion l'appel à candidature pour la réattribution du réseau. Toutefois, pour éviter l'écran noir, la CNCL invite la Cinq et TV6 à poursuivre leur programmes le temps de réattribuer les 2 réseaux.
« Côté production, la Cinq " va enfin pouvoir sans délais mettre au travail la SFP et les producteurs indépendants français. C'est ainsi qu'elle portera très haut le fanion de la télévision française." (18 février 1987) »
— Robert Hersant, candidat à la reprise de La Cinq dans l'article du Monde du [53]
Le premier candidat sur les rangs pour répondre à l'appel à candidature de la CNCL est le groupe Socpresse (Le Figaro, France-Soir) de Robert Hersant qui, avec l'appui du gouvernement, cherche à s'implanter dans la télévision. Il s'allie aux anciens propriétaires de la chaîne, Silvio Berlusconi et Jérôme Seydoux, pour constituer dès le la Société d'exploitation de La Cinq[54], qui souhaite créer une chaîne pluraliste et informative[55]. De son côté, la Lyonnaise des Eaux via Nicolas de Tavernost, en s'alliant à la chaîne canadienne Télé-Métropole, prépare un projet de chaîne privée française dénommée Métropole Télévision[56], et confié à l'ancien PDG d'Antenne 2, Jean Drucker, chargé de présenter cette candidature à la CNCL[57].
Les seuls concurrents sérieux lors de cet appel d'offres sont le groupe Occidentale media TV[58] mené par Jimmy Goldsmith qui souhaite former une chaîne populaire, généraliste et familiale[59]. Quant à la CLT, elle ignore que ce réseau a déjà été promis à un autre ami du Premier ministre, le magnat de la presse Robert Hersant. Dans l'intervalle, Télé-Métropole quitte le projet de la Lyonnaise des Eaux pour rejoindre La Cinq[56] en achetant 3,42 % du capital de la nouvelle chaîne privée. La CLT renonce finalement à sa candidature sur ce réseau après avoir obtenu l'assurance du gouvernement de récupérer la sixième chaîne. Hachette, qui concourt pour le rachat de TF1 en cours de privatisation, ne présente aucun projet[60].
Le , la CNCL attribue pour dix ans la concession de service public sur le cinquième réseau hertzien national à la société d'exploitation de La Cinq[61]. Robert Hersant entre alors au capital de La Cinq en tant qu'opérateur principal de la chaîne et nomme Philippe Ramond directeur général. Les deux hommes misent sur l’information et engagent au printemps 1987Patrice Duhamel comme directeur de l’information, le chargeant de constituer une rédaction placée sous l'autorité de Jacques Hébert. Cette toute nouvelle rédaction s’installe au 241, boulevard Pereire à Paris, dans un ancien garage Renault devenu le siège de la chaîne. Autour de figures déjà connues des téléspectateurs, comme Jean-Claude Bourret ou Marie-France Cubadda venus de TF1, une équipe de jeunes journalistes va s’efforcer de créer chaque jour, à partir du , cinq éditions du journal télévisé au ton résolument direct et novateur.
En avril 1987, les droits de la série Dallas sont acquis par La Cinq, Silvio Berlusconi proposant de payer 600 000 francs par épisode, au lieu de 280 000 francs pour TF1[62],[63].
Les animateurs :
« TF1 est attribuée à Bouygues, et à ce moment-là Silvio Berlusconi nous dit: "Maintenant, il faut aller vite. (...) Il faut acheter les vedettes, avant que le béton, il devienne sec." »
— Philippe Ramond, directeur général de La Cinq (1987-1990) dans Télévision (Histoires secrètes) du [64],[65]
Dans sa volonté de s’affirmer comme une grande chaîne généraliste, la nouvelle Cinq débauche aussi les trois animateurs à succès de TF1 en cours de privatisation (Patrick Sébastien[66], Patrick Sabatier et Stéphane Collaro), en leur proposant plus de 3 millions de francs par émission[65]. Elle s’assure également les services de Philippe Bouvard (animateur d’une émission très populaire sur RTL, Les Grosses Têtes, collaborateur de longue date du groupe Hersant) et de Michel Robbe (animateur sur TF1 de La Roue de la fortune). Afin de capter un public jeune et urbain[67],[68], La Cinq ouvre son antenne à de nouveaux visages : Childéric Muller[69], venu de TV6 est responsable de divertissements « Pop » et Thierry Ardisson, qui lance ses interviews décalées dans Bain de Minuit.
À la rentrée 1987, la France se couvre d’affiches où les nouveaux animateurs, en photo, invitent le public à venir sur la chaîne, sous le slogan de « Cinq you La Cinq ! » (jeu de mots avec « Thank You La Cinq ! »)[70].
Cependant, en cette période, la chaîne ne peut être reçue que sur une partie restreinte du territoire, surtout dans les villes, alors que les programmes de divertissement proposés correspondent à ce que l'on appelle pudiquement la « France profonde ». Par ailleurs, les nouvelles chaînes diffusent sur une variante plus moderne du SÉCAM compatible avec le télétexte, l'image apparaissant en noir et blanc sur des postes un peu anciens, ce qui nécessite une antenne large bande pour être captées.
Les animateurs-producteurs achetés à prix d'or (un budget de 3 millions de francs par émission, pour Collaro[71], 4 millions de francs environ pour Sébastien[72]) ne suffiront pas à faire décoller l'audience[73] et attirer les publicitaires[74]. La chaîne est donc contrainte de revoir sa grille[75] et de baisser ses dépenses (150 millions de francs par mois)[76] d'un tiers.
L'information :
L'apparition du satellite et la musique du générique des journaux télévisés, Ainsi parlait Zarathoustra, a été choisie par Robert Hersant lui-même[77],[78]. Quant aux incrustations illustrant les sujets de reportage et le décor sur fond de régie, bleutée ou fond noir, le journal permanent (idée importée du Japon) ils sont dus à Christian Guy, ancien journaliste, rédacteur en chef et producteur du journal de La Cinq[79].
Chaque journal télévisé fait appel au vote du public via le « télévote ». Jean-Claude Bourret crée la première émission télévisée interactive avec Duel sur la Cinq : les téléspectateurs votent chaque jour (par téléphone et Minitel) et choisissent le débatteur qui les a le plus convaincus. Quant à Guillaume Durand il pose la « question minitel ». Chaque soir, les téléspectateurs sont invités à voter "oui" ou "non" au sujet d'une question d'actualité[80], une méthode astucieuse pour habituer le téléspectateur à utiliser son Minitel, puis participer à des jeux et faire gagner de l'argent à la chaîne[81].
En octobre 1987, Marie-France Cubbada impute la faible audience du 20h aux techniciens de TDF qui freineraient l'extension du 5e réseau. D'autres journalistes considérant que Boulevard Bouvard diffusé en access prime-time n'est pas une bonne locomotive pour le JT[82].
Les séries françaises produites :
Pour respecter ses obligations en matière de quotas de production française, La Cinq importe du Québec le concept du téléroman[83]. Afin de préparer les téléspectateurs, la chaîne diffuse au préalable tout l'été qui précède, des séries québécoises : L'Or du temps, Marisol, Belle Rive[84], Le Clan Beaulieu[85]....
Voisin, voisine :
en tournant 18 épisodes de 60 minutes par semaine (plus de 3 épisodes par jour)[86], La Cinq avait pour objectif de remplir, pour le moins cher possible, les quotas de productions francophones diffusées sur son antenne (400 heures/an exigées). Diffusée dès le , la série met en scène la vie des habitants d'un immeuble. Cette série diffusée d'abord le matin dans une relative discrétion, a ensuite été "découverte" par un public d'insomniaque lors de rediffusion nocturne. La pauvreté des dialogues résultant d'improvisations a inspiré à Tonino Benacquista son roman Saga.
Tendresse et Passion :
Une autre série, également créée afin de satisfaire aux exigences légales susdites. Diffusée à partir du , cette série placée dans le milieu hospitalier, mettait en vedette Pascale Roberts. Elle sera parodiée par Les Inconnus dans leur sketch Maitresses et patients diffusé le 22 mars 1991 dans La Télé des Inconnus.
Dès 1991, les épisodes des deux séries rempliront ensuite les nuits, après Cas de divorce, le Journal de la Nuit et Le Club du Télé-Achat.
Le bilan des audiences :
Les émissions d'information de La Cinq rencontrent un certain succès, que ce soient l'édition de Jean-Claude Bourret dès 12 h 30, qui donne la parole aux téléspectateurs via un sondage par Minitel en fin de journal, ou remet le débat à l'honneur dans son Duel sur la Cinq d'avant journal, ou le Journal de 20 heures de Guillaume Durand, couronné par un 7 d'or du « Meilleur présentateur du journal télévisé » en 1989[87], l'émission de grand reportage de Patrick de CarolisReporters, ou Childéric, l'émission musicale de Childéric Muller. A contrario, les autres émissions de la chaîne, y compris celles présentées par Patrick Sabatier, Stéphane Collaro ou Patrick Sébastien, ne réalisent pas l'audience escomptée et stagnent autour de 5 %. Les animateurs vedettes finissent par regagner TF1 courant 1988.
À la suite de ses bonnes audiences lors de la couverture de la révolution roumaine de 1989 et de la chute du mur de Berlin, La Cinq lance à partir du Le Turbo sur l'info[88]. Le magazine Reporters est diffusé tous les jours à 19 h et le Journal est avancé à 19h45. La Cinq va innover et vivra alors deux années axées sur l'information, le sport (Paris-Dakar) et les films issus du catalogue Berlusconi, dont de nombreuses séries B à petit budget classées comme des téléfilms (« La Cinq, tous les soirs un film ! ») et des séries américaines[89].
Définition d'un film : la CNCL veut traduire en justice La Cinq, après qu'elle a diffusé un samedi soir - le - le long-métrage Commando Léopard. Ce film n'étant jamais sorti sur les écrans français, la chaîne considère qu'il ne peut être assimilé à la définition d'un film. La Cinq attaque la CNCL devant le Conseil d'État[90].
Nombre de films par semaine : après avoir obligé La Cinq à cesser de diffuser 4 films de cinéma par semaine[91],[92], la CNCL refuse l'un des principaux slogans de la chaîne, La Cinq, tous les soirs un film, car les films diffusés les mercredi, vendredi et samedi sont, en raison de la législation, des téléfilms[93]. Il fut retoqué et devint « Cinéma ou télévision, La Cinq, tous les soirs, un film ». Le , le Conseil d'État inflige à la chaîne une amende de 12,17 millions de francs pour non-respect des quotas de diffusion d’œuvres audiovisuelles françaises et d'origine communautaire en 1988[94].
Dépassement de la durée de la publicité : la CNCL saisit le Conseil d'État car La Cinq a dépassé la limite maximum d'interruption dans un film et la durée autorisée des spots publicitaires[95]. En conséquence, tout nouveau dépassement sera soumis à une astreinte financière de 6 000 francs par seconde[93].
Films érotiques : le , le Conseil d'État ordonne à La Cinq de déprogrammer le film érotique Joy et Joan[96], initialement prévu à 20h30, pour le diffuser à 22h30[97],[98] à la suite des protestations de Catherine Tasca et Jack Lang, ce qui n'empêchera par la chaîne de diffuser L'amant de Lady Chatterley, un autre film érotique, à 20h30 le [99], ce qui permettra à la chaîne de faire 13 % d'audience, le meilleur score de toute son histoire[100].
Film colorisé : Historiquement, la première fois qu'un tribunal français confirme le Droit moral d'un cinéaste américain remonte à 1959, lorsque Charlie Chaplin s'oppose à une bande sonore et des cartons ajoutés sans son autorisation à son film muet Le Kid[101],[102]. En 1986, Turner Entertainment acquiert les droits de Quand la ville dort, à la suite du rachat du studio Metro-Goldwyn-Mayer et de son catalogue. Turner Entertainment décide de coloriser le film et conclut un accord avec La Cinq afin de diffuser cette version colorisée, une première en France[103]. La chaîne prévoit de programmer la soirée Double vision, avec la diffusion de la version colorisée ainsi qu'un débat sur la colorisation des films[104],[105],[106] suivi de l'originelle en noir et blanc sous-titrée. Les héritiers de John Huston s'y opposent, intentant un procès contre l'exploitation de cette version, mais sont déboutés aux États-Unis. Le , la Société des réalisateurs français proteste contre la diffusion du film, prévue le [107]. Le , Quand la ville dort est interdit de diffusion en France[108]. Mais, le , La Cinq gagne en appel et diffuse la version colorisée, avec pour slogan « Quand la ville dort... et rêve en couleurs » le [109],[110] (le lendemain de l'anniversaire de la mort de Marilyn Monroe). Finalement, le , la cour de cassation casse et annule l'arrêt rendu le 6 juillet 1989 et donne raison aux héritiers du cinéaste[111] qui obtiennent 600 000 francs de dommages-intérêts pour atteinte à l'intégrité du film[112], arguant que cette transformation de l'œuvre ne peut se faire, au nom du droit moral, sans l'accord de l'artiste ou de ses ayants droit[113],[114],[115]. Anjelica Huston, la fille du cinéaste, a utilisé avec succès la loi française sur le droit d'auteur pour établir une jurisprudence en 1991 qui empêche la distribution ou la diffusion en France de toute version colorisée d'un film contre la volonté du créateur original ou de ses héritiers[116].
Dépassement de diffusion de films : le , la chaîne est mise en demeure par le CSA, La Cinq ayant dépassé le plafond de 104 diffusions d'œuvres cinématographiques entre 20h30 et 22h30 pour l'année 1989[118]. Ne pouvant plus diffuser de films jusqu'au , elle rediffuse les mini-séries V et V, la Bataille finale à partir du en prime time.
Horaire des programmes violents : le , le CSA condamne La Cinq a une amende de 5 millions de francs pour avoir diffusé un épisode du Voyageur le à 16 h 30 et le téléfilm Les Voix de la nuit, le à 20 h 30, les deux programmes étant trop violents pour être diffusés avant 22h30[119],[120]. Le Conseil d’État annule la condamnation pour l'épisode Vidéomania, mais la confirme pour Les Voix de la nuit, en réduisant l'amende à 3 millions de francs[121]. Le groupe Hersant met "« au placard » son stock de programmes américains acquis par les Italiens[122], jugés « trop hard » (basés sur le sexe et la violence) et se charge d'acheter directement des téléfilms plus politiquement corrects. Conséquence : le public est moins présent[123].
Ouverture de deux informations judiciaires après deux enquêtes de la Cinq : Le Canard enchaîné met en cause des journalistes du magazine Reporters, ayant filmé des scènes de tabassage réalisées par le groupe extrémiste Tagar diffusées le [124], ainsi que l'agression de Karim Diallo à Paris[125],[126] par les Jeunesses nationalistes révolutionnaires le [127],[128], sans avoir porté secours aux victimes[129],[130].
Créé en mars 1986 et né de la volonté de diverses productions européennes de travailler ensemble, le Consortium européen pour la télévision commerciale réunit la Fininvest, Robert Maxwell, Beta Taurus et la SEPC (holding des participations françaises au capital de la Cinq)[131]. Au départ, il doit gérer la diffusion satellitaire de La Cinq et de La Sept, la future chaîne culturelle via TDF1[132],[133],[134]. Mais le gouvernement Chirac met fin à ce projet[135]. Le Consortium se tourne alors vers la coproduction de fictions de prestige, jusqu'à sa dissolution début 1989 après le retrait du groupe Chargeurs[136]. La confiscation de la régie publicitaire de la chaîne par Robert Hersant, et ses initiatives pour acquérir des programmes hors du catalogue de la Fininvest vont encourager l'italien à s'allier au groupe rival[137]. Le , Berlusconi entre au capital de TF1 à hauteur de 3,9 %[138]. C'est ainsi que naît Tricom, société de production possédée par Silvio Berlusconi, Leo Kirch, et TF1[139],[140].
En , Télé-Métropole demande à Robert Hersant de modifier sa stratégie de gestion pour protéger son investissement alors que la chaîne a perdu près de 400 millions de dollars depuis son lancement[141]. Finalement Télé-Métropole revend ses parts à profit en après avoir injecté 6,5 millions de dollars[142],[143].
Sous le poids des dettes accumulées depuis 1987 causées par l'échec d'une grande partie des programmes créés, Robert Hersant reproche à Berlusconi de vendre ses fictions américaines trop cher. Ce dernier désapprouve la trop grande place qu'Hersant accorde à l'information, la jugeant coûteuse et non rentable. Hersant, après une bataille judiciaire, se rend compte que le poids des dettes de la Cinq menace d’écraser son groupe de presse ; il cède alors sa part dans La Cinq au groupe Hachette dirigé par Jean-Luc Lagardère, candidat malheureux au rachat de TF1 en 1987 et qui rêve d'acquérir une chaîne de télévision nationale. À la faveur d'une augmentation de capital, Hachette augmente sa participation dans la Cinq de 22 à 25 % tandis qu'Hersant la réduit de 25 à 10 %. Le , le Conseil supérieur de l'audiovisuel accorde la chaîne à Hachette, qui promet de « sauver La Cinq »[144].
L'année 1991 commence avec la guerre du Golfe, permettant aux journaux télévisés d'atteindre plus de 9 % de parts de marché[145].
Hachette va tout changer en commençant par l'identité de la chaîne. Jean-Luc Lagardère donne carte blanche à son directeur des programmes, Pascal Josèphe, qu'il vient de débaucher d'Antenne 2, pour lancer de nouvelles émissions concoctées par Hachette et qui doivent faire de La Cinq une grande chaîne familiale généraliste capable de concurrencer TF1. En fait, la chaîne est aussi dans l'obligation de produire des émissions nouvelles parce que le stock de séries américaines se raréfie. À partir d'avril 1991, Pascal Josèphe met à l'antenne la grille d'access prime time qu'il destinait à Antenne 2 et qu'il a remaniée[146].
Au lieu d'essayer de réduire les frais et de combler le déficit existant, Hachette multiplie les dépenses (nouvel habillage, réfection de tous les locaux, création de trop nombreux nouveaux programmes). La Cinq s'est complètement transformée. Pascal Josèphe souhaite miser sur le public féminin[147] et sur la famille[148]. Guillaume Durand est remplacé au 20h afin de débloquer l'audience[149]. La place consacrée à l'information est amoindrie. Patrice Duhamel donne consignes aux journalistes de réduire les sujets et reportages consacrés à l'international au profit des sujets nationaux[150],[148]. Après des réserves émises par le CSA quant à la représentativité d'un vote téléphonique[151], le nouvel actionnaire Hachette supprime le "Télévote", "La question minitel" et "Duel sur La Cinq"[80]. À cette occasion Bourret demande aux téléspectateurs le si "« Duel sur la 5 », c'était bien ou nul ?"[152].
22 nouveaux programmes sont donc mis à l'antenne dès , mais ils s'arrêtent tous au bout de quelques semaines ou quelques mois, sans parvenir à augmenter significativement les parts de marché. À l'exception des sports mécaniques, avec 40 % de parts de marché, pour la Formule 1[153] arrachée à TF1, le Paris-Dakar, le Grand Prix de Pau, les Soirées Walt Disney cinéma du mardi soir, la série Mystères à Twin Peaks et l'information, qui ont du succès. La Cinq ne progresse qu'en milieu urbain[154].
Non seulement ces nouveaux programmes n'attirent pas de nouveaux téléspectateurs, mais ces bouleversements déboussolent quelque peu certains fidèles, à tel point que la chaîne reprogramme la série Kojak pour sauver l'acces prime time[155],[156]. Le jeu La Ligne de chance, et la série comique Léon Duras, chroniqueur mondain n'ayant pas trouvé leur public.
L'audience reste stable et la chaîne reste la troisième chaîne nationale quant à l'audience ; cependant, si l'on considère que de nouveaux émetteurs diffusent alors le programme de La Cinq, on peut considérer que l'audience s'est tassée à cette époque. Elle se situe en l'occurrence aux alentours de 11 à 14 %. De plus, Lagardère ne réussit pas à assouplir les contraintes que le gouvernement impose par voie réglementaire, si bien qu'il reste soumis au bon vouloir du pouvoir politique[157].
Un an après sa reprise par Hachette, le déficit annuel de la chaîne s'élève à 1,1 milliard de francs, les pertes cumulées depuis la création de la chaîne s'élevant à 3,5 milliards de francs. Le , son PDG, Yves Sabouret, doit alors se contraindre à licencier 576 salariés, soit les trois quarts du personnel de la chaîne. Le soir de l'annonce, Béatrice Schönberg et Gilles Schneider annoncent le triste événement dans leur Journal de 20 heures[158], dont l'ancien générique historique (la Terre, le satellite, la musique de Ainsi parlait Zarathoustra et l'ancien logo) fut diffusé à la fin[159]. Quelques jours plus tard, interviewé par Jean-Claude Bourret lors du Journal de 20 heures, le PDG s'entendra répondre par le présentateur que l'action entreprise « ressemble à une écurie de course de Formule 1 qui vendrait les pneus pour acheter l'essence ». À l'écran, le logo « 5 » est affiché en noir pendant 24 heures tandis qu'une banderole indiquant que « la 5 ne sera pas le Matra-Racing » est brandie dans les locaux de la rédaction. Les drapeaux de la chaîne, qui arboraient le nouveau logo sur l'immeuble du boulevard Pereire, sont arrachés par le personnel. Le , La Cinq dépose le bilan. Elle est déclarée en cessation de paiement le et placée en redressement judiciaire le [160].
AB Distribution apparaît afin de fournir des dessins animés pour ses émissions jeunesses de TF1 et gérer les droits de toutes les productions maisons. Elle achète alors les droits de distribution de productions japonaises. Dans son catalogue d'origine se trouvent ainsi de nombreux animés. On leur doit l'introduction des Chevaliers du Zodiaque, de Dragon Ball et Dragon Ball Z, puis de Dr Slump, Nicky Larson, Ken le Survivant et bien d'autres.
Après avoir pris connaissance du décret no 90-66 du expliquant que chaque chaîne doit diffuser 60 % de programmes européens par an[161], Claude Berda décide d'acquérir toutes les séries et téléfilms européens diffusables, dont les séries allemandes : Derrick, Le Renard… AB devient ainsi un des premiers fournisseurs de La Cinq[162].
Au cours de la guerre que se livreront TF1 et La Cinq, début 1991 Berlusconi, qui sent le navire couler, vend les droits des dessins animés historiques de La Cinq à son grand rival AB Productions. En fait, AB joue sur les deux tableaux : afin de neutraliser la cinquième chaîne, TF1 diffuse, via AB programme, Salut les filles, série inédite destinée à La Cinq. Mais, AB la diffuse sous le titre Tommy et Magalie en enlevant la plupart du temps le générique interprété par Claude Lombard. Dans la foulée, le Club Dorothée programme aussi Robotech, Princesse Sarah, Olive et Tom, Le Petit Lord, Max et Compagnie ou Embrasse-moi Lucile, rebaptisé Lucile, amour et Rock'n Roll, etc. Du coup, la chaîne se fournira chez Saban, avec Samouraï Pizza Cats et Pinocchio[163].
Durant ses derniers mois d'antenne, plusieurs personnalités se sont succédé sur le plateau du journal pour soutenir la chaîne ou l'enterrer[165].
Jacques-Yves Cousteau exprime son attachement à l'idée de la reprise La Cinq par les téléspectateurs :
« Je pense que la disparition de La Cinq (...) pourrait être remplacée par quelque chose de sérieux (...) Or, j'ai eu l'occasion, par quelques contacts gouvernementaux, de connaître la majorité des projets qui sont (...) en train de s'échafauder. Ils sont tous à mon avis d'une médiocrité lamentable (...) Je rêve d'une chaîne de téléspectateurs interactive. »
— Commandant Cousteau dans Le journal 20h du [166],[167]
« Foutu pour foutu, La Cinq, allez-y. Faites des choses gonflées. Faites des choses artistiques. Ne vous occupez plus de cette merde d'audimat. L'audimat, c'est pas la pensée des gens. »
Jacques Séguéla réagit au projet de chaîne d'information sur le réseau de La Cinq :
« J'ai l'impression de revivre "Danse avec les loups". La Cinq est là, blessée. Et au lieu de lui porter secours, on voit tous les rapaces qui se demandent comment se répartir les dépouilles (...) Il ne s'agit pas du tout de faire CNN, mais d'envoyer sur La Cinq, un peu l'info poubelle, celle qui n'est pas passée sur les autres chaînes. »
— Jacques Séguéla dans Le journal 20h du [170],[171]
« Les difficultés de l'audiovisuel, devenues depuis longtemps "spectacle" me navrent (...) Cette intrusion de ce qu'on appelle les opérateurs. Des gens qui ont eu la folie des grandeurs ou pas. Dont certains sont mes amis, d'ailleurs. Tout ça a créé beaucoup de difficultés. »
« Au départ La Cinq est tellement mal née (...) Elle a été conçue dans des conditions imbéciles, et vous payez les conditions de sa naissance (...) J'ai été interdit sur La Cinq. J'ai eu aucun de mes films produits, parce que je m'étais battu contre les coupes publicitaires (...) Donc je m'en fous de la chaîne. Puisque les gens m'ont carrément dit, comme sur la une et sur la cinq, étant donné que vous vous êtes battus contre la coupure publicitaire (...) Y'a même pas à envoyer les scénarios. »
Le , Berlusconi jette l'éponge, à cause des pressions du gouvernement, de l'influence de certains hommes politiques et de l'hostilité des autres chaînes privées (TF1, Canal+ et M6) montées en coalition, qui proposent de créer ensemble une chaîne d'information qui prendrait la place de La Cinq. L'objectif est double : chasser Silvio Berlusconi de France et faire en sorte qu'aucune chaîne commerciale ne renaisse sur le cinquième réseau. Ce projet n'est pas accepté, mais la coalition l'emporte tout de même.
Le tribunal de commerce de Paris prononce la liquidation judiciaire le [180] et La Cinq cesse d'émettre le dimanche à minuit[181]. Le , l'État préempte le cinquième réseau hertzien pour y installer Arte, qui y est diffusé en soirée dès le , rejoint en journée par La Cinquième (devenue France 5 le ) à partir du , rendant un retour de La Cinq impossible sous son ancienne forme.
Le groupe Hachette indemnise AB productions (Animage) à hauteur de 41 millions de francs[164].
Le 16 avril 1992, Hervé Bourges, alors président d’Antenne 2 et FR3 fait part de son hostilité à l’arrivée d’Arte sur le cinquième réseau, jusqu’alors attribué à La Cinq qui vient de faire faillite[182].
Le 23 avril 1992, le secrétaire d’ÉtatJean-Noël Jeanneney annonce que le gouvernement use de son droit de préemption sur le cinquième réseau pour le réserver à Arte[183] à partir de 19 heures pour septembre 1992[184], précisant que :
« Pas un sou de l’argent qui sera consacré à Arte ne sera pris sur les dotations d’Antenne 2 et de FR3. (...) »
— Jean-Noël Jeanneney (secrétaire d'État) dans Le Monde du [184].
Divers députés de Droite et du Centre manifestent leur opposition :
« Nos partenaires allemands eux-mêmes n’étaient d’ailleurs pas du tout partisans de faire venir Arte sur le réseau hertzien. (...) un bien mauvais service à lui rendre que de jeter ainsi dans le "grand bain" un programme conçu à l’origine pour le câble. (...) »
— François d’Aubert (UDF, Mayenne) dans le Monde du [184].
« Risque de déception des téléspectateurs face à des programmes peu faits pour être diffusés par voie hertzienne à l’attention d’un vaste public. (...) »
— Jacques Barrot (UDC, Haute-Loire) dans le Monde du [184].
Bernard Pivot exprime son opposition à l’arrivée d’Arte à la place de La Cinq :
« Une nouvelle ânerie des politiques (...) ARTE, sur le réseau de La Cinq, va surtout bénéficier à TF1 (...). Cela va surtout faire du tort à FR3, car ARTE est une machine de guerre contre les télévisions publiques. Cela va de plus les encourager à faire moins de culturel (...) »
« coup de poignard dans le dos pour FR3 et l’ensemble du secteur public de la télévision (...) »
— La Fédération de l’audiovisuel du Syndicat National des Journalistes dans les Echos du [186].
Le 14 mai 1992, Jean-Noël Jeanneney annonce que 160 millions de francs supplémentaires sont octroyés à Arte en 1992, (en plus du coût initial d’1,2 milliard partagé à égalité entre la France et l’Allemagne)[187]. Le surcoût de la diffusion hertzienne ne devant pas excéder 400 millions de francs en 1993[186], ajoutant que la chaîne ne serait :
« ni austère, ni ennuyeuse, ni guindée, mais frivole, cocasse, drôle et même farfelue. (...) Elle élèvera l’âme et enrichira l'esprit. (...) »
— Jean-Noël Jeanneney (Secrétaire d’État) dans le Monde du [187].
Les demandes d’annulation de l’attribution du cinquième réseau à Arte pour excès de pouvoir, formulées par l’Association de défense de la Cinq, AB Productions et Hamster Productions déposées les 29 juillet, 18 septembre[188], 24 août et 23 décembre 1992[189]sont rejetées par le Conseil d’État.
Jusqu'en 1997, l'association de défense de La Cinq laissait un petit espoir de revoir renaître la chaîne soit sur le câble, soit à partir d'une diffusion depuis la principauté d'Andorre, mais ce ne fut pas le cas. Ensuite, le président Jean-Claude Bourret a semblé abandonner en attendant de prendre la décision finale, mais l'association existe encore[190].
Logo de TeleMilano58 du 7 septembre 1978 au 10 novembre 1980
Logo de Canale 5 du au
Le logo initial de La Cinq est directement dérivé de celui de Canale 5 (anciennement Tele Milano 58) créé en 1980, mais qui a été stylisé depuis.
Disparition du corps de vouivre, la tête de Biscione et la fleur, emblèmes du groupe Fininvest, sont remplacés en France par une étoile et le nom de la chaîne en toutes lettres. L'étoile (symbole de l'Europe) étant choisie pour appuyer le développement européen du groupe Berlusconi.
Logo de Canale 5 du 13 janvier 1982 au 20 septembre 1985
Logo de Canale 5 du 21 septembre 1985 au 20 septembre 1987
Quelques mois plus tard, le logo de Canale 5, s'inspirera du logo français et sera stylisé à son tour.
Les termes « LA CINQ » ont été enlevés, permettant au nouvel actionnaire Hersant de se différencier de la période Berlusconi/Seydoux. Ce logo relooké et en 3D sera utilisé dans différentes variantes dans les habillages et génériques de la chaîne[191], bien qu'inchangé dans les magazines de presse et sur les micros, caméras et voitures de la chaîne.
Après le rachat de la chaîne par Hachette fin 1990, l'habillage reste le même. Seul le logo au bas de l'écran change. Le contour du "5" est conservé sans étoile pour identifier à l'écran la nouvelle Cinq jusqu'à la mise en place d'une nouvelle identité visuelle[192].
Jean-Paul Goude crée le nouveau logo de La Cinq en 1991. Initialement, il imagine un « 5 » se tricotant et se détricotant ou encore un générique de fermeture d'antenne mettant en scène un souffle éteignant une bougie. S'inspirant du travail de Jasper Johns (père fondateur du pop art), qui a réalisé dans les années 1960 des toiles mettant en scène des chiffres, Jean-Paul Goude, avec la collaboration de Fabien Baron, crée un habillage composé de chiffres se superposant[194].
Constituée d'environ 120 journalistes, la rédaction de la Cinq était jeune et polyvalente avec notamment :
Jean-Claude Bourret, journaliste et présentateur du JT de 12 h 30 puis de 20 h de 1987 à 1992, transfuge de TF1. C'est lui qui a mis en place les journaux d'information sur la Cinq et qui a présenté notamment les premier et dernier JT, ainsi que celui du annonçant la mort de la chaîne.
Guillaume Durand, journaliste et présentateur du JT de 20 h de 1987 à 1991, transfuge d'Europe 1.
Marie-France Cubadda, journaliste et présentatrice du JT de 20 h de 1987 à 1990, transfuge de TF1.
Gilles Schneider, journaliste et présentateur du JT de 20 h de 1990 à 1992, transfuge d'Europe 1.
Béatrice Schönberg, journaliste et coprésentatrice du JT de 20 h de 1991 à 1992.
Francoise Gaujour, journaliste présentatrice de Public, émission talk-show quitodienne, de 1989 à 1991.
Marie-Laure Augry, journaliste et présentatrice du JT de 12 h 45 de 1991 à 1992.
Sous le poids des dettes, Robert Hersant cède sa part dans la Société d'exploitation de La Cinq au groupe Hachette de Jean-Luc Lagardère, qui récupère ses 25 % le et devient opérateur principal de la chaîne.
Le 3 avril 1992 survient la liquidation judiciaire de Cinq SA[203].
La Société d'exploitation de La Cinq installe son siège au printemps 1987 au 241, boulevard Pereire dans le 17e arrondissement de Paris, dans un ancien garage Renault de 4 220 m2 repéré par Philippe Ramond et entièrement réaménagé deux ans auparavant pour y créer les studios de la société de production télévisée de Robert Hersant, TVES[204] (pour TV Européenne par satellite), dotés de la régie de production la plus moderne d'Europe[205]. La Cinq intègre les locaux durant l'été 1987, ce qui permet à sa toute nouvelle rédaction de bénéficier dès ses débuts des meilleurs outils de production pour ses émissions d'information. Cette adresse reste le siège de la chaîne jusqu'à sa disparition en 1992.
Voilà la Cinq : Soirée d'inauguration de la chaîne, diffusée à 20 h 30 le .
C'est beau la vie : jeu de 25 minutes diffusé tous les jours à 19 h 30 du au et présenté par Alain Gillot-Pétré. Il s'agit d'une adaptation du jeu italien C'est la vie(it) (en français dans le texte) diffusé sur Canale 5, lui-même adapté d'Une famille en or.
Pentathlon : jeu-spectacle sur l'actualité présenté chaque jeudi soir à 20 h 30 par Roger Zabel et Élisabeth Tordjman. Il s'agit d'une adaptation de l'émission italienne Pentatlon(it) diffusée sur Canale 5 du au .
Vive la télé : émission de Gérard Jourd'hui diffusée chaque jour de 13 h 30 à 17 h du au et proposant de revoir d'anciennes grandes séries de l’ORTF (Les Saintes chéries, Arsène Lupin, Les Nouvelles Aventures de Vidocq, Chéri-Bibi) et quelques séries américaines des années 1960 (Max la menace). Cette émission qui puisait dans les archives de l'INA permettait à la Cinq de respecter son quota de diffusion d'œuvres françaises tout en servant de « mémoire de la télévision ». Elle permit de rediffuser Les Shadoks qui avaient disparu des écrans depuis de nombreuses années. À noter que cette émission existait déjà à un rythme hebdomadaire sur TV6 sous le titre Sixties jusqu'au .
Farandole : émission de divertissement animée chaque samedi soir du au [206] par Patrick Sébastien, reprenant le même concept que Carnaval, sa précédente émission sur TF1.
Collaricocoshow : émission animée chaque mercredi soir du au [207] par Stéphane Collaro et reprenant le même concept que Cocoricocoboy, sa précédente émission sur TF1. N'ayant pu emmener sur la Cinq les marionnettes du Bêbete show, propriété de TF1, il avait dû toutes les recréer en leur donnant forme humaine, sans toutefois connaître le même succès.
Mondo Dingo : émission de Stéphane Collaro présentée depuis un vaisseau spatial en compagnie des Cocogirls et deux extra-terrestres ressemblant à la publicité pour les pâtes Lustucru de l'époque. L'émission propose des séquences humoristiques étrangères, les jingles sont empruntés à l'émission italienne Drive in (émission de télévision)(en), le Collaroshow italien. D'abord diffusée le dimanche à partir du dans le cadre de Dimanche 5, elle sera reprise en sur TF1.
Bon Anniversaire, Dix sur dix, Il était une fois : émissions qui occupent la case du vendredi soir à partir du , animées par Patrick Sabatier et reprenant les mêmes concepts que Avis de recherche, sa précédente émission sur TF1.
Bains de minuit : talk-show créé et présenté par Thierry Ardisson depuis Les Bains Douches à Paris, le vendredi en seconde partie de soirée à partir du .
5 rue du Théâtre (1987), puis Boulevard Bouvard (1988) : émission de sketchs animée chaque soir à 19 h 30 du au par Philippe Bouvard.
Childéric : émission musicale diffusée à partir du dans un premier temps le mercredi, rediffusée le dimanche, puis le samedi après-midi. Lancée par Marie-France Brière et animée par Childéric Muller (transfuge de la défunte TV6), la programmation est assurée par Nathalie André. Les chansons interprétées dans l'émission seront rediffusées en interlude sous le titre La Cinq, musique ou en cas de panne technique jusqu'en 1990. La rubrique Multitop Nuggets-RMC-La Cinq puis M6 le Multitop à la télévision qui diffuse à partir de 1989 à 1994 juste avant le Hit Machine sur M6 : Ce classement des meilleures ventes de disques dans les magasins Nuggets était présenté dans l'émission Childéric et simultanément sur RMC.
Face à France : émission de Thierry Ardisson et Catherine Barma, animée par Guillaume Durand du à , qui confrontait une personnalité à un panel de spectateurs représentatifs sélectionnés par IPSOS et permettait ainsi, au fil des questions, de faire plus ample connaissance avec l'invité. Cette émission était diffusée à 13 h 30 dans le cadre des émissions dominicales Dimanche 5.
Travelling : magazine sur le cinéma animée par Patrick Sabatier et diffusée le dimanche à partir du dans le cadre de Dimanche 5.
Les Accords du Diable[208] : magazine diffusé le lundi soir à partir du et présenté par Sangria (Catherine Falgayrac). Après la diffusion d'un film d'horreur, l'émission présentait des sorties vidéo réunies autour d'un thème. Programmée en première, puis en deuxième partie de soirée, l'émission sera rebaptisée Sangria en 1989.
Télé Chouchou : émission de télé-achat diffusée chaque jour à 9 h 00 à partir du , présentée par Virginie Ledieu et Jean-Claude Laval, produite par Patrick de Carolis en collaboration avec le catalogue 3 Suisses-le Chouchou. Dès , exit les 3 Suisses, l'émission devient Le Club du télé-achat.
Le Club du télé-achat[209] : émission de télé-achat produite par PBRK (Pierre Bellemare et Roland Kluger)[210] et diffusée chaque jour à 9 h à partir de , présentée par Francis Cadot en duo avec Martine Visciano puis dès avec Annette Pavy, enfin dès chaque nuit avec Catherine Falgayrac.
Miroir sans tain : soirée diffusée tous les jeudis en 2e partie de soirée du à du , consacrée à la diffusion d'un film ou téléfilm érotique.
1989-1990
Batmania : Diffusée le [211] à l'occasion de la sortie du film de Tim Burton, cette émission spéciale proposée par Marie-France Brière présente une rétrospective du chevalier noir.
Mémorama : jeu animé chaque jour à 11 h 30 par Michel Robbe, à partir de .
Les Mordus de la vidéo : l'émission présentait des vidéos amateurs de chutes et gags en famille, entrecoupés de sketchs des frères Cherer avec la participation de Guy Laporte. Cette émission a été lancée une semaine après Vidéo Gag sur TF1 ; elle est l'adaptation de l'émission québécoise Drôle de vidéo.
Bouvard et Compagnie : En 1989, l'émission Boulevard Bouvard perd son décor de rue parisienne et devient Bouvard et Compagnie avec une équipe réduite de comiques.
Le Bar des ministères : dans une version proche du Bébête Show, Bouvard imaginera Le Bar des ministères avec des imitateurs d'hommes politiques.
Tout le monde il est gentil : émission de caméras cachées produite par Jean Yanne et présentée par Yves Lecoq du au chaque samedi et dimanche à 19 h 30. Avec les débuts de Laurent Baffie.
Perfecto : magazine pour la jeunesse produit par Jean-François Bouquet diffusé du [219] au [220]. Marie-France Brière, responsable des programmes fera renaître le programme lors de son départ sur Antenne 2 sous le nom de Giga, avec des séries américaines entre les reportages.
Je compte sur toi : jeu créé par Jacques Antoine, en collaboration avec Jean Yanne. Ce jeu avait été vendu deux ans auparavant à Rai 2 sous le titre Conto su di te. Animé par Olivier Lejeune. Un couple de candidats joue. L'un, répondant à des questions de culture générale ; l'autre comptant des billets de 200 francs, sur une table infernale. Le but étant de compter tous les billets, sans en oublier un seul ; sinon la somme totale est perdue.
Secrets de femme : soirée ponctuelle diffusée le jeudi, consacrée à la diffusion d'un téléfilm dramatique ou thriller dont l'héroïne est une femme.
Sur les lieux du crime : soirée ponctuelle diffusée le vendredi avec un téléfilm policier ou thriller américain ou le samedi avec un téléfilm allemand issus de Tatort.
1991-1992
Soirée Walt Disney : diffusée d' à sur La Cinq. L'émission présente des films de cinéma, issus du catalogue Disney et inédits à la télévision.
Contes à dormir debout : divertissement animé par Christian Plantu, diffusé à partir du tous les samedis et dimanches à 19 h 10. Des anonymes et des célébrités vont poser des questions à un public qui a inventé une histoire à dormir debout. Le public ne peut répondre que oui ou non, mais en réalité, c'est l'invité qui invente. En effet, le public se contente de répondre oui quand la question de l'invité se termine par un « e » et non dans le cas contraire.
Babylone à partir du [224] . Magazine sur les comics, les mangas, les films fantastiques, présenté par Numa Roda-Gil (transfuge de Giga). L'émission diffusera pour la première fois à la télévision Bouge de là de MC Solaar, dans un clip spécialement tourné pour l'occasion.
Jouons les pin's ! à partir du . Tous les mercredis, ce magazine présenté par Amanda Mc Lane, surfera avec malice sur le phénomène "pin's" en passant en revue les épinglettes du moment. On appréciera le titre qui est un jeu de mots avec la ville de Juan-les-Pins !
Pas de panique à partir du . Diffusé du lundi au vendredi, ce jeu présenté par Amanda Mc Lane produit par Jacques Antoine pour JAC. C'est l'adaptation du jeu de société No panic lancé par Mattel quelques mois plus tôt. L'équipe gagnante remportait, d'ailleurs une boîte dudit jeu.
A nous la Cinq : émission estivale hebdomadaire présentée par Nagui, elle permet aux téléspectateurs de voter pour leurs séries préférées du [236] au [237].
Vendredi suspense : soirée diffusée tous les vendredis, consacrée à la diffusion d'un téléfilm policier ou thriller.
Le Journal permanent : journaux télévisés d'un quart d'heure diffusés à la suite de 5 h 00 à 8 h 00, entrecoupés par la météo et quelques bandes-annonces. Ce concept d'information en continu fut une innovation à la télévision française bien avant les chaînes d'information en continu, qui sera reprise en Italie.
Le Minuit pile : édition toute en images de quinze minutes diffusée tous les soirs à minuit. Puis, à partir d', cette édition fut fusionnée avec le Journal de la Nuit.
Le Journal de la nuit : édition toute en images de dix minutes diffusée tous les soirs aux alentours de 3 h 00. À partir d', cette édition fut fusionnée avec le Minuit Pile et diffusée à des horaires variables ; elle était présentée par Jean-Marc Morandini.
Le Midi pile : édition toute en images de cinq minutes diffusée tous les jours à midi du [240] au [241]
Public : magazine d'accueil présenté chaque matin par Françoise Gaujour. Le magazine est arrêté prématurément lorsque la guerre du Golfe impose une prise d'antenne anticipée, c'est-à-dire sa case horaire, avant le journal de la mi-journée.
Duel sur la Cinq : émission de Jean-Claude Bourret diffusée du lundi au vendredi à 12 h 40 de 1987 à 1990 et dans laquelle deux avis opposés venaient débattre sur des questions politiques ou de société. Débat parfois stérile ou joute croustillante, cette émission réunit sur un même plateau des antagonismes aussi profonds que ceux d'Arlette Laguiller et Jean-Claude Martinez. Sa particularité était de laisser s'exprimer chacun des contradicteurs sans aucune intervention intempestive du présentateur, dont le rôle se résumait à veiller à l'égalité du temps de parole des deux intervenants, matérialisée par un sablier.
Reporters : magazine de grand reportage créé et présenté par Patrick de Carolis tous les samedis de 12 h 32 à 13 h 00, puis, en 1990, en semaine de 19 h 00 à 19 h 40. Reporters était intégré au Magazine des Magazines, le samedi en fin de matinée.
Nomades : magazine de l'aventure créé par Patrick de Carolis tous les samedis à 23 h 30.
La dernière émission, intitulée à la fois Il est moins 5 et Vive La Cinq (selon que l'on se base sur l'annonce d'avant-programme ou le générique d'ouverture de celui-ci) a commencé le dimanche à 20 h 45, après le dernier Journal de 20 heures présenté par Jean-Claude Bourret et une parodie de bulletin météo présentée par Chantal Bultez[246] et Véronique Touyé.
Elle a eu lieu dans la rédaction de la chaîne, boulevard Pereire à Paris, avec tout le personnel. Présentée par Gilles Schneider (alors présentateur du Journal de 20 heures en duo avec Béatrice Schönberg), Marie-Laure Augry (alors présentatrice du journal de 12 h 45), Jean-Claude Bourret (alors présentateur des journaux du week-end) et Patrice Duhamel (directeur de l'information), elle proposait de revivre les six années d'existence de la chaîne. Elle s'est terminée par une longue série d'adieux, suivie d'une animation d'une « éclipse totale » d'une « planète 5 » par un astre fait d'un écran brouillé (au son du générique original du journal télévisé, Ainsi parlait Zarathoustra mais dans une version « lugubre »). Apparaît finalement un écran noir avec le texte « La Cinq vous prie de l'excuser pour cette interruption définitive de l'image et du son », puis « C'est fini », suivi d'un écran cette fois totalement vide après que la chaîne a définitivement cesser d'émettre.
L'audience aura culminé lors de cette dernière soirée jusqu'à 6 à 7 millions de téléspectateurs.
Pour respecter ses engagements face au CSA, la chaîne a produit 50 téléfilms de 90 minutes, qui ne seront jamais diffusés sur son antenne[247].
Jeu d'access prime time :
Sept marches vers un million, devait être le jeu diffusé en septembre 1992 face à La Roue de la fortune[248].
Les dessins-animés coproduits :
Michel Vaillant sera récupéré par France 3 et diffusé dans les Minikeums.
Xavier Couture, l'ancien responsable des programmes jeunesse de La Cinq de 1991 à 1992, lance M6 Kid, dès le et présenté par Amanda McLane.
En effet, après avoir abandonné son émission jeunesse Graffi'6, lancée en 1987, M6 revient dans la course, après le dépôt de bilan de La Cinq.
Il n’est donc pas étonnant que les premiers dessins-animés inédits soient des coproductions initiées par La Cinq. Ainsi seront diffusés : Bucky O'Hare, La Petite Boutique, Barnyard commandos et Draculito, mon saigneur. Seul Bucky O'Hare aura eu le temps d'être partiellement diffusé du « vivant » de La Cinq.
On retrouvera aussi des dessins-animés japonais ou américains issus du catalogue de Berlusconi, qu'on aurait dû voir sur La Cinq, si la chaîne avait survécu : Graine de Champion, Cascadogs, Prostars ou Hammerman (ces 2 derniers étant coproduits par DiC, Reteitalia et Telecinco). Sur TF1, Les Aventures de Robin des Bois en 1995 et Les Enfants du capitaine Trapp la même année, sur France 3. Sur les chaînes du câble au début des années 2000 : Erika, Nathalie et ses amis.
La carte Multipoints :
La carte interactive qui a permis aux téléspectateurs de jouer avec les émissions de France Télévision à partir de 1993, était destinée au départ aux téléspectateurs de La Cinq[249].
Sa version canadienne "Télécash" avait été testée en mai 1991 en France dans la région d'Orléans[250]. Elle devait permettre au Groupe Hachette de créer une "symbiose" entre ses titres de presse et l'audiovisuel[251].
Pascal Josèphe, ancien directeur général de l'antenne de La Cinq, est nommé dès avril 1992 directeur général adjoint de Antenne 2 et FR3, chargé des antennes. Il va donc intégrer à la grille des programmes des deux chaînes publiques, les émissions testées avec succès sur La Cinq.
La Cinq a bâti son succès sur la diffusion (ou rediffusion) de nombreuses séries à succès étrangères (surtout américaines, issues du catalogue de Silvio Berlusconi) et françaises (issues de l'INA ou coproduites).
Aldo tous risques[259] (série de téléfilms avec Aldo Maccione)[259] La chaîne cessera d'émettre avant de diffuser l'intégralité de la production. Seuls 3 téléfilms sur 4 seront diffusés.
Comédies Jean Lefebvre[259] (série de téléfilms avec Jean Lefebvre) La chaîne cessera d'émettre avant de diffuser l'intégralité de la production. Seul 1 téléfilm sur 4 sera diffusé.
Maxime et Wanda[259] La chaîne cessera d'émettre avant de diffuser l'intégralité de la production. Seul 1 téléfilms sur 3 sera diffusé.
Police secrets[259] La chaîne cessera d'émettre avant de diffuser l'intégralité de la production. Seuls 2 téléfilms sur 9 seront diffusés.
Hercule Poirot, diffusion le [263] sur La Cinq (un seul épisode, Énigme à Rhodes). Acquise par La Cinq en 1992, la chaîne n'aura le temps de diffuser qu'un épisode avant le dépôt de bilan. L'épisode L'Appartement du troisième étage devait être diffusé le [264].
La Cinq a aussi bâti son succès sur la diffusion (ou rediffusion) de nombreux films à succès étrangers (surtout américains, issus du catalogue de Silvio Berlusconi) et français (rediffusés ou coproduits) dans la case Le Film ce soir. En 2007, une enquête menée en Italie et aux Etats-Unis, puis un procès en 2012 révèlent que depuis 1988, Frank Agrama via la société Harmony Gold achetait des films et des séries aux majors américaines dont Paramount et Twentieth Century Fox et les revendait plus chers au groupe Berlusconi[265],[266]. Tout en faisant transiter la différence sur des comptes en Suisse afin de constituer une caisse noire. Le but étant de faire payer moins d'impôts en Italie au groupe Mediaset de Silvio Berlusconi[267]. Ces films acquis ont aussi été diffusés sur les autres chaînes européennes du groupe dont Telecinco et La Cinq[268].
La Cinq a toujours eu un nombre d'émetteurs réduit par rapport à TF1, Antenne 2 et FR3, ce qui explique en partie son audience. Son pic se situe en 1989 avec 13 %. Avec l'arrivée d'Hachette, l'audience s'effrite jusqu'à atteindre 10,9 % d'audience en 1991. À noter que pour le dernier jour avec Vive La Cinq, le , l'audience est de 21,5 % avec une pointe à 7 millions de téléspectateurs.
La Cinq était diffusée en SECAM sur le nouveau cinquième réseau hertzien analogique terrestre français qui, à sa création, ne touchait que les grandes agglomérations et nécessitait une antenne large bande pour être capté. Fin 1986, la chaîne ne comptait que 54 émetteurs, touchant 45 % de la population[271], puis 168 en 1989 couvrant 60,6 % de la population. En tant que chaîne privée, La Cinq devait financer les nouveaux émetteurs installés par TDF, avec l'aide toutefois de certaines collectivités locales désirant répondre aux attentes de leurs administrés. Cette dernière particularité expliqua le fort mécontentement de certains élus locaux qui considéraient comme du vol la préemption par l'État de ce réseau qu'ils avaient financés pour y installer Arte sans qu'on leur ait demandé leur avis.
En plus de sa diffusion terrestre, La Cinq devait également être diffusée au niveau européen sur le satellite de diffusion directe TDF 1, comme le prévoyait l'accord d'attribution des canaux du qui fut finalement annulé en mai par le gouvernement Chirac. La chaîne fut donc relayée sur l'ensemble du territoire national par le satellite Telecom 1B, qui alimentait officiellement et sans cryptage les émetteurs terrestres de TDF et qui donc, officieusement, participa à la distribution et à la vente des équipements en parabole en France pour les particuliers. À la suite de l'arrêt de Telecom 1B en 1988, La Cinq passe sur son remplaçant, Telecom 1C jusqu'à la mort le .
La Cinq a également été diffusée sur le câble en France sur les réseaux de France Telecom Câble, Lyonnaise Câble et CGV, mais aussi en Belgique de à , quand elle fut contrainte de disparaître à la suite de la question des droits d'auteur non réglés et, surtout, aux fréquentes attaques de RTL-TVI qui reprochait à La Cinq de ne pas respecter les accords de priorités de diffusion, favorables aux chaînes belges. À plusieurs reprises, le Tribunal a obligé les câblodistributeurs à remplacer le film de La Cinq par un écran noir.
↑ Logo apparaissant sur les cassettes vidéos, le siège et les voitures de la chaîne [1] ; Cassette vidéo Guy Montagné, La Cinq vidéo [2] ; Cassette vidéo Paris - Le Cap 1992, La Cinq vidéo [3] ; Autocollant Paris - Le Cap 1992, La Cinq vidéo [4] ; Siège de La Cinq en décembre 1991
↑Depuis le palais de l'Elysée, le président répond aux questions de Christine Ockrent, Paul Amar, Albert Duroy pour la 2e chaîne et Philippe Gallard pour le quotidien régional Ouest-France.
↑« Notre inépuisable besoin d'images », sur lemonde.fr" Star Trek " date du temps ou l'eye liner et le fard beige formaient la base du maquillage. La série est déjà passée sur une chaîne nationale dans les programmes enfantins. La " 5 " décloisonne, elle pense au bambin qui sommeille dans tout insomniaque. " Star Trek " termine le programme à deux heures du matin et repasse à plusieurs reprises dans la journée. " C'est intéressant si on n'a pas tout compris tout de suite", disait une téléspectatrice interviewée dans le cadre de la campagne auto-publicitaire, selon laquelle 69 % des personnes interrogées souhaitent que la " 5 " continue telle quelle.
↑« Assurée par M. Robert Hersant La régie publicitaire de la 5 contestée M. Berlusconi », sur lemonde.frLors de la réattribution de la chaine au tandem Hersant-Berlusconi, tous deux actionnaires à 25 %, la répartition des tâches s'est opérée en faveur du premier, chargé de la direction générale et de la gestion de la publicité, les Italiens maitrisant plutôt les programmes à la fois par l'intermédiaire d'un homme, M. Carlo Freccero, et par une filiale du groupe italien _ Rete Italia _ fournisseur de programmes étrangers.
↑« La télévision américaine entre le départ de Ronald Reagan et l'Europe de 1993 Les craintes et les espoirs des producteurs d'Hollywood », sur lemonde.frPourquoi changeraient-ils, puisque toutes viennent à eux ? Les Italiens dès la fin des années 1970, Berlusconi en tête ; les Français en renfort et en ordre dispersé, depuis deux ou trois ans ; aujourd'hui les Espagnols, les Allemands et toujours les Anglais... Ils leur vendent du neuf, bien sûr, mais ils s'amusent aussi de voir la ruée sur leurs vieux stocks des années 1960, lesquels ont soudain repris de la valeur et s'organisent en "collections". L'explosion des télévisions privées en Europe de l'Ouest et l'arrivée des chaines par satellite leur ouvrent un formidable champ de vente.
↑Christophe Petit, « La Cinquième Dimension », Génération Séries, no 7, , p. 28 (ISSN1167-136X)
↑« DES RÉALISATEURS AMÉRICAINS ATTAQUENT LA 5 », sur lemonde.frle 15 mars 1986: La lutte des créateurs contre la coupure des œuvres par la publicité est passée du stade de la pétition à celui de l'action en justice. Le réalisateur américain Paul Schrader s'est ainsi opposé par l'intermédiaire...
↑« Séance vendredi 18 juillet 1986 », sur senat.fr S'agissant des délais de programmation : service public, trois ans, et deux ans en cas de coproduction ; Canal plus, un an ; cinquième chaîne, deux ans jusqu'en 1990, puis application des règles du service public avec dérogation ; sixième chaîne, trois ans, deux ans en cas de coproduction avec des dérogations possibles ; réseaux câblés, trois ans, et deux ans en cas de coproduction. (...) S'agissant des quotas de films français : service public, 50 p. 100 ; Canal plus, 50 p. 100 ; • cinquième chaîne, 25 p. 100 sur cinq ans, puis application des règles du service public ; sixième chaîne, 50 p. 100 ; réseaux câblés, 50 p. 100. S'agissant des quotas de films pour la Communauté économique européenne : service public, 60 p. 100 ; Canal plus, 60 p. 100 ; cinquième chaîne, 25 p. 100 ; sur cinq ans, puis règles du service public ; sixième chaîne, 60 p. 100 ; réseaux câblés, 60 p. 100.
S'agissant des grilles de programmation des œuvres cinématographiques : il est interdit au service public de diffuser
des films le samedi et le dimanche avant vingt heures trente, le mercredi et le vendredi soir, sauf après vingt-deux heures trente ; Canal plus, interdiction samedi avant vingt-trois heures, dimanche avant dix-huit heures, mercredi et vendredi avant vingt et une heures ; cinquième chaîne, les mêmes règles que le service public, mais la diffusion de films
est autorisée les samedis et dimanches en matinée ; la sixième chaîne se voit appliquer les mêmes règles que la Cinq et le réseau câblé, celles du service public. Enfin, s'agissant du nombre annuel des films, service public : F.R.3, 210 : T.F.1 et Antenne 2, 170 ; Canal plus, 365 ; cinquième chaîne, 250 et sixième chaîne, 150. Aucun quota n'est fixé pour les réseaux câblés. Cet état des lieux démontre à l'évidence que Canal plus est une chaîne privilégiée et que la Cinq et T.V.6 se sont vu attribuer des conditions préférentielles, du moins pendant un temps, par rapport au service public.
↑« Séance vendredi 18 juillet 1986 », sur senat.fr Il n'est pas dû au hasard que, parmi les signataires de l'appel d'Aubervilliers, que nous avons remis à M. le ministre de la culture et de la communication dès le début de ce débat, figurent de nombreux grands noms du cinéma : Bernard Giraudeau, François Chaumette, Pierre Arditti [sic], Gérard Blain, Marcel Bluwal, Mauriçe Dugowson, Annie Duperrey [sic], Jacques Fansten, Philippe Léotard (Sourires), Stellio Lorenzi, Jean Rochefort, Bertrand Tavernier, Claude Santelli et de nombreux autres que nous pourrions citer encore.
↑« Notre inépuisable besoin d'images », sur lemonde.frDEPUIS que les cinéastes ont obtenu gain de cause, elle ne diffuse plus de films. Chefs-d'œuvre et nanars ne risquent plus d'être dénaturés par un saucissonnage publicitaire qui ne gêne pas les feuilletons, puisqu'ils sont conçus pour. Plus rien d'ailleurs ne gêne les feuilletons dans les programmes d'été dont les jeux ont disparu.
↑« Séries : la concurrence des chaînes fait le jeu des Américains », sur lemonde.frLa partie a repris de plus belle à l'occasion du marché des programmes à Cannes. Privée de films par la décision du Conseil d'État, la " 5 " ne peut survivre qu'en programmant des feuilletons et des séries de prestige. La 5 a emporté haut la main "Pierre le Grand", une minisérie de prestige et a acheté quelques autres programmes boudés par le club d'Antenne 2.
↑« Séries : la concurrence des chaînes fait le jeu des Américains », sur lemonde.frM. Berlusconi tente de voler " Dynasty " à FR 3, qui n'a pas les moyens de surenchérir. Mais RTL télévision intervient, propose d'acheter les trois prochaines saisons de la série, encore au stade du synopsis et emporte le marché. Il y a trois jours, la télévision luxembourgeoise revendait une partie de ses droits à FR 3 pour que la chaîne publique puisse continuer la diffusion du feuilleton américain en septembre.
↑« Notre inépuisable besoin d'images », sur lemonde.frLes différences : une composante rurale et provinciale plus marquée et une audience plus féminine (60 %) pour " Maigret ", un public plus urbain et même parisien et plus masculin (54 %) pour " Série noire ". Autre comparaison : " Starsky et Hutch " (le dimanche sur TF 1) contre " Deux flics à Miami " (le vendredi sur A2). Traits communs aux auditoires de ces deux séries : il est en majorité féminin (60 %), assez âgé (au-delà de trente-cinq ans et surtout de cinquante ans), nettement rural (un sur deux), de niveau d'étude primaire (43 % pour " Deux flics à Miami ", 52 % pour " Starsky et Hutch "). Selon Médiamétrie, les caractéristiques dominicales de cet auditoire sont celles du public familial du week-end. " Ces bataillons de gros consommateurs de télévision sont aussi ceux que la " 5 " a su capter avec ses " Kojak ", " Mike Hammer ", " Baretta " et consorts ", conclut l'étude.
↑« Guillaume Durand, journaliste-présentateur », sur lemonde.frCette chaine est une chaine urbaine, qui touche, en gros, trois catégories de personnes : les gosses, les personnes âgées et les cadres, ceux qui rentrent tard, épuisés et qui ont envie d'une bonne série télévisée.
↑« Les dernières émissions de La Cinq Du fond noir à l'écran noir », sur lemonde.fr Le décor du journal était l'apanage du patron, depuis l'ORTF. C'était resté un décor de théâtre. Je pensais qu'il fallait tuer ce décor et passer enfin à l'ère de l'électronique. " Les deux projets de décor mis en compétition ne plaisent pas à Robert Hersant ; le temps presse, le hasard permet à Christian Guy d'imposer le fond noir nécessaire aux incrustations " signifiantes " qu'il préconise. Ce " look " sans décor figé, sur fond de régie, de bleu sombre ou de noir, est aujourd'hui adopté ou adapté par les autres chaînes. Du Japon, il ramène l'idée des journaux tout-en-images, que La Cinq sera la première à mettre en application au petit-matin. " Le présentateur n'a plus la fonction technique d'autrefois, quand il fallait lancer les sujets. Il garde sa fonction journalistique et " commerciale ", dans un pays où la consommation du " 20 heures " évolue très lentement.
↑ a et b« La réorientation de la «Cinq». Une chaîne neuve à l'horizon 92 », sur lesoir.beQuoi donc en vue pour l'année qui vient? D'abord une information qui reste, dixit Yves Sabouret, l'étendard de la chaîne. Elle jouera toujours sur l'impertinence. Mais sera resserrée dans le temps et gagnera en rigueur. Exit les télévotes et «les débats sommaires».
↑« LES EMISSIONS A SONDAGES Démocratie ou téléguidage? », sur lemonde.fr" Pour nous, les choses étaient claires ", reconnait sans détour Guillaume Durand. " Autant que de participer à ce mouvement de démocratie directe et d'interactivité, il s'agissait de faire de l'audience et, via le minitel, des sous. " Depuis 1987, (octobre, pour le "Duel" de Jean-Claude Bourret ; septembre, pour le "20 heures" de Guillaume Durand, qui livre une première estimation des résultats), le téléspectateur présent devant son poste est interrogé, " de façon forcément un peu provocatrice ", par la rédaction de la Cinq. Chaque journal déclenche, en moyenne, 15 000 appels. Lancée au départ avec le minitel, l'opération visait essentiellement à servir de " produit d'appel " à l'ensemble du réseau télématique de la chaine (environ 35 000 heures de connexion par an, soit autant qu'Antenne 2).
↑« Publicités, parrainages, jeux, concurrence... La télé aux œufs d'or », sur lemonde.frChacun sait que la base de TDF est cégétiste. Ils freinent l'extension de notre réseau ", accuse Marie-France Cubbada, tandis que d'autres journalistes imputent la faible audience du journal de 20 heures à la mauvaise " locomotive " que constituerait l'émission de Philippe Bouvard.
↑« LE LANCEMENT DE LA " 5 " Défilé de stars », sur lemonde.fr: « Ironie du système. Comme disait Yves Sabouret lors de sa fameuse intervention au journal de 20 heures : " La 5 n'a atteint qu'une seule fois les 13 % d'audience (en dehors de la dernière soirée du 12 avril 1992) : quand elle a diffusé un film érotique à 20 h 30. " »
↑Hector Felciano, « COLORIZED FILM BARRED BY FRENCH », sur washingtonpost.com, (consulté le )La première fois qu'un tribunal a confirmé le droit moral d'un cinéaste américain en France remonte aux années 1950, lorsque l'acteur-réalisateur-producteur Charlie Chaplin s'opposait à la bande originale ajoutée à son film muet The Kid
↑Jean Mirat, « L'Affaire du Kid - RIDA - Revue Internationale du Droit d'Auteur », sur la-rida.com, (consulté le ) Dans un premier argument, RICHEBE et je relate ici ses conclusions vous dit : On me reproche d'avoir inséré dans cette copie du Kid des cartons sous-titrés français. C'est exact, mais, dit-il, ces cartons ne sont pas infidèles au texte de CHAPLIN. Je n'ai fait que traduire les cartons dont étaient munies les copies publiées par CHAPLIN lui-même. Pouvez-vous, Messieurs, retenir cet argument ? (...) CHAPLIN ne veut plus de ces cartons, et nous allons en arriver précisément à l'essence du droit moral de Charlie CHAPLIN que je viens défendre devant la Cour, c'est que CHAPLIN entend exploiter son œuvre comme il le veut aujourd'hui et non comme elle le fut naguère. De même, Messieurs, et là, sur ce point, je ne peux pas être contredit M. RICHEBE a pris cette copie lavande du Kid et y a ajouté une bande sonore de son choix. Il ne peut pas dire ici que cette bande sonore soit le reflet ou l'écho d'une musique autorisée par CHAPLIN. Le film était muet.
↑Hector Felciano, « JUDGE BARS AIRING OF COLORIZED FILM », sur washingtonpost.com, (consulté le )La diffusion du film de Huston aurait été la première fois qu'un film colorisé apparaissait à la télévision française.
↑« La 5 26/06/1988 23:30:00 00:30:00 Cinéma: Double Vision », sur ina.frDepuis la récente invention du procédé de "colorisation" des films aux Etats-Unis, une polémique violente s'est engagé entre ceux qui sont pour ceux qui s'y opposent au nom du respect des œuvres. Cette émission présente une série de documents, des extraits d'œuvres et des réactions de professionnels du cinéma.
↑Hector Felciano, « JUDGE BARS AIRING OF COLORIZED FILM », sur washingtonpost.com, (consulté le )La Cinq prévoyait de diffuser "Quand la ville dort" colorisée à une heure de grande écoute, suivie de la version en noir et blanc du film de 1950 avec Sterling Hayden plus tard dans la nuit. Un débat sur la colorisation était également prévu.
↑« Programme télé du 5 au 11 août 1989 », Télé 7 Jours, no 152, , p. 32 (ISSN0153-0747).
↑« La 5 05/08/1989 19:56:00 00:33:00 Le journal 20h : émission du 5 août 1989 », sur ina.frLA5 DIFFUSE LE 06.08.89 A 20H30, UN FILM DE JOHN HUSTON "QUAND LA VILLE DORT" DANS SA VERSION COLORISEE. CETTE DIFFUSION ALIMENTE LA CONTROVERSE SUR LE DROIT ET LA NECESSITE DE CETTE "MODIFICATION". JEAN CHATEL NOUS EXPLIQUE COMMENT S'EFFECTUE (AUX ETATS-UNIS) LA "REACTUALISATION" DES FILMS NOIR ET BLANC.
↑[9]rendu de la cour de cassation, chambre civile, 28 mai 1991
↑« Les stratégies de Havas, de M. Hersant et de la CLT Chassé-croisé autour de la 5 », Le Monde, Le géant de la télévision italienne apporterait en outre en cadeau de mariage deux atouts majeurs. D'une part, la continuité d'exploitation de la chaine dans la période de transition grâce à son stock de programmes et, d'autre part, la capacité d'élargir rapidement, grâce à ses émetteurs et à son expertise technique, la couverture de la "5" qui ne touche encore qu'une trop faible partie du territoire.
↑« La saga de la Cinq (suite et fin) de Lise Vandenbeylaardt Universite de Liège », sur law.kuleuven.be Dossier satellite T.D.F. 1: Le gouvernement, le 11 mars 1986, à cinq jours des élections législatives attribua deux des canaux disponibles du satellite T.D.F. 1 au Consortium européen pour la télévision commerciale. Cette société réunit le groupe Fininvest, Maxwell, la Société allemande Beta taurus et la S.E.P.C., holding des participations françaises au capital de la Cinq. "T.D.F. 1 transmettra la Cinq et la future septième chaine a vocation culturelle. Ces quatre canaux sont attribués pour une durée de 16 ans au prix de 55 millions de francs par an et par canal" (Le Monde du 13 mars 1986).
↑« La construction d'une europe audiovisuelle de Sophie Havard, Faculté de droit - Université Mc Gill, Montréal, février 1993 », sur escholarship.mcgill.ca Une autre initiative privée doit être citée: Le Corsortium Européen, crée en mars 1986 par M.Seydoux (Chargeurs Image), M. Berlusconi (Fininvest Rete Italia), M. Kirch (Beta Taurus) et le 'tristement célèbre M. Maxwell, a éclaté au début de 1989 après le retrait du partenaire français. Il s'était orienté vers le développement de projets de prestige (mini-séries de 4 heures ayant pour un budget de l'ordre de 30 MF), après s'être vu retirer la concession de deux canaux sur le satellite TDF 1.
↑« En souscrivant à l'augmentation du capital de la Chaine M. Berlusconi choisit de rester sur la Cinq », Le Monde, Le partage des responsabilités, qui attribuait la gestion des programmes à l'Italien et celle de la règle publicitaire au Français, avait volé en éclats. Et les salariés de rire, mi-goguenards, mi-scandalisés, de l'image déplorable offerte par la chaine lors de récents marchés internationaux de programmes, où deux acheteurs - l'un pour le compte du magnat transalpin, l'autre pour celui du patron du groupe de presse français - faisaient successivement antichambre dans les mêmes salons de producteurs américains.
↑« "Ultimes va-et-vient" du 27 Janvier 1992 », sur humanite.fr La rumeur cite l’Allemand Leo Kirch, associé à Berlusconi et… à TF1 dans la société de production Tricom
↑« Grandes manœuvres dans les chaines françaises M. Berlusconi lorgne TF1 », Le Monde, M. Robert Hersant a pris le pouvoir sur son associé, M. Berlusconi, en confisquant la régie publicitaire de la chaine, puis les achats de programmes. L'homme d'affaires italien prend aujourd'hui l'initiative de la rupture. Il s'allie avec TF 1 pour s'installer sur le satellite de télévision directe, constitue avec la Une et l'allemand Beta Taurus un pôle européen d'achat de programmes et de production, puis annonce son intention d'entrer dans le capital de la première chaine.
↑Agence France-Presse, « Télé-Métropole reste actionnaire de la cinquième chaîne de télévision française », La Presse, , B8
↑Michel Van de Walle, « Télé-Métropole se retire de la Cinq », La Presse, , p. D2
↑Michèle Ouimet, « Télé-Métropole s'en prend à Radio-Canada », La Presse, , B3 (lire en ligne)
↑« Le paradoxe de l'info », sur lemonde.frLes téléspectateurs, eux, ont trouvé tout cela plutôt sympathique et normal : le journal a atteint la semaine passée les " pics d'audience " de la guerre du Golfe (soit plus de 9 % de parts de marché).
↑« GRILLES DE RENTRÉE La Cinq au milieu du gué », sur lemonde.frDe fait, " l'information de coups " façon Cinq, si elle a beaucoup fait pour l'image de la chaîne (le Golfe, après la Roumanie), n'a jamais su fidéliser, dans la durée, les téléspectateurs attendus. Le nouveau visage des journaux télévisés (qui se recentrent à la rentrée sur les informations franco-françaises au détriment de l'international et jouent la synergie en unifiant, dès le 1er septembre, les bureaux des correspondants régionaux de La Cinq et ceux d'Europe 1) ne tient peut-être et malgré les démentis de la chaîne, qu'à cette logique économique.
↑« GRILLES DE RENTRÉE La Cinq au milieu du gué », sur lemonde.frD'abord, parce que Magny-Cours est une étape (et une victoire) de cette course aux retransmissions, aux préemptions de programmes et aux achats de stars que La Cinq livre à armes inégales avec sa première rivale, TF 1. Ensuite parce que Magny-Cours confirme que, dans un contexte de concurrence exacerbée, il faut aujourd'hui payer le prix fort (6 millions de dollars, soit près de 36 millions de francs pour les droits des 16 grands prix 1991) pour glaner une certaine audience : le 7 juillet, de 15 heures à 15 h 45, avec 40 % de parts de marché, La Cinq a réussi l'exploit de supplanter la Une.
↑« HACHETTE RENONCE A LA 5 Celle qui voulait copier la Une », sur lemonde.fr Les études qualitatives montrent qu'entre les mois d'avril et de décembre 1991 la 5 a progressé essentiellement chez les citadins. " Elle n'a pas exploité ce point fort, comme elle a négligé les deux autres : le profil anti-" France profonde " de Guillaume Durand et l'implantation urbaine de la chaîne ", note René Saal.
↑« Pour contrer la baisse d'audience La Cinq reprogramme Kojak », sur lemonde.frM. Yves Sabouret, annonce ainsi la programmation de la série américaine " Kojak ", de 19 à 20 heures, dès mercredi 22 mai. " Notre problème majeur, actuellement, se concentre sur la tranche horaire 18-20 heures, affirme M. Sabouret. Sur cette tranche, nous sommes obligés de constater que les résultats sont décevants. " (Le Monde du 25 avril.) Pour protéger son audience moyenne, la Cinq va donc remplacer ses émissions actuelles _ " La ligne de chance " et " Les aventures de Léon Duras, chroniqueur mondain " _ par la célèbre série américaine. Un produit, selon M. Sabouret, " confirmé, sûr et reconnu, familial et fédérateur, qui coïncidera avec la disparition de " Mac Gyver " sur Antenne 2 ".
↑« GRILLES DE RENTRÉE La Cinq au milieu du gué », sur lemonde.frPascal Josèphe reconnaît qu'il a pu commettre, de-ci de-là, quelques erreurs d'appréciation. " Avant cette expérience, j'avais coutume de dire : la programmation, c'est 50 % d'ordinateur et 50 % de pif. Aujourd'hui, je dirais plutôt que c'est un tiers d'ordinateur, un tiers de savoir-faire et un tiers de pif. " La programmation de la série " Léon Duras, chroniqueur mondain ", avant le journal de 20 heures, était de sa part " une erreur ", aussitôt corrigée, le 22 mai, avec " Kojak ".
↑« IMAGES Vie et mort de La Cinq », sur lemonde.fr Et jusqu'en son naufrage elle resta fidèle à elle-même, charriant sans distinction le sincère désespoir des anonymes et les larmes soigneusement profilées des inévitables, et transformant en Barnum permanent ce flot équivoque. Parmi d'autres, à son chevet noyé de fleurs et de spotlights, se succédèrent Jacques Séguéla, Richard Bohringer, Françoise Sagan, Francis Huster ou Alain Delon, et la photo de ce cortège funèbre dispense de tout autre commentaire.
↑« La Cinq, Maître Lafont ouvre une procédure de départs volontaires », sur lesechos.frRégie 5 a, quant à elle, annoncé une opération spéciale de nature à contribuer à la survie de la chaîne. Ainsi sera lancée une opération « Pub Info », en ouvrant un écran spécial à un tarif particulièrement compétitif au sein des 4 journaux télévisés de la journée (6 H, 7 H 15, 12 H 45, 20 H 00 et Journal de la nuit).
↑« Le paradoxe de l'info », sur lemonde.fr Jean Minot, chargé _ par vacance du poste _ de la programmation, pouvait se contenter de sauver les meubles, en se satisfaisant d'une audience de l'ordre de 10 % et d'une politique plus modeste, mais rentable, comme celle de M 6.
↑« Programmes du 7 février 1990 », Sud Ouest, , p. 31 (ISSN1760-6454) Mercredi 7 février 1990 LA CINQ 20 H 40 Chaque mercredi, à partir d'aujourd'hui, la Cinq consacre sa soirée aux histoires de la vie, personnelle, politique ou sociale et à ceux qui en senties acteurs. Ces «Histoires vraies» seront présentées par Gilles Schneider a rédaction en chef délégué de l'information, la responsabilité des journaux du week-end, la présentation des éditions de 13 heures le samedi et le dimanche, les opérations spéciales comme le Paris-Dakar. Gilles Schneider a plusieurs casquettes. Ce soir, il en rajoute une à sa panoplie : « Histoires vraies », un nouveau magazine de société qu'il présente désormais le mercredi sur la Cinq. Une fiction, un témoin, un débat C'est ainsi que se décline « Histoires vraies », présenté par Gilles Schneider. Impossible de ne pas penser aux
« Dossiers de l'écran ». Le journaliste, qui a animé l'émission d'Armand Jammot pendant deux ans, ne le nie pas : « Il y a des tas d'émissions qui ont ressemblé ou ressemblent de près ou de loin aux "Dossiers...", reconnaît-il. Mais nous sommes différents sur le fond comme sur la forme. Le téléfilm sera suivi d'une interview d'une personne ayant vécu la même histoire que celle racontée dans la fiction. Après cet entretien, un débat avec Fiction et réalité quelques invités dont je ne limite pas le nombre. Pour le viol — sujet abordé ce soir — ils seront cinq car, pour ce problème, il n'y a pas de pour et de contre. Mais pour d'autres thèmes, il me suffira d'avoir en plateau deux invités très représentatifs qui défendront chacun leur position, des invités utiles uniquement. » Autre différence : un chroniqueur de la chaîne sur le plateau comme Paul Lefèvre, par exemple, et uniquement des sujets de société. « Nous ne traiterons jamais de la guerre de 40 ou autre fait historique, explique Gilles Schneider. Et si un événement considérable intervient dans l'actualité, nous serons capables de modifier nos programmes pour coller à l'information. Nous n'aurons pas, non plus, de dialogue avec SVP comme dans les "Dossiers..." mais poserons une question en début d'émission à laquelle les téléspectateurs répondront sur minitel.
↑« Féminine et sereine », sur lemonde.frune adaptation, par Daniel Creusot, d'un grand " reality show " nord-américain (On Scene, diffusé le dimanche à 18 heures sur NBC), rebaptisé " Urgences " et présenté par Jean-Claude Bourret.
↑« HACHETTE RENONCE A LA 5 Celle qui voulait copier la Une », sur lemonde.frParadoxalement, les téléspectateurs n'auront guère pu mesurer ces promesses : cinquante téléfilms de 90 minutes ont été mis en production, qui ne seront pas diffusés.
↑« HACHETTE RENONCE A LA 5 Celle qui voulait copier la Une », sur lemonde.frLa grille devait d'abord être généraliste. Et le jeu d' " access prime time " (comme on dit dans le jargon de la profession pour parler de la tranche 19-20h, juste avant le journal télévisé), " Sept marches vers un million ", devait en être le bouquet final, l'apothéose. La formule, préparée par " le pape du jeu télévisé ", Grundy (" la Roue de la fortune ", " Jeopardy "), ne sera jamais testée sur la 5. On pourrait le retrouver sur Antenne 2, avec qui les Australiens Grundy négocient aujourd'hui. Ce projet illustrait en tout cas la volonté de " la 5 Hachette " de battre TF 1 même sur ses points forts.
↑« Féminine et sereine », sur lemonde.frQuant au jeu interactif testé en début d'année en " décrochage " à Orléans par la maison de production québécoise Vidéotron à la demande de MMB (groupe Lagardère), avec le concours de la presse et des radios locales du groupe Hachette, il sera vraisemblablement porté à l'antenne au début de 1992.
↑« Matra- Hachette va arrêter l'expérience Multipoints », sur lesechos.frDémarrée du temps où Hachette était opérateur de La Cinq, l'expérience de la carte Multipoints va s'achever. « C'est un concept de jeu interactif trop compliqué, son principe qui consiste à accumuler des points sans obtenir de gains immédiats est aujourd'hui dépassé », concèdeton à la direction de Matra-Hachette. Qui plus est, le groupe n'a plus aujourd'hui de support télévisuel pour un tel jeu interactif: après la liquidation de La Cinq, France 2, qui avait repris en 1993 cette expérience, jette l'éponge.
↑« Programme du 18 au 24 avril 1992 », Télé Loisirs, no 320, , p. 38 (ISSN0297-8695) : « La Cinq, 10h00: Hercule Poirot (série britannique), L'Appartement du troisième étage »