Remungol | |
L'église Sainte-Julitte. | |
Blason. |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Morbihan |
Arrondissement | Pontivy |
Intercommunalité | Locminé communauté |
Statut | Commune déléguée |
Maire délégué | André Guillemet |
Code postal | 56500 |
Code commune | 56192 |
Démographie | |
Gentilé | Remungolais, Remungolaise |
Population | 955 hab. (2013) |
Densité | 35 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 56′ 05″ nord, 2° 53′ 52″ ouest |
Altitude | 80 m Min. 42 m Max. 125 m |
Superficie | 26,93 km2 |
Élections | |
Départementales | Grand-Champ |
Historique | |
Fusion | |
Intégrée à | Évellys |
Localisation | |
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Remungol [ʁəmœ̃gɔl] est une ancienne commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne, devenue, le , une commune déléguée de la commune nouvelle d'Évellys.
L'ancienne commune de Remungol possède un relief assez bosselé, l'altitude la plus élevée (125 mètres) se trouvant à la limite sud du finage communal, au sud de Lann Gonifec ; l'altitude approche aussi 110 mètres dans la partie sud-est de cette ancienne commune, aux alentours des hameaux de Kermadec et Kerogard ; au nord-ouest du finage, le Bois de Kergroix atteint 103 mètres (l'altitude atteint même 107 mètres à proximité de ce bois, aa lieu-dit Corn er Houët, juste au nord du bourg) et domine d'une cinquantaine de mètres la vallée de l'Ével par un versant en pente forte ; la butte d'Er Hastel a servi de site à un camp retranché ; l'altitude la plus basse se trouve dans la vallée de l'Ével, là où ce cours d'eau affluent de rive gauche du Blavet, quitte le territoire communal à son extrême ouest. Le bourg, en position assez centrale au sein du finage, est vers une centaine de mètres d'alttude.
Le réseau hydrographique est constotué par l'Ével, qui coule est-ouest dans sa traversée de la partie nord du territoire communal, avant que son cours ne s'oriente du nord-est vers le sud-ouest plus en aval, là où cette rivière sert de limite communale avec Pluméliau et forme alors des méandres très accentués, par exemple au niveau de Pont-Saint-Claude. Plusieurs affluents de l'Ével longent ou traversent la commune : à l'est le Ruisseau du Moulin du Fou forme la limite avec Moréac avant de confluer avec le Ruisseau du Moulin du Breuil qui traverse la partie sud-orientale du finage ; coulant vers le nord, ce ruisseau, plus en aval, alimente l'étang de Kergroix avant de confluer en rive gauche avec l'Ével. Au nord du territoire de cette ancienne commune, les parties aval du Ruisseau de Coëthuan et du Ruisseau de Kergouët, affluents de rive droite de l'Ével, le traverse (pour le premier cité) ou le longe (pour le second cité). Le sud de son territoire communal est traversé par deux modestes affluents de rive gauche, qui confluent avec l'Ével à proximité du Pont Saint-Claude.
Le paysage agraire traditionnel de cette ancienne commune est celui du bocage avec un habitat dispersé en de nombreux écarts formés de hameaux (villages) et fermes isolées. Éloignée des grandes villes, Moustoir-Remungol n'est guère concerné par la rurbanisation et la périurbanisation, même si quelques modestes lotissements existent au sud et à l'est du bourg traditionnel.
Remungol n'est desservi que par des axes routiers secondaires, le principal étant la D 1, qui vient côté sud de Vannes et Locminé et se poursuit vers le nord en direction de Pluméliau.
Remungol est à mettre en relation avec le toponyme Rumengol dans le Finistère[1]. (Remengol en breton). Remungol est mentionné sous les formes Remugol aliàs Remungol en 1264 , puis Remungol parrochia en 1273.
Le sens du toponyme Remungol est resté mystérieux et a donné naissance à des interprétations aussi nombreuses que fantaisistes[2] : certaines propositions, édifiantes, datent du XVIIe siècle. Une étymologie populaire fait notamment référence à Notre-Dame de Remet-Oll (cadran solaire du porche sud de l'église, datant de 1638, traduit aux fonts baptismaux en 1660 : « A Notre-Dame de Tout Remède »)[3]. Des hypothèses issues du celticisme du XIXe siècle proposent comme origine "Ru mein goll"[4] (pierre rouge de lumière), ayant pu faire évoquer des sacrifices païens. On trouve aussi Ru mein guenol (pierre rouge de Guénolé) ou "Ruz men goolou deiz" (pierre rouge à la lumière du point du jour)[5].
Des vestiges d’un camp retranché datant du XIe siècle environ subsistent à Her-Hastel.
Remungol dépendait autrefois de la paroisse de Pluméliau.
La seigneurie de Kergrois (ou Kergrois) appartenait en 1280 à la famille d'Avaugour, avant de passer à la suite d'un mariage aux mains de la famille Marchecoul. En juin 1296 Henri de Kergouet, seigneur de Naizin, vendit au vicomte Alain de Rohan toutes les rentes qu'il possédait à Remungol[6].
En 1400 le manoir de Kergrois appartenait à M. de Kergrois, un descendant de la famille d'Avaugour ; le Polsan, à Jean Guillard ; le manoir du Breil, à Jean Le Godec ; le manoir de Keresequel à Jean de Keraudren et Coët-Hardenion à Jean Le Beaudoin[6].
Selon un aveu de 1471, Remungol était, au sein de la Vicomté de Rohan, une des 46 paroisses ou trèves de la seigneurie proprement dite de Rohan[7].
En 1651 la seigneurie et le château de Kergrois sont achetés par la famille de Lambilly [Lambily] qui en resta propriétaire jusqu'à la fin du XIXe siècle. Kergrois était initialement une baronnie et juveigneurie de la maison de Rohan, comprenant « le manoir, avec cour, portail, chapelle, prison, fuye[Note 1], jardin, futaie, forges, trois viviers, deux étangs, droits de chasse et de pêche ; haute justice avec fourches patibulaires à quatre pôts (piliers), sept et collier ; prééminences , enfeu, banc, lizière armoriée et écussons dans l'église de Remungol ; droit de quatre foires annuelles dans ce bourg, au lieu-dit "du Bâtiment" les 28 avril, 16 juin, 27 août et 12 novembre ; rôle, tenues, bailliages et dixmes à la onzième gerbe »[8].
Le Pierre-Joseph de Lambilly[Note 2] réunit en son château de Kergrois les principaux membres de la conspiration de Cellamare, dont il était l'un des chefs depuis l'"Acte d'Union" signé à Rennes le par des gentilshommes bretons, dont le marquis de Pontcallec[9].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Remungol en 1778 :
« Remungol, à 7 lieues au Nord-Nord-Ouest de Vannes, son évêché ; à 20 lieues de Rennes et à 4 lieues de Pontivi, sa subdélégation. Cette paroisse ressortit à Ploërmel, et compte 2 000 communiants[Note 3], y compris ceux du Moustoir, sa trève. La cure est à l'alternative. Le territoire, arrosé de la rivière d'Évelle, est un pays plat et couvert d'arbres et de buissons. (...). Les terres de Kerveno, Meneguen et Keraaron ont chacune une basse justice, et appartiennent à M. de Lambili [Lambily], qui possède encore dans la même paroisse une verrerie qui fut construite sur les ruines d'une forge à fer[6]. »
L'an VII, un prêtre de Locminé, Jean-Marie Le Dastumer, qui lisait son bréviaire dans les environs du village de Kerascouët en Remungol, fut surpris par quatre soldats républicains qui le tuèrent à coups de baïonnette[10].
Émile Sageret écrit que vers 1798 « depuis Pontivy jusqu'à Locminé, tous les jeunes gens étaient aux chouans, disait-on, sauf à Noyal-Pontivy où les royalistes ne comptaient encore aucune recrue et au Moustoir-Remungol où il n'y en avait que deux »[11].
Un nouveau château de Kergrois est construit en 1840 par Thomas-Hippolyte, marquis de Lambilly et baron de Kergrois[Note 4].
Le trois gendarmes de la brigade de Moustoir-Remungol tentèrent d'arrêter trois réfractaires dans le village de Briero (probablement Bréguéro, en Remungol) ; ces derniers tuèrent d'un coup de fusil l'un des gendarmes et parvinrent à prendre la fuite[12]. Le une bande d'une quarantaine d'hommes armés de fusils ou de pistolets (plusieurs venant de la région de Plumelin, Auray et Sainte-Anne-d'Auray), se rassembla dans le bois de Coëthuan, entre Saint-Thuriau et Moustoir-Remungol : ces « bandits » (probablement des chouans légitimistes) avaient auparavant envahi des maisons et rançonné leurs habitants, principalement à Saint-Thuriau[13]. Les habitants étaient majoritairement royalistes , par exemple le les paroissiens de Remungol firent célébrer un service solennel pour le repos de l'âme de Joseph de Cadoudal, frère de Georges Cadoudal, qui venait de décéder[14].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, ont ainsi décrit Remungol en 1853 :
« Remungol (commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom, moins Le Moustoir, sa trève, devenue commune ; aujourd'hui succursale ; chef-lieu de perception. (...) Superficie totale 2 698 hectares, dont (...) terres labourables 918 ha, prés et pâturages 193 ha, bois 209 ha, vergers et jardins 60 ha, landes et incultes 1 233 ha, étangs 19 ha (...). Il y a foire au village du Bâtiment le 28 avril, le mercredi de Pâques, le 17 juin, le 11 novembre et le 27 décembre. On parle le breton[15]. »
Lors des élections législatives de 1876 « dans la commune de Remungol, au lieu de voter à la manière ordinaire, on faisait voter les électeurs par la fenêtre (...). Chaque électeur apportait son bulletin, le bulletin était pris par l'un des membres du bureau, lequel était composé d'amis de M. le comte de Mun, et on déposait le bulletin dans l'urne. Vous voyez que la sincérité du scrutin n'était pas garantie » déclare à la Chambre des députés le député républicain Charles-Ange Laisant[16].
En 1882 le maire de Remungol, Mathurin Onno, fut un temps suspendu par le préfet du Morbihan, ce qui provoqua une vigoureuse protestation du conseil municipal, lequel écrivit « qu'on peut suspendre les maires comme on détruit la liberté, mais que faire plier des catholiques et des Bretons, c'est au-dessus des forces de la République. Catholiques et Bretons toujours, et vive la liberté ! »[17]. Ce même maire fit enterrer sous le sentier public menant à l'église le corps d'une républicaine décédée « de telle sorte que tout passant puisse marcher sur le cadavre, le fouler aux pieds »[18].
En octobre 1882 le général de Charette, accompagné notamment de M. de Lambily, rendit visite à ses « zouaves de Bignan et Remungol », déclarant notamment le ferme espoir que « la France touchait à sa délivrance », c'est-à-dire le retour de la monarchie[19].
En 1874 une épidémie de dysenterie fit 10 morts à Remungol pendant l'été 1873[20].
Le plusieurs maires de la région, dont Mathurin Onno, maire de Remungol, réunis à Pontivy, signent un texte dans lequel ils refusent de surveiller si les prêtres de leur paroisse utilisent la langue française, et non la langue bretonne, lors des leçons de catéchisme et des instructions religieuses[21].
Le monument aux morts de Remungol porte les noms de 99 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, trois (Auguste Le Métayer, Pierre Le Strat et Mathurin Philippe) sont morts à Maissin (Belgique) dès le ; Toussaint Robin est mort de maladie en Grèce en mai 1918 ; tous les autres sont morts sur le sol français[22].
Le , Gratien Le Cornec, maire de Remungol, est condamné par le tribunal de Pontivy « pour avoir refusé d'obtempérer aux rdres de réquisition du président de la commission de ravitaillement de Vannes »[23].
En 1922 l'école laïque de Remungol accuillait 122 élèves et n'avait que deux instituteurs[24].
Le monument aux morts de Remungol porte les noms de 6 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, dont 4 soldats (Marcel Audo, Marcel Le Cam, Noël Le Jeune et Raymond Audo, ce dernier en Allemagne où il était prisonnier) tués au printemps 1940 lors de la Bataille de France ; Louis Le Gallo est aussi mort en Allemagne, dans la Sarre, dès le , de même qu'Alexis Offredo, ce dernier le alors qu'il était en captivité[22].
Le journal alors collaborationniste Les Tablettes du soir évoque en août 1943 l'irruption chez un cultivateur de la commune, d'une dizaine d'individus armés qu'il qualifie de terroristes (des résistants ?) qui auraient volé 6 000 francs et mis le feu à la ferme[25].
Après la guerre, des prisonniers allemands ont été hébergés à Rumengol. Le journal L'Espoir du Morbihan, dans son numéro du , se plaint que le 25 mai ceux-ci « ont eu un comportement scandaleux et se sont livrés à de bruyantes manifestations »[26].
Remungol fusionne avec les communes de Naizin et Moustoir-Remungol au sein de la commune nouvelle d'Évellys le .
La création de la commune nouvelle d'Évellys entraîne la création d'une commune déléguée gérée par un maire délégué :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[30],[Note 9].
En 2013, la commune comptait 955 habitants, en évolution de +0,53 % par rapport à 2008 (Morbihan : +3,47 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Les armoiries de Remungol se blasonnent ainsi : |