Il était le frère du peintre Jean Veber, le beau-frère de René Doumic qui avait épousé sa sœur Louise, et le beau-frère de Tristan Bernard, dont il avait épousé la sœur[4]. Sa famille était vaste, comme il le fait remarquer lui-même dans la préface de X... Roman impromptu : « Si soixante-dix villes se disputent l'honneur de m'avoir donné le jour, ce n'est pas parce que je suis dix fois plus célèbre qu'Homère, mais seulement parce que le nom que je porte est assez répandu »[5]. À cette époque, on trouve plusieurs écrivains ou scénaristes portant ce patronyme, dont Jean-Pierre Veber et Serge Veber, avec lesquels Pierre travailla parfois.
On connaît peu de choses de sa jeunesse. Il précise lui-même : « J'ai fait d'assez médiocres études, mais je n'en tire aucune vanité »[5]. En 1889, il collabore déjà au Gil Blas, puisque Antoine indique dans son journal[6], à la date du : « Ce soir, rue Blanche, nous avons la visite de deux nouveaux venus, Tristan Bernard et Pierre Véber [sic], deux jeunes journalistes de beaucoup d'esprit qui crayonnent, chaque semaine, au Gil Blas, une revue d'actualités illustrée par Jean Véber, le Chasseur de chevelures, d'un brio étincelant ». En 1892, Pierre Veber collabore à la revue Le Chasseur de chevelures, dirigé par Tristan Bernard. Ce journal humoristique n'eut que deux numéros en 1892, et en 1893, Pierre Veber apparaît comme corédacteur dans la mention : « Tristan Bernard, rédacteur intègre, Pierre Veber, rédacteur vénal »[7].
Pierre Veber a été un auteur prolifique, produisant en quarante ans de carrière une centaine de comédies burlesques, de vaudevilles et de livrets d'opérette, et près d'une cinquantaine de romans, de recueils de nouvelles et de contes humoristiques et ironiques. Près de la moitié de ses pièces ont été écrites en collaboration avec un ou deux autres auteurs, à qui il apportait son élégance et sa grande facilité d'écriture, qu'il avouait avec humour dans la préface de son Théâtre incomplet : « Le Théâtre est, pour un écrivain, une distraction charmante, qui le dispense d'écrire ; on écoute des guignols intérieurs, qui divaguent, on note leurs propos, on imagine leurs gestes. Et cela fait des pièces. »[8]
Sa collaboration fréquente avec Maurice Hennequin, en particulier, a permis de contrebalancer un peu le duo de Flers et Caillavet qui faisait fureur à l'époque dans les théâtres. Mais il a prêté la main, pour le théâtre, à bien d'autres écrivains, comme Alfred Capus, Georges Courteline et Léon Xanrof. Son activité d'auteur dramatique s'est poursuivie presque jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il approchait des soixante-dix ans.
Il a écrit aussi des romans en collaboration, ce qui est moins fréquent que pour le théâtre. C'est lui, paraît-il, qui eut, en 1895, l'idée de X... roman impromptu : un roman « sans plan préconçu, sans sujet arrêté »[9] écrit à dix mains, par Georges Courteline, Jules Renard, George Auriol, Tristan Bernard et lui-même. Chaque auteur, dans un ordre déterminé par le hasard, écrivait un chapitre, en repartant, en théorie, de la fin du chapitre précédent. La plus grande liberté d'imagination était laissée à chaque auteur, les seules contraintes étant que le héros X ne meure pas et que les autres personnages ne changent pas de sexe. Paru tout d'abord en feuilleton dans le Gil Blas du au [10], ce « roman steeple-chase » ou "roman choral", rebaptisé « roman impromptu », fut plusieurs fois édité par Flammarion. Pierre Veber a également écrit des nouvelles en collaboration avec Willy.
Certaines de ses pièces connurent de grands succès, certaines même de véritables triomphes, comme Le Monsieur de cinq heures avec 568 représentations[11], ce qui était considérable à l'époque. Quelques-unes furent adaptées plus tard au cinéma, Veber étant alors crédité de « scénariste » ou de « coscénariste » (voir section « Scénarios »). D'autres pièces furent traduites en anglais et jouées à Londres et à New York (voir section « Œuvres »). Il a écrit sous le nom de plume de « Bill Sharp ».
1898 (date d'édition) : M. & Mme Lhomme, répertoire du demi-théâtre, cinq scènes à jouer de préférence par des acteurs habillés en guignols et vus à mi-corps, pas d'indication de théâtre, édition F. Juven, 262 pages
1899 : L'Ami de la maison, comédie en un acte, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre des Capucines le
1899 : Que Suzanne n'en sache rien !, comédie en trois actes, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre Antoine le [13]
1899 : L'Affaire Champignon, fantaisie judiciaire, un acte, avec Georges Courteline, publiée en 1899, représentée pour la première fois à Paris à la Scala le [14]
1900 : Main gauche, comédie en trois actes, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre Antoine le
1900 : Mademoiselle George, opérette en trois actes, avec Victor de Cottens, musique de Louis Varney, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre des Variétés le
1900 : On lit dans le Forban, comédie en un acte, représentée pour la première fois à Paris au théâtre du Grand-Guignol le
1901 : La Dame du commissaire, comédie en trois actes, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre de Cluny le
1905 : Gonzague, comédie-vaudeville en un acte, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre des Deux-Masques le , adaptée en opéra-bouffe en 1931
1906 : Vous n'avez rien à déclarer ?, pièce en trois actes, avec Maurice Hennequin, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre des Nouveautés le [18]
1907 : Vingt jours à l'ombre, pièce en trois actes, avec Maurice Hennequin, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre des Nouveautés le [20]
1909 : M. Trulle et le vicomte, pièce en un acte, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre du Trocadéro le
1909 : La Vierge du forum, fantaisie en un acte, avec Guillaume Wolff, représentée pour la première fois à Paris à la Comédie-Royale le
1909 : L'Écu, comédie en un acte, représentée pour la première fois à Paris à la Comédie-Royale le
1910 : Noblesse oblige !, pièce en trois actes, avec Maurice Hennequin, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre des Nouveautés le [21]
1910 : Tais-toi, mon cœur !, pièce en trois actes, avec Maurice Hennequin, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre du Palais-Royal le [22]
Théâtre de 1911 à 1940
1911 : La Femme et les pantins, pièce en un acte, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre Michel le
1912 : La Présidente, pièce en trois actes, avec Maurice Hennequin, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre du Palais-Royal le [25], jouée à Broadway en 1913 et 1914 sous le titre Madam President
1914 : L'Essayeuse, pièce en un acte, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre Français le
1914 : Manœuvres d'automne, opérette en trois actes de K. de Bakonyi, adaptation française de Pierre Veber, musique de Emmerich Kálmán, au Théâtre des Célestins à Lyon le
1916 : La Charmante Rosalie ou le mariage par procuration, comédie musicale en un acte, musique de Henri Hirschmann, représentée pour la première fois à Paris à l'Opéra-Comique le
1916 : Un Baiser sur le front, pièce en un acte, sans indication de théâtre
1917 : Chichi, comédie-vaudeville en trois actes, avec de Gorsse, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre de l'Athénée le
1917 : Un réveillon au Père-Lachaise, comédie en deux actes et trois tableaux, avec de Gorsse, représentée pour la première fois à Paris au Grand-Guignol le
1917/1918 : Le Service de la du Barry, comédie en un acte
1919 : La Dernière Grisette, drame en un acte, représenté pour la première fois à Paris au Grand-Guignol le
1919 : L'Âme de l'ennemi, drame en un acte, représenté pour la première fois à Paris au Grand-Guignol le
1920 : Et moi, j'te dis qu'elle t'a fait d'l'oeil, pièce en trois actes, avec Maurice Hennequin, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre du Palais Royal le , adaptée au cinéma en 1935 et en 1950
1927 : On ne roule pas Antoinette, pièce en trois actes avec Maurice Hennequin, au théâtre du Palais-Royal
1928 : En bordée, vaudeville en trois actes et quatre tableaux, avec André Heuzé, représentée pour la première fois à Paris à la Scala le
1929 : L'Avant de ces dames, vaudeville en trois actes et quatre tableaux, avec André Heuzé, représentée pour la première fois à Paris à la Scala le
1929 : La Femme au chat, comédie en trois actes, avec Henry de Gorsse, adaptée de la pièce italienne d'Oreste Poggio, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre Daunou le , mise en scène Harry Baur
1931 : Sans tambour ni trompette, opérette en trois actes et quatre tableaux, livret avec Henry de Gorsse, musique de Henri Casadesus, représentée pour la première fois à Paris aux Folies-Wagram le
1896 : Chez les snobs, roman, 2e édition chez Ollendorff, 299 pages
1898 : L'Aventure, édition H. Simonis Empis, 280 pages, réédité par Arthème Fayard en 1929, collection Le Livre de demain, puis en 1941, collection Modern Bibliothèque
1899 : Les Couches profondes, roman, édition H. Simonis Empis, 305 pages
1900 : Amour, amour..., roman, édition H. Simonis Empis, 380 pages, réédité par Arthème Fayard en 1929, collection Collection de bibliothèque[32]
1901 : Les Tard-Venus, roman moderne, avec 24 planches couleurs d'Alméry Lobel-Riche, Librairie Nilsson
1907 : L'École des ministres, édition La Vie parisienne, 239 pages
1908 : Les Belles Histoires, édition Stock, 251 pages
1912 : Les Rentrées, édition Calmann-Lévy, Nouvelle Collection illustrée, Paris, 126 pages
1914 : Tite et Bérénice, édition Ferenczi, 256 pages, collection l'Esprit français, Paris
↑Corinne Saminadayar-Perrin, Qu'est-ce qu'un événement littéraire au XIXe siècle ?, Saint-Etienne, Université de Saint-Etienne, , 318 p. (ISBN978-2-86272-479-9 et 2-86272-479-3, lire en ligne), page 230
↑Henri Gidel, Le Vaudeville, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 128 p. (ISBN2-13-039458-2), page 96
↑ a et b(en) Stanley Hochman, McGraw-Hill encyclopedia of world drama : an international reference work, New York/London/Paris etc., McGraw-Hill, , 2900 p. (ISBN0-07-079169-4), 5 tomes, page 559