Exploitant(s) | Renfe |
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Surnom | AVE |
Type | rame à grande vitesse |
Motorisation | Électrique |
Composition |
10 caisses dont 8 articulées (M + 8 R + M) |
Couplage | UM 2 entre elles |
Construction | de 1991 à 1995 |
Constructeur(s) | GEC-Alsthom, MTM, CAF |
Nombre | 18 (24 après le changement d'écartement des S-101) |
Effectif | 24 |
Utilisation | Espagne, France |
Disposition des essieux | Bo'Bo'-9*2'-Bo'Bo' |
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Écartement | standard (1 435 mm) |
Alimentation |
25 kV – 50 Hz / 3 kV – CC / 1,5 kV – CC (rames 15 à 24) |
Captage | pantographe |
Moteurs de traction |
8 * SM44-39-B (triphasés synchrones autopilotés de 1100 kW) |
Puissance continue |
5400 kW (3 kV – CC) 8800 kW (25 kV – 50 Hz) |
Masse en service | 392,26 t |
Largeur | 2,904 m |
Hauteur | 4,100 m |
Longueur totale | 200,190 m |
Empattement du bogie | 3,00 m |
Climatisation | oui |
Vitesse maximale | 300 km/h |
Rames n° | 01 à 14 | 15 à 24 |
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Places assises |
329 pl. | 347 pl. |
Le S-100 (pour Série 100, nom d'exploitation) est un train à grande vitesse AVE construit dans les années 1990 par Alstom — qui s'appelait à l'époque Alsthom —, circulant en Espagne pour la Renfe. Dix rames sont également équipées pour rouler en France.
Ayant décidé de construire une ligne à grande vitesse entre Madrid et Séville, la Renfe, qui n'a aucune expérience en la matière, doit se tourner vers l'extérieur pour se procurer le matériel nécessaire. Un concours pour la fourniture de 24 rames à grande vitesse est ouvert en . Quatre groupes internationaux présentent leurs propositions en :
C'est le groupe français Alsthom qui remporte le concours. Le , le contrat pour la fourniture des 24 rames (dont six S-101 après modification de la commande initiale) est signé. Seules seront fabriquées en France, à l'usine de Belfort, les quatre premières rames ainsi que les huit unités motrices des quatre rames suivantes, le reste étant à la charge des firmes espagnoles.
À sa mise en service, la rame 01 fait des tests sur la LGV Atlantique, durant lesquels elle atteint la vitesse de 310 km/h. La rame 02 est la première rame livrée en Espagne, le . Le , elle atteint la vitesse de 330 km/h, sur une section d'essais aménagée sur la nouvelle LGV Madrid - Séville.
Dans un premier temps, le nombre de 18 rames S-100 est jugé suffisant pour couvrir les besoins de cette LGV.
Arrivée à mi-vie, toute la série fait l'objet d'une rénovation poussée entre et . La Renfe investit 41,3 millions d'euros dans l'opération, effectuée par Alstom aux ateliers de la Sagra. Première arrivée en Espagne, la rame 02 est aussi la première à être rénovée. Elle est officiellement présentée à la ministre de l'Équipement (Magdalena Álvarez) le . Les aménagements intérieurs sont entièrement refaits afin d'augmenter le confort. L'éclairage est refait afin d'obtenir une meilleure luminosité. La moquette couvrant les sols est supprimée et remplacée par des plaques imitation bois. Les sièges sont remplacés par de nouveaux modèles, équipés de prises 220 volts permettant de charger les téléphones portables et d'utiliser des ordinateurs. La remorque de classe « club » est celle qui connaît les plus profondes transformations[1].
De la fin de 2009 à , les rames S-101 ou « Euromed » sont aussi rénovées, et l'écartement des roues passe de 1,668 m à 1,435 m, complétant ainsi le parc des S-100 à 24 éléments[2].
Depuis 2012, dix rames (dont la capacité est portée de 329 à 347 places)[3] sont retournées à l'usine Alstom de Belfort, afin d'être équipées pour circuler en France (alimentation en 1 500 V continu ; installation de la TVM et du KVB, mais également d'une version de l'ERTMS). Ainsi, elles pourront y emprunter les lignes classiques du sud-ouest. La Renfe ambitionne alors de desservir la liaison Barcelone – Toulouse à raison de deux à trois allers-retours quotidiens. En 2013, l'Établissement public de sécurité ferroviaire a délivré l'autorisation de mise en exploitation commerciale de ces rames dans l'Hexagone[4]. Les nouvelles liaisons à grande vitesse entre la France et l'Espagne ont été mises en service le de la même année, dans le cadre de l'alliance Renfe-SNCF en Coopération[5]. À la suite de la dissolution de cette alliance en [6], la Renfe relance seule les AVE concernés en (tout en continuant à utiliser des rames S-100[7]) dans le cadre de l'ouverture à la concurrence[8].
Bien que basé sur le TGV Atlantique français, l'AVE espagnol s'en distingue sur un certain nombre d'éléments :
Comme le TGV, c'est un train articulé.
Les trois premières remorques sont réservées aux classes supérieures (remorque 1 : classe « club » avec une salle de réunion ; remorques 2 et 3 : classe « preferente »), la remorque 4 abrite la cafétéria, et les autres sont consacrées à la classe « turista ».
À l'origine, le service entre Madrid et Séville est organisé à raison de 6 trains quotidiens dans chaque sens. Quinze ans plus tard, en 2007, la fréquence quotidienne atteint 20 trains dans chaque sens.
Les relations internationales entre la France et l'Espagne (dans le cadre de l'alliance Renfe-SNCF en Coopération) desservies par les S-100, depuis 2013, étaient Madrid – Marseille et Barcelone – Lyon[5] ; à cela s'ajoutait Barcelone – Toulouse[5] (cependant, cette liaison était effectuée en TGV Euroduplex depuis 2017[9], puis avait été supprimée en 2020[10]).
La dissolution de Renfe-SNCF en Coopération, en , entraîne initialement la suppression des deux liaisons internationales encore assurées par ce matériel AVE[6]. Toutefois, dans le cadre de l'ouverture à la concurrence, la Renfe relance les trains Madrid – Marseille et Barcelone – Lyon en [7],[8], puis Toulouse – Barcelone au deuxième trimestre 2025[11].