Les territoires des deux communes homonymes se situent dans la plaine du Guiers à l'ouest des gorges de Chailles, formées par cette même rivière et qui sont l'exemple même d'une cluse typique du relief jurassien[1].
Le territoire de la commune est principalement bordé par le Guiers, un affluent du Rhône, rivière de type torrentiel d'une longueur de 50 kilomètres[2] qui marquait autrefois la frontière entre la France et les États de Savoie et qui sépare aujourd'hui les deux communes homonymes du Pont-de-Beauvoisin, la commune savoyarde étant située sur la rive droite.
Les principales voies routières qui desservent le territoire communal sont :
l'autoroute A43 qui relie Lyon à Chambéry passe à proximité des deux communes du Pont-de-Beauvoisin. Deux bretelles autoroutières situées au nord de la commune permet de rejoindre les deux bourgs :
l'ancienne Route nationale 6, venant localement de Lyon et se dirigeant vers Chambéry dans un axe ouest-est. Celle-ci relie Lyon à Chambéry, puis à la frontière italienne, a été déclassée en route départementale 1006 (RD 1006) dans les départements français de l'Isère et de la Savoie. C'est cette route qui franchit le Guiers au niveau des centres-villes des deux communes homonymes.
Outre la route, la ville est desservie par une gare ferroviaire, accessible uniquement par le TER, unique pour les deux villes homonymes, et située en Isère, en dehors du centre-ville.
Au , Le Pont-de-Beauvoisin est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[3].
Elle appartient à l'unité urbaine du Pont-de-Beauvoisin[Note 1], une agglomération inter-départementale regroupant treize communes, dont elle est ville-centre[Note 2],[4],[5]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction du Pont-de-Beauvoisin, dont elle est une commune du pôle principal[Note 3],[5]. Cette aire, qui regroupe 4 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[6],[7].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (66,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (46,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones urbanisées (48 %), zones agricoles hétérogènes (26,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (18,1 %), prairies (6,6 %), terres arables (0,5 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Le nom latin de Pont de Beauvoisin est PONS BELLOVICINUS ou PONS BELLIVICINUS (beau voisin), et on trouve dans les écrits[9], Le Pont au IXe siècle, Pont de Belvezin au XIIe siècle, Belvoysin et Biauvoysin au XIIIe siècle.
Beauvoisin : de l'adjectif bas latin bellus (beau) et vicinium (voisinage, village)[10]. Voisin (vicinus), comme toponyme, est un dérivé du latin vicus (bourg, village)[11]. Pour le chanoine Adolphe Gros« Beauvoisin appartient à la série des toponymes provenant du bas latin bellum videre ou bellus visus, tels que Bellevue »[12].
Les noms officiels tels que définis par le Code officiel géographique pour les deux communes sont « Le Pont-de-Beauvoisin ». Toutefois, depuis le (date du rattachement de la commune de La Folatière), le nom utilisé localement pour les deux communes est « Pont-de-Beauvoisin » en Isère et « Le Pont-de-Beauvoisin » en Savoie. On va donc au Pont (en Savoie) et à Pont (en Isère) localement.
Ayant adhéré à la Ligue d'Augsbourg en 1690, Victor-Amédée II se rallie à la France en 1696. Un des principaux articles de la paix est le mariage de sa fille aînée Marie-Adélaïde, 11 ans, avec le duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV[17]. Le , Marie-Adélaïde arrive au Pont-de-Beauvoisin, conduite par Charles Philibert d'Este, marquis de Dronero, grand maréchal de Savoie. Elle se repose et se pare dans une maison préparée pour elle[18]. Elle franchit le pont François Ier[19]. Sur la rive dauphinoise, elle est accueillie par Henri de Lorraine, comte de Brionne, grand écuyer de France (« monsieur le Grand »)[20]. Sur ordre de Louis XIV, elle est d'ores et déjà traitée comme fille de France[21]. Sa maison[22] est déjà constituée, et se trouve là pour la recevoir. Elle dort sur place, et se met en chemin le lendemain[23].
Durant l'été 2017, le nom des deux communes est cité par les médias nationaux et internationaux dans le cadre de ce qui deviendra « l'affaire Maëlys », celle-ci ayant comme point de départ la disparition inexpliquée d'une fillette de huit ans, Maëlys de Araujo, le dimanche vers trois heures du matin, lors d'une réception de mariage dans la salle des fêtes municipale du Pont-de-Beauvoisin (Isère).
Qu'il s'agisse de la victime et sa famille ou du principal suspect de l'affaire et sa famille, aucun des protagonistes de cette affaire n'est pontois, les deux communes n'étant concernées par cet événement qu'en raison du lieu de l'enlèvement de la fillette.
Au XXIe siècle, le centre ville est tombé en déshérence avec la fermeture de nombreux commerces de proximité de centre ville.
Le développement économique de la ville a été effectué à l'extérieur de la ville au détriment des terres agricoles avec la construction de la zone d'activité commerciale de la Baronnie et de lotissements dortoirs comme le Croibier, le Roulet ou Avenue Jean Moulin.
Nouveau lotissement-dortoir des Balcons du Guiers au Croibier construit dans les années 2005 - 2010 sur les terres agricoles.
Zone industrielle de la Baronnie, vue depuis la chapelle de Domessin.
Les dernières zones naturelles de la commune sont
Les molasses et terrains inondables du vallon du Guiers aval.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[28].
En 2021, la commune comptait 2 087 habitants[Note 4], en évolution de +0,77 % par rapport à 2015 (Savoie : +3,33 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La ville doit son nom au pont François Ier qui traverse le Guiers, rivière locale séparant deux villes qui portent le même nom, l'une en Savoie, l'autre en Isère. Ce pont, initialement en bois, fit l'objet d'un projet en pierre, datant de 1543, établi sous le roi François Ier (d'où son nom), mais il ne fut réalisé qu'en 1583, après la mort du souverain. En dos d'âne, il fut reconstruit avec un tablier plat pour permettre le passage des carrosses.
Détruit en 1940 pour s'opposer au passage des troupes d'occupation, il fut reconstruit avec des méthodes modernes (longerons métalliques) et recouvert d'une partie des pierres initiales. Le reste des pierres est encore visible dans le cours d'eau, depuis le pont[31].
Elle date de 1419. Restauration par Emmanuel Crétet, natif de la ville.
architecture particulière avec nef à un seul bas-côté, typique des ordres mendiants.
chapelle des Dix Mille Martyrs (restaurée).
peintures (datant de 1844 et classées en 1987) sur les 2 800 m2 des murs et des voûtes, effectuées par les deux frères Alonzo et Giuseppe Antonio Avondo, décorateurs d'église piémontais (La Descente de Croix et le Christ de Gethsemani sont deux exemples remarquables de leurs travaux ici).
pierres tombales de nobles, dont celle du noble Jean Louis, curiosité comportant deux pistolets. Celles de Henri Crétet (frère d'Emmanuel Crétet), Jean de Montbel, de Anne de Varax, de Charles-Gabriel Pravaz.
Plusieurs éléments de l'ancien couvent des Carmes font maintenant parties intégrantes de l'Hôtel de ville (comme la salle capitulaire, le jardin…).
Emmanuel Crétet de Champmol, né le au Pont-de-Beauvoisin en Savoie, mort le à Paris, administrateur et homme politique français, député en 1795, sénateur et conseiller d'État en 1799, premier gouverneur de la Banque de France puis Ministre de l'Intérieur de Napoléon en 1807. Il est inhumé au Panthéon de Paris. (Le jardin de ville porte son nom depuis le ).
Son frère, Henri Crétet, maire de la commune, dont la pierre tombale est dans l'église des Carmes.
Sa sœur, Gabrielle[32], épouse de l'industriel grenoblois Mathieu Teisseire, est la mère de l'homme politique Camille Teisseire.
Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno et André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes, vol. 1 : Chambéry et ses environs. Le Petit Bugey, Roanne, Éditions Horvath, , 475 p. (ISBN978-2-7171-0229-1), p. 305-318. ([PDF] lire en ligne)
Serge Guiboud-Ribaud, Chroniques d'une frontière sous l’Ancien Régime : Les 2 Pont de Beauvoisin (1500-1788), Paris, Books on Demand, , 508 p. (ISBN978-2-322-03140-5)
« Mnémosyne (Revue) », sur le site de l'Association Mémoires des Pays du Guiers
L'ombre de Guignol. Magnard. 1998. Editions du Poutan. 2014. Jack Chaboud.
Petite brocante intime (nouvelles "Les bonbons à la menthe", "O bouteille ! O château !"). Collectif. Le Pré aux Clercs. 1999. Pocket. 2001. Flammarion. 2007. Jack Chaboud, avec Philippe et Martine Delem, Anne et Didier Convard...
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine du Pont-de-Beauvoisin comprend cinq villes-centres (Aoste, Le Pont-de-Beauvoisin, Domessin, Le Pont-de-Beauvoisin, Saint-Genix-les-Villages) et huit communes de banlieue.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 22
↑Jacques Dubois, L'implantation monastique dans le Bugey au Moyen Âge, In : Journal des savants, 1971, no 1, p. 15.
↑Jean Létanche, Les vieux châteaux, maisons fortes et ruines féodales du canton d'Yenne en Savoie, Le livre d'Histoire-Lorisse, 1907 (ISBN9782843738135), p. 63.
↑Sa maison est constituée d'un chevalier d'honneur, d'une dame d'honneur, d'une dame d'atours, d'un premier écuyer, de six dames du palais, d'une première femme de chambre, d'un confesseur et d'un premier maître d'hôtel. Saint-Simon, op. cit., p. 307 et 308.
↑Annuaire statistique du département du Mont-Blanc pour l'an XIV (1805-1806), rédigé par Mr Palluel, secrétaire de la préfecture, Chambéry, page 19 (lire en ligne).