Au début de sa carrière de photographe professionnel, Robert Adams quitte le New Jersey pour s'installer dans le Colorado. Là, il commence à montrer la façon dont les paysages de l'Ouest américain, jadis arpentés par des photographes tels que Timothy O'Sullivan ou William Henry Jackson, subissent l'influence de l'activité humaine. Avant la naissance des mouvements écologistes, Robert Adams se pose en observateur du développement humain, soucieux d'en comprendre les répercussions environnementales[1].
Appartenant au mouvement artistique des « Nouveaux Topographes » dans les années 1970, Adams se veut neutre et s'interdit tout jugement critique du sujet. Ses images sont titrées comme des documents, établissant ainsi leur neutralité. Ses clichés ne donnent qu'une information géographique, se veulent purement descriptifs. Dans des essais récents, Why people photograph et Beauty in photography, Adams plaide avec force et clarté en faveur d'une approche traditionnelle et humaniste de la photographie, ainsi que d'une responsabilisation en matière d'environnement. Il précise dans ses essais sa vision d'une ambivalence nécessaire dans l'art: une fusion des contraires, l'existence simultanée de l'harmonie et de la discorde, de la beauté dans la laideur[2].
↑ a et bMichel Guerrin, « L'Amérique de l'apocalypse nucléaire dans l'objectif de Robert Adams », Le Monde, (lire en ligne).
↑Claire Guillot, « Robert Adams, instantanés glaçants d'une catastrophe annoncée », Le Monde, (lire en ligne).
↑Claire Guillot, « Photographie : l'Ouest de Robert Adams », Le Monde, (lire en ligne).
↑« L'Ouest américain dans l'œil de Robert Adams [portfolio] », Le Monde, (lire en ligne).
↑Claire Guillot, « Beau livre photo. « The Place We Live », de Robert Adams », Le Monde, (lire en ligne).
↑Paul-Louis Roubert, « « Robert ADAMS, Essais sur le beau en photographie, trad. de l'anglais par C. Naggar, Périgueux, Fanlac, 1996, 136 p. [compte-rendu] », Études photographiques, no 1, (lire en ligne).
Anne Bertrand, « Robert Adams, malgré », Vacarme, vol. 3, no 48, , p. 64-67 (lire en ligne).
Emmanuelle Lequeux, « Romain Kronenberg dans la simplicité formelle du photographe Robert Adams / Un artiste regarde une œuvre », Le Monde, (lire en ligne).