Grade militaire | Général de division |
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Conflits |
Révolution belge de 1830 Siège d’Anvers Conquête de l’Algérie |
Titulature |
Prince du sang Duc de Nemours |
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Dynastie | Maison d’Orléans |
Nom de naissance | Louis Charles Philippe Raphaël d’Orléans |
Naissance |
Ancien 2e arrondissement de Paris (France) |
Décès |
(à 81 ans) Versailles (France) |
Sépulture | Chapelle royale de Dreux |
Père | Louis-Philippe Ier |
Mère | Marie-Amélie de Bourbon-Siciles |
Conjoint | Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha |
Enfants |
Gaston d’Orléans Ferdinand d’Orléans Marguerite d’Orléans Blanche d’Orléans |
Religion | Catholicisme romain |
Louis Charles Philippe Raphaël d’Orléans, né le à Paris et mort le à Versailles, est un prince français, fils puîné du roi des Français Louis-Philippe Ier, duc de Nemours, lieutenant-général de l’armée royale sous la Restauration et membre de la Chambre des pairs.
Il est membre de la maison capétienne d’Orléans.
Louis Charles Philippe Raphaël d'Orléans, prince du sang royal de France, est né le au Palais-Royal à Paris[1]. Il est le second fils et le quatrième enfant du roi des Français Louis-Philippe Ier (1773-1850) et de son épouse Marie-Amélie de Bourbon (1782-1866), princesse des Deux-Siciles. Il est titré duc de Nemours et prénommé Louis par le roi Louis XVIII.
Louis d'Orléans est baptisé le , lendemain de sa naissance, à midi, en la chapelle du roi au palais des Tuileries à Paris par Alexandre-Angélique de Talleyrand-Périgord, grand aumônier de France, assisté de Claude Marduel, curé de l'église Saint-Roch, paroisse du nouveau-né, et du père Valoyer, curé de l'église royale de Saint-Germain-l'Auxerrois, qui rédige l'acte dans le registre paroissial de l'église Saint-Roch : le parrain est le roi Louis XVIII et la marraine est Marie-Thérèse-Charlotte de France, duchesse d'Angoulême, appelée aussi Madame Royale, fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette[2].
Le duc de Nemours reçoit, comme ses frères, une éducation soignée et populaire, d’abord sous les yeux de son père et ensuite au collège Henri-IV. Mais il est également confié très tôt entre les mains de l'armée et est nommé, à l’âge de douze ans, colonel du 1er régiment de chasseurs à cheval de l'armée royale, sous la Restauration française. En 1830, le duc de Nemours est fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit par le roi Charles X et entre à la Chambre des pairs.
En 1825, alors qu’il n’a que onze ans, le prince est considéré par les chancelleries européennes comme un possible candidat au trône de Grèce. Mais c'est finalement un prince de Bavière qui devient, en 1832, roi de Grèce sous le nom d'Othon Ier de Grèce. Plus tard, le , le duc de Nemours est élu roi par le Congrès national belge alors qu’il participe avec l’armée française aux opérations par lesquelles la France vient épauler la révolution de la Belgique contre l’occupation néerlandaise. Cependant, la situation internationale (en particulier l’opposition du Royaume-Uni) oblige son père à refuser cet honneur et c’est un prince de la maison de Saxe-Cobourg, Léopold Ier, qui devient finalement roi des Belges. Cette déconvenue n'empêche cependant pas le duc de Nemours de participer au siège d'Anvers en 1832.
En , le duc de Nemours et ses frères le prince Ferdinand-Philippe, duc d'Orléans et le prince François, prince de Joinville accompagnent le roi Louis-Philippe Ier dans son voyage dans le département du Nord.
En 1836-1837, le duc de Nemours participe à une expédition contre la ville de Constantine durant la conquête de l'Algérie et est placé à la tête de la brigade organisant le siège de la cité maghrébine. La ville est prise le et le prince se distingue à plusieurs reprises pendant les combats. Le duc de Nemours revient en France par Gibraltar et l’Atlantique. Sur le chemin, il se blesse au bras, ce qui ne l’empêche pas d’assister à l’ouverture des Chambres, le . Lorsqu’il revient en métropole, le duc de Nemours est nommé commandant du camp de Compiègne. En 1841, le prince est à nouveau en Algérie où il sert sous les ordres du général Bugeaud.
En complément de ses actions militaires, il est périodiquement envoyé en mission de courtoisie en Angleterre (1835, 1838 et 1845), à Berlin et à Vienne (1836).
Le , le chef du gouvernement, le maréchal Soult, annonce le prochain mariage du duc de Nemours avec la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha (1822-1857) et dépose un projet de loi instituant une dotation de cinq cent mille francs de revenu annuel pour le prince et une allocation de cinq cent mille francs pour frais de mariage et d'établissement.
Mais ce projet de loi suscite aussitôt une véhémente opposition. Cormenin publie un pamphlet venimeux, Questions scandaleuses d'un jacobin au sujet d'une dotation. Des pétitions circulent à Paris et en province. Victor Hugo, dans son journal, évoque une « honteuse querelle entre un roi grippe-sou et des bourgeois tire-liards[3] ». Dans une lettre à un ami, Proudhon, pourtant républicain, note le l'inconséquence des députés de la bourgeoisie : « Qui veut le roi, veut une famille royale, veut une cour, veut des princes du sang, veut tout ce qui s'ensuit. Le Journal des débats dit vrai : les bourgeois conservateurs et dynastiques démembrent et démolissent la royauté, dont ils sont envieux comme des crapauds[4]. » En définitive, le projet est repoussé par les députés le , ce qui entraîne la démission immédiate du ministère Soult.
Le , le duc de Nemours épouse à Saint-Cloud la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha (1822-1857), fille de Ferdinand de Saxe-Cobourg-Saalfeld (1785-1851) et d’Antoinette de Kohary. Le mariage n’est guère prestigieux, aucune dotation extraordinaire n'est versée pour l'événement mais Victoire est tout de même la sœur du roi consort Ferdinand II de Portugal et du futur époux de Clémentine d'Orléans (1817-1907), le prince Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha (1818-1881).Victoire est également la nièce de Léopold Ier de Belgique et la cousine germaine du prince consort Albert et de son épouse la reine Victoria Ire.
Le , le prince royal Ferdinand-Philippe d'Orléans, frère aîné du duc de Nemours et héritier du trône français, meurt tragiquement sur la route de Neuilly. Les Chambres dissoutes la veille sont convoquées de nouveau : elles votent à une immense majorité la loi qui leur est proposée et font ainsi du duc de Nemours le régent en cas d’accession au trône de son jeune neveu, le comte de Paris (le futur « Philippe VII » des orléanistes).
D'un point de vue dynastique, le vote des Chambres est tout à fait logique puisque le duc de Nemours est le second fils du roi. Pourtant, ce choix affaiblit considérablement la famille royale. De fait, les réserves du duc de Nemours, qui ne cache pas ses sympathies légitimistes, et son peu d’attrait pour les fonctions publiques, rendent le prince impopulaire auprès d'une partie de l’opinion française.
Le , le duc de Nemours inaugure la gare de Rouen-Saint-Sever. En , il assiste, avec son frère le duc de Montpensier, à l’inauguration de la ligne de Chemin de fer de Paris à Lille et la Frontière Belge de la Compagnie des chemins de fer du Nord, et font le voyage en train jusqu'à Lille. C'est à cette occasion qu'Hector Berlioz compose son Chant des Chemins de fer qui sera exécuté par le compositeur lui-même, à l’hôtel de ville de Lille, devant les princes.
Lorsqu'éclate la révolution de 1848, le duc de Nemours tient les Tuileries assez longtemps pour permettre au roi de se retirer de la capitale mais s’abstient de mener toute action militaire contre les insurgés.
Le roi ayant abdiqué, le prince accompagne ensuite sa belle-sœur, la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, duchesse d’Orléans, partie à l’Assemblée avec ses deux enfants pour faire proclamer l’aîné roi des Français. Conscient de son impopularité, le duc de Nemours est alors prêt à renoncer à son titre de régent au profit de sa belle-sœur. Mais la tentative est un échec et l'assemblée proclame la république. Par ailleurs, le duc de Nemours est séparé de sa famille par les insurgés et ne parvient à s’échapper qu’en se déguisant en garde national. Le prince s’embarque ensuite pour l’Angleterre où il rejoint son épouse et ses parents, à Claremont House.
Pendant son exil, et surtout après la mort de son père, le duc de Nemours œuvre à la réconciliation de deux branches de la maison de France (la branche aînée des Bourbons et la branche des Orléans), préalable indispensable, selon lui, à la restauration monarchique en France. Ses tentatives échouent néanmoins du fait de l’attitude conjointe du comte de Chambord, qui se montre par trop intransigeant, et de la duchesse d'Orléans, qui maintient les prétentions de son fils, le comte de Paris. Bien que prêt à aller beaucoup plus loin que les autres membres de la famille d’Orléans dans l’acceptation des principes légitimistes, le duc de Nemours met fin à ses négociations avec le chef des Bourbons avec une lettre, dictée par le prince de Joinville, où il insiste sur la nécessité pour le comte de Chambord d’accepter le drapeau tricolore et le principe d’un gouvernement constitutionnel.
Il faut finalement attendre 1871 pour que le duc de Nemours et les autres princes de la maison d’Orléans renouvellent leur allégeance à la branche aînée des Bourbons. Cependant, même à ce moment-là, le comte de Chambord refuse de consulter les descendants de Louis-Philippe lorsqu'il se rend à Paris en 1873. Bien plus, les différences politiques entre les deux familles perdurent jusqu’à la mort du comte de Chambord en 1883, et ensuite avec la nouvelle branche aînée des Bourbons (le duc de Madrid intime en 1892 au comte de Paris de cesser d'arborer les pleines armes de France).
En 1871, l’exil imposé aux princes capétiens par la Deuxième République et le Second Empire prend fin et le duc de Nemours retourne en France. En , il est réintégré dans l’armée comme général de division. De 1873 à 1886, il dirige la Société de Secours aux Blessés Militaires (S.S.B.M.), devenue depuis 1940 la Croix-Rouge française. Mais, en 1886, le prince est à nouveau rayé des cadres de l'armée après le vote d'une seconde loi d'exil.
Louis d’Orléans meurt le en l'hôtel des Réservoirs à Versailles à l'âge de 81 ans[5]. Il est inhumé dans la chapelle royale de Dreux.
Louis d'Orléans et Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha ont quatre enfants :