Pieter de Grebber

Pieter de Grebber
Naissance
Décès
Entre le 24 septembre
et le 29 janvier 1652
Haarlem
Nom de naissance
Pieter Fransz. de Grebber
Nationalité
néerlandaise
Drapeau des Provinces-Unies Provinces-Unies
Activité
Maître
Élève
Lieux de travail
Mouvement
Mécène
Influencé par
Père
Frans Pietersz. de Grebber (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Maria de Grebber (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Pieter Fransz. de Grebber (Haarlem, vers 1600 – Haarlem, entre le et le [1] 1652) est un peintre, dessinateur et graveur néerlandais (Provinces-Unies) du siècle d'or, auteur principalement de tableaux religieux. Parmi les représentants du classicisme à Haarlem, il fut un pionnier dans le domaine graphique et un novateur stylistique, et il eut notamment pour élève le peintre paysagiste Nicolaes Berchem. Il est également l'auteur d'un traité sur l'art.

Pieter de Grebber, né à Haarlem vers 1600, était issu d’une famille catholique d’artistes. Il était le fils aîné de Frans Pietersz. de Grebber (v. 1573-1649), à la fois peintre, marchand d’œuvres d’art et artisan brodeur, qui jouissait d'un certain renom dans sa ville[2], et de Hillegont Fredericxdr. Van Lijnhoven[3]. C’est auprès de son père qu’il aurait dans un premier temps effectué son apprentissage, mais il aurait également été l’élève de Hendrick Goltzius. L’un de ses frères, prénommé Albert, sera peintre lui aussi, de même que sa sœur Maria (qui deviendra la belle-sœur de Gabriel Metsu). Maurits de Grebber sera quant à lui actif comme orfèvre.

En 1618, Pieter de Grebber accompagne son père à Anvers chez Pierre Paul Rubens, pour négocier avec celui-ci l’échange d’une peinture, Daniel dans la fosse aux lions. Le tableau devait par la suite être remis par sir Dudley Carleton, ambassadeur d’Angleterre aux Provinces-Unies, au roi Charles Ier.

Ses œuvres datées les plus anciennes[4],[5] remontent à 1622 ; il s’agit de Caritas, aujourd’hui conservée au Frans Hals Museum à Haarlem, et d’Une mère avec trois enfants du Museum of Fine Arts de Houston (Texas). En 1628, il réalise deux tableaux pour l’Oudemannehuis de Haarlem, une commande que son père avait obtenue pour 350 florins[6]. En 1631[7] ou en 1632[8], il est inscrit à la guilde de Saint-Luc locale, dont il sera nommé doyen en 1642[réf. souhaitée].

Il reçoit des commandes importantes non seulement à Haarlem, mais aussi du stathouder Frédéric Henri. C’est ainsi que, de 1638 à 1650, il est actif dans la région de La Haye, où il participe à la décoration du palais Honselersdijk près de Naaldwijk, du Palais Noordeinde et du Palais Huis ten Bosch (en 1648 et 1650)[3]. Il semble avoir également travaillé pour le compte de commanditaires danois[9].

Ses affaires seront prospères à Haarlem, où il habitera au Begijnhof (le « Béguinage ») de 1634 jusqu’à sa mort. C’est dans sa ville natale qu’il décède, en 1652, sans avoir eu d’épouse.

Pieter de Grebber, qui était lui-même poète et compositeur amateur, eut pour ami le prêtre et musicologue Jan Albertsz. Ban, et l’un de ses poèmes fut même mis en musique par le compositeur de Haarlem Cornelis Padbrué.

Il eut pour élèves Gerbrand Ban, Nicolaes Berchem, Egbert Van Heemskerck (I) et Dirck Helmbreker[3].

De Grebber peignit des retables pour des églises de Flandre et pour des schuilkerken de la République. En dehors des tableaux d’« histoire », il a réalisé également une vingtaine de portraits, notamment de prêtres. Il a en outre laissé de nombreux dessins et quelques estampes, et a également conçu au moins une tapisserie murale, et un décor de plafond.

En partant de diverses influences, comme celles de l’école caravagesque d'Utrecht, de Rubens (pour la couleur et la composition) et de Rembrandt, il évolua vers un style personnel. Avec Salomon De Bray, il fut le pionnier du classicisme à Haarlem. Ses peintures sont caractérisées par une grande limpidité et une palette de tons clairs[10].

En 1649, de Grebber écrivit le traité Regulen welcke by een goet Schilder en Teyckenaar geobserveert en achtervolght moeten werden (« Règles devant être observées et suivies par un bon peintre et dessinateur »), dans lequel sont énumérées en tout onze règles auxquelles doit se tenir le « vrai » peintre du classicisme. Bien que les peintres de ce courant juraient par de telles règles, celles-ci ne furent pas toujours suivies de façon scrupuleuse[11].

Notes et références

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  1. I. Van Thiel-Stroman (1993), p. 221. – Cité par le Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie – RKD.
  2. Outre ses enfants Pieter et Maria, Frans de Grebber eut notamment pour élèves Peter Lely, Judith Leyster et Pieter Jansz. Saenredam (Source : RKD).
  3. a b et c Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie – RKD.
  4. Voir les repas de corps, célébrés d’habitude à l’époque de la fête annuelle des Doelen, ont également fourni le sujet des tableaux de gardes civiques exécutés à Harlem en 1600, 1610 et 1619 par Frans-Pietersz de Grebber qui, s’il ne fut pas l’élève de Cornelis, subit du moins son influence, et c’est la même donnée qu’a traitée un de ses disciples, Engels Verspronck, dans une autre grande toile où il a représenté en 1618 les coulevriniers du Doelen de saint George.
  5. Les Tableaux de corporations militaires en Hollande, page 882.
  6. I. Van Thiel-Stroman (2006), p. 168-169. – Cité par le RKD.
  7. Adriaan van der Willigen, Les artistes de Harlem: Notices historiques avec un Précis sur la Gilde de St. Luc, Les héritiers F. Bohn, , 366 p. (lire en ligne), p. 18.
  8. I. Van Thiel-Stroman (1993). – Cité par le RKD.
  9. Schrevelius (1648) ; I. Van Thiel-Stroman (1993). – Cités par le RKD.
  10. Œuvre d'art du mois (juin 2019) : Dieu invitant le Christ à s’asseoir sur le trône, 1645 par Pieter Fransz de Grebber.
  11. Son traité, les Règles devant être observées et suivies par un bon peintre et dessinateur, publié en 1649, démontre l’abandon définitif des formules du Caravage.

Bibliographie

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  • (nl) Bijlage Vrij Nederland, (Museum Boijmans Van Beuningen, brochure de l’exposition Hollands Classicisme - Het andere gezicht van de Gouden Eeuw.
  • (nl) Theodorus Schrevelius, 1648.
  • (nl) Peter C. Sutton (1999), « Pieter de Grebber », dans Albert Blankert et al., Hollands Classicisme in de zeventiende-eeuwse schilderkunst, Rotterdam, 1999. – Catalogue d’exposition Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam – Francfort-sur-le-Main.
  • (en) Irene Van Thiel-Stroman, « Pieter Fransz. de Grebber », dans P. Biesboer et al., Judith Leyster, A Dutch Master and Her World, 1993, p. 220-221. – Catalogue d’exposition Haarlem et Worcester.
  • (en) Irene Van Thiel-Stroman, « Pieter Fransz de Grebber », dans Painting in Haarlem 1500-1850. The Collection of the Frans Hals Museum, Gand - Haarlem, 2006, p. 168-172.
  • (nl) Fiche consacrée à de Grebber sur le site du Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie.
  • (en) Carrie Callaghan, A Light of Her Own, Amberjack Publishing Company, , 320 p. (ISBN 978-1944995898)

Articles connexes

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Liens externes

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