Chevalier de la Légion d’Honneur.
Officier de la Légion d’Honneur.
Membre du jury et hors concours au Salon de la Société des artistes français et à l’Exposition universelle.
Membre du Conseil Supérieur des Beaux-Arts.
Membre de l’Institut.
Chef d’atelier à l’École des Beaux-Arts.
Directeur de l’Enseignement du dessin.
Président des artistes de la Seine.
Louis-Joseph-Raphaël est le fils de Nicolas-Pierre Collin (1820-1900), conservateur d'une des bibliothèques municipales de Paris[2], et peintre amateur qui expose au Salon de 1865 à 1870, et de Catherine de Mouzon (1820-1907). Raphaël a également une sœur cadette, Anne-Marie-Blanche, plus couramment Blanche Collin, qui naît quatre ans plus tard[3].
Il commence ses études au lycée Saint-Louis à Paris, pour y suivre notamment des cours de grec et de latin, mais pour des raisons qui sont encore inconnues, il retourne dans la région natale de ses parents, en Lorraine, pour intégrer le collège de Verdun. Au cours de sa scolarité, il fait notamment la connaissance de Jules Bastien-Lepage[4], avec qui il se lie d'amitié[5] ; les deux amis sont inscrits dans la classe de dessin du professeur Fouquet. Les cours de dessin lui permettent, en 1868[6], d'intégrer l'atelier de William Bouguereau. Il est par la suite reçu à l'École des beaux-arts de Paris et intègre l'atelier d'Alexandre Cabanel[7], il y fait la rencontre de nombreux artistes qui connaîtront la célébrité, comme Fernand Cormon, Carolus-Duran, Aimé Morot, Henri Gervex et Benjamin-Constant ; il retrouve également son ami, Bastien-Lepage[8].
Raphaël Collin est un élève exemplaire. Son assiduité et la qualité de ses travaux lui permettent de candidater pour le "concours de médaille", qui consiste à réaliser des études d'après modèles vivants. Le "concours de médaille" est un passage obligé pour toute personne qui souhaite concourir au Prix de Rome. Entre 1869 et 1871, Collin participe à ce concours à trois reprises, il obtient une troisième médaille en 1869, une deuxième médaille en 1870 et une seconde deuxième médaille en 1871[8]. Malgré ses trois tentatives, cela reste insuffisant pour concourir au Prix de Rome.
Mais ce dernier échec n’entrave aucunement ses ambitions et sa carrière de peintre : il reçoit, la même année (en 1871), une prestigieuse commande d'une copie de la Sainte-Famille de Bonifazio, pour la somme de 800 francs, qui est envoyée à l'église de Saint-Vincent de Tyrosse[9].
Peintre de genre, de nu, de portrait, de composition décorative, Collin réalise des illustrations. Il expose à partir de 1873 au Salon, où on lui décerne plusieurs prix. En 1880, il achète une propriété à Fontenay-aux-Roses, ruelle des Marinières, dans le jardin de laquelle il fait poser ses modèles. Puis il s'installe rue des Châtaigniers(d), à hauteur de l'immeuble de « La Résidence du peintre », y cultivant orchidées, lys, pivoines et de nombreuses plantes d'origine japonaise.
De 1872 à 1889, il collabore avec Théodore Deck à la réalisation de faïences décoratives. Il est également grand collectionneur de terres cuites antiques, de grès et poteries du Japon. La constitution de cette collection de céramiques en provenance d'Extrême-Orient (Chine, Corée et Japon) commence très certainement depuis sa rencontre avec le marchand d'art Hayashi Tadamasa en 1884[10]. L'historien Atsushi Miura note qu'il n'est pas impossible que l'artiste découvre les œuvres et céramiques japonaises avant cette date, notamment au sein de l'atelier de Théodore Deck, puis au cours de l'Exposition Universelle de 1878, au sein de la section japonaise[11].
Parmi ses peintures décoratives, on remarque le plafond pour le petit foyer du théâtre de l'Odéon[a], et un plafond en rotonde pour l'Opéra-Comique à Paris.
Raphaël Collin meurt le à Brionne. Ses obsèques furent célébrées le à Paris et il est inhumé dans le cimetière de Fontenay-aux-Roses avec ses parents et sa sœur Blanche. Sa tombe est ornée d'une statue.
Blanche Collin meurt l'année suivante, en 1917. Avant son décès, elle désigne Maurice-Sébastien Laurent, ancien élève de son frère Raphaël, comme le légataire universel[13] de la famille Collin.
La Musique, Salon de 1880, huile sur toile et fond d'or, 253 × 172 cm, Musée d'art et d'histoire de Belfort, France. Panneau décoratif destiné initialement au foyer du théâtre municipal de Belfort.
La Danse, Salon de 1881, huile sur toile et fond d'or, 253 × 172 cm, Musée d'art et d'histoire de Belfort, France. Panneau décoratif destiné initialement au foyer du théâtre municipal de Belfort.
La Danse, Salon de 1881, huile sur toile, 253 × 172 cm; Musée d'art et d'histoire, Belfort, France. Photo : Thomas Bresson
L'Été, Salon de 1884, huile sur toile, 312 × 413 cm, Göteborg Konstmuseum, Göteborg, Suède.
Floréal, 1886, Huile sur toile, Dim. : H. 1,10 m ; L. 1,85 m. H : 1,35 m ; L : 2,15 m (avec cadre), S.b.g. : R. COLLIN 1886, musée des Beaux-Arts d'Arras[d].
↑Recouvert d'un panneau peint en noir en 1967 lors de la création de la salle du Petit-Odéon, remis à jour et restauré en 2005.
↑Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.
↑ a et b(fr + ja) Atsushi Miura (Commissaire général pour le Japon / Professeur à l'université de Tokyo) (trad. du japonais par Christophe Marquet), « Raphaël Collin : le peintre de Daphnis et Chloé, amoureux du Japon », dans Atsushi MIURA, Raphaël Collin, ラファエル・コラン展, Fukuoka, Nishi Nihon Shinbunsha, , 301 p., Catalogue d'exposition, p. 225
↑Henri Amic (1853-1929), Jules Bastien-Lepage, Lettres et souvenirs., vol. 1, Paris, , 38 p. (lire en ligne), p. 13
↑Angelo Mariani (1838-1914), Octave Uzanne (1851-1931), Oscar Roty (1846-1911), Maurice Bouchor (1855-1929), Armand Silvestre (1837-1901) et Jules Claretie (1840-1913), Figures contemporaines, tirées de l'album Mariani.... Soixante-dix-huit biographies, notices, autographes et portraits, vol. 14, t. 4, Paris, Flammarion, Fouly, Richard, 1894-1925 (lire en ligne sur Gallica), p. 56
↑(en) Illustrated Catalogue of the Important Collection of Painting, Watercolors, Pastels, Drawings and Prints, collected by Tadamasa Hayashi, New York, 1913, p. 13.
↑Atsushi Miura, « Raphaël Collin et le Japon », Histoire de l'art, no 50, 2002. regards extérieurs. Études d'historiens étrangers sur l'art en france, p. 85-94 (lire en ligne).
↑Statut et index biographique. Académie des Beaux-Arts, Paris, Palais de l'Institut, 1991, p. 28.
↑(fr + ja) Atsushi MIURA (1957-...) (dir.) et Bruno FOURCART (1938-2018), « Raphaël Collin : le peintre de Daphnis et Chloé, amoureux du Japon », dans MIURA, Atsushi (préf. Bruno FOUCART), Raphaël Collin. ラファエル・コラン展, vol. 1 vol., Musée des Beaux-Arts de Fukuoka, Fukuoka : Nishi Nihon Shinbunsha, , 1999e éd., 301 p., p. 223-232
↑Archives Nationales. Grande Chancellerie de la Légion d'Honneur., « COLLIN. Louis-Joseph-Raphaël. » , sur Base de données Léonore. Archives Nationales : Salle des inventaires virtuelle. (consulté le )
David Descatoires, Rika Mitani, « Raphaël Collin, ce Fontenaisien méconnu », Le Temps Libre, [date ?], p. 27.
Marcus Osterwalder (dir.), Dictionnaire des illustrateurs, 1890-1945, Éditions Ides et Calendes, 1992, p. 263.
Rika Mitani, Raphaël Collin (1850-1916), à partir des années 1880 - Fontenay-aux-Roses, collection d'art extrême-oriental et ses œuvres, Mémoire universitaire, Université Paris-Sorbonne IV, sous la direction de Bruno Foucart, 2006.
Atsushi Miura, Atsushi (dir.), et alii, Raphaël Collin, ラファエル・コラン展, (cat. exp. itinérante, du 10.09 au 24.10.1999, Musée départemental des Beaux-arts de Shizuoka, du 30.10 au 28.11.1999, Musée des Beaux-arts de Fukuoka, du 04.12.1999 au 16.01.2000, Musée départemental des Beaux-arts de Shimane, du 09.02 au 05.03.2000, Musée Chiba-Sogô, du 08.04 au 07.05.2000 Musée départemental des Beaux-Arts d'Ehime et du 27.05 au 02.07.2000 au Tokyo Station Gallery), Fukuoka, Nishi Nihon Shinbunsha, 1999.
Eugène Montrosier(d), « Raphaël Collin », dans Les Artistes modernes, t. 2e, Paris, Paris, Launette, , 322 p., 4 vol. : illustr., pl. ; 29 cm (OCLC79194432, lire en ligne), p. 241-8.