Maurice Prosper Félix Challe | ||
Maurice Challe en 1961. | ||
Naissance | Le Pontet |
|
---|---|---|
Décès | (à 73 ans) Paris (16e arrondissement) |
|
Origine | France | |
Arme | Armée de l'air | |
Grade | Général d'armée aérienne | |
Années de service | 1923 – 1961 | |
Commandement | Bureau d'études et liaison | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale Guerre d'Algérie |
|
Faits d'armes | Plan Challe Putsch des généraux |
|
Distinctions | Grand-croix de la Légion d'honneur | |
modifier |
Maurice Challe, né le au Pontet (Vaucluse) et mort le [1] à Paris (16e arrondissement), est un aviateur et général français, grand-croix de la Légion d'honneur.
Il est le principal organisateur du putsch des généraux à Alger le .
Challe rejoint, en 1923, l'École militaire de Saint-Cyr et devient sous-lieutenant en 1925. Sorti de l'école (promotion Chevalier Bayard) il entre à l’École d'Application de l'Aéronautique où il reçoit une formation de pilote. En 1932, il est promu capitaine. En 1937, il rejoint l'École supérieure de guerre aérienne et termine en sa formation d'officier d'état-major[2].
À la déclaration de guerre en il est promu Commandant puis sert comme aviateur de l’État-major de la 8e Armée avant d'être Chef de Section au C.Q.G. Air.
En 1940, Challe participe aux batailles aériennes dans le Nord de la France et il est promu officier de la Légion d'honneur.
En , il est détaché à la Commission d'Armistice de Wiesbaden.
Après l'armistice de juin 1940, il prend le commandement du groupe de reconnaissance 2/14 à Avignon. Après l'invasion de la « Zone libre » en novembre 1942 et la dissolution de l'Armée d'armistice, Challe entre dans l'Organisation de résistance de l'Armée, où il intègre le S.R « Air », expérience déterminante quand on sait l'importance du renseignement dans toute guerre.
Il constitue le réseau François-Villon.
En , travaillant sous le nom de code de Guy, il transmet à Londres d'importants documents secrets de l'armée de l'air allemande. Après le débarquement de Normandie et la Libération, il devient inspecteur de la 2e brigade de bombardement[3].
En 1947, Challe est muté à l'état-major général de l'Armée de l'air. En 1949, il reçoit, comme général de brigade aérienne, le commandement de l'Armée de l'air dans le protectorat marocain. En 1953, il est nommé directeur de l'École supérieure de guerre aérienne. Promu général de division aérienne, il devient le chef de l'état-major des Forces armées en 1955. Après sa nomination comme général d'armée aérienne, il devient le l'adjoint-air du général Raoul Salan durant la guerre d'Algérie.
Il fait partie de la délégation française avec Maurice Bourgès-Maunoury et Christian Pineau lors de la réunion secrète tripartite de Sèvres (protocoles de Sèvres) préliminaire à l'« opération Mousquetaire » organisée en réaction à la nationalisation du canal de Suez par Gamal Abdel Nasser (colonel et chef d'État (Raïs) égyptien, qui fournissait une aide matérielle au FLN algérien).
Après la mutation du général Salan, il le remplace à Alger le . Les opérations contre le FLN suivent alors ce qu'on appelle le « plan Challe ». En il est rappelé en métropole.
En mai 1960, il est nommé Commandant en Chef Centre-Europe (CINCCENT) et prend le Commandement des Forces alliées en Centre-Europe (AFCENT) de l'OTAN, dont le quartier général est implanté à Fontainebleau. Il démissionne le car il désapprouve la politique d'autodétermination algérienne de la France[4].
Le , Charles de Gaulle donne une conférence de presse dans laquelle il précise que la France ne fera aucun obstacle à la politique d'autodétermination algérienne et de l'Algérie comme d'un « État souverain ». Cette conférence décide Challe, sollicité depuis des semaines par un petit groupe de colonels en opération en Algérie pour être à la tête du putsch, à entrer dans le complot le .
Le , il s'embarque incognito dans un avion de transport de troupes Noratlas et rejoint l'aéroport d'Alger-Maison Blanche. Son plan d'action prévoit de rallier l'armée d'Algérie, prendre Alger puis terminer la guerre d'Algérie, renvoyer en métropole les 200 000 appelés du contingent et redéployer les 300 000 soldats de métier, enfin mettre de Gaulle au pied du mur. Il s'installe dans la villa des Tagarins, PC des commandos de l'air[5].
Le , à Alger avec ses pairs André Zeller (chargé de l'intendance), Edmond Jouhaud (chargé des relations avec la population) et en liaison avec Raoul Salan, il coorganise (avec Jean-Jacques Susini) et participe au putsch des généraux[6].[7].
Au bout de quatre jours et cinq nuits, Challe se rend, le coup d'état militaire ayant échoué. Il est emprisonné à Paris à la prison de la Santé.
En même temps que Zeller, il est condamné le par le Haut Tribunal militaire à quinze ans de détention et à la perte de ses droits civiques. Après avoir été détenu à Clairvaux et Tulle, il est libéré par anticipation le et amnistié par de Gaulle en 1968. Il publie ses souvenirs sous le titre Notre révolte[8] et meurt le . Son épouse Madeleine Mollard est décédée aux Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône), le .
Le général Challe est inhumé aux côtés de son épouse au cimetière des Saintes-Maries-de-la-Mer.