Paul Renauld, un riche marchand ayant fait fortune en Amérique du Sud, fait appel à Hercule Poirot par une lettre dans laquelle il le supplie de le retrouver chez lui à Merlinville, en France (« à mi-chemin entre Boulogne et Calais »), expliquant se trouver en grand danger de mort. Poirot et Hastings quittent donc Londres pour se rendre chez Renauld mais, à leur arrivée, il est déjà trop tard : Renauld a été découvert mort par la police le matin même sur un parcours de golf attenant à la propriété du défunt. Poirot propose alors au commissaire et au procureur présents sur la scène du crime de les aider dans leur enquête ; c'est alors qu'un certain Giraud de la Sûreté de Paris débarque et bouleverse l'enquête en utilisant des « méthodes modernes », récoltant par son antipathie l'hostilité des autorités locales, et surtout celle de Poirot…
Après avoir introduit Hercule Poirot à travers la voix du Capitaine Hastings dans La Mystérieuse Affaire de Styles (1920), Agatha Christie décide de laisser Poirot seul face à son public. Ainsi lors de l'enquête, Hastings tombe amoureux, et à la fin du roman, il quitte Poirot et l'Angleterre pour se marier et vivre en Argentine. Il ne fera alors plus que quelques rares apparitions lors de ses voyages retours à Londres[1].
Selon Laura Thompson, qui a écrit Agatha Christie: An English Mystery, Le Crime du golf est un roman au style très français. La romancière se serait inspiré des auteurs français de romans policiers comme Gaston Leroux (Le Mystère de la chambre jaune, 1907)[1].
Comme dans beaucoup de ses futurs livres, Agatha Christie n'aime pas le dessin de la couverture, trouvant qu'il ne représente en rien l'intrigue de son roman. Elle dira à son propos[1] :
« A part avoir des couleurs horribles, c'était mal dessiné, et représentait, autant que je pouvais en dire, un homme en pyjama sur un parcours de golf, victime d'une crise d'épilepsie mortelle. Puisque [dans le roman] l'homme assassiné était habillé normalement et avait été poignardé avec une dague, je ne fus pas d'accord[2]. »
Hercule Poirot explique au Commissaire Giraud que la nature humaine est faite de répétitions. Pour démontrer son propos, il fait référence à un criminel anglais qui s'est « débarrassé de ses femmes successives en les noyant dans sa baignoire ». En fait, Agatha Christie fait référence au tueur en série George Joseph Smith(en)[1].
« Mais il a obéi à ce que lui commandait la nature humaine, qui croit bien à tort que ce qui a réussi une fois réussira toujours. Ce qu’il a payé, c’est son manque d’originalité. »
— Hercule Poirot, Le Crime du golf (chapitre 9)[3]
Le Crime du golf (trad. Marc Logé), Paris, Librairie Générale Française, coll. « Livre de Poche » (no 1401), , 256 p. (ISBN2-253-00919-9)
Le Crime du golf (trad. Françoise Bouillot), dans : L'Intégrale : Agatha Christie (préf. Jacques Baudou), t. 1 : Les années 1920-1925, Paris, Librairie des Champs-Élysées, coll. « Les Intégrales du Masque », , 1306 p. (ISBN2-7024-2086-9, BNF35338210)
↑« Apart from being in ugly colours, it was badly drawn, and represented, as far as I could make out, a man in pyjamas on a golf links, dying of an epileptic fit. Since the man who had been murdered had been fully dressed and stabbed with a dagger, I objected. »