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Émélie Marie Bouchaud |
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Polaire, nom de scène d'Émélie Marie Bouchaud, est une chanteuse[1] et actrice française née le à Mustapha (Algérie) et morte le [2] à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).
Émélie Marie Bouchaud est née le à Mustapha (Algérie), commune créée en 1835 par les Français durant la période coloniale et devenue en 1977 une des treize communes d'Alger sous le nom de Sidi M'Hamed[1].
Son père, François Bouchaud, né à Hussein Dey et dont la famille est originaire des Essards (Charente-Maritime), est propriétaire de voitures. Sa mère, couturière, est Lucile Milandre, née à Clamecy (Nièvre). Ils se sont mariés le à Alger[3].
En 1890, Polaire qui a alors seize ans rejoint à Paris son frère Edmond qui y exerce au café-concert sous le nom de Dufleuve. Elle a déjà chanté dans des cafés à Alger et continue sur cette voie. Elle se fait remarquer par son physique particulier tenant à une exceptionnelle taille de guêpe, à une époque où les femmes portent des corsets pour affiner leur taille. Elle est au programme d'un tour de chant à l'Européen dès le mois de [4].
En 1895, l'hebdomadaire humoristique Le Rire publie un dessin de Toulouse-Lautrec la représentant sur scène[5]. Son attitude, énergique et excentrique, fait d'elle un phénomène du « caf' conc' ». On dit d'elle qu'elle a le genre « gommeuse épileptique »[5], deux termes correspondant à deux genres du café-concert (les « gommeuses » adoptent une attitude aguicheuse et une élégance excessive, les « épileptiques » une intense activité corporelle et gestuelle combinant danse, grimaces et chanson). « Pour moi, dès mon début, je fis tout de suite ces gestes exaspérés qui m'ont toujours été propres. (…) Rejetant ma tête en arrière, je chantais, en quelque sorte, avec mes cheveux battant au vent, avec mes narines frémissantes, avec mes poings crispés… », dit-elle dans ses Mémoires[5].
Amie du couple en vue formé par Willy et Colette — cette dernière étant l'autrice de la série des Claudine —, elle obtient en 1902 au théâtre le rôle de Claudine dans Claudine à Paris aux Bouffes-Parisiens, qui fait un succès immense, et se produit aux États-Unis en 1910, puis à Londres.
En 1903 débutent les représentations du P'tit Jeune Homme aux Bouffes-Parisiens. Polaire y interprète le rôle d'un travesti qui « l'excédait », selon ses propres termes[5].
Elle pose également pour les peintres Antonio de La Gandara, Henri de Toulouse-Lautrec, Leonetto Cappiello, Rupert Carabin et Jean Sala, qui devint à partir de 1893 le portraitiste de la société parisienne.
À partir de 1909, elle interprète plusieurs rôles au cinéma. Après la Première Guerre mondiale, elle se consacre surtout au théâtre.
Durant sa carrière, elle interprète Tha ma ra boum di hé (son plus grand succès, à ses tout débuts)[6], La Glu (sur un poème de Jean Richepin), Tchique tchique de Vincent Scotto, et récite La Charlotte prie Notre-Dame de Jehan Rictus.
Polaire meurt le Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne)[2].
Sa tombe est située dans l'ancien cimetière du Centre à Champigny-sur-Marne - division 21[7].
Certains sites spécialisés dans le cinéma confondent la carrière de Polaire avec celle de l'actrice italienne Pauline Polaire entrainant des erreurs dans l'attribution de rôle dans de nombreux films, cette méprise ayant été signalée par un des descendants directs de l'actrice italienne[8].
« Mlle Polaire » est citée par le Livre Guinness des records comme codétentrice (avec la Britannique Ethel Granger) de celui de la taille la plus fine, 33 cm[9],[10]. Elle-même déclare dans ses mémoires s'être plusieurs fois laissé entourer la taille « d'un faux-col de pointure normale, 41 ou 42[11]. »
Elle est également citée par l'écrivain Georges Simenon dans La Première Enquête de Maigret, 1913 publié en 1949 : « Elle avait la taille aussi fine que Polaire et elle était si menue que la masse de ses cheveux semblait devoir compromettre son équilibre. »
Son portrait en pied (huile sur toile datée de 1910) par Juan Sala est passé en vente à Paris le ; il est reproduit en couleurs dans La Gazette de l'hôtel Drouot du (p. 55). Une photographie de la séance de pose a été publiée dans La Vie illustrée.