Morsiglia | |
Vue du hameau de Stanti. | |
Administration | |
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Pays | France |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Haute-Corse |
Arrondissement | Bastia |
Intercommunalité | Communauté de communes du Cap Corse |
Maire Mandat |
Marie-Josée Pieralli 2020-2026 |
Code postal | 20238 |
Code commune | 2B170 |
Démographie | |
Gentilé | Morsigliais |
Population municipale |
105 hab. (2021 ) |
Densité | 7,9 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 56′ 47″ nord, 9° 21′ 54″ est |
Altitude | 200 m Min. 0 m Max. 604 m |
Superficie | 13,34 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Cap Corse |
Localisation | |
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Morsiglia est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Rogliano, dans le Cap Corse.
Morsiglia est une commune au nord-ouest du Cap Corse, dans le canton de Capobianco, l'une des dix-huit communes regroupées dans la communauté de communes du Cap Corse. Elle est située sur la côte occidentale du Cap, au sud de Centuri et au nord de Pino.
Le Cap Corse est un bloc de schistes lustrés édifiés au tertiaire lors de la surrection des Alpes sur un socle hercynien[1]. Les ophiolites, roches très résistantes qui donnent des reliefs aigus et abrupts, sont à Morsiglia composées essentiellement de roches volcaniques, laves basiques en milieu océanique au secondaire nommées Pillow lavas, souvent déformés et transformés par le métamorphisme alpin en prasinites (de teinte verte par la présence d'épidotes) ou en glaucophanites (de teinte bleue).
Les limites de son territoire sont définies par une ligne partant au nord depuis la petite plage de galets incluant la marine de Mute et où se trouve l'embouchure du petit fiume Guadi[2], longeant la rive droite du cours d'eau presque jusqu'à sa source sur le flanc méridional de la Pointe de Colombara (380 m - Centuri), rasant le sommet de la dite pointe (513 m)[3], se poursuivant par Bocca di Lumaca, col à 471 m d'altitude, et le Col Sainte-Catherine (508 m), une ligne de crête allant jusqu'à Punta di Razzeta (452 m) qui marque l'extrémité orientale de la commune, redescendant par Punta di Fornellu (554 m), Punta di Gualfidone (606 m - Meria), Punta di a Filetta Suprana (590 m), Monte Popolu (496 m) qui marque l'extrémité méridionale de la commune, enfin repartant vers la côte au Sud du golfe d'Alisu par Punta Pastricciola (305 m) et Punta d'Alisgia (155 m).
La façade maritime est comprise entre le nord de Mute sa marine, et le sud du golfu Alisu. Elle comporte quatre embouchures, celui du fiume Guadi cité précédemment, et ceux des fiume di Tuffo, fiume Giuncula et fiume d'Alisu. Elle présente une pointe remarquable, Capu Corcoli au nord du golfe d'Alisu (ou anse d'Aliso). Hormis la plage de Mute et la plage de l'Alisu, toute la côte est déchiquetée, inhospitalière.
Le territoire est cloisonné, formé de quatre bassins fluviaux dont un seul est ouvert sur la côte orientale du Cap, celui du ruisseau de Giunchetto qui prend sur Meria le nom de ruisseau de Meria. Le plus important est celui du fiume d'Alisu où se réunissent les eaux de plusieurs vallons qui sont autant de cirques sauvages : Gattaia, Piubese, Mandrione, Bottifangu et Carpinetu.
Le territoire communal est formé de nombreux petits vallons dans lesquels s'écoulent autant de petits ruisseaux. Ils sont, du nord au sud, le fiume Guadi, long de 3,6 km[2], le ruisseau de Santuariu, long de 3,6 km[4] (autre nom : fiume di Tuffo), le fiume di Giuncula qui arrose Mucchieta, le fiume d'Alisu ou ruisseau de Carpinetu qui reçoit les eaux des ruisseaux de Gattaia, et du ruisseau de Bottifangu, et le fiume di l'Algaju. Le ruisseau de Meria[Note 1] qui prend naissance sur Pino sous le nom de ruisseau de Giunchetto, est tributaire de la mer Tyrrhénienne.
Du fait de sa situation au nord du Cap Corse, la commune est soumise au libeccio vent dominant sec et fort d'ouest, assez fréquent et souvent mêlé au ponant (punente), à la tramuntana hivernale, saine, soufflant du nord et aux traînes de mistral (provinza ou maistrale) venant du nord-ouest, sec et violent l'été, humide et froid l'hiver. Morsiglia est en grande partie protégée du gricale ou crecale, vent humide du nord-est, et du levante humide et malsain d'est. Les écarts thermiques y sont modérés. Comme dans l'ensemble du Cap Corse, l'hiver est plus chaud et l'été plus tempéré que partout ailleurs du littoral de l'île, sous l'effet de la mer qui réchauffe les températures. En hiver il ne gèle presque jamais au bord de mer. Les étés sont en général secs. En raison de ces facteurs, le territoire présente ainsi dès l'été, de grands risques d'incendie et fait l'objet d'une surveillance accrue de tous les services de lutte contre les incendies.
On distingue trois étages dans la couverture végétale de la commune. Sur le bord de mer, c'est un maquis ras, fait d'épineux notamment de genêts de Corse (genista corsica), de cistes et de lentisques, sculpté par les vents. Au-dessus, le sol est couvert d'un manteau de chênes verts, d'arbousiers et des bruyères. Enfin, sur les hauteurs, là où ont sévi de nombreux incendies, on retrouve le maquis traditionnel, plus clairsemé vers les crêtes.
Le climat est propice à certaines cultures comme la vigne, le cédrat ou encore l'orge. Leurs cultures au XIXe siècle avaient fait la prospérité du Cap corse. Des ruines de moulins à vent et à eau sont encore visibles, tout comme la présence de nombreuses et étroites terrasses autrefois cultivées sur lesquelles aujourd'hui, le maquis a très souvent repris ses droits. Certaines d'entre elles sont toujours cultivées en vigne, produisant un muscat renommé.
La commune de Morsiglia est desservie par la route D 80 qui fait le tour du Cap Corse et qui passe à Centuri au nord et à Pino au sud. La D 35, l'une des deux routes départementales traversant latéralement le Cap et qui relie les littoraux occidental et oriental, permet de se rendre de Morsiglia à la marine de Meria. Baragogna se trouve à la jonction de la D 80 avec la D 35 qui franchit la dorsale du Cap en passant par Bocca di Campu Merlinu, col à 386 m, puis longe le ruisseau de Méria sur tout son parcours jusqu'à la côte.
Au début du XXe siècle, le car mettait quatre heures pour relier Bastia à Mucchieta via Macinaggio (Rogliano). Au sud de Mucchieta, la sinueuse D 80 épouse la côte, contourne la Cima di Ficaria (201 m) à flanc de montagne, longeant à plus de 100 m d'altitude des falaises tombant à pic dans la mer.
Morsiglia est distant, par route, de :
Morsiglia est un nom d'origine grecque de deux mots qui sont mὸros, soit imposé par le destin, et sàlos, soit mouillage.
Au , Morsiglia est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[5]. Elle est située hors unité urbaine[6] et hors attraction des villes[7],[8].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[9]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[10].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (94,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (96,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (76,6 %), forêts (15,2 %), zones urbanisées (3,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (3,1 %), eaux maritimes (1,8 %)[11]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Mute est une petite marine au nord de la commune. Les Mute situées à l'embouchure du fiume Guadi, autour d'une plage de galets, sont parfois nommées Marina di Morsiglia. Elles disposaient[1] à la fin du XVIIIe siècle, de plus de 40 magazzini (entrepôts) et de 20 petits bateaux. Les derniers bateaux, ceux de pêche, ont disparu en 1946. Mute abrite la chapelle San Sebastianu. Au sud-est de la marine, un des rares campings du nord Cap Corse est exploité en saison. À 1 100 m des Mute se trouve la petite source de Racamo, minérale, ferrugineuse et tiède.
Stanti est un petit village moyenâgeux, bâti sur un promontoire. Stanti vient du grec istànai qui veut dire "dressé". S'y trouvent la chapelle San Roccu ainsi qu'une tour carrée du XIIIe siècle. Cette tour haute de 17 m, a été incendiée au XVIe siècle par les Sarrasins.
Au sud de Stanti, se dresse la tour carrée de Gaspari, du XVIe siècle, également haute de 17 m. À 30 m au sud de la tour on distingue encore les ruines de l'antique village d'Acamorsiglia fondé il y a 25 siècles par les Phocéens, abandonné vers 1905 et nommé Camorsiglia de nos jours.
Au nord, entre Mute et Stanti, isolé dans une clairière au milieu d'une yeuseraie, situé au bout d'une petite route en cul-de-sac, l'ancien couvent dédié à l'Annunziata. Ce couvent fondé en 1479 dans le style roman, était occupé par des Servites de Marie, ensuite par des Capucins. Il a été pillé en 1563 par Mammi Pacha dit Mammi Corsu, renégat originaire de Pino. Le couvent et son église protégée sont inscrits aux Monuments historiques.
Baragogna est le hameau à l'ouest du gros village de Pecorile. Il recèle la chapelle l'Annunziata ainsi que la chapelle Saint-Philippe-et-Saint-Jacques à l'ouest du hameau.
Au sud du hameau, un chemin conduit au hameau de Posacce. Il permet de se rendre aux ruines d'une chapelle San Bartolomeu ainsi qu'à la station de pompage d'Arrivo, du latin rivus et du grec réô qui signifient "sans ruisseau".
Village remarquable avec ses 4 tours carrées dont l'une a été transformée. La plus esthétique est située en haut du village, au lieu-dit Pianasca. Elle a 16 mètres de haut et des murs décorés de trous de boulin, ceux qui ont servi à l'échafaudage pour sa construction. Pecorile possède également une chapelle San Roccu, du XVIIe siècle.
Mucchieta est un village situé à un kilomètre au sud de Pecorile. Il renferme un oratoire San Giuvanni ainsi qu'une tour. Le bas du village est traversé par la route D80. Plus au sud, cette route contourne la Cima di Ficaria, à 201 m, à flanc de montagne, longeant des falaises tombant à pic dans la Méditerranée.
Posacce est un hameau voisin de Casanova, autre hameau beaucoup plus petit. Ils sont tous deux situés à peu de distance au nord de Sundi et séparés par la route D 35. Posacce était autrefois aussi appelé Pilusacce. On y trouve un oratoire San Bartulumeu. À 50 m au nord de Casanova se dresse la tour carrée de Petrillo qui avait été héroïquement défendue en 1563 lors de la razzia du renégat Mammi Pacha.
Sundi est un village souvent nommé Giovannacce, du nom de la tour carrée qu'il renferme et qui est accolée à une maison. S'y trouve un oratoire Santa Trinità. Proche du village, les ruines du castello di Morsiglia détruit par Gênes au XVIe siècle. À 500 m à l'est, la chapelle Santa Lucia désaffectée près de laquelle était le village de Poggio dit autrefois Puggjola, lequel a été brûlé en 1560 par Mammi Pacha. Ce dernier venait d'épargner le couvent San Francesco de Pino.
Petit village, Pruno (Prunu) est situé à l'est de Pecorile. Pour y accéder, il faut emprunter une route en cul-de-sac. Pruno possède une chapelle San Giacumu. Le village avait 65 habitants en 1875[1] et n'en a plus que quatre en hiver. De Pruno part un sentier vers l'est permettant de rejoindre Rogliano via le col Sainte-Catherine 508 m et la chapelle ruinée de San Agostino 567 m.
Morsiglia était un antique comptoir commercial installé par des Phocéens au VIe siècle av. J.-C., comme Massalia (Marseille) qui fut fondée à la même époque par d'autres Phocéens qui transformèrent le petit port de Lacydon existant avant leur arrivée.
Du IXe siècle à 1197, Morsiglia[1] était aux seigneurs Peverelli, puis de 1198 à 1248 aux Avogari qui l'ont cédé à Ansaldo da Mare (seigneurie de San Colombano).
En 1348, à la mort de Galeotto da Mare dit "Giachetto", arrière-petit-fils d'Ansaldo, son fief est partagé entre ses enfants Babiano, Bartolomeo et Nicolas fils de Crescione. Nicolas hérite de Morsiglia. Le petit fief de Morsiglia ne dura que très peu de temps, jusqu'en 1358 date à laquelle une révolte populaire dirigée par Sambucucciu d'Alandu chasse de leurs fiefs les seigneurs et les remplace par des Caporali.
Morsiglia possédait un château nommé Morsiglia qui fut pris en 1558 par les Génois avec son défenseur Jean d'Ortinola qui était partisan de la France. Ce château a été entièrement détruit.
Vers 1563 et 1583, Morsiglia est ravagé par les Barbaresques, notamment le renégat Corse convertis à l'islam, Mami Corso. À cette époque deux familles originaires de Morsiglia font fortune. Ce sont les Lenci et les Gaspari.
En 1589 le corps d'Antonio Lenche est rapatrié en l'église San Cipriano, par ses cousins Giovani, Paolo et Orlando de Porrata.
Au XVIIe siècle, Morsiglia relevait à la fois de la piève religieuse et de la piève judiciaire de Luri, composées des territoires de Centuri, Morsiglia, Meria, Pino, Luri et Cagnano. Elle relevait de la piève civile du Capocorso qui était toujours qualifiée officiellement de « fief » pour ménager les seigneurs locaux dépossédés.
Au XVIIIe siècle, Morsiglia faisait partie de la piève de Luri qui était composée des communautés de Barrettali, Cagnano, Centuri, Ersa, Luri, Meria, Morsiglia, Pino, Rogliano et Tomino. Cette piève se confondait alors avec la province du Cap Corse, composée au milieu du XVIIIe siècle des communautés de : « Ersa 604. Centuri con 4. Ville 501. Rogliani con 5. 1705. Morsiglia 539. Tomino 624. Meria 405. Cagnano 535. Luri 996. Barettoli 533. Pino 489 » - Francesco Maria Accinelli[14].
En 2013, le budget de la commune était constitué ainsi[16] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[19].
En 2021, la commune comptait 105 habitants[Note 3], en évolution de −22,79 % par rapport à 2015 (Haute-Corse : +5,79 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
École maternelle et élémentaire[21].
L'église paroissiale San Ciprianu relève du diocèse d'Ajaccio.
La commune de Morsiglia recèle des œuvres diverses remarquables, certaines classées[26].
La commune de Morsiglia est connue pour abriter le Couvent de l'Annonciation (fondé en 1479), l'un des plus anciens monastères de Corse, où se tiennent très régulièrement des expositions d'art contemporain.
Le couvent de l’Annonciation (Annunziata) avec son église (élément protégé), est située au milieu d'une yeuseraie, loin de toute habitation. Une route goudronnée de moins d'un kilomètre permet d'y accéder. L'édifice date de 1479 ; un orgue régale existait en 1557 au couvent[27],[28] ; l'église a été ajoutée en 1600. Reconstruits après l'incendie de 1560, les bâtiments conventuels ont été agrandis en 1749. Les moines en sont chassés en 1792 et les biens du couvent vendus. L'édifice fut mis en vente en 1828.
Le couvent de l’Annonciation (Annunziata) avec son église (élément protégé), est inscrit sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du [29]. Des travaux de restauration sont en cours (2017).
Situé au hameau de Muchieta l'ensemble comprend l'église paroissiale Saint-Cyprien (San Ciprianu), la chapelle de la confrérie des pénitents de la Sainte-Croix (Santa Croce) des XVIe siècle ; XVIIe siècle ; XVIIIe siècle ; XIXe siècle et le clocher (élément protégé), inscrit Monument historique par arrêté du [30]. L'église Saint-Cyprien renferme :
Le château a été construit au premier quart du XXe siècle. Situé au sud-est de Stanti, il est inscrit monument historique[34].
Le jardin de la villa Stella à Percorile Baragogna, propriété d'une personne privée, est inscrit à l'Inventaire général du patrimoine culturel (documentation préalable)[35].
Le jardin à Pecorile, détruit, est inscrit à l'Inventaire général du patrimoine culturel (documentation préalable)[36].
Au XVe siècle, les habitants du Cap Corse élèvent trente-deux tours pour se protéger. Ces tours de guet sont souvent rondes. Celles de Morsiglia sont carrées, édifiées par les notables pendant la période de transfert de souveraineté de Pise à Gênes. La tour de Saint-Jean fait partie des quatre qui protégeaient le hameau de Pecorile. Haute de seize mètres, elle est couronnée de mâchicoulis soutenant une terrasse. Le tout est construit en moellons de schiste liés par de l'argile. La porte donne sur une terrasse aménagée plus tardivement.
La tour, ses façades et sa toiture, propriété d'une personne privée, est inscrite à l’inventaire des monuments historiques par arrêté du [37].
De Ersa à Morsiglia, sept moulins à vent étaient en activité jusqu'au milieu du XIXe siècle : trois à Ersa dont le Moulin Mattei, deux à Centuri au nord du port, et deux à Morsiglia[Note 4].
Les moulins à eau sont au nombre de cinq : moulin dit de A Filetagna (la fougère), ancien moulin près du couvent, et moulin de A Londa ruiné sur le Fiumi Majo, le Mulinaccio (le vieux moulin) et le moulin du Fondu Biancu tous deux sur le torrent Santuario[39].
Morsiglia est l'une des 15 communes concernées par la Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (2e génération) (ZNIEFF940004078) appelée « Chênaies vertes du Cap Corse » couvrant une superficie de 4 112 ha. Ces chênaies vertes s'étendent depuis la commune de Farinole, à la base du cap, jusqu'à la commune de Rogliano au nord-est et à la commune de Morsiglia au nord-ouest.
« Sur les communes de Centuri et de Morsiglia, entre la côte et la pointe de Torricella culminant à 463 mètres, ce boisement s'infiltre entre les villages de 20 à 450 mètres d'altitude. Elle repose sur des ophiolites et des schistes lustrés. Elle est traversée par les routes D35 et D80. Elle n'est composée que de chênes verts. »[40].
Vingt communes sont concernées par cette ZNIEFF940004076 - (2e génération) d'une superficie de 6 387 ha. La zone englobe la quasi-totalité de la crête centrale du Cap Corse. La limite sud de la ZNIEFF est identifiée par le col de Teghime (Barbaggio) ; la limite septentrionale correspond à la Punta di Gulfidoni au nord du col de Santa Lucia (Morsiglia et Meria).
« Les incendies sont la principale si ce n’est la raison unique du caractère asylvatique des crêtes du Cap Corse... La ZNIEFF est recouverte de maquis, fruticées, pelouses et milieux rupestres. Ces milieux naturels offrent des conditions biotiques et abiotiques favorables à une faune et une flore patrimoniales... La ZNIEFF « Crêtes asylvatiques du Cap Corse » comporte une faune et une flore classée comme déterminantes avec 25 espèces végétales, une colonie de reproduction de petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), deux couples d’aigle royal (Aquila chrysaetos), et du lézard de Fitzinger (Algyroides fitzingeri) »[41].