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Palicourea tomentosa (anciennement Psychotria poeppigiana Müll. Arg.[3]) est une espèce de plantes de la famille des Rubiaceae.
Cette espèces très voyante avec ses bractées aux couleurs vives, ses fleurs jaunes et ses fruits bleus, est une des plus fréquemment collectées par les botanistes dans les néotropiques.
Palicourea tomentosa est un sous-arbrisseau ou un arbuste érigé, simple ou peu ramifié, strigeux ou hirsute, pouvant atteindre 0,3 à 3,5 m de haut.
Les tige sont cylindriques, densément velues, devenant glabrescentes.
Le pétiole est long de 0,4 à 2(5) cm de long, densément velu.
Le limbe est herbacé, de forme oblongue ou étroitement elliptique, mesurant (7)9-16(30) cm x (2,5)4-8(11,5) cm, caudé-acuminé à l'apex, aigu ou contracté à la base, légèrement scabre-pubescent dessus, et légèrement pubescent dessous.
La nervure médiane est saillante sur les deux faces, densément pubescente sur la face inférieure.
On compte 12-14 paires de nervure secondaires.
Les stipules forment une gaine longue de (2)4(5) mm, avec des lobes étroitement triangulaires, longs de (4-)11 mm, densément pubescents à l'extérieur, glabre à l'intérieur, avec de nombreuses glandes subulées longes de 4 mm.
On observe un anneau de poils à l'aisselle.
L'inflorescence terminale est un capitule mesurant 1,5–3 × 1–2 cm (sans les bractées), porté par une pédoncule densément hirsute, long de 0,5–12(22) cm.
Ce capitule est entouré de 2 bractées involucrales, orange à rouge, longues de 3–7 cm, à base connée, légèrement velues sur les deux faces ; les parties inférieures formant une coupe hémisphérique légèrement aplatie, d'environ 2 cm de diamètre.
Les coussinets supérieurs sont ovales, larges et longs de 3 à 4 cm, aigus, étalés, avec à l'intérieur de cette paire une paire de bractées ovales-orbiculaires, larges de 1 cm, hautes, aiguës, glabres à l'intérieur et villeuses à l'extérieur.
Les bractées et bractéoles sont étroitement spatulées, longues de 9 mm pour 1,2 mm de large, villeuses à l'extérieur et glabres à l'intérieur (les poils sur les bractées sont plats et tordus à l'état sec).
Les fleurs sont sessiles.
Le calice est fendu à la base, avec des lobes de forme ovale-lancéolée, longs de 0,5–2 mm, aigus, fortement ciliés (ou glabres).
La corolle est jaune, de forme tubulaire-infundibuliforme, densément villeuse à l'extérieur, longue de 13–16 mm, avec des lobes longs de 2-2,5 mm.
Les étamines sont insérées à mi-hauteur du tube (et incluses dans les fleurs longistylées).
Le filet long de 0,8 mm, et des anthères obtuses longues de 2 mm.
Le disque est annulaire, et entier.
L'ovaire est densément villeux.
Le style est glabre, exsert, long de 16 mm, avec deux lobes filiformes longs de 0,5 mm.
Les fruits sont des drupes bleu vif, de forme ovoïde à ellipsoïde, plus ou moins comprimées, mesurant 5,5–7(8) × 3 mm.
Ils contiennent 2 pyrènes présentant des sillons peu profonds[6],[7].
Les Créoles de l'Oyapock et les Wayãpi tirent le jus de ses bractées rouges gorgées de sève de Palicourea tomentosa et le versent dans le conduit auditif comme antalgique en cas de douleurs aux oreilles.
La décoction des inflorescences sert de remède Palikurantitussif en cas de coqueluche[4].
Elle est aussi utilisée comme alexitère chez les Aluku[4], qui la considèrent aussi comme une plante magique capable d'attirer la divinité Kantaasi[5].
L'extrait de Palicourea tomentosa présenterait des propriétés anti-plasmodiales[18].
Palicourea tomentosa est utilisée pour fabriquer des talismansmagiques pour avoir de la chance à la chasse.
Au Suriname on l'utilise pour soigner les maux de tête, les entorses, les rhumatismes, les douleurs musculaires et les contusions.
Les Wayana du Suriname frottent l'écorce de la tige râpée sur les éruptions cutanées (appelées poispoisi).
Cette espèce qui contient des taux élevés de DMT a été utilisée comme ingrédient de l'ayahuasca[19].
Fruticulus tri vel quadri-pedalis. Caulis erectus, ramoſus, nodoſus, tomentoſus. Folia ampla, ovata, acuta, villoſa, integerrima, petiolata; petiolislongis, baſi adnexis. Stipulæ amplexicaules, bilobæ, villoſæ, lobis oppoſitis, bifidis. Flores terminates, corymboſi. Involucrum amplum, patens, monophyllum, concavum, villoſum, violaceum, aut purpuræſcens. Perianthium, corolla, receptaculum, fructus ut in præcedentibus.
Floret Junio, Julio, & Auguſto.
Habitat in ſylvarum locis apertis.
Nomen Caribæum TAPOGOMO.
LE TAPOGOME velu. (Planches 61.)
La racine de cette plante eſt fibreuſe, rameuſe, & ligneuſe. elle pouſſe une tige cylindrique, velue, noueuſe, branchue, & rameuſe, haute de trois ou quatre pieds. elle eft garnie, a chaque nœud, de deux feuilles oppoſées, en croix. Celles-ci ſont entières, vertes, ovales, terminées en pointe. Les plus grandes ont huit pouces de longueur ſur quatre pouces de largeur. Elles ſont couvertes ſur les deux faces d'un léger duvet. Leur pédicule à environ deux pouces de longueur : il eſt convexe en deſſous, creuſé en gouttiere en deſſus. Les deux feuilles ſont réunies l'une à l'autre, par le moyen de deux stipules oppoſées qui font gaîne au-deſſus du nœud : chaque ſtipule ſe diviſe par le haut en deux parties droites, longues, & aiguës.
Les fleurs naiſſent à l'extrémité des branches & des rameaux, entre deux feuilles. Elles ſont ramaſſées pluſieurs enſemble en forme de tête : celle-ci eſt enveloppée par une gaîne qui ſe partage en deux larges feuillets arrondis, pliſſés, & de couleur rouge plus ou moins foncée, ou de couleur purpurine ou bleue ſur des pieds différents. Lamas de fleurs eſt entoure de pluſieurs écailles longues, étroites, bordées de poils rougeâtres, ou purpurins, ou violets. Les fleurs ſont ſéparées les unes des autres par des écailles plus courtes, & plus étroites.
Le calice de la fleur eſt d'une ſeule pièce, diviſé en ſon limbe en cinq petites parties aiguës.
La corolle eſt monopétale & attachée ſur l'ovaire autour d'un Diſque ſéparé en deux portions par un ſillon ; ſon tube eſt long, évaſe vers ſon pavillon qui eſt partagé en cinq lobes aigüs.
Les étamines ſont au nombre de cinq, placées ſur la paroi interne & moyenne du tube au-deſſous de ſes diviſions. Leur filet eſt court. L'anthère eſt longue, jaune, à deux bourſes.
Le piſtil eſt un ovaire qui fait corps avec le calice. Il eſt couvert à ſon ſommet par un diſque, du centre duquel s'élève un style qui ſe partage en deux branches terminées par un stigmate obtus.
L'ovaire devient une baie ſtriée, couronnée par le diſque. Big contient deux osselets appliques l'un contre l'autre. Ces oſſelets renferment chacun une amande coriace.
On a repréſenté les fleurs & le fruit de grandeur naturelle.
Elle croît dans les grandes forêts de la Guiane, & particulièrement dans les endroits que l'on a ouverts pour faire des chemins, ou qui ſe trouvent découverts par la chute de très gros & grands arbres. Elle eſt en fleur & en fruit dans les mois de Juin, Juillet, Août & Septembre. »
↑(en) A. Borhidi, « Transfer of the Mexican species of Psychotria subgen. Heteropsychotria to Palicourea based on morphological and molecular evidences », Acta Botanica Hungarica, vol. 53, nos 3-4, , p. 241–250 (DOI10.1556/abot.53.2011.3-4.4)
↑ abc et dPierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 597
↑ a et bMarie Fleury, "BUSI-NENGE" - LES HOMMES-FORÊT : Essai d'etnobotanique chez les Alukus (Boni) en Guyane Française, université de Paris 6, coll. « thèse de doctorat », (lire en ligne)
↑ ab et c(en) A. A. Pulle, Flora of Suriname : RUBIACEAE - ERICACEAE - CAMPANULACEAE (pars), vol. IV, PART 1, Amsterdam, KON. VER. KOLONIAAL INSTITUUT TE AMSTERDAM. - MEDEDEELINO No. XXX. - AFD. HANDELSMUSEUM No. 11., , 113-304 p., p. 254-256
↑ abc et d(en) Charlotte M. Taylor(en) & Julian A. Steyermark, Julian A. Steyermark (Eds), Paul E. Berry (Eds), Kay Yatskievych (Eds) et Bruce K. Holst (Eds), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 8, Poaceae–Rubiaceae, Box 299, St. Louis, MO 63166-0299, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 874 p. (ISBN9781930723368), p. 753-754
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