Peisey-Nancroix | |||||
Peisey-Nancroix | |||||
Héraldique |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Savoie | ||||
Arrondissement | Albertville | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Les Versants d'Aime | ||||
Maire Mandat |
Guillaume Villibord 2020-2026 |
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Code postal | 73210 | ||||
Code commune | 73197 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Peiserots | ||||
Population municipale |
634 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 9 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 32′ 50″ nord, 6° 45′ 25″ est | ||||
Altitude | Min. 1 100 m Max. 3 779 m |
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Superficie | 70,64 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Bourg-Saint-Maurice (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Bourg-Saint-Maurice | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Savoie (département)
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
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Peisey-Nancroix est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
La commune est située dans une vallée suspendue au-dessus de l'Isère, au cœur de la Haute Tarentaise.
La superficie de la commune est de 7 064 hectares ; son altitude varie de 1 100 à 3 779 mètres[1].
Le point culminant est le sommet du mont Pourri (3 779 m), offrant une vue particulièrement remarquable sur les sommets qui ferment la vallée de Rosuel situé aux portes du parc national de la Vanoise :
La vallée comprend plusieurs torrents, le principal est le Ponturin, ou Nant de Peisey, provenant en Vanoise du lac de la Plagne, parfois très impressionnant en passant dans des gorges, puis tumultueux dans la forêt sous la crase de la Teppe d'Aval. Le Nant-Bénin et le Nant-Fesson convergeant au-dessus de Nancroix vers les Lanches, se déversent dans le Ponturin, celui-ci allant jusqu'à Landry pour se déverser dans l'Isère.
Au , Peisey-Nancroix est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[2]. Elle est située hors unité urbaine[3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bourg-Saint-Maurice, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[3]. Cette aire, qui regroupe 9 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (93,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (93,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (57,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (21,5 %), forêts (14,5 %), prairies (3,5 %), zones agricoles hétérogènes (2,1 %), zones urbanisées (0,7 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La départementale D 87 part depuis Landry pour rejoindre en 7 kilomètres de montée, par de nombreux lacets forestiers, la commune de Peisey, puis continue de monter sur 2,5 kilomètres à Nancroix, puis dessert les Lanches, La Gurraz pour rejoindre Rosuel en fond de Vallée, d'où les randonnées pédestres plus escarpées démarrent dans le Parc National de la Vanoise.
D'autres petites routes, telles que celle forestière allant des Mines aux Esserts ou aux Bauches en passant par la Teppe d'Aval, une autre partant de Peisey descendant sur Moulin, et celle plus importante bifurquant depuis le chalet « Les Amis » pour Plan-Peisey, assurent les différentes liaisons entre hameaux, départs d'excursions et la station de ski.
Depuis Le Villaret, le télécabine original de la Lonzagne[7], à six bennes ouvertes en position debout, permet de monter jusqu'à Plan-Peisey, en rejoignant le départ du grand téléphérique Vanoise Express.
Le nom de Peisey, située à 1 320 mètres d'altitude, viendrait de « pesetum », lieu où abondent les épicéas. Ses habitants sont appelés les Peiserots[8].
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit « Péjèy » (graphie de Conflans) ou « Pésê » (ORB)[9].
Nancroix, à 1 450 mètres, anciennement « Nant cruet », veut dire confluence de « nants », issu du mot gaulois nanto, signifiant ruisseau, rivière ou torrent[10],[11].
La vallée de Peisey est une ancienne vallée glaciaire dite en U par sa forme. Son accès a toujours été difficile depuis Landry. Il n'y avait qu'un sentier de largeur moyenne (de 1 à 2 m) appelé « le Grand Raccourci ».
Primitivement la vallée était habitée par les Ceutrons, population locale d'origine celtique puis vinrent se mélanger les Burgondes et même les Sarrasins[12]. Arrivés aux environs de l'an mil, les Peiserots avaient progressivement développé une organisation démocratique : chaque année les chefs de famille élisaient deux d'entre eux comme syndics pour gérer les « fruits communs », c'est-à-dire les alpages communaux qui appartenaient à la collectivité ; ils en tiraient une certaine aisance financière qui supprimait la misère. C'est ainsi qu'ils ont pu en 1685, dans le cadre du grand mouvement de la « Contre-réforme » qui a suivi le concile de Trente, reconstruire une église plus grande et la décorer de sept retables dont trois dorés à l'or fin, réalisés notamment par des artistes venus du Valsesia en Italie.
Au début du XVIIIe siècle, ils édifient également un sanctuaire marial auprès d'une « source miraculeuse » située à 1 600 m d'altitude, Notre-Dame des Vernettes, où se déroule un grand pèlerinage chaque 16 juillet.
En 1792, lors de l'invasion de la Savoie par l'Armée des Alpes française commandée par Anne Pierre de Montesquiou-Fézensac, les Français n'ont pas été bien accueillis car les Peiserots avaient déjà racheté les droits féodaux à leur seigneur. Grâce à leur mobilisation, ils ont pu limiter la fureur destructrice des révolutionnaires à la perte des cloches de l'église tout en préservant leur clocher qui est le plus haut de Tarentaise. Le 14 octobre 1792, 655 communes sont consultées pour l'élection des députés à l'Assemblée nationale des Allobroges, afin d'être rattachées à la France. Ontex, Le Biot et Peisey furent les seules à voter majoritairement pour devenir une république séparée ou indépendante[13].
À la même époque commence l'exploitation d'une mine de plomb argentifère[14], d'abord concédée par le gouvernement sarde à une compagnie anglaise. C'est ce qui explique le nom de Monts d'argent donné par les révolutionnaires français. Napoléon Bonaparte alors Premier Consul décide en 1802 d'y installer le siège de l'École des mines, dénommée alors « École des Mines du Mont Blanc »[15], et constituée de la mine de plomb de Pesey, l'école proprement dite installée à Moûtiers et la fonderie centrale à Conflans[16].
Lorsque la Savoie retourne à la Maison de Savoie en 1815, le siège de l'école des Mines est rapatrié à Paris, et devenant l'École des Mines, puis Mines ParisTech. La population atteint alors 1 600 habitants, mais les filons sont de plus en plus difficiles d'accès et des problèmes d'inondation des galeries amènent la fermeture définitive de la mine en 1866 soit six ans après le rattachement de la Savoie à la France.
Ayant acquis des compétences dans le domaine de la fonderie, de nombreux peiserots partent alors travailler à Paris où ils s'installent dans les 3e et 11e arrondissements pour ouvrir des ateliers de « bronze imitation ». Certains reviennent ensuite au pays et y construisent de belles bâtisses agrémentées de balcons en fer forgé. Le couple Jourdan offre à la municipalité le bâtiment du Remonard et celui de la poste. Le village connaît alors un fort exode rural et la population tombe à 400 habitants.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Peisey-Nancroix fut relativement isolé et protégé grâce à la « barrière » constituée par les hautes montagnes environnantes, excepté quelques patrouilles italiennes, et il n'y eut aucune arrestation. Le ravitaillement était toutefois encore plus difficile et compliqué sous le rude climat d'hiver, en devant se rendre souvent à pied sous les tempêtes de neige par les raccourcis jusqu'à Bourg-Saint-Maurice.
Pour rejoindre Peisey ou Nancroix depuis Paris au début du siècle précédent, le voyage en train à vapeur durait une douzaine d'heures, en passant par Chambéry, puis Albertville (avec inversion en gare du côté de la locomotive). Puis c’était l’ « omnibus » avec arrêt à chaque petite gare intermédiaire jusqu’à Moutiers, son terminus. Enfin, on devait prendre la « diligence » sur des routes en terre.
Par la suite, de nombreux travaux de tunnels forés traversant les montagnes, permirent d'étendre la ligne de train jusqu'à Aime, puis Bourg-Saint-Maurice (qui devint même ensuite le TGV en 1992 pour honorer les Jeux Olympiques d'Albertville, permettant d'effectuer le voyage depuis Paris en seulement 6 h), en passant par Landry, d'où commence la départementale avec de nombreux lacets pour Peisey, puis Nancroix.
Le nom de Moulin situé en contrebas de Peisey, est l'origine du « moulin à Rosat », l'un des deux moulins pour fabriquer le pain dans la région. Le torrent était dérivé en amont par un canal qui amenait l’eau sur le moulin, la forge et la scierie fonctionnant tous avec l’énergie du Ponturin.
La route actuelle date de 1900 et elle a été élargie à deux reprises.
Plus tard fut goudronnée celle de Peisey à Nancroix et enfin, en 1972, celle de Nancroix à Rosuel (auparavant carrossable, mais en chemin de terre).
La commune fait partie de la communauté de communes du canton d'Aime dont le siège se trouve dans la ville voisine d'Aime.
Présidentielles
Législatives
Européennes
Régionales
Départementales
Cantonales
Municipales
Référendaires
Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre 500 et 1 499, le nombre de membres du conseil municipal est de 15[17].
Voici ci-dessous le partage des sièges au sein du conseil municipal à la suite des élections municipales et communautaires de 2014 :
Groupe | Président | Effectif | Statut | ||
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SE | Laurent Tresallet | 15 | majorité |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[19].
En 2021, la commune comptait 634 habitants[Note 2], en évolution de −0,94 % par rapport à 2015 (Savoie : +3,33 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Cette fête de l'Assomption, perpétue la tradition depuis de très nombreuses décennies.
Elle commence par une messe à 9 h 30. Puis à 10 h 30, le défilé démarre depuis l'église, en suivant la route en lacets du village. Avec en tête, la fanfare champêtre villageoise d'Albertville ou Bourg-Saint-Maurice, suivie du défilé des « tarines » ou jeunes femmes habillées d'un des célèbres et lourds costumes en velours foncé richement brodés de décors fleuris représentant notamment des édelweiss et rhododendrons et rehaussés de dentelles et fils d'or, et coiffées de la « frontière » (que portaient tous les jours plusieurs villageoises autrefois), d'un ensemble folklorique avec accordéon diatonique du crû, puis des guides de haute-montagne et moniteurs de ski.
Lors de l'après-midi à partir de 14 h, près du Pont Baudin au-dessus de Nancroix et près des Lanches, puis à Rosuel en fond de vallée, se succédaient(ent) un concert champêtre de la fanfare, puis un groupe de danseurs folkloriques et chorale sur un podium dansant les airs régionaux de Savoie au son de l'accordéon et des instruments locaux (La Montfarine, La Badoise...).
Simultanément a lieu une loterie-tombola avec tirage au sort d'un jambon et d'une frontine (fromage savoyard) gratuits des tickets gagnants. Enfin, plusieurs démonstrations d'escalade, voire d'équilibre ont lieu sur les rochers abruptes environnants.
La station de Peisey-Vallandry est située au cœur du domaine skiable Paradiski, formé par la réunion des domaines des Arcs Peisey-Vallandry et de la Plagne, grâce au téléphérique Vanoise Express, et offre ainsi un accès direct aux 420 km de pistes, trois glaciers, deux sommets de plus de 3 000 m et de nombreux versants en forêt.
La commune possède également un site de ski nordique dans le lieu-dit des Chabottes.
Économie basée sur le tourisme saisonnier et le pastoralisme.
En 2014, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 6 628 lits touristiques répartis dans 895 structures[Note 3].
Les hébergements se répartissent comme suit :
Les centres de vacances se situent principalement :
Le tourisme commence à se développer dès les années 1920, d'abord à Nancroix : c'est pourquoi, bien que les deux villages soient séparés d'environ 2 kilomètres, en 1934, la commune de Peisey prend officiellement le nom de Peisey-Nancroix. Le développement touristique a permis au fil des années, un nouvel accroissement de la population qui s'élève aujourd'hui à plus de 620 habitants.
L'Association de la Vallée du Ponturin (AVP) a été créée en 2003 pour la protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie de la région, l’AVP regroupant plus de 150 adhérents résidents de Peisey-Vallandry, et des villages environnants[25].
Les randonnées possibles depuis les villages, sur des chemins et sentiers balisés et équipés de flèches d'indications de directions à chaque intersection, sont très nombreuses pour divers parcours :
Plusieurs autres sports sont pratiqués dans la vallée, comme le canoë-kayak, l'équitation, le moto-cross, la luge, etc.
La commune compte trois monuments et treize objets répertoriés à l'inventaire des monuments historiques[26],[27] :
L'ancienne mine de plomb et d'argent, exploitée aux XVIIe et XVIIIe siècles. Dans ses bâtiments fut installé le premier siège de l'école française des Mines de 1802 à 1814. Un parcours pédestre de découverte archéologique du site est proposé aux touristes (Palais de la Mine et circuit des Monts d'argent). Un projet d'art contemporain de Hubert Duprat y est en train de naitre. Une deuxième galerie parallèle y sera creusée. Elle reliera la première par un conduit poli qui mettra en valeur la pierre, sa couleur verte issue de chlorite et les inclusions de pyrite ferreuse qu'elle contient.
Le palais de la mine, la fonderie, le bâtiment annexe, la galerie d'écoulement et l'allée de mélèzes, ainsi que les parcelles qui les portent sont « inscrits » depuis le [28].
Le sanctuaire de Notre-Dame des Vernettes a été édifié au début du XVIIIe siècle auprès d'une source « miraculeuse », à la suite de la guérison d'un habitant de Peisey, située à 1 816 m d'altitude à une heure de marche facile de Peisey. C'était à l'origine un sanctuaire marial d'inspiration art baroque savoyard. Haut-lieu de dévotion depuis le XVIIe siècle, les peintures murales ont été réalisées par Luca Valentino en 1733 et restaurées à plusieurs reprises. Le retable majeur a été édifié entre 1739 et 1743 par Joseph-Marie Martel et dédié à Notre-Dame-de-Pitié. Les autels latéraux (1750) sont dédiés à Saint Jean-Baptiste et Saint-Nicolas.
Un grand pèlerinage et procession s'y déroule chaque 16 juillet suivant l'Assomption. Les façades et toitures du presbytère, la grande chapelle votive, la petite chapelle et l'oratoire sont « inscrites » depuis le [29]. Ce sanctuaire contient deux des treize objets « classés ».
L'Église de La Trinité et son cimetière avec son chemin de croix situé autour de l'église sont classés « Monument historique » depuis le [30]. Son clocher élancé, dont la tour carrée est percée de baies et surmontée d'une petite aiguille métallique, est le plus haut de Tarentaise. Cette église est décorée de belles fresques et dix des treize objets « classés » dont le retable du maître-autel sculpté et doré par Jacques-Antoine Todesco et Jean-Baptiste Guallaz en 1700[31].
Son orgue italien construit en 1773, amélioré en 1850 par Michel Tresallet et restauré en 1989, est l'un des quatre instruments de Savoie classé lui aussi monument historique. Un concert en a été donné dans le cadre du Festival International d'Orgue des Alpes en juillet 2014.
Sainte Marie-Madeleine est située au centre du village de Nancroix, et son toit surmonté comme l'église de Peisey d'un clocher surélevé. Sur son chevet, un tableau représente Sainte Marie-Madeleine. Elle possède aussi de belles fresques, restaurées en 2007.
En montant sur La Chenarie, est perchée la chapelle Sainte Marguerite, dont le nom fut invoqué pour protéger des crues torrentielles[32].
La commune obtient une fleur au concours des villes et villages fleuris en 2015[33].