Le massif de la Vanoise est un massif montagneux des Alpes françaises, intégralement situé dans le département de la Savoie.
Il abrite d'importants glaciers, tant en nombre qu'en taille, dont une longue calotte sommitale.
Désignant d'abord uniquement le col du même nom (du préfixe van , qui serait d'origine préceltique et qui signifierait « chaos de rochers, et du suffixe esia)[1], Vanoise a fini par s'appliquer à tout le massif des montagnes l'entourant.
À l'origine, le massif de la Vanoise était la partie montagneuse au sud du col de la Vanoise. Ensuite, par extension, il s'organisait autour de la commune de Pralognan-la-Vanoise, et du Doron, la rivière qui la traverse, ainsi que ses affluents, le divisant en trois parties : occidentale, septentrionale et méridionale. Division intervenue lors des travaux scientifiques largement exposés par les membres du Club alpin français, dans leurs publications internes (Annuaire du CAF) ou dans des publications autres (La Géographie). Il semble qu'avec les rares sources du Moyen Âge, la Vanoise serait issue des actuelles vallées où est tracé le chemin Pralognan-Termignon. En effet, un document de Termignon du XIVe siècle mentionne une vallis noxia. Et un document de la fin du XIIIe siècle mentionne, pour Pralognan, un Summum de Vau Noysi pour désigner les vallons de la Glière et de l'Arcellin depuis les Fontanettes. Comme beaucoup de noms de lieux en montagne, il aurait migré plus tard, pour désigner aussi des points culminants. L'aiguille (ou Ouille) de la Vanoise ne devrait être que l'ultime vestige territorial... L'ensemble des glaciers de la Vanoise n'étant qu'une imposition venant des cartographes...[réf. nécessaire]
Désormais, au sens large, on le délimite au nord par l'Isère (vallée de la Tarentaise) et au sud par l'Arc (Maurienne).
Au sens géographique, on y rattache donc, d'ouest en est, les chaînons du Grand Arc (2 484 m), de la Lauzière (2 829 m) et du Cheval Noir (2 832 m), créant un relief compartimenté.
Autour du massif de la Vanoise ainsi défini s'élèvent au nord-ouest les Bauges, au nord le Beaufortain et le massif du Mont-Blanc, à l'est les Alpes grées, au sud le Mont-Cenis, les Cerces et les Arves, et à l'ouest Belledonne.
Quelques lacs sur le versant Tarentaise du massif de la Vanoise[2] :
Sur le versant Maurienne :
Le massif de la Vanoise a une géologie très complexe. Il est formé d'un socle cristallin (micaschistes, conglomérats de grès permiens métamorphisés, quartzite, granite, gneiss, ophiolites) surmonté selon les secteurs par une couverture sédimentaire autochtone (en) (exemple : marbres de Pralognan)[3] et de nappes de charriage formées de schistes calcaires et/ou argileux (exemple : nappe de la Grande Motte, nappe des schistes lustrés).
Le massif de la Vanoise a un climat montagnard du fait de son altitude élevée[4]. Il est classé Dfc d'après la classification de Köppen.
En 1859, certaines cartes indiquaient un sommet, le mont Iseran, culminant à 4 400 m d'altitude. Ce sommet intéresse l'alpiniste anglais William Mathews et son frère qui se rendent à Tignes. Cependant, arrivés au col de l'Iseran, aucune trace du sommet et il faut se rendre à l'évidence : le mont Iseran n'est qu'une légende.
L'année 1860 voit l'ascension de la Grande Casse par le guide chamoniard Michel Croz, l'Anglais William Mathews et le chasseur de chamois de Pralognan Étienne Favre. Ce prestigieux sommet tombe le , sous les coups de hache qui permettront de tailler 800 marches dans la glace.
Le , c'est Michel Croz qui parvient seul au sommet du mont Pourri. En 1862, il réitère cette ascension avec son frère Jean-Baptiste et les Anglais William Mathews et T.G. Bonney. Fin 1862, les deux principaux sommets du massif sont alors gravis.
L'aiguille de l'Épéna sera le dernier sommet à être visité par Henri Mettrier et ses guides Séraphin Gromier et Joseph-Antoine Favre, le . Ils utiliseront pour cela des moyens artificiels en plantant des barres de fer et des échelles improvisées.
Le , Aldo Bonacossa et Binaghi ouvrent le célèbre couloir des Italiens à la Grande Casse (800 m à 55/60°). Cette course reste la référence en glace dans le massif de la Vanoise.
Le , René Desmaison et André Bertrand ouvrent un itinéraire dans la magnifique face nord de l'aiguille de la Vanoise.
Dans les années 1960, les stations de ski se développent avec notamment Tignes (1956 et agrandissement en 1968), La Plagne (1961), Plan Peisey (1963), Les Arcs (1968), etc.
C'est pour protéger cet espace et pour réintroduire le bouquetin qu'en 1963, le parc national de la Vanoise est créé. Il est alors le premier parc national français.
Dans les années 1980 et l'apparition des techniques modernes de protection (spits, pitons à expansion…) permettent l'ouverture de grandes voies rocheuses dans la face nord de l'Épéna, de l'aiguille de la Vanoise et de la face sud du mont Pourri.
En 1992, la Savoie accueille les Jeux olympiques d'hiver à Albertville, ce qui permet de développer les infrastructures routières et faciliter l'accès aux stations de sports d'hiver et au massif.
La Vanoise est considérée comme le royaume du ski alpin en France. Elle abrite certains des plus grands domaines au monde (Les Trois Vallées, Paradiski, Espace Killy) grâce à la jonction de nombreuses stations, réunissant elles-mêmes plusieurs communes.