la Moselotte | |
La traversée de Cornimont. | |
Bassin versant de la Moselotte. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 47,5 km [1] |
Bassin | 357 km2 [1] |
Bassin collecteur | Rhin |
Débit moyen | 13,7 m3/s (Saint-Étienne-lès-Remiremont) [2] |
Nombre de Strahler | 3 |
Régime | régime pluvio-nival |
Cours | |
Source | à la fontaine de la Duchesse |
· Localisation | La Bresse |
· Altitude | 1 280 m |
· Coordonnées | 48° 01′ 51″ N, 7° 00′ 29″ E |
Confluence | la Moselle |
· Localisation | Saint-Étienne-lès-Remiremont |
· Altitude | 384 m |
· Coordonnées | 48° 00′ 49″ N, 6° 36′ 53″ E |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Xoulces |
· Rive droite | Chajoux, Bouchot, Cleurie |
Pays traversés | France |
Départements | Vosges |
Arrondissement | Épinal |
Cantons | Saulxures-sur-Moselotte, Remiremont |
Régions traversées | Grand Est |
Principales localités | Saulxures-sur-Moselotte |
Sources : SANDRE:« A41-0200 », Géoportail, Banque Hydro | |
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La Moselotte Écouter est une rivière française du département des Vosges, dans l'ancienne région Lorraine, dans la nouvelle région Grand Est. C'est un affluent droit direct de la Moselle, donc un sous-affluent du Rhin.
La Moselotte, qui signifie en dialecte roman la petite Moselle, naît dans le massif des Vosges à la fontaine de la Duchesse, à 1 280 m d'altitude, sous le Pâquis des Hautes Fées à l'ouest du sommet du Hohneck. Elle est localement dénommée goutte de la Duchesse entre sa source et le confluent avec le ruisseau du Chitelet. S'écoulant de l'ancienne vallée glaciaire de Vologne, nommée autrefois colline de Vologne, elle emprunte l'ancienne vallée glaciaire de La Bresse qui se prolonge de façon sinueuse au sein du massif vosgien : d'abord vers le sud-ouest puis le sud avant s'incurver vers l'ouest de Cornimont à Saulxures, obliquant ensuite vers le nord jusqu'au Syndicat, puis à nouveau de Saint-Amé à la grande vallée en aval de Remiremont, s'incurvant vers le sud puis vers l'ouest, avant de rejoindre en d'amples méandres la Moselle sur la commune de Saint-Étienne-lès-Remiremont à 384 m d'altitude. Surprise confirmée par des vues aériennes, la petite Moselle y paraît plus large que la Moselle. Ce qui prouverait que la Moselotte n'est qu'un diminutif affectueux ou patoisant[notes 1]. Sur les cartes anciennes, la partie du cours situé en amont de la Bresse était dénommée la Vologne, le nom de Moselotte apparaissant uniquement à l'aval du confluent avec le ruisseau du Chajoux.
Sa longueur est de 47,5 km[1], tandis que son bassin s'étend sur 357 km2[1].
Dans le seul département des Vosges la Moselotte traverse les neuf communes suivantes[1], d'amont en aval, de La Bresse (source), Cornimont, Saulxures-sur-Moselotte, Thiéfosse, Vagney, Saint-Amé, Le Syndicat, Dommartin-lès-Remiremont et Saint-Étienne-lès-Remiremont (confluence) face à la ville de Remiremont.
Soit en termes de cantons, la Moselotte prend source sur le canton de La Bresse, et conflue dans le canton de Remiremont, le tout dans l'arrondissement d'Épinal.
La Moselotte a donné son hydronyme à la commune de Saulxures-sur-Moselotte, donc au canton de Saulxures-sur-Moselotte, ainsi qu'à la Communauté de communes de la Haute Moselotte.
La Moselotte traverse neuf zones hydrographiques A410, A411, A412, A413, A414, A415, A416, A417, A418 pour une superficie totale de 357 km2[1]. Ce bassin versant est constitué à 72,16 % de « forêts et milieux semi-naturels », à 23,11 % de « territoires agricoles », à 4,77 % de « territoires artificialisés »[1].
Le rang de Strahler s'établit donc à quatre.
Comme la plupart des autres cours d'eau des Vosges, la Moselotte est une rivière très abondante. Son débit a été observé durant une période de 40 ans (1967-2006), à Vagney (au lieu-dit Zainvillers), localité située 11 km en amont de son confluent avec la Moselle[2]. Le bassin versant de la rivière y est de 187 km2 soit 53 % de sa totalité et correspond à la moitié supérieure de ce cours d'eau.
Le module de la rivière à Vagney est de 8,54 m3/s.
La Moselotte présente des fluctuations saisonnières de débit assez marquées, avec une période de hautes eaux d'hiver-printemps portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 10,8 et 13,2 m3/s, de novembre à avril inclus (avec un maximum en décembre). Dès le début de mai, le débit diminue rapidement pour aboutir à la période des basses eaux qui se déroule de juillet à septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 3,06 m3 au mois d'août, ce qui n'est pas extrêmement sévère pour un cours d'eau de cette taille. Cependant, les fluctuations de débit peuvent être plus importantes selon les années et sur des périodes plus courtes.
À l'étiage, c'est-à-dire aux basses eaux, le VCN3, ou débit minimal du cours d'eau enregistré pendant trois jours consécutifs sur un mois, en cas de quinquennale sèche, peut chuter jusque 0,370 m3, soit 370 litres par seconde, ce qui est assez sévère, mais correspond à la moyenne des cours d'eau du bassin de la Moselle.
Les crues peuvent être importantes compte tenu de la petitesse du bassin versant (187 km2 seulement). Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 97 et 110 m3/s. Le QIX 10 est de 120 m3/s, le QIX 20 de 130 m3/s, tandis que le QIX 50 se monte à 150 m3/s.
Le débit instantané maximal enregistré à Vagney durant cette période, a été de 121 m3/s le , tandis que le débit journalier maximal enregistré était de 108 m3/s le même jour. Si l'on compare la première de ces valeurs à l'échelle des QIX de la rivière, l'on constate que cette crue était à peine d'ordre décennal, et donc destinée à se reproduire fréquemment.
Le débit de la Moselotte à Vagney atteint 182,9 m3/s le puis un pic à 189,7 m3/s le à la suite de fortes pluies et d'un redoux ayant entraîné la fonte d'une grande partie du manteau neigeux[3].
Au total, la Moselotte est une rivière extrêmement abondante, dans son cours supérieur. La lame d'eau écoulée dans cette partie de 53 % de son bassin versant est de 1 445 millimètres annuellement, ce qui est extrêmement élevé pour la moitié nord de la France, et plus de quatre fois plus élevé que la moyenne du pays. C'est aussi trois fois supérieur à la moyenne du bassin français de la Moselle. Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) atteint de ce fait le chiffre très important de 45,7 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Le module de la rivière au confluent de la Moselle vaut 13,7 m3/s pour un bassin versant de 356 km2[4]. La lame d'eau écoulée dans son bassin est de 1 214 millimètres, ce qui est vraiment très élevé, non seulement largement supérieur à celle de la moyenne de la France (plus de trois fois), tous bassins confondus, mais aussi à la moyenne du bassin français de la Moselle. En effet, la lame d'eau de la Moselle à Hauconcourt, localité située un peu en aval de la ville de Metz, près de sa sortie du territoire français s'élève à 445 millimètres[5]. Le débit spécifique ou Qsp de la Moselotte se monte de ce fait à 38,5 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin. C'est avec le débit spécifique du Breuchin (affluent de la Lanterne, donc sous-affluent de la Saône), issu d'ailleurs de la même région, un record pour le tiers nord de la France.
Au confluent de la Moselle, la Moselotte est nettement plus abondante que cette dernière (13,7 m3 contre 9,3[6] ).
Alors qu'en 2005, la qualité de l'eau de la Moselotte était qualifiée de « bonne », la situation s'est un peu dégradée en 2006. De ce fait, l'Agence de l'Eau Rhin-Meuse n'attribuait à l'eau de la rivière, analysée au niveau de Vagney, que la qualité de « passable » (catégorie 2) en lieu et place de « bonne » (catégorie 1B)[7]. La raison en est un taux de saturation en oxygène en forte baisse (passage brusque de 76 à 69 % de 2005 à 2006), niveau lui aussi qualifié de « passable ». La demande chimique en oxygène (DCO), avec 6,5 milligrammes par litre en 2006, recueillait encore la mention « bonne ». Quant à la teneur en ion ammonium ou NH4+, elle se situait au niveau de 0,09 mg/litre, qualifié d' « excellent ».
Le bassin versant de la Moselotte et ses affluents par l'abondance de son débit, possède une grande concentration d'aménagements hydroélectriques outre les lacs de barrage exploités par le régie communale d'électricité de la Bresse on dénombre 8 aménagements au fil de l'eau entre la Bresse et Cornimont.
Très peuplée en truites, la rivière a inspiré un progrès décisif de la pisciculture, l'invention de la reproduction artificielle par Joseph Remy et Antoine Géhin au XIXe siècle. Le bassin de la Moselotte est aussi le plus dense du monde en petits barrages hydroélectriques, pour les moulins, scieries, filatures et tissages qui jalonnent la rivière et ses affluents.
Le bassin versant de la Moselotte compte de nombreuses retenues naturelles mais souvent rehaussées par un petit barrage : lac de Blanchemer, lac de Lispach, lac des Corbeaux…
Depuis 1983, un barrage d'altitude au pied du Kastelberg a généré le lac de la Lande. Il recueille les eaux de plusieurs sources par conduites forcées et fournit son énergie à la commune de La Bresse.
À l'entrée aval de Saulxures, une retenue de 9,6 hectares a été aménagée en 1998 sous le nom de lac de la Moselotte et s'entoure d'une base de loisirs.
Une ligne de chemin de fer parcourait jadis la vallée de la Moselotte entre Remiremont et Cornimont. Elle est aujourd'hui transformée en voie verte et remplacée par un service de bus TER Lorraine (ligne 9), prolongée jusqu'à La Bresse.