Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nom de naissance |
Paulin Jidenu Hountondji |
Nationalités | |
Formation | |
Activités |
A travaillé pour | |
---|---|
Directeur de thèse | |
Distinctions |
Prix du Prince Claus Prix Herskovits (en) |
Sur la philosophie africaine (d) |
Paulin Jidenu Hountondji, né le à Abidjan (Côte d'Ivoire) et mort le [1] à Cotonou (Bénin), est un philosophe et homme politique béninois.
Paulin Hountondji est né le à Abidjan (Côte d'Ivoire) dans une famille protestante. En 1963, c'est le premier Africain admis en philosophie à l'École normale supérieure, à Paris[2]. Docteur en philosophie de l'université Paris-Nanterre, Paulin Hountondji a eu pour directeur de thèse le philosophe français Paul Ricœur[3],[4]. Les philosophes Emmanuel Levinas et Suzanne Bachelard font partie du jury lorsqu'il soutient sa thèse en juin 1970[5].
Il a enseigné aux universités de Besançon, Kinshasa, Lubumbashi. Il enseigne depuis 1972 à l’université d'Abomey-Calavi au Bénin (ex-Université nationale du Bénin). Il est membre fondateur du Conseil inter-africain de philosophie (CIAP) dont la revue scientifique Conséquences n'a eu qu'un seul numéro. En 1976, il publie aux éditions François Maspero Sur la “philosophie africaine”[6]. Dans cet ouvrage critique et analytique sur ce qu’il nomme « l’ethnophilosophie », il dénonce notamment le livre publié en 1945 par le père missionnaire belge, Placide Tempels, La Philosophie bantoue[7].
À la suite du changement de régime consécutif à la Conférence des forces vives de la nation de au Bénin, il a successivement occupé les fonctions de ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement de transition (1990-1991), puis ministre de la Culture et de la Communication (1991-1993). Ensuite chargé de mission du président de la République, il démissionne en pour reprendre ses enseignements. En 2009, il est directeur du Centre africain de hautes études dont le siège est à Porto-Novo au Bénin.
Après avoir élaboré une thèse sur Husserl, il a fait des travaux remarquables sur la philosophie et la pensée en Afrique, travaux dans lesquels il récuse fermement l'attitude qui consiste à appeler « philosophie » la vision du monde d'un peuple donné. Il propose l'usage discriminatif suivant :
«
- Philosophie proprement dite (sans guillemets) : ensemble de textes et de discours explicites, littérature d'intention philosophique.
- « Philosophie » au sens impropre, souligné ici par les guillemets : vision du monde collective et hypothétique d'un peuple donné.
- Ethnophilosophie : recherche qui repose, en tout ou partie, sur l'hypothèse d'une telle vision du monde, essai de reconstruction d'une « philosophie » collective supposée.
»
En bref, dans ses recherches, il critique un mythe popularisé par les chercheurs qu’il a appelés ethnophilosophes et qui affirment qu'il existe une philosophie africaine autochtone collective, séparée et distincte de la tradition philosophique occidentale[8]. Il soutient qu’une véritable philosophie africaine doit assimiler et dépasser l’héritage théorique de la philosophie occidentale, par un effort personnel de pensée autonome et critique.
Jusqu'à la fin de sa vie, Hountondji a défendu l'idée d'une philosophie universaliste développée par des Africains, qui peut prendre pour objet des questions spécifiques des cultures et sociétés africaines, tout en contribuant au développement général de la discipline philosophique pour l'ensemble de l'humanité[9].
D'autres écrits de Paulin J. Hountondji ont été publiés dans des revues telles que : Diogène, Présence africaine, Cahiers philosophiques africains, Thought and Practice, Quest, Genève-Afrique, Revue sénégalaise de philosophie.