Lewis H. Latimer, né le à Chelsea, dans le Massachusetts, est le cadet des quatre enfants de George et Rebecca Latimer. George Latimer travaille comme esclave pour divers propriétaires en Virginie jusqu'à la fin de 1842, quelques mois après avoir épousé Rebecca Smith. Le jeune couple décide de fuir vers les États abolitionnistes au nord de la ligne Mason-Dixon pour sortir de l'esclavage et assurer à leurs enfants de meilleures conditions de vie[1]. Le couple est arrêté à Boston sur demande de leur propriétaire James Gray. Après un procès houleux, il est décidé que George Latimer soit rendu à son maître, mais des abolitionnistes animés par Frederick Douglass et William Lloyd Garrison, se proposent d'acheter sa liberté. James Gray accepte le rachat pour un montant de 400$[2],[3]. Le couple est affranchi en 1848[4]. À la suite des passions soulevées autour du procès Latimer, l’État du Massachusetts promulgue une loi interdisant la poursuite d’esclaves fugitifs[5].
George Latimer travaille comme coiffeur / barbier et tapissier. Lewis suit les cours de l'école primaire jusqu'à l'âge de 10 ans à la Phillips Grammar School de Chelsea[6]. Il aide son père dans son activité de tapissier, puis il devient employé de bureau dans le cabinet de l'avocat Issac Hull Wright[7].
Démobilisé à la fin de la guerre en 1865, il retourne à Boston où, après divers emplois, il est embauché en 1868 par le cabinet Grosby & Gould[10], spécialisé dans le droit des brevets, et suit des cours de dessinateur industriel. Son talent de dessinateur, indispensable pour la rédaction des brevets, lui fait obtenir une promotion au sein de Grosby & Gould; il devient chef de service des dessins industriels, passant d'un salaire de 3$ par semaine à 20$[11] par semaine[12].
Le 1874, il dépose son premier brevet concernant l'installation d'un clapet mobile au bout de la conduite d'évacuation des toilettes des wagons pour passagers des chemins de fer[13].
La même année, l'inventeur Alexander Graham Bell contacte le cabinet Grosby & Gould pour qu'il puisse l'aider dans la finalisation de l'écriture de son brevet du téléphone, notamment pour les descriptions graphiques. La mission incombe à Lewis H. Latimer, qui devient son assistant jusqu'au dépôt du brevet le , juste quelques heures avant le dépôt d'un brevet par Elisha Gray, pour un appareil similaire[14].
En 1880, Latimer est engagé comme assistant de direction et dessinateur projeteur par Hiram Maxim, ingénieur en chef[15] de Electro-Dynamic Light Company(en), société fondée en 1878 qui est la première à distribuer de l'électricité et à fabriquer des ampoules à incandescence. C'est dans ce cadre qu'il va mettre au point une ampoule électrique avec un filament de carbone, en 1881[16]. Latimer dirige l'installation de la lumière électrique à Philadelphie. Il fait de même à Montréal, où il apprend suffisamment de français pour s'assurer que les ouvriers comprennent bien ses instructions[7]. On l’envoie ensuite à Londres où il est chargé de monter une fabrique de lampes à incandescence pour l'Electro-Dynamic Light Company. Il a également mis au point un nouveau schéma de câblage, utilisant des circuits parallèles, pour les systèmes d'éclairage public, de sorte que si une ampoule grillait, les autres continuaient à éclairer[17].
John Latimer invente une amélioration du processus de fabrication des ampoules à filament de carbone et dépose un brevet en ce sens[20],[21].
Thomas Edison encourage Latimer à publier ses travaux, c'est ainsi qu'est édité Incandescent Electric Lighting: A Practical Description of the Edison System, avec des compléments de ses collaborateurs C.J. Field et John White Howell(en) aux éditions D. van Nostrand Company[22].
Il joue un rôle actif dans l'intégration raciale. Il est en relation avec les élites afro-américaines de son époque, comme Frederick Douglass, James Theodore Holly(en), Richard Theodore Greener(en)[24], etc. Il achète une maison dans le quartier à majorité blanche de Flushing, dans le Queens, afin de rapprocher les communautés. Il fonde une paroisse locale de l'Église Universaliste. Au sujet des droits civiques, Latimer écrit : « Il est nécessaire que nous montrions à la population de ce pays que par notre martyre sous le fouet, par notre héroïsme sur le champ de bataille, par notre patience chrétienne sous un fardeau accablant d'injustice et par notre soumission aux lois du pays, nous avons prouvé que nous étions des citoyens dignes de notre pays commun »[25].
En 1902, il présente une pétition au maire de New York, Seth Low, au sujet du manque de représentation des Noirs dans les conseils scolaires[26].
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