Naissance | |
---|---|
Décès |
ou après |
Activités | |
Période d'activité |
- |
Pierre Desceliers (floruit 1537–1553) est un cartographe français de la Renaissance et membre éminent de l'école de cartographie de Dieppe. Il est considéré comme le père de l’hydrographie française.
Peu de choses sont connues de la vie de Desceliers. Il est probablement né à Arques-la-Bataille vers 1500. Cependant d’autres sources donnent parfois la date de 1483, ce qui semble peu probable au vu de la date de création de ses cartes. Son père était archer au château d’Arques et il est possible que la famille soit originaire du pays d’Auge où le nom de famille survit entre Honfleur et Pont-l’Évêque.
On sait qu’ordonné prêtre, il résida à Arques. Il fut aussi examinateur des pilotes maritimes, autorisé à décerner les brevets au nom du roi, comme l’atteste le sceau retrouvé portant ses initiales. Il enseignait aussi probablement l’hydrographie. Il réalisa pour le duc de Guise une carte hydrographique des côtes de France.
Proche de Jean Ango et du monde des explorateurs dieppois, dont Giovanni da Verrazano et les frères Jean et Raoul Parmentier, il ne navigua apparemment pas lui-même. Il était néanmoins en mesure de collecter nombre d’informations et de portulans qu’il compila dans ses cartes. Une école féconde de cartographie se forma à Dieppe autour de lui avec notamment Nicolas Desliens.
Au sein de cette école de cartographie de Dieppe, il réalisa plusieurs portulans de grande taille qui ont connu des fortunes diverses.
Ces cartes sont à la croisée du Moyen Âge et de l’ère moderne. Précises autant que les connaissances le pouvaient sur le tracé des côtes, elles intègrent des représentations fantastiques d’habitants et d’animaux dans l’intérieur des terres. Un continent austral, précurseur de l’Australie 200 ans avant la « découverte » de James Cook, apparaît, sans doute basé sur les explorations des Portugais et des Hollandais. Le Canada, espace de prédilection des marins dieppois, est bien détaillé[1] de même que la majeure partie de l’Amérique Nord et Sud, seulement cinquante ans après la découverte de Christophe Colomb.
Malgré leur grande valeur, tant artistique que cartographique, ce genre de cartes tombera rapidement en désuétude dès la fin du XVIe siècle avec l’arrivée de l’œuvre rigoureuse de Mercator et de ses mappemondes.
Il existe aujourd’hui une rue à son nom à Dieppe, ainsi qu'une place à Arques-la-Bataille.