Nigoghos Sarafian naît le dimanche de Pâques 1902[1] (soit le ) entre Constantinople et Varna, à bord d'un bateau qui emmenait sa famille en Bulgarie, où ses parents, originaires d'Akn, s'étaient réfugiés après avoir fui les massacres hamidiens[1],[2]. Il est le fils de Hararos Sarafian et de Vartouhie Hamalian[3].
Il passe son enfance à Rodosto, dans la partie européenne de l’Empire ottoman, au bord de la mer Noire. Il va à l'école primaire de Varna[2] puis fréquente pendant 3 ans l'école Saint-Michel des Frères, où il apprend le français[1]. Jusqu'en 1914, il vit dans un grand domaine, où son père, boulanger de son état, élève des chevaux.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il se rend, avec son frère, en Roumanie puis à Odessa et à Rostov (Crimée) où ils restent jusqu'en 1917[1]. Nigoghos rentre ensuite chez lui après un voyage de trois mois à pied[1].
Nigoghos Sarafian (centre, à droite du directeur) en mai 1921 au Lycée Getronagan.
Vers la fin de 1923, Nigoghos Sarafian s'installe à Paris[1], où il exerce le métier de linotypiste[2]. Il écrit, en particulier des articles littéraires, pour Haratch, Zvartnots, Hayrénik ou encore Naïri (Alep), Agos, Pakine et Ahégan (Beyrouth)[1]. Il participe à la fondation de la revue Menk, et peut être considéré à ce titre comme l'un des acteurs de ce qui s'est appelé l’« École de Paris ». Après la Seconde Guerre mondiale et la libération de la France, il travaille comme ouvrier à France-Soir[1].
Découragé, il cesse d'écrire à partir des années 1950[5]. Vers la fin de sa vie, il vit avenue du Petit parc à Vincennes avec sa femme Prapion Soukiassian[3]. Il meurt le à Paris[6], rue du Faubourg-Saint-Antoine[3].
« La folie, l'entêtement d'écrire dans des conditions où il n'y a aucune récompense à attendre. Notre langue sur le point de s'éteindre. Une part de la diaspora sur le point de s'assimiler. Et lorsqu'on est à l'étranger, s'assimiler de plus en ayant en soi-même ce pays, l'amour de ce pays, s'assimiler avec avilissement »[7].
Le Bois de Vincennes (trad. Anahide Drézian, préf. Marc Nichanian), Marseille, Éditions Parenthèses, coll. « Arménies », (1re éd. 1988), 96 p. (ISBN2-86364-073-9, présentation en ligne)
Martine Hovanessian, « Nicolas Sarafian ; Anahide Drézian (trad. arménien) : Le Bois de Vincennes, 1993 » (compte-rendu), Hommes et Migrations, no 1176 « L’étranger à la campagne. Figures de l’altérité en milieu rural », , p. 50-51 (lire en ligne)
Zaven Djandjikian, « Lire et traduire Sarafian (entretien avec Ara Dandiguian) », Nouvelles d'Arménie Magazine, no 299, , p. 73-75