Montjustin | |||||
Bâtiment de la mairie de Montjustin. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
Département | Alpes-de-Haute-Provence | ||||
Arrondissement | Forcalquier | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Haute-Provence Pays de Banon | ||||
Maire Mandat |
Mathias Guibert 2020-2026 |
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Code postal | 04110 | ||||
Code commune | 04129 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Montjustiniens | ||||
Population municipale |
59 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 5,8 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 43° 51′ 00″ nord, 5° 38′ 08″ est | ||||
Altitude | Min. 386 m Max. 721 m |
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Superficie | 10,15 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat très dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Manosque (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Reillanne | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Montjustin est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le nom de ses habitants est Montjustiniens[1].
Le village est noté comme pittoresque par l’Atlas historique de la Provence (1969)[2]. Son emplacement laisse penser à une origine antique : il est situé sur la crête d'une colline, avec au nord une bonne visibilité sur la plaine, et au sud le Luberon, qui constitue une protection naturelle.[réf. nécessaire]
Cette commune du sud-ouest du département des Alpes-de-Haute-Provence est accessible par la route départementale RD 214, qui s’embranche sur l’ancienne route nationale 100 (actuelle RD 4100), reliant Avignon au col de Larche à la frontière entre la France et l'Italie.
La commune fait partie intégrante du parc naturel régional du Luberon[3].
Le territoire communal est inclus dans la réserve naturelle nationale géologique du Luberon[4]. Parmi les 28 sites du Cénozoïque (ère tertiaire) du parc[5], le site numéro 20, les Cayols, d'une superficie de 19,46 ha[6], se situe dans la partie sud du territoire communal.
L'altitude varie de 386 mètres au nord à 721 mètres au sud. Le village se situe en limite sud du massif du Luberon, sur un versant général orienté vers le nord, mais perché sur une crête (dont l'altitude varie de 677 à 573 mètres) entre deux ruisseaux[7], au sein de la vallée de Reillanne[8].
Le terroir de la commune est situé sur l’ubac du Luberon.
La commune compte 425 ha de bois et forêts, soit plus de 40 % de la superficie[1].
Montjustin est traversée par plusieurs cours d'eau :
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[9]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat de montagne et le climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 837 mm, avec 6,3 jours de précipitations en janvier et 3,2 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « La Bastide des Jourdans », sur la commune de La Bastide-des-Jourdans à 7 km à vol d'oiseau[11], est de 13,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 698,1 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −12,3 °C, atteinte le [Note 1],[12],[13].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[14]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[15].
La commune est desservie par la RN 100 entre Apt et Forcalquier, puis une petite route. L’ancien chemin de Manosque à Apt passe par Montjustin. Son tracé est suivi par le sentier de grande randonnée GR4.
La gare SNCF la plus proche est celle de Manosque, desservie par des TER.
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Reillanne auquel appartient Montjustin est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[16], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[17]. La commune de Montjustin est également exposée à trois autres risques naturels[17] :
La commune de Montjustin est de plus exposée à un risque d’origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route[19]. La départementale RD900 (ancienne route nationale 100) qui passe en bordure de la commune, et en surplomb, peut être empruntée par les transports routiers de marchandises dangereuses[20].
Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[19] et le Dicrim n’existe pas[21].
Au , Montjustin est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1]. Elle est située hors unité urbaine[I 2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Manosque, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[I 2]. Cette aire, qui regroupe 30 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[I 3],[I 4].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (68,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (68,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (50,6 %), terres arables (23,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (18,3 %), zones agricoles hétérogènes (4,2 %), prairies (3,3 %)[22].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nom du village tel qu’il apparaît pour la première fois dans les textes en 1022 (in territorio montis justini), est formé de l’occitan mont et d’un nom de personne[23].
La colline Saint-Laurent, immédiatement à l'ouest du village, tire son nom d'une chapelle des Xe et XIIe siècles disparue, dont les fouilles ont retrouvé le mur nord[24].
La crête de Montjustin était occupée par un oppidum à l’époque de l’indépendance gauloise. Le site du village est occupé sous l’Empire romain, à partir du IIIe siècle[25].
Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Gondemar III, la régente ostrogothe Amalasonthe lui rend ce territoire[26].
Le village est une ancienne place forte qui apparaît pour la première fois dans les chartes en 1022[25], et dont le château subsiste. La communauté relevait de la viguerie de Forcalquier[25]. Le prieuré Saint-Maurin (à l’origine, Saint-Maurice), fondé par Boniface de Reillanne au début du XIe siècle[27] appartenait à l’archevêque d'Arles, qui le donne en 1030 à l’abbaye Saint-Victor de Marseille[25].
Le , les accords de Meyrargues sont signés entre Guillaume de Sabran et Raymond Bérenger IV de Provence, au sujet du comté de Forcalquier qu'ils se disputaient. Le sud du comté de Forcalquier est attribué à Guillaume de Sabran, de la Durance à Forcalquier non-incluse ; le nord jusqu'au Buëch allant à Raimond Bérenger. Mais le castrum de Montjustin constitua une enclave attribuée à Raymond Bérenger[28].
L’orientation en ubac du terroir exploité par la communauté n’est pas des plus favorables, pour l’agriculture comme pour l’élevage. Au XIVe siècle, la communauté de Montjustin signe un contrat de dépaissance réciproque, permettant aux habitants de Montjustin de mener leurs troupeaux sur certains pâturages de Reillanne, orientés à l’adret, aux périodes où les prés de Montjustin n’étaient pas suffisamment herbus pour nourrir les moutons, avec réciprocité[29].
Vers 1357-1358, Montjustin fut une possession d’Arnaud de Cervole, dit l’Archiprêtre, célèbre chef de mercenaires du début de la guerre de Cent Ans[30].
En 1589, le duc de La Valette, à qui les habitants avaient refusé une halte (ou le passage) dans la cité, enlève la place après trois assauts ; la population est alors massacrée ou pendue et le village rasé[31],[32].
Cet épisode est à l'origine d'un proverbe : « Si fau rendre Montjustin, si rendet ». Cet appel s'adressait à toute la Provence « Provence, tu peux te rendre, Montjustin s’est rendu », signifiant qu'à l'impossible nul n'est tenu[33].
Comme de nombreuses communes du département, Montjustin se dote d’une école bien avant les lois Ferry : en 1863, elle en possède déjà une qui dispense une instruction primaire aux garçons, au chef-lieu[34]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni la loi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[35], ni la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concernent Montjustin[36], et ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles de la commune sont régulièrement scolarisées.
Se dépeuplant progressivement après la Seconde Guerre mondiale, le village est découvert par Lucien Jacques, poète, qui passa par ce village où vivait le berger Justin Nègre qu'il avait connu lors des Rencontres du Contadour. L'installation de Lucien Jacques fut suivie de celle des cousins de Giono, les Fiorio[37], qui furent à l'origine de la renaissance agricole du village (lire la biographie de Serge Fiorio Pour saluer Fiorio, La Carde éditeur, 2011). Les amis de Giono, de Lucien Jacques et de Serge Fiorio qui s'installèrent à Montjustin dans les années 1950 ont fait de ce petit village perdu dans le Luberon un lieu exceptionnellement riche en intellectuels et en artistes : voir, plus bas, la liste des personnalités liées à la commune.
Jusqu’au milieu du XXe siècle, la vigne était cultivée à Montjustin. Le vin produit, de qualité médiocre, était destiné à l’autoconsommation. Cette culture est aujourd’hui abandonnée[38].
Depuis 1871, les maires sont élus par le conseil municipal à la suite de son élection au suffrage universel.
Montjustin a fait partie, de 1992 à 2016, de la communauté de communes de Haute-Provence ; depuis le , elle est membre de la communauté de communes Haute-Provence Pays de Banon.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[44]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[45].
En 2021, la commune comptait 59 habitants[Note 3], en évolution de +5,36 % par rapport à 2015 (Alpes-de-Haute-Provence : +2,64 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L’histoire démographique de Montjustin, après la saignée des XIVe et XVe siècles et le long mouvement de croissance jusqu’au début du XIXe siècle, est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1821 à 1856. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique de longue durée. En 1911, la commune enregistre la perte de la moitié de sa population du maximum historique de 1856[48]. Le mouvement de recul se poursuit jusqu’aux années 1960. Depuis, la population est stabilisée entre 40 et 60 habitants.
En 2021, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 20,4 %, soit en dessous de la moyenne départementale (28,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 37,2 % la même année, alors qu'il est de 34,2 % au niveau départemental.
En 2021, la commune comptait 30 hommes pour 29 femmes, soit un taux de 50,85 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,47 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Montjustin dépend de l'académie d'Aix-Marseille.
Les élèves de Montjustin sont scolarisés à Reillanne (circonscription académique de Manosque)[49]. Un service de car scolaire est mis en place par le département[50].
Il n'y a ni médecin ni infirmier à Montjustin. Les plus rapprochés sont localisés dans les communes de Céreste et de Reillanne à environ 3,5 km[51]. Le centre hospitalier le plus rapproché est localisé à Manosque.
La fête communale a lieu vers le 10 août et la fête patronale vers le 10 avril[réf. souhaitée].
La paroisse est rattachée à un groupe inter-paroissial qui comprend Aubenas-les-Alpes, Céreste, Dauphin, Lincel, Mane, Montfuron, Montjustin, Oppedette, Reillanne, Sainte-Croix-à-Lauze, Saint-Maime, Saint-Martin-les-Eaux, Saint-Michel-l'Observatoire, Vachères et Villemus. Le culte est célébré alternativement dans les églises de ces quinze communes[52].
En 2009, la population active s’élevait à 21 personnes, dont 2 chômeurs[53]. Ces travailleurs sont une petite majorité à être salariés (onze contre neuf indépendants)[54] et travaillent majoritairement hors de la commune (douze contre huit)[54].
Fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait sept établissements actifs au sens de l’Insee (exploitants non-professionnels inclus) et aucun emploi salarié[55]. Le nombre d’exploitations professionnelles, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est très faible et couvert par le secret statistique en 2010. Il était de six en 2000[56], de huit en 1988[57]. Actuellement, ces exploitants sont essentiellement des élevages ovins, les arboriculteurs ayant disparu[56]. De 1988 à 2000, la surface agricole utile (SAU) avait augmenté, de 276 à 313 ha[57].
La culture de l’olivier est pratiquée dans la commune depuis des siècles, tout en étant limitée à des surfaces restreintes. La terroir de la commune se situe en effet à la limite altitudinale de l’arbre, qui ne peut que difficilement être exploité au-delà des 650 mètres[58]. De la même façon, l’autre culture symbolique des régions méditerranéennes, la vigne n’est plus cultivée pour une production commerciale dans la commune[38].
Une fromagerie, spécialisée dans le fromage de brebis, est installée à Montjustin[59].
Fin 2010, le secteur secondaire (industrie et construction) comptait trois établissements, n’employant aucun salarié[55].
Fin 2010, le secteur tertiaire (commerces, services) comptait trois établissements, auxquels s’ajoutent l’unique établissement du secteur administratif, qui emploie l’unique salarié travaillant dans la commune[55].
D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est d’une importance limitée pour la commune, avec entre un et cinq touristes accueillis par habitant[60]. Les capacités d'hébergement étant très faibles[61] et consistent en quelques meublés labellisés[62] et d’autres non-labellisés[63]. Les résidences secondaires apportent un petit complément à la capacité d’accueil[64] : au nombre de 16, elles représentent 36 % des logements[65],[66].
Les remparts d'origine romane, restaurés en 1995, sont renforcés de quelques tours rondes[67].
Le château de Luzerne est en ruines[68].
L’ancienne église Notre-Dame-des-Neiges, paroissiale, reconstruite entre 1596 et 1606 (ou 1618 selon Raymond Collier), s’est effondrée dans les années 1930[31] et reste en ruines[25].
L’ancienne chapelle Saint-Maurice est reconvertie en bergerie, à Saint-Maurin[25].
Les milieux naturels occupent 67 % des sols du territoire communal soit 690,79 ha. La zone de nature et de silence couvre une superficie de 515 ha[6]. Les collines de Montjustin sont incluses dans la ZNIEFF intercommunale 930012367 - « Versant nord-est du massif du Luberon - forêts domaniales de Pélissier et de Montfuron - collines de Montjustin », qui s'étend sur 11 communes[69]. Les habitats de cette zone sont des forêts de chênes verts et des falaises calcaires.
Blason | Coupé : au 1er d'argent à la bande de sinople, au 2e de sinople à un éléphant d'or[71]. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |