Nom local |
Musée Carnavalet - Histoire de Paris |
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Type |
Musée d'art, musée historique (d) |
Ouverture | |
Surface |
140 salles ; 3 900 m2 d'expositions permanentes + 360 m2 d'exposition temporaire |
Visiteurs par an |
entre 400 000 et 1 091 105 (2010)[3] |
Site web |
Collections |
2 800 peintures2 000 sculptures300 000 estampes150 000 photographies800 pièces de mobiliers50 000 monnaies200 enseignes |
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Le musée Carnavalet - Histoire de Paris est le musée municipal parisien consacré à l'histoire de Paris des origines de la ville à nos jours. Situé dans le quartier du Marais au no 23 rue de Sévigné à Paris, dans le 3e arrondissement, il présente des collections sur des thématiques variées : souvenirs de la Révolution française, peintures historiques, sculptures, mobilier et décors des XVIIe et XVIIIe siècles, objets d'art, estampes, etc.
Le musée est constitué de l'hôtel Carnavalet proprement dit, et de l'hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, reliés par une galerie située au premier étage. Ses espaces visitables représentent une superficie de 3 900 m2 soit un parcours de 1,5 km. À cela s'ajoutent des espaces d'exposition temporaire (360 m2). 3 800 œuvres et objets sont exposés dans le parcours permanent. Parmi la centaine de salles qui composent ce parcours, 34 sont des salles de décors, principalement des XVIIe et XVIIIe siècles. Ces salles, parfois nommées « period rooms », constituent l'une des particularités du musée.
Le musée conserve plus de 625 000 œuvres, objets et documents, variés dans leur nature : mobiliers et objets d'art décoratif, peintures, sculptures, collections archéologiques, mais aussi photographies, manuscrits et autographes, affiches, estampes, dessins, monnaies et médailles, petits objets d'histoire et de mémoire...
Le musée conserve et expose également des collections en rapport avec l'histoire de l'art et l'histoire de France.
Il est un des quatorze musées de la ville de Paris gérés depuis le par l'établissement public administratif Paris Musées. Le 2 octobre 2016, le musée ferme pour rénovation complète. Après cinq ans de travaux, il a rouvert ses portes au public le 26 mai 2021.
Durant les travaux, la muséographie a été entièrement repensée. Tout en maintenant les salles et les œuvres les plus célèbres (chambre de Marcel Proust, chambre de la famille royale dans la tour du Temple…), la rénovation a amené à présenter le parcours de manière chronologique, depuis la Préhistoire. Certaines collections sont ainsi particulièrement mises en valeur, comme les collections archéologiques, numismatiques, photographiques et graphiques. Près de 60 % des œuvres ont été renouvelées, et près de 4 000 œuvres ont été restaurées.
Enfin, l'accent a été mis sur l'ouverture vers la période contemporaine (présentation d'œuvres des XXe et XXIe siècles), la modernisation des supports (avec près de 150 contenus multi et transmédia), et l'accessibilité à tous les publics (10 % des œuvres sont ainsi présentées à hauteur d'enfant).
Construit entre 1548 et 1560, il est attribué à Pierre Lescot, comme la Cour carrée du Louvre. Il a été édifié pour Jacques de Ligneris, président au Parlement de Paris[9].
Situé alors dans une zone de vergers et de cultures appartenant au couvent Sainte-Catherine-du-Val-des-Écoliers, l'hôtel était une des rares constructions du quartier au nord de la rue du roi de Sicile. Son plan en forme de quadrilatère « entre cour et jardin » constituait une nouveauté architecturale, et allait être un exemple pour de nombreux autres hôtels. Les statues qui l'ornent sont des chefs-d'œuvre dus à Jean Goujon et à son atelier.
En 1578, il devient la propriété de Françoise de La Baume, veuve d'un gentilhomme breton nommé François de Kernevenoy dit de Carnavalet. C'est à elle que le musée doit son nom[9].
Née vers 1537 dans une famille de la grande noblesse du Dauphiné (les Baume-Montrevel), elle fut d'abord mariée, encore enfant, à son cousin François de La Baume, gouverneur de Savoie. À sa mort, elle épousa François de Kernevenoy, âgé d'une quinzaine d'années de plus qu'elle. Familier de la cour, gouverneur du futur Henri III, c'était un des cavaliers les plus élégants de France, qui avait été écuyer d'Henri II. C'était par déformation de son patronyme breton qu'il était aussi appelé "Carnevalet" ou "Carnavalet". Ronsard lui dédia deux poèmes (une ode et un sonnet), et Montaigne l'évoque dans ses Essais.
Dame d'honneur de plusieurs reines de France, Françoise de Kernevenoy fut à nouveau veuve en 1571. Elle ne se remaria pas. En revanche, elle réalisa le souhait de son mari d'acquérir, en 1578, l'hôtel particulier qui prit son nom, et où elle passa de longues années. Elle mourut en 1608.
Dans les années 1650, il passa dans les mains de Claude Boislève, qui confia la tâche de l'agrandir à François Mansart, qui ajouta un étage aux trois ailes basses[9]. Les ailes latérales étaient ornées de sculptures de Gérard van Opstal répondant aux quatre reliefs des saisons du XVIe siècle. François Mansart créa probablement une toiture (combles à la Mansart) formant un carré continu autour de la cour[10].
De 1664 à 1694, il fut habité par la marquise de Sévigné[9], puis par Brunet de Rancy, secrétaire du Roi jusqu'en 1777.
Il appartient ensuite à Antoine Louis Bellanger, conseiller d'État et conseiller d'honneur de la Cour des Aides de Paris. En 1785, celui-ci en fait don à Antoine Pierre du Pré de Saint-Maur, conseiller honoraire au Parlement de Paris, sous réserve de la conservation de l'usufruit jusqu'au jour de son décès. Le décès d'Antoine Louis Bellanger le 9 juin 1786, permet à la famille du Pré de Saint-Maur d'entrer en pleine propriété de l'hôtel à compter de cette date[12].
Après la Révolution, il fut occupé par l'École des ponts et chaussées puis par les institutions Liévyns et Verdot, avant son rachat par la ville de Paris en 1866 sur les conseils du baron Haussmann.
Il fut restauré à partir de 1866 par l'architecte Victor Parmentier, qui venait de se faire remarquer au Salon par son travail d'étude du château de Madrid au bois de Boulogne[13].
À l'origine de grands travaux qui font en grande partie disparaître le « vieux Paris », l'administration d'Haussmann souhaitait y loger les collections historiques de la Ville de Paris[9], alors conservées à l'hôtel-de-Ville : celles-ci furent presque entièrement détruites dans l'incendie de ce dernier sous la Commune mais le projet fut repris, sur des bases entièrement nouvelles, après 1871 (d'où une vente aux enchères d'une partie des collections du musée en 1881, décidée par le conseil municipal pour les objets ne répondant plus au nouveau musée, voir plus bas). Il lui fut incorporé des éléments architecturaux exceptionnels provenant du vieux Paris en pleine mutation :
L'accroissement des collections imposa un nouvel agrandissement qui s'acheva en 1914.
Cet hôtel est d'un style plus sobre et fut édifié par l'architecte Pierre Bullet dans les années 1690. Il comporte un élément architectural exceptionnel avec son grand escalier dont la somptueuse rampe d'appui en fonte de fer, moulée et ciselée - et non en fer forgé -, est une prouesse technique jamais renouvelée avant le XIXe siècle.
L'hôtel est classé monument historique dans sa totalité par la liste de 1846 et inscrit partiellement en 1984[15].
Rattaché au musée Carnavalet - Histoire de Paris depuis les années 1960, sa rénovation fut mise en œuvre de 1982 à 1989. Ses vastes cheminées, son carrelage et ses poutres apparentes ont été conservés, pour une mise en scène des intérieurs parisiens tout au long de l'Histoire.
Ouvert en 1989, l'hôtel Le Peletier accueille les collections révolutionnaires, et celles des XIXe et XXe siècles. Depuis les travaux (2016-2021), le nouveau parcours y conserve toujours ces collections, ainsi que celles du XXIe siècle. Les services de la conservation y sont également présents. Au rez-de-chaussée se trouvent les salles pédagogiques et le centre d'études et de ressources. L'Orangerie est à présent consacrée à l'accueil d'événements culturels, scientifiques et collaboratifs.
C'est aussi dans l'hôtel Le Peletier que se trouvent certaines pièces célèbres du musée : la salle de bal de l'hôtel de Wendel, décorée en 1924-1925 par l'artiste espagnol José-Maria Sert, le petit salon du Café de Paris décoré par Henri Sauvage (1899), et la bijouterie Fouquet, œuvre du célèbre artiste tchéco-slovaque Alfons Mucha (1901)[5].
C'est là aussi que se trouve la chambre de Marcel Proust, ainsi que le portrait de Juliette Récamier par François Gérard (1805), qui passe depuis le XIXe siècle, à tort ou à raison, pour le plus beau du musée[réf. souhaitée].
Les principaux directeurs du musée depuis la fin du XIXe siècle sont les suivants :
Le musée compte plusieurs départements et 10 conservateurs.
Les collections du musée Carnavalet - Histoire de Paris sont riches de plus de 600 000 pièces. Le parcours, qui va de la Préhistoire jusqu'à aujourd'hui, comprend des œuvres très variées : vestiges archéologiques, peintures, sculptures, dessins, médailles et monnaies, estampes et gravures, photographies, maquettes, mobilier, enseignes, petits objets d'histoire et de mémoire (boutons, textiles, boîtes, statuettes…) ainsi qu'un ensemble unique d'œuvres et de témoignages sur la Révolution française. La reconstitution d'intérieurs parisiens d'autrefois a également fait beaucoup pour la renommée du musée.
Les notices descriptives et les photographies de ces objets sont mises progressivement à la disposition du public sur le Portail des collections des musées de la Ville de Paris. En 2019, le musée possède au total plus de 610 000 œuvres[2] et entre autres :
En attendant l'ouverture prochaine du centre d'études et de recherches (prévue en 2022), qui permettra la consultation de plusieurs centaines de milliers d'œuvres et d'objets par le public, les collections qui ne sont pas présentées dans le parcours permanent sont largement accessibles en numérique sur le portail des collections, régulièrement enrichi[16].
Présentés depuis 2000 dans l'orangerie de l'hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, et depuis 2021 au sous-sol de l'hôtel Carnavalet, ces collections archéologiques de la préhistoire, de l'Antiquité et du haut Moyen Âge à Paris représentent une infime partie des riches collections conservées en réserve du musée. Des peintures datant de l'époque gallo-romaine, ainsi que des sarcophages en pierre et en plâtre, un masque mortuaire d'enfant et d'autres céramiques évoquent la vie quotidienne (et la mort) des habitants du territoire actuel de Paris, du paléolithique à Charlemagne. Parmi les objets les plus exceptionnels, on peut citer les pirogues en bois de Bercy, un ensemble intact d'instruments de chirurgie romains, une fibule en or de l'Antiquité tardive, un pilier de chancel décoré d'une tête humaine et des bijoux mérovingiens.
Le musée Carnavalet conserve un certain nombre de fragments sculptés issus de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et notamment du décor initial des roses du troisième niveau d'élévation du vaisseau central, disparues au XIIIe siècle[17].
Le musée Carnavalet - Histoire de Paris a une très large collection sur le Révolution française de 1789.
Le XIXe siècle et le premier tiers du XXe siècle sont particulièrement bien représentés avec notamment :
Les catacombes de Paris furent un temps rattachées au musée[7]. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
Aménagée en 1980, la crypte est rattachée au musée Carnavalet - Histoire de Paris depuis 2000. Elle présente les vestiges archéologiques découverts, en couches successives depuis l'antiquité jusqu'au XIXe siècle, lors des fouilles menées de 1965 à 1972 par l'archéologue Michel Fleury sous le parvis de Notre-Dame de Paris, à l'occasion de la réalisation d'un parc de stationnement[6].
Le musée est composé de départements, dont:
Le département du mobilier et des arts décoratifs se caractérise, en particulier, par la trentaine de salles, parfois appelées "period rooms", qui recréent des salons parisiens des XVIIe et XVIIIe siècles. Les collections proviennent notamment du legs Bouvier.
Le musée compte une salle des enseignes, située au rez-de-chaussée de l'hôtel Carnavalet, et qui est ouverte en 1914.
La collection de numismatique fait notamment l'objet d'une exposition du 1er avril au 11 juin 2000 sur « L'Art du Billet. Billets de Banque de France 1800-2000 », dont un ouvrage est paru en partenariat avec la Banque de France et Paris Musées[réf. souhaitée].
Le département des peintures comprend des tableaux comme le portrait de Juliette Récamier par François Gérard.
Les fonds photographiques du musée conserve plus de 150 000 photographies depuis les origines de cette technique, dont des œuvres de Charles Marville, Eugène Atget, Brassaï, Cartier-Bresson…
Récemment créé, ce département transversal conserve une collection d'autographes, manuscrits, livres imprimés rares, comme ceux de Mme de Sévigné, ou encore l'appel à la section des piques de Robespierre, dernier document signé par celui-ci avant son arrestation.
Du 24 au 29 janvier 1881 eut lieu à l'hôtel Drouot une vente d'objets d'art et de curiosité provenant du musée Carnavalet - Histoire de Paris. Cette vente fut décidée par le conseil municipal. Un catalogue de 97 pages fut imprimé, il comportait la description de 951 objets d'art plus 91 d'objets de curiosité, de meubles et d'instruments de musique. Le commissaire priseur était Maître Pillet, l'expert Manheim. Paul Eudel décrit très sommairement cette vente dans son ouvrage : L'hôtel Drouot en 1881 : « Les plus mauvaises productions de l'Italie et de l'Allemagne. Des faïences dont ne voudrait pas un débutant… des étains douteux »[18]. Il en fournit le résultat : « On a enfin terminé cette semaine la liquidation du magasin Carnavalet. Tout s'est heureusement, dans l'intérêt général, vendu très cher. La vente a produit 108 211 francs. j'ai vainement cherché un objet ayant atteint mille francs. Je n'en ai pas trouvé !… »[19].
La scène du film Libre et assoupi de Benjamin Guedj, durant laquelle Félix Moati se retrouve gardien de nuit d'un musée d'animaux empaillés, a été tournée au musée Carnavalet - Histoire de Paris[20].
Le film Paris brûle-t-il ? débute par une séquence tournée au musée Carnavalet.
En 2015, une équipe de l'émission Secrets d'Histoire a tourné plusieurs séquences au musée dans le cadre d'un numéro consacré à Napoléon Ier, intitulé Comment devient-on Napoléon ?, diffusé le 2 juin 2015 sur France 2[21].