Le Point | |
Pays | France |
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Zone de diffusion | France |
Langue | Français |
Périodicité | Hebdomadaire, parution le jeudi |
Genre | Magazine d'actualité |
Prix au numéro | 6,90 € |
Diffusion | 294 456 (diffusion France payée) ex. (2021[1]) |
Fondateur | Olivier Chevrillon, Claude Imbert, Jacques Duquesne, Pierre Billard, Georges Suffert, Henri Trinchet, Robert Franc, Philippe Ramond, Michel Bracciali |
Date de fondation | 1972 (il y a 52 ans) |
Éditeur | Sebdo 1, boulevard Victor 75015 Paris |
Ville d’édition | Paris |
Propriétaire | François Pinault via Artémis[2] |
Directeur de publication | Étienne Gernelle |
Directeur de la rédaction | Valérie Toranian |
ISSN | 0242-6005 |
ISSN (version électronique) | 2271-0744 |
Site web | www.lepoint.fr |
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Le Point est un magazine d'actualité hebdomadaire français, créé en 1972 par une équipe de journalistes venant essentiellement de L'Express et proches d'Olivier Chevrillon et de Claude Imbert. Le journal est traditionnellement classé à droite. C'est l'un des cinq magazines d'actualité hebdomadaires de dimension nationale en France[3].
Sa ligne éditoriale est présentée comme islamophobe depuis les années 2010 par plusieurs observateurs. Plusieurs manquements à la déontologie journalistique ont jalonné son histoire.
Depuis 1997, Le Point appartient en totalité à l'industriel du luxe François Pinault, milliardaire et troisième fortune française, via sa holding Artémis. Le siège social est situé au 1 boulevard Victor dans le 15e arrondissement de Paris.
Le Point est fondé en 1972[4] par une équipe de journalistes qui avaient quitté, une année plus tôt, la rédaction en chef de L'Express, alors dirigé par Jean-Jacques Servan-Schreiber. Ils reprochaient à ce dernier d'avoir transformé cet hebdomadaire en son porte-parole exclusif. Le premier numéro du Point est consacré à Valéry Giscard d'Estaing, à l'époque ministre de l'Économie et des Finances dans le premier gouvernement Pierre Messmer ayant été nommé le — et intitulé Giscard au banc d'essai.
L'équipe fondatrice du Point est composée d'Olivier Chevrillon (PDG et éditorialiste), des journalistes : Claude Imbert, Jacques Duquesne, Pierre Billard, Georges Suffert, Henri Trinchet, Robert Franc, du responsable de la publicité et du marketing Philippe Ramond, et de l'administrateur Michel Bracciali. S'appuyant financièrement sur le groupe Hachette, dont le PDG est alors Simon Nora, cette équipe recrute au printemps 1972 des journalistes — jugés parmi les plus performants — à travers les grands titres de la presse parisienne.
Le paraît le premier numéro du magazine avec pour titre en une « Crise de régime », au prix de 3,50 francs[5]. Le Point mise alors sur sa capacité à renouveler le genre de l'hebdomadaire d'information, le « newsmagazine », du type Newsweek ou Time. Son format s'inspire de celui du Time. En trois années, le journal réussit à atteindre l'équilibre financier puis à être largement bénéficiaire. Il est toujours dans ce modèle.
Après la victoire de la gauche aux élections de 1981, Le Point quitte le groupe Hachette, dont la nationalisation est évoquée ; l'équipe dirigeante craint d'y perdre son autonomie. Le journal intègre le groupe de cinéma Gaumont, présidé par Nicolas Seydoux[6]. Le , la société Gaumont rachète 51 % du capital du Point à Hachette, l'actionnaire initial et devient ainsi l'actionnaire principal du journal.
En , après le départ d'Olivier Chevrillon, Jacques Duquesne, directeur adjoint de la rédaction, est nommé président-directeur général.
En 1988, Denis Jeambar est nommé directeur de la rédaction.
En 1992, souhaitant se désengager de son investissement dans Le Point, Nicolas Seydoux cède ses parts à la Générale occidentale[7]. Un groupement d'intérêt économique « L'Express-Le Point » prend alors naissance pour gérer en particulier la publicité, source importante de revenus. Cet étrange attelage de deux hebdomadaires concurrents ne durera qu'un temps. En , la Compagnie générale d'électricité, devenue Alcatel-Alsthom, fait apport de ses activités de presse à CEP communication, une filiale d'Havas, groupe dont Alcatel (PDG : Serge Tchuruk) devient l'actionnaire principal.
En , la Générale occidentale, filiale d'Alcatel Alsthom qui possède entre autres L'Express, acquiert 40 % du capital. Elle devient actionnaire majoritaire du Point en . Création du groupement d'intérêt économique L'Express-Le Point.
Le , lancement de la première édition ciblée du Point : « Le Point Grandes écoles et universités », suivie, en , par une édition Affaires en collaboration avec Business Week.
À l'été 1996, Denis Jeambar, directeur de la rédaction, quitte Le Point. Il est remplacé par Jean Schmitt.
Le , le journal est racheté pour près de 200 millions de francs par François Pinault, PDG de la holding Artémis[8],[9] et présenté comme un proche de Jacques Chirac. Claude Imbert, en garant de la continuité du journal et de sa ligne, demeure l'un des éditorialistes principaux.
En , Franz-Olivier Giesbert devient directeur du Point et Claude Imbert conserve l'éditorial. Michel Colomès (63 ans) est nommé directeur de la rédaction en remplacement de Jean Schmitt.
En , Étienne Gernelle (33 ans) est nommé directeur de la rédaction. Il succède à Michel Colomès (72 ans) à qui l'on a fait valoir ses droits à la retraite.
Le , Franz-Olivier Giesbert, poursuivi pour diffamation raciale et publique depuis un an (il sera condamné six jours plus tard[10]) annonce qu'il va quitter volontairement la présidence du Point, ne s'estimant plus « l'homme de la situation » (dans une interview de Télérama du [11]). Il est remplacé par Étienne Gernelle, ancien directeur de la rédaction[12].
En , la directrice adjointe de la rédaction fait l'objet d'un licenciement pour faute grave, sans indemnités ni préavis. Selon son avocat, la procédure légale n'a pas été respectée parce que le motif du limogeage est « inavouable »[13].
En , le site d'information Mediapart publie plusieurs articles sur le traitement par Le Point d'informations reçues sur le financement par la Libye de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007 et sur des malversations criminelles liées à la construction de l'hôpital de Benghazi ; deux articles commandés par la rédaction, mis en page et payés n'auraient finalement pas été publiés[14],[15]. Le directeur du Point se défend de toute censure et accuse Mediapart de « complotisme »[16].
En , Sébastien Le Fol est débarqué de son poste de directeur de la rédaction, remplacé par Valérie Toranian[17].
En avril 2024, l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM) publie sa nouvelle étude One Next Global S1 2024 qui dévoile l'audience globale (imprimée et numérique) des marques de presse. Pour la première fois, Le Point arrive en tête des newsmagazines en France, avec 9,93 millions de lecteurs et détrône la place de leader de Paris Match[18].
En novembre 2024 le magazine est victime d'une cyberattaque concernant les données personnelles d'un peu moins de 900 000 lecteurs. Les coordonnées bancaires ne font pas partie des données volées[19].
Le Point est perçu dans les années 2020 comme un magazine situé à droite, qui peut emprunter aux discours identitaires et qui a tendance à instrumentaliser des clichés sur l'islam dans un but commercial[20]. La nomination comme directrice de la rédaction en 2022 de Valérie Toranian, « obsessionnelle de la question de l’Islam et du voile », selon Libération, serait de nature à conforter cette lecture[20]. Le magazine Le Point connaîtrait ainsi une « désorientation » de sa ligne éditoriale, qui était à l'origine située au centre droit, et héritière de Raymond Aron[20]. Par ailleurs, en 2012, Le Point avait paru favorable au mariage entre personnes de même sexe en France, en décalage par rapport à ses positions conservatrices sur d'autres sujets de société[20].
Claude Imbert, cofondateur du magazine Le Point, se présente lui-même en 2003 comme « un peu islamophobe»[21].
Selon Sébastien Fontenelle, qui, dans un ouvrage intitulé Les éditocrates lui consacre un chapitre entier, Franz-Olivier Giesbert, directeur du Point, contribuerait à normaliser l'islamophobie en présentant une image souvent négative des musulmans, et en valorisant des figures connues pour leur discours de stigmatisation de l'islam comme Alain Finkielkraut ou Michel Houellebecq, [21].
Les couvertures du journal sur l'islam, en particulier Cet islam sans gêne en 2012, controversées[22],[23],[24],[25],[26], ont fait l'objet d'analyses qui évoquent un amalgame entre islam et islamisme[27]. Ces analyses soulignent la « droitisation » du Point, qui accompagne une tendance plus large dans le monde politique et dans la presse française[28]. L'Obs, Libération, Le Monde diplomatique et Acrimed considèrent ainsi que L'Express[29], Le Figaro[28],[30] et d'autres médias[31],[32] versent dans la même islamophobie que Le Point. L'universitaire Marie-Anne Valfort considère, dans une enquête menée pour l'Institut Montaigne en 2015, que Le Point a, comme L'Express, et L'Obs, une responsabilité dans la diffusion de stéréotypes islamophobes. Analysant les couvertures de ces trois magazines, elle souligne le fait que l'image donnée de l’islam y est bien plus dévalorisante que celle du christianisme et du judaïsme, plus dévalorisante aussi que celle donnée de l’extrême droite[33]. Entre 2018 et juin 2019, cinq « unes » du magazine Le Point sont consacrées à l'islamisme et l'associent tantôt aux services publics français (l’école, l’hôpital, les transports étant supposés affectés par la radicalisation islamiste), tantôt aux Gilets jaunes, ou à la haine de la police, ou encore aux narcotrafiquants[34]. Frédéric Lemaire, sur Acrimed, note que le rapport parlementaire sur lequel prend appui Le Point dans son dossier sur les services publics indique pourtant que ceux-ci « ne sont touchés par la radicalisation que de façon marginale », et que Le Point grossit à dessein la menace[34]. Acrimed pointe également un éditorial de Franz-Olivier Giesbert intitulé « Faut-il avoir peur d'Eurabia, l’Europe islamique ? », qui offre ainsi une forme de publicité et une caution à une théorie du complot diffusée par l'extrême droite, Eurabia, selon laquelle les immigrés arabes et musulmans seraient en passe de coloniser l'Europe[34].
En 2019 Le Point consacre un dossier à un sondage de l'IFOP sur « le rapport qu'entretiennent les musulmans de France avec leur religion et la laïcité ». Le site web Arrêt sur image analyse les statistiques qu'il juge contestables, présentées de manière excessivement alarmiste en vue de susciter la peur du public[35].
En 2023 une étude académique publiée dans la revue Réseaux. Communication – Technologie – Société centrée sur l'utilisation médiatique du mot « islamo-gauchisme » en France entre 2015 et 2021 place Le Point, en compagnie de Valeurs actuelles, au premier rang des hebdomadaires qui le mentionnent[36]. Au vu des données statistiques, « nous observons, disent les auteurs, une politique de 'matraquage' de la part de quatre médias (Le Figaro, Le Point, Valeurs actuelles et Marianne) visant à imposer le terme dans le débat public. »[36]. De plus, Le Point comme Le Figaro et Valeurs actuelles se distingue de la plupart des titres de presse par une dramatisation plus marquée dans la dénonciation de l'« islamo-gauchisme », un discours victimaire, des équivalences rapidement établies entre le communisme et l’islamisme, une propension à nommer les figures censées incarner l’« islamo-gauchisme », et des références plus nombreuses à des attaques terroristes[36].
Une enquête du site Mediapart publiée en juillet 2022 pointe les « très nombreuses informations erronées » publiées par Le Point « et presque jamais modifiées », accusant l’hebdomadaire de « tordre la déontologie, en censurant également des articles[37]. ».
Le journal Libération juge en décembre 2022 que « Le Point a un passif important en matière d’articles erronés, entre l’annonce exclusive d’une candidature de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle de 2017 ou, en 2010, le témoignage d’une "femme de polygame" qui n’avait jamais existé », erreurs qui s'ajoutent à l'affaire de fausses accusations contre Raquel Garrido et Alexis Corbière en juin 2022[38].
Dans son numéro du , Le Point ayant accusé le journal Le Monde diplomatique d'être sous l'influence des services de renseignement russes[39], le « Diplo » publie en réponse un billet de blog pour réfuter ces allégations et revient à cette occasion sur les multiples manquements à la déontologie du Point, dénonçant une « diplophobie ». De manière récurrente, Le Point s'est livré à des actes de diffamation à l'encontre du Monde Diplomatique, souvent par le biais de son chroniqueur Bernard-Henri Lévy[40].
En 2010, Le Point publie un dossier nommé « Immigration Roms, allocations, mensonges… Ce qu'on n'ose pas dire ».
Le site web Arrêt sur images rapporte alors que l'hebdomadaire a publié dans celui-ci un faux témoignage d'un homme qui s'est fait passer pour la troisième femme d'un Français polygame d'origine malienne qui souhaitait prouver que « les médias travaillent mal sur la banlieue »[41].
L'hebdomadaire précise de son côté que le faux-témoin « imitant avec talent la voix d'une femme africaine » s'était fait passer pour le fixeur de la prétendue femme[42]. Dans l’article, les journalistes laissaient croire qu’ils l’avaient rencontrée, décrivant une « jeune femme au joli visage légèrement scarifié de chaque côté des yeux[37].
En 2014, le directeur de la publication de l'hebdomadaire, Franz-Olivier Giesbert, est condamné à 1 500 euros d'amende pour « diffamation publique envers un groupe de personnes à raison de leur origine ou nationalité chinoise »[43].
Le Point avait publié en 2012 un article intitulé “L’intrigante réussite des Chinois en France” ; SOS Racisme avait alors porté plainte pour « diffamation raciale publique » ; le magazine ne fait pas appel[44]. Selon Télérama, Le Point a donné une image caricaturale des immigrants chinois[44].
En , un documentaire diffusé sur France 5, Je ne suis pas Chinetoque. Histoire du racisme anti-asiatique, de la journaliste Émilie Tran Nguyen, revient sur cet article[44].
En 2014, Jean-François Copé porte plainte pour diffamation après la publication d'analyses complètement erronées dans le cadre de l'affaire Bygmalion. En 2016, le directeur de l'hebdomadaire, Franz-Olivier Giesbert, ainsi que les deux journalistes, sont condamnés pour diffamation[45] (jugement confirmé en appel en 2017[46]).
Le , Le Point publie un article, rapidement repris dans les autres titres de la presse nationale, affirmant qu' «un film porno a été tourné à la mairie d'Asnières ». Pourtant, il s'avère que les images en question provenaient d’un montage et que les « scènes torrides » décrites par le journal n’ont pas été filmées en mairie[37].
L'auteur de l'article et rédacteur en chef du Point, Jérôme Béglé, et le directeur de l'hebdomadaire, Étienne Gernelle, sont condamnés après avoir été poursuivis en justice par l’ancien maire PS d’Asnières, Sébastien Pietrasanta. L’article incriminé reste cependant en ligne, sans modification. Surtout, selon Mediapart, « les condamnations dans la fausse affaire du “film porno” d’Asnières s’inscrivent dans un contexte particulier » puisque Jérôme Béglé est un ami du chef de l'opposition de droite de la ville, Manuel Aeschlimann, lequel est à l'origine de cette fausse information. La justice a ainsi relevé que « le journaliste, non seulement s’est contenté de donner foi, sans les vérifier et sans recueillir au préalable le point de vue de la partie civile, aux accusations de Manuel Aeschlimann, mais les a en outre assorties de commentaires ou d’expressions malveillants »[37].
En , Bernard-Henri Lévy, chroniqueur au Point, attribue au journaliste du Monde diplomatique Bernard Cassen des propos antimusulmans tenus par le pamphlétaire d’extrême droite Pierre Cassen. L’hebdomadaire refuse la publication d’un droit de réponse[47]. Il est condamné à s’exécuter par la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris (jugement du ). Laquelle, soulignant « l’insuffisance de rigueur et la carence de fond », « la gravité et la virulence » de la diffamation, estime que « le bénéfice de la bonne foi ne saurait lui être accordé »[48]. Il impose au Point de payer 3 500 euros d’amende[48].
En , Le Point informe ses abonnés que Jean-Marie Le Pen se présentera à l'élection présidentielle de 2017.
L'information erronée provenait en réalité d'un canular généré par le site parodique Nordpresse[49].
Selon Mediapart et Le Soir[50], le journaliste Ian Hamel, correspondant du Point à Genève, a été rémunéré par l'agence de renseignement privée Alp Services basée en Suisse, agence qui travaille pour le compte des Émirats arabes unis, et qui est chargée de mener une campagne de dénigrement contre le Qatar et les Frères musulmans[51]. Alp Services a constitué secrètement un réseau de journalistes disposés à rédiger des textes soutenant la cause des Émirats arabes unis[51]. Cette affaire a été révélée par une série d'enquête journalistiques appelée Abou Dhabi Secrets[51].
Mediapart signale des faits « troublants » : le patron d'Alp Services, Mario Brero, annonce à son commanditaire émirati qu'il est sur le point de faire publier dans le « prestigieux magazine français Le Point » un article à charge contre le procureur général du Qatar, Ali ben Fetais al-Marri (personnalité ciblée par le pouvoir émirati), puis l'informe de l'avancement du travail et un mois plus tard Ian Hamel signe dans Le Point un article sur ce procureur général intitulé « Le Monsieur Anticorruption du Qatar et son hôtel particulier » (février 2018)[51],[52].
En , Le Point publie un article accusant les députés de la France Insoumise Alexis Corbière et Raquel Garrido d'employer illégalement une femme de ménage algérienne à qui ils « imposeraient des cadences infernales ».
Les députés accusés démentent et affirment qu'on tente de les salir.
Plusieurs journaux français relèvent les incohérences de l'enquête[53],[54],[55].
L'article est finalement retiré du site le lendemain de sa publication. Le directeur de publication du journal Étienne Gernelle présente ses excuses aux concernés et explique dans un communiqué que « des erreurs et manquements à la prudence avaient été commis »[56],[57].
Étienne Gernelle met à pied le journaliste Aziz Zemouri, qui a signé cet article [58] puis le convoque à un entretien préalable à un possible licenciement[59]. Aziz Zemouri, journaliste au Point, avait déjà été condamné en diffamation à 4 reprises[57].
Il porte ensuite plainte contre le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde et le policier Noam Anouar qu'il dit être à l’origine de ces fausses informations[60]. Le parquet ouvre une enquête pour escroquerie[59].
En 2021, Étienne Gernelle, directeur de publication du Point, et Aziz Zemouri avaient été condamnés à plusieurs milliers d'euros d'amende pour diffamation après avoir qualifiée de « call-girl » l'actrice Sand Van Roy dans un article et tenté de discréditer son témoignage dans l'affaire de viol l'opposant à Luc Besson[61].
Le , le Conseil de déontologie journalistique et de médiation émet une sévère critique à l'égard d'un article datant d' traitant de l'action du collectif écologique Les Soulèvements de la Terre. Dans cet article, une comparaison entre les événements de Sainte-Soline et les méthodes d'action du Hamas est jugée calomnieuse. Le Conseil souligne l'absence d'arguments sérieux pour étayer cette mise en cause et conclut que Le Point n'avait pas respecté les règles déontologiques d'exactitude, de véracité des faits et d'offre de réplique[62],[63].
Depuis 1997, Le Point appartient en totalité à François Pinault, contrôlé via la holding Artémis.
Le groupe Le Point ou Société d'Exploitation de l'Hebdomadaire Le Point est une société anonyme à conseil d'administration. Son siège social est situé dans le 15e arrondissement de Paris. Depuis 2019, Le Point est dirigé par Renaud Grand Clément (PDG)[64]. Francois Claveri est le directeur général délégué[65].
Le Point connu une période de dynamique au tout début des années 1980 puis a subi une forte baisse de ses ventes entre 2014 et 2017, avec une chute d’un quart de sa diffusion, qui s’est traduit par trois années de pertes.
Par ailleurs, il fait preuve de peu de transparence sur son financement. Contrairement à d'autres journaux (Mediapart, Le Monde, etc.), il ne communique pas ses résultats financiers aux lecteurs. Depuis 2018, ses données ne semblent d'ailleurs plus disponibles au registre du commerce.
En euros | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 |
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Chiffre d'affaires | 80 373 700 | 79 416 100 | 67 820 500 | 70 090 400 | Non disponible | Non disponible | Non disponible | Non disponible | Non disponible |
Résultat d'exploitation | -3 607 000 | 871 200 | - 757 800 | -1 836 100 | Non disponible | Non disponible | Non disponible | Non disponible | Non disponible |
Résultat net | -12 064 800 | 1 029 500 | 307 600 | -1 861 300 | Non disponible | Non disponible | Non disponible | Non disponible | Non disponible |
Dans le cadre des aides de l'État à la presse, Le Point reçoit environ 4,5 millions d'euros par an de subventions publiques[66],[67],[68], auxquelles s'ajoutent plusieurs subventions du ministère de la Culture et de la Communication[69].
Année | Diffusion France payée | Évolution annuelle | Diffusion totale (gratuits inclus) |
---|---|---|---|
1999 | 301 423[71] | 2,2 %[71] | NC |
2000 | 302 625[72] | 0,4 %[72] | NC |
2001 | 329 073[73] | 8,7 %[73] | NC |
2002 | 337 024[74] | 2,4 % | NC |
2003 | 350 088[75] | 3,9 % | NC |
2006 | NC | NC | 408 931 |
2007 | NC | NC | 443 956 |
2008 | NC | NC | 443 738 |
2009 | NC | NC | 434 745 |
2010 | NC | NC | 429 650 |
2011 | NC | NC | 430 086 |
2012 | 412 286 | NC | 432 813 |
2013 | 399 291 | –3,2 % | 417 940 |
2014 | 383 559 | –3,9 % | 401 171 |
2015 | 364 085 | –5,1 % | 380 222 |
2016 | 340 253 | –6,5 % | 355 586 |
2017 | 315 579 | –7,3 % | 330 602 |
2018 | 288 319 | –8,7 % | 301 722 |
En octobre 2024, Le Point compte 43 000 abonnés uniquement au numérique[76].
Depuis , la rédaction du Point est dirigée par Valérie Toranian, qui succède à Sébastien Le Fol[17].
Depuis 2014, le directeur de la publication est Étienne Gernelle.
Le Point compte plusieurs chroniqueurs réguliers, qui ne font pas partie de la rédaction mais y publient très régulièrement des tribunes :
L'écrivain Gabriel Matzneff, accusé de viols d'enfants, a longtemps été chroniqueur invité au Point[77].
Selon Étienne Gernelle, directeur de la publication :
Sur les réseaux sociaux, je me fais parfois interpeller pour le virer. Notre philosophie est claire : plus on nous demande de virer quelqu’un, moins on le fera. C’est une question de liberté d’expression[78]
La rédaction compte des dizaines de journalistes, dont Laurence Allard, Emmanuel Berretta, Manuel Carcassonne, Sophie Coignard, Florence Colombani, Michel Colomès, Charles Consigny, Jacques Dupont, Baudouin Eschapasse, François Gauvin, Jean Guisnel, Danièle Kriegel, Marc Lambron, Frédéric Lewino, François-Guillaume Lorrain, Saïd Mahrane, Claire Meynial, Yann Moix, Bruno Monier-Vinard, Christophe Ono-dit-Biot, Gilles Pudlowski, Sacha Reins, Michel Richard, Voutch, Fabien Roland-Lévy, Emilie Trévert et Olivier Weber.
En 2022, Libération fait état d'une crise au sein de la rédaction, marquée notamment par le licenciement du directeur de la rédaction Sébastien Le Fol, une baisse des abonnements et le départ de journalistes. Les procès-verbaux du comité social et économique (CSE) de l'entreprise font état d'une « ambiance générale morose » parmi les 220 salariés. Les inégalités de salaires, avec des rémunérations particulièrement basses du côté des jeunes salariés et des équipes techniques, comparées à celles de la direction, sont également mises en cause[20].
Depuis 2014, Le Point décerne le prix de la BD du Point pour récompenser une bande dessinée.
Après les attentats de janvier 2015, au cours desquels Georges Wolinski est assassiné, le prix change de nom en hommage au défunt, avec l'accord de sa veuve Maryse Wolinski, et il devient le « Prix Wolinski de la BD du Point »[79].
En 2022, le journal Le Point révèle un plan confidentiel de Google pour exercer une pression intense sur l'Union européenne[80]. L'objectif de Google est de mettre en difficulté le commissaire européen Thierry Breton[80].
Les révélations déclenchent un tollé. Lors d'un entretien avec Thierry Breton, le patron de Google Sundar Pichai présente ses excuses[81].