Mais si Pape comptait 188 attentats-suicides sur deux décennies, ceux-ci ont atteint un pic inégalé après les attentats du 11 septembre 2001. Ainsi, 80 % des attentats-suicides depuis 1968 ont eu lieu après le , selon Bruce Hoffmann, vice-président de la RAND Corporation[4]. De 2000 à 2004, il y a eu 472 attentats-suicides, dans 22 pays, qui ont massacré plus de 7 000 personnes[4], soit plus du double que lors des deux décennies précédentes. En 2004, il y avait plus d'un attentat-suicide par jour en Irak[4].
Dans le même temps, le nombre total d'actes de terrorisme baissait d'un pic de 666 en 1987 à 274 en 1998, remontant à 348 en 2001[5].
Les Tigres Tamouls ont été responsables de 75 des 186 attentats-suicides de 1980 à 2001[3], soit près de la moitié pendant cette période. En moyenne, les 188 attentats-suicides qui ont eu lieu de 1980 à 2001 ont tué 13 personnes chacun (sans compter les attaques du 11 septembre 2001 ni leurs auteurs eux-mêmes)[3]. Pendant le même laps de temps, il y eut en tout, dans le monde, 4 155 attentats, qui ont tué 3 207 personnes (en excluant toujours le ), soit moins d'une victime par attentat[3]. Ainsi, de 1980 à 2001, les attentats-suicides représentaient 3 % des attentats (ou attaques terroristes), mais étaient responsables de 48 % des morts dus au terrorisme (toujours en excluant le )[6]. Ces chiffres indiquent clairement la nature beaucoup plus mortifère des attentats-suicides que des autres formes d'attentats.
: Les anarchistes français Théodule Meunier et Jean-Pierre François (Francis) posent une bombe dans le café Le Very, visant le propriétaire de l'établissement, Very, qui vient de dénoncer Ravachol à la police. Deux personnes meurent, dont Very[9].
: L'anarchiste français Émile Henry fait exploser un commissariat en réponse à la répression de la grève de la mine de Carmaux. Quatre personnes sont tuées[10].
: L'anarchiste français Émile Henry fait exploser le café Terminus, provoquant un mort et dix-sept blessés[12]. Considéré comme l'un des premiers cas de terrorisme indiscriminé[12].
, Suisse : une bombe explose neuf minutes après le décollage du vol Swissair SR-330 reliant Zurich à Tel Aviv-Jaffa, et endommage irrémédiablement le Convair CV-990 Coronado immatriculé HB-ICD « Basel-Land ». L'avion s'écrase dans une forêt à proximité de Würenlingen , tuant les quarante-sept occupants de l'appareil. La bombe aurait été destinée à un avion de la compagnie israélienneEl Al, mais à cause de retard de ce dernier le bagage cachant l'explosif a été chargé à bord du vol Swissair[20].
, États-Unis : un psychiatre militaire fait feu dans une base militaire de Fort Hood au Texas, faisant 13 morts et 30 blessés[26]. (voir l'article Fusillade de Fort Hood pour plus de détails)
Les années 2010 sont marquées par différentes guerres comme la Guerre civile syrienne, la guerre civile yéménite, la fin de la première guerre d'Irak et le début de la Seconde guerre civile irakienne. Durant ces années, la guerre se déclare en Libye. En 2011 et pendant 8 mois, la guerre fait rage dans le pays. En 2014, la guerre recommence. Toutes ces guerres voient grandir des groupes islamistes comme l'État islamique, Boko Haram, le front al-Nosra, et bien d'autres. Ces groupes islamistes en Afrique et Moyen-Orient deviennent une menace pour tous les pays du monde. En effet, ces groupes arrivent à recruter des milliers de jeunes occidentaux, médiatiser leurs assassinats et provoquer des attentats meurtriers n'importe où, n'importe quand et par n'importe qui. La prolifération de ces groupes oblige les forces des pays occidentaux, arabes (sunnites), l'Iran et la Russie à intervenir en Syrie et en Irak pour combattre l'État islamique. Les pays occidentaux et sunnites souhaitent aussi la destitution de Bachar el-Assad.[réf. nécessaire]
Les années 2010 sont aussi marquée par l'essor du terrorisme d’extrême droite. Anders Breivik apparaît à la fois comme le précurseur et la référence de cette nouvelle vague de terrorisme. En , cet ultranationaliste norvégien tue 77 personnes dans deux attentats. En 2019, Brenton Tarrant, déclarant agir contre « le Grand remplacement » et le « génocide blanc », massacre 51 personnes dans des attaques visant deux mosquées en Nouvelle-Zélande. Plusieurs attentats frappent également les États-Unis[28].
↑Le recensement de Robert A. Pape a été effectué à partir de la base de LexisNexis. Pour des raisons d'ordre politique, il exclut de sa définition du terrorisme les actes perpétrés par un État, considérant en effet que la prise en compte de ces derniers n'intéresse pas les policy-makers (responsables politiques) qui veulent savoir « comment combattre la menace posée par des groupes subnationaux à la sécurité de l'État (state security). » (Pape, 2003, op.cit.)
↑National Consortium for the Study of Terrorism and Responses to Terrorism. (2018). Global Terrorism Database (globalterrorismdb_0718dist.xlsx). Retrieved from https://www.start.umd.edu/gtd University of Maryland.
↑National Consortium for the Study of Terrorism and Responses to Terrorism. (2018). Global Terrorism Database (gtd1993_0718dist.xlsx). Retrieved from https://www.start.umd.edu/gtd University of Maryland
↑(en) John M. Merriman, The dynamite club: how a bombing in fin-de-siècle Paris ignited the age of modern terror, Yale University Press, (ISBN978-0-300-21792-6 et 978-0-300-21793-3), p. 78-82
↑(es) Juan Avilés Farré, La daga y la dinamita: los anarquistas y el nacimiento del terrorismo, Tusquets Ed, coll. « Tiempo de Memoria », (ISBN978-84-8383-753-5), p. 280-283
↑ abc et dGilles Ferragu, « L’écho des bombes : l’invention du terrorisme « à l’aveugle » (1893-1895) », Ethnologie française, vol. 49, no 1, , p. 21–31 (ISSN0046-2616, DOI10.3917/ethn.191.0021, lire en ligne, consulté le )