Ludwig Scotty

Ludwig Scotty
Illustration.
Ludwig Scotty en 2015.
Fonctions
Président du Parlement de Nauru

(3 ans et 28 jours)
Élection 1 juin 2013
Prédécesseur Godfrey Thoma
Successeur Cyril Buraman

(2 ans, 5 mois et 17 jours)
Élection 1er novembre 2013
Prédécesseur Landon Deireragea (intérim)
Aloysius Amwano
Successeur Landon Deireragea (intérim)
Godfrey Thoma
Président de la République de Nauru

(3 ans, 5 mois et 27 jours)
Élection
Prédécesseur René Harris
Successeur Marcus Stephen

(2 mois et 10 jours)
Élection
Prédécesseur Derog Gioura
Successeur René Harris
Biographie
Date de naissance (76 ans)
Lieu de naissance Anabar (Nauru)
Nationalité nauruane
Profession avocat

Ludwig Scotty
Présidents de la République de Nauru

Ludwig Derangadage Scotty[1], né le à Anabar (Nauru)[réf. nécessaire], est un avocat et un homme d'État nauruan. Il est président de la République du 29 mai au et du au , date à laquelle il est écarté du pouvoir par une motion de censure parlementaire.

Premier mandat

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De la fin des années 1990 jusqu'en 2000, Ludwig Scotty est le porte-parole du gouvernement. Il succède à Derog Gioura au poste de président de la République de Nauru le à la faveur d'un vote parlementaire[2]. Le pays étant au bord de la faillite, il réussit néanmoins à payer les fonctionnaires, relancer l'économie du pays et se rapproche diplomatiquement des États-Unis. Son gouvernement est alors composé de Baron D. Waqa (ministre de l'Éducation), David Adeang (ministre des Finances), le docteur Kieren Keke (ministre de la Santé), Russel E. Kun (ministre de la Justice) et Dogabe A. Jeremiah (ministre des Travaux publics). Scotty s'attribue également la fonction de ministre des Affaires étrangères. Le , il est écarté du pouvoir par un vote en sa défaveur et est remplacé par René Harris[2].

Second mandat

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La démission d'un membre du Parlement lui permet de revenir au pouvoir le [2]. En septembre de la même année, Ludwig Scotty annonce au cours du Forum des îles du Pacifique qu'il va intensifier ses exportations de phosphate de l'ordre de 300 % au cours des six prochains mois. En outre, une stratégie de développement national (National Development Strategy) est décidée entre Nauru et le Forum des îles du Pacifique et en , la nouvelle majorité adopte un budget de redressement national[3]. Ces mesures visent à sortir Nauru de la crise économique dans laquelle elle est plongée depuis les années 1990.

Le , Ludwig Scotty décrète l'état d'urgence, dissout le Parlement et convoque des élections législatives anticipées pour le 23 octobre, ceci afin de mettre fin à l'instabilité politique qui sévit dans le pays[3]. Ces élections anticipées lui permettent de remporter 16 des 18 sièges du Parlement[3]. Ludwig Scotty déclare alors sa volonté de rompre avec l'ancienne politique économique en abandonnant les activités financières illégales[3] et de reprendre les exportations de phosphate qui avaient cessé depuis plusieurs mois avec notamment une livraison de 10 000 tonnes à la Corée du Sud.

À partir du , Ludwig Scotty cumule les fonctions de président de la République, ministre de l'Intérieur, ministre de la Fonction publique et président de la Nauru Agency Corporation, de la banque de Nauru, de la compagnie aérienne Our Airline (anciennement Air Nauru), de la holding Eigigu Corporation, de l'Office des phosphates et de la Compagnie d'assurances de Nauru[4].

Courant 2004, la société GE Capital Corporation commence à saisir des biens nauruans hypothéqués en remboursement d'arriérés s'élevant à 236 millions de dollars australiens[5]. Le gratte-ciel Nauru House qui se trouve à Melbourne est alors occupé par les créanciers qui somment le gouvernement nauruan d'évacuer les lieux dans le mois[5]. Le bâtiment est finalement vendu en pour 140 millions de dollars ainsi que d'autres hôtels à Melbourne et Sydney[6].

En , un rapport australien préconise que Nauru abandonne sa souveraineté en faveur de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande ou des îles Fidji et qu'il effectue une importante restructuration de son économie afin de mettre fin à la crise économique qui sévit. Cependant, en , des études mettent en évidence l'existence de ressources résiduelles de phosphate alors que l'on croyait les gisements quasiment épuisés après l'extraction de 100 millions de tonnes de phosphate pendant un siècle[7].

Le rapprochement de Nauru vis-à-vis de la République populaire de Chine au détriment de Taïwan effectué depuis juillet 2002 n'ayant pas porté financièrement ses fruits, Ludwig Scotty décide de renouer avec Taïwan en mai 2005[8]. Le , Nauru adhère à la Commission baleinière internationale sur fond de polémique de marchandage des voix. En effet, Nauru est soupçonnée toucher de l'argent du Japon, important pays pêcheur de baleines, en échange de sa voix qui permet la reprise de la pêche à la baleine le 20 juin. L'Australie menace à cette occasion de rompre ses relations diplomatiques avec Nauru.

Ludwig Scotty ne peut malheureusement pas empêcher la Banque d'Import-Export des États-Unis de procéder en à la saisie du dernier avion de la compagnie aérienne nationale Air Nauru qui est rebaptisée Our Airline. Le pays se retrouve alors coupé du monde car seuls les avions de cette compagnie assuraient des liaisons aériennes avec des pays voisins. Le ministre nauruan des Transports essaye en vain de négocier la récupération de l'appareil. Des discussions sont en cours avec les îles Kiribati pour que ce pays ajoute Nauru à la liste de ses destinations.

Troisième mandat

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En , les élections parlementaires se traduisent par une large victoire des partisans de Scotty qui obtiennent 15 des 18 sièges du Parlement contre 11 auparavant[9]. Certains opposants déclarent alors que Scotty a gagné les élections grâce à un système de pots de vin mis en place par Taïwan[10]. Ludwig Scotty est ensuite reconduit dans sa fonction par les nouveaux élus.

En , ses adversaires, Kieren Keke à leur tête, cherchent à le renverser à travers une motion de censure au Parlement. Ils accusent le ministre des finances David Adeang d'être impliqué dans des affaires financières douteuses et reprochent à Scotty de n'avoir rien fait à ce sujet[11]. La tentative échoue : seuls huit députés (contre sept) approuvent la motion alors qu'il en aurait fallu neuf pour destituer Scotty.

Le , une seconde motion de censure est cette fois couronnée de succès par dix voix contre sept et Marcus Stephen remplace Ludwig Scotty à la fonction de président de Nauru[12].

Président du Parlement

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Devenu député de l'opposition, Scotty accepte en la fonction de Président du Parlement (Speaker)[13]. Il démissionne de cette fonction le , dans le cadre de tensions entre les différentes factions au Parlement. Il retrouve la présidence de l'assemblée à la suite des élections législatives du mois de juin, et conserve ce poste durant l'intégralité de la législature 2013-2016. Il perd ensuite son siège de député lors des élections législatives de juillet 2016[14]. Il le retrouve à l'occasion d'une élection partielle en , avec seulement deux voix d'avance sur son concurrent le plus proche[15], puis le perd à nouveau lors des élections législatives trois mois plus tard[16]. Il échoue à retrouver un siège de député aux élections de 2022[16].

Articles connexes

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Références

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  1. (en) "President Dabwido gives it another go", Islands Business, 6 juin 2013
  2. a b et c (en) World Statesmen - Nauru.
  3. a b c et d (fr) Ministère français des Affaires étrangères - Politique intérieure de Nauru.
  4. (fr) Ministère français des Affaires étrangères - Composition du gouvernement de Nauru.
  5. a et b (en) Center for Independant Studies.
  6. (fr) Article de L'EXPRESS, « Nauru, île en perdition », 7 mars 2005.
  7. (en) Pacific Science - Pre-mining pattern of soils on Nauru, Central Pacific.
  8. (fr) Ministère français des Affaires étrangères - Politique extérieure de Nauru.
  9. (en) People's Daily Online - Nauru's president re-elected, 29 août 2007
  10. (en) Radio Australia - Claims Nauru election won with Taiwan money, 21 septembre 2007
  11. (en) "Rebel faction fails to oust Nauru govt", Sydney Morning Herald, 14 novembre 2007
  12. (en) "MPs oust Nauru's president" « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), Sydney Morning Herald, 19 décembre 2007
  13. (en) « Nauru deadlock ends as Scotty accepts speaker’s position », Radio New Zealand International,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) Résultats des élections législatives de 2016, Commission électorale
  15. (en) « Declaration of results: Anabar constituency by-election », sur Commission électorale.
  16. a et b (en) « Election Results », sur Commission électorale.