Fauteuil 30 de l'Académie française | |
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Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
René François Nicolas Marie Bazin |
Pseudonyme |
Bernard Seigny |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Père |
Alfred Bazin (d) |
Mère |
Élisabeth Meauzé (d) |
Fratrie |
Marie Bazin Lucie Bricard-Bazin (d) |
Conjoint |
Aline Bricard (d) (à partir de ) |
Enfants |
Élisabeth Sainte-Marie Perrin (d) Marie René-Bazin Louis René-Bazin |
Parentèle |
Nicolas Bazin (d) (arrière-grand-père paternel) Hervé Bazin (petit-neveu) |
A travaillé pour | |
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Membre de | |
Distinctions | Liste détaillée |
Archives conservées par |
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 602-603, 2s, -)[1] |
Ma tante Giron (d), Une tache d’encre (d), Les Oberlé, La Terre qui meurt (d) |
René Bazin (né à Angers le et mort à Paris le [2]) est un écrivain français, à la fois juriste et professeur de droit, romancier, journaliste, historien, essayiste et auteur de récits de voyages.
La famille Bazin, devenue légalement René-Bazin en 1921, est une famille de la bourgeoisie originaire d'Anjou[3]. Elle est issue de Claude Bazin (1645-1721), contrôleur des fermes du roi à Vihiers (Maine-et-Loire).
René Bazin fait ses études au collège Mongazon d'Angers. Pendant ses études, il est déjà passionné par la littérature et la poésie.
Après une licence de droit à Paris, René Bazin suit les cours de la faculté catholique d'Angers et obtient un doctorat en droit (1877). En 1882, il tient la chaire de droit criminel à l'université catholique de l'Ouest.
Il se marie en 1876 avec Aline Bricard (1855-1936). Le couple aura huit enfants : deux fils, Nicolas-René (1877-1940), ingénieur, et Louis (1892-1973) romancier, conférencier et traducteur et six filles : Élisabeth (1879-1926), épouse d'Antoine Sainte-Marie Perrin (1871-1927), fils de Louis Sainte-Marie Perrin, beau-père de Paul Claudel ; Jeanne (1881-1944), chanoinesse ; Marie-Amélie (1883-1970), religieuse ; Geneviève (1886-1962), épouse du comte Tony Catta (1884-1974) ; Germaine (1888-1944) et Françoise (1895-1968), épouse d'Henri Viot et mère de l'abbé Michel Viot).
Marie Bazin (1850-1919), sœur de René Bazin, écrira des romans sous le pseudonyme de « Jacques Bret », épousera Ferdinand Hervé. Elle est la grand-mère de l'écrivain Hervé Bazin qu'elle élèvera avec ses deux frères jusqu'à ses 11 ans.
À partir de 1883, René Bazin publie ses premiers romans. Son parcours littéraire, très riche et varié, comprend plus d'une soixantaine d'œuvres : romans, biographies, contes et récits de jeunesse, essais et nouvelles, chroniques de voyages et récits de la guerre 14-18[4].
En 1895, René Bazin reçoit le prix de l'Académie française avec la parution de son récit de voyage Terre d'Espagne. Ses deux romans, La Terre qui meurt et Les Oberlé, qui paraissent en 1899 et 1901, connaissent un immense succès couronné par l'Académie française. En 1903, il est élu à l'Académie française, au XXXe fauteuil.
Chrétien social et fervent catholique, René Bazin est porté toute sa vie par ses convictions religieuses. De 1915 à 1923, il est responsable de la Corporation professionnelle des publicistes chrétiens, qui se fait appeler aussi Syndicat des journalistes français. Il en devient président en 1916. Et en 1917, il fonde le Bureau catholique de la presse[5]. C'est dans cette logique qu'il deviendra membre du comité directeur des Scouts de France[6].
« Si loin que je remonte dans mes souvenirs, je me trouve écrivant des vers, soit au collège, soit, plus tard, entre deux cours de droit, sur un banc du jardin du Luxembourg. Je tenais aussi un journal de mes impressions et de ce qu'on croit être des pensées quand on est jeune. »
René Bazin devient rédacteur en second au journal L'Étoile et commence à écrire Stéphanette, son premier roman. Celui-ci est publié, en 1883, en feuilleton, par L'Union, journal local. Ce roman, ainsi que le suivant (Ma Tante Giron, 1885), est publié en 1884, en un seul volume, par la maison Retaux-Bray, à Paris.
À partir de 1885, le succès de son roman Ma Tante Giron lui ouvre les portes du milieu littéraire parisien. Il rencontre Léon Lavedan, directeur du Correspondant (et père d’Henri Lavedan), ainsi que Georges Patinot, directeur du Journal des débats, qui accepte de publier, en feuilleton, le roman Une tache d'encre.
Dès 1885, des lectures publiques de ses romans ont lieu à la conférence Saint-Louis, cercle d'étudiants de la faculté catholique d'Angers.
En , il rencontre Ludovic Halévy, membre de l’Académie française, qui l’oriente vers Calmann-Lévy, éditeur célèbre dont la diffusion permet à René Bazin d'élargir son public. Calmann rachète les droits du roman Ma Tante Giron, puis publie en , en un seul volume, Une tache d'encre qui, grâce à l'influence de Ludovic Halévy, est couronné par l'Académie française.
Plusieurs fois lauréat de l’Académie française, il publie des livres de voyages et collabore à la Revue des deux Mondes ainsi qu’à divers autres journaux. Après 1870, il est un des écrivains de la « Revanche » avec Les Oberlé et Le Guide de l'Empereur. Il est élu membre de l'Académie française en 1903, après le succès des Oberlé (1901). Il est aussi membre de l'Académie de Stanislas[7].
En 1909, un séjour à Hostel dans la commune de Belmont-Luthézieu, chez le beau-père de Paul Claudel, lui inspire le roman Le Mariage de mademoiselle Gimel se déroulant à Linod dans la commune voisine de Vieu et librement adapté de faits réels.
René Bazin écrit en 1919 Les Nouveaux Oberlé, roman dans lequel il dépeint un tableau, tout en nuances, de la découverte de la France par un jeune Alsacien qui a choisi de combattre dans l'armée française pendant la Grande Guerre.
À l'exception notable des Oberlé et des Nouveaux Oberlé, les romans de René Bazin ont le plus souvent pour cadre le milieu rural et paysan de l'ouest de la France qu'il évoque avec une grande richesse de vocabulaire. Son roman La Terre qui meurt traite de la désertification des campagnes, du drame du déracinement et des problèmes de l'urbanisation. Aujourd'hui, certains aspects de l'écologie ne sont pas loin de la vision de René Bazin.
Ainsi La Terre qui meurt, publié en 1898[8], évoque le drame d'un domaine agricole doublement abandonné : d'une part par le grand propriétaire qui va à Paris et qui, ruiné, doit vendre jusqu'à ses meubles, et d'autre part par les fils du métayer chargé de l'exploitation agricole. L'un émigre en Amérique, l'autre devient cheminot. Cependant, la terre finalement ne « meurt » pas, puisque le valet Jean Nesmy, accepté comme gendre par le métayer après quelques réticences, reprend finalement l'exploitation.
Ce livre, qui a connu un immense succès, à l'instar du roman Les Oberlé, a ouvert les portes de l'Académie française à René Bazin. En 1936, La Terre qui meurt a été adapté en l'un des premiers films en couleurs, La Terre qui meurt.
Dans ses romans, l'écrivain décrit aussi avec beaucoup de justesse la condition sociale des ouvriers.
Précurseur des intellectuels catholiques et chrétiens sociaux, René Bazin s'efforce de promouvoir dans ses écrits des conditions de travail humaines et le respect de la personne. Il met en valeur la noblesse de cœur et l'humilité.
René Bazin a écrit la plupart de ses livres dans sa propriété des Rangeardières, près d'Angers, à Saint-Barthélemy-d'Anjou. En 1904, il y fut élu au conseil municipal.
La Terre qui meurt fut adapté une première fois au cinéma muet par Jean Choux en 1926[12], puis au parlant par Jean Vallée dix ans plus tard[13].
Son œuvre Baltus le Lorrain de 1926 a été utilisée pour nommer la salle de spectacle Baltus le Lorrain à Creutzwald en Moselle[14].