Issu d'une famille ayant ses origines à Vergeletto, dans le Tessin, Lucien Garban est né à Nevers, ville natale de son père, Joseph Garban, et de sa tante, Fanny Garban, mère de l'écrivain Franc-Nohain, qui est son cousin germain.
En 1889, il entre au Conservatoire de Paris et devient l'élève de Gabriel Fauré en 1897-1898[2]. Sa meilleure récompense dans l'institution est un 2e accessit d'harmonie en 1898[3].
L'une de ses premières prestations comme pianiste remonte à juin 1898, pour le grand-orchestre du Casino de Bagnères-sous-Bigorre sous la direction de Frédérick Bonnaud[4].
Par la suite, de 1916 à 1959, il devint l'un des principaux arrangeurs et orchestrateurs de la maison Durand et il aida Maurice Ravel à corriger des épreuves pour préparer la gravure de ses partitions[1].
Lucien Garban possédait plusieurs manuscrits musicaux de Maurice Ravel, comme en attesta le frère cadet et unique héritier de ce dernier, Édouard Ravel (1878-1960), le 28 décembre 1942[8]. Plusieurs de ces manuscrits furent acquis par le collectionneur américain Robert Owen Lehman Jr. (Robin Lehman) et sont en dépôt à la Pierpont Morgan Library de New York, dont un manuscrit à l’encre noire du Bolero. D’autres sont passés en vente aux enchères à l’Hôtel Drouot le 8 avril 1992, dont un manuscrit au crayon du Bolero préempté par la BnF grâce au mécénat des AGF[9].
Fidèle majoritairement au répertoire moderne, Lucien Garban est surtout connu comme arrangeur : il est l'auteur de nombreuses transcriptions ou réductions pour piano seul ou pour deux pianos. Ses travaux ont été publiés également sous le pseudonyme de Roger Branga, Roger étant son second prénom et Branga l'anagramme de son nom de famille (1927-1937). Parmi ceux-ci, on compte la plupart des compositions de Ravel, mais aussi certaines œuvres de Claude Debussy, Paul Dukas, César Franck, Jacques Ibert, Albert Roussel et Camille Saint-Saëns[10].
Le 23 juillet 1918, il épousa à Paris Georgette Varlez, cousine belge de Roland-Manuel, élève, ami et biographe de Maurice Ravel, lequel fut un de leurs témoins de mariage[11],[1]. Ils eurent une fille en 1924, Gisèle Garban, mariée en 1948 à l'américain Peter Daland à Elkton, dont elle eut deux fils et dont elle divorça, tout en gardant l'usage du nom Gisèle Dallan-Garban[12].
Maîtres Laurin-Guilloux-Buffetaud-Tailleur, commissaires-priseurs associés, expert Thierry Bodin, Musique : manuscrits musicaux, lettres autographes, partitions dédicacées, portraits, archives Lucien Garban, lettres et manuscrits de Maurice Ravel, vente, Paris, Drouot-Richelieu, salle 7, 8 avril 1992 (BNF35554214).
Catalogue de vente aux enchères des archives de Lucien Garban
Gisèle Dallan-Garban, « Un ami de Maurice Ravel, Lucien Garban », Revue de la Bibliothèque nationale de France, no 4, , p. 58-59 (ISSN1254-7700)
Arbie Orenstein, « La correspondance de Maurice Ravel à Lucien Roger Garban. Première partie : 1901-1918 », Cahiers Maurice Ravel, no 7, , p. 19-40 (ISSN0769-7945)
Arbie Orenstein, « La correspondance de Maurice Ravel à Lucien Roger Garban. Deuxième partie : 1919-1934 », Cahiers Maurice Ravel, no 8, , p. 9-89 (ISBN2-84049-396-9)
Contient 125 correspondances de Maurice Ravel à Lucien Garban (1901-1934) et 5 correspondances de Maurice Ravel à Georgette Garban (1919-1928), 1 correspondance de Lucien Garban à Maurice Ravel (1930)
↑Constant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de déclamation. Documents historiques et administratifs, Paris, Imprimerie nationale, (BNF31108675, lire en ligne), p. 760
↑L’Avenir des Hautes-Pyrénées, 26 juin 1898, p. 2 — sur Retronews.
↑Nathalie Morel Borotra, « Ravel et le groupe des Apaches », Musiker. Cuadernos de música, no 8, , p. 145-158 (ISSN1137-4470, lire en ligne)
↑Maurice Delage, « Les premiers amis de Ravel », in: Maurice Ravel par quelques-uns de ses familiers, Paris, Éditions du Tambourinaire, 1939, pp. 97-113 — lire en ligne.
↑Lire entre autres la lettre de Claude Debussy à Lucien Garban du 4 août 1901 — [PDF] Vente Osenat, 22 mars 2022, lot 214.