Roger Louis Faulques | |
Surnom | « L'homme aux mille vies » |
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Naissance | Coblence (Allemagne) |
Décès | (à 86 ans) Nice (France) |
Origine | Français |
Allégeance | FFI (1944) France (1944-1960) État du Katanga (1960-1963) Royaume mutawakkilite du Yémen (1963-1964) Biafra (1967-1970) |
Arme | Légion étrangère |
Grade | Chef de bataillon |
Conflits | Seconde Guerre mondiale Guerre d’Indochine Guerre d’Algérie Crise congolaise Guerre civile du Yémen du Nord Guerre du Biafra |
Faits d'armes | Bataille de la RC 4 Bataille d'Alger Siège de Jadotville |
Distinctions | Grand-officier de la Légion d'honneur Croix de guerre 1939-1945 Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs Croix de la Valeur militaire |
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Roger Louis Faulques, alias René, né le à Coblence[1] et décédé le à Nice, est un militaire puis mercenaire français, chef de bataillon issu de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, officier parachutiste de la Légion étrangère.
Roger Louis Faulques, fils d'officier français en service en Allemagne, est maquisard en 1944 et prend part aux derniers combats de la Seconde Guerre mondiale au sein de la 1re armée. Alors caporal, il est cité et reçoit la Croix de guerre à l'âge de 20 ans. Remarqué pour son ardeur au combat et son sens du commandement, il est désigné pour l'École spéciale militaire de Saint-Cyr qui facilite largement ses conditions de recrutement pour pallier le manque d'officiers dans l'armée française à la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1946, il est promu sous-lieutenant et est affecté, sur sa demande, à la Légion étrangère au 3e REI (3e régiment étranger d'infanterie).
Le , commandant un groupe de légionnaires en Indochine française, il tombe dans une embuscade sur la route coloniale no 3. Ayant perdu la moitié de ses légionnaires, il mène un combat au corps à corps lorsqu'il voit ses deux pieds ouverts par une balle de mitrailleuse. Ses légionnaires le récupèrent alors in extremis et l'éloignent de l'avant de la ligne de feu. Rapatrié vers la métropole pour graves blessures de guerre, il se trouve alors à 23 ans, chevalier de la Légion d'honneur et titulaire de cinq citations.
Rétabli et promu au grade de lieutenant, il revient en Indochine au 1er BEP (bataillon étranger de parachutistes). À la tête du peloton des élèves gradés du bataillon, il participe aux combats sur la RC4 (Route Coloniale no 4), lors de l'opération d'évacuation de Cao Bang en septembre et octobre 1950. Grièvement blessé à quatre reprises lors de cette bataille, dans laquelle le 1er BEP perd 80 % de ses effectifs, il gît sur le terrain et est laissé pour mort durant trois jours. Ayant survécu, il est fait prisonnier par les troupes du Viêtminh qui, le jugeant condamné, décident de le rendre, avec d'autres blessés graves, aux autorités françaises. Un colonel de l'armée du Viêtminh le félicite alors pour son courage. Cité à l'ordre de l'armée, il est fait Officier de la Légion d'Honneur pour services exceptionnels de guerre et se voit de nouveau rapatrié vers la France. Ses blessures lui imposent de séjourner durant deux années à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce pour se rétablir.
Terminant la guerre d'Indochine avec 6 blessures et 8 citations, Roger Faulques sert ensuite durant la guerre d'Algérie au sein du 1er REP, en particulier comme officier de renseignement de ce régiment, lors de la bataille d'Alger. Il se vante d'avoir notamment obtenu des informations permettant l'arrestation de membres du Parti communiste algérien, et ce après avoir fait subir un unique interrogatoire à Henri Alleg. Ce dernier sera plus tard l'auteur de La Question, ouvrage autobiographique traitant de sa détention et des tortures qu'il y subit. Faulques obtient des résultats de guerre exceptionnels, personnellement artisan du démantèlement de plusieurs réseaux du FLN.
Mis en disponibilité de 1960 à 1963 pour apporter un soutien à la rébellion katangaise dans l'ancien Congo belge, il ne participe pas au putsch d'avril 1961[2]. Agissant officiellement en qualité de mercenaire, il est, en réalité en service commandé pour le pouvoir gaulliste[3],[4]. Lié aux réseaux Foccart, il combat les mouvements jugés hostiles à l'influence française, assimilés à une menace communiste globale. La France, qui convoite les richesses minières de la région, cherche à encourager l'indépendance du Katanga pour concurrencer les intérêts anglo-saxons et belges[5]. Roger Faulques commande, entre septembre et décembre 1961, les troupes katangaises, encadrées par des mercenaires, supervisant le siège de Jadotville mené par deux de ses subordonnés, les capitaines Henri-Maurice Lasimone et Michel de Clary, contre une compagnie de Casques bleus irlandais de la mission ONUC des Nations unies. Coordonnant de petits groupes mobiles chargés de harceler les colonnes onusiennes dans Elisabethville depuis son PC clandestin[6], Roger Faulques s'implique dans les combats, à l'occasion : une photo de Philippe Le Tellier prise le 19 septembre 1961 le montre émergeant d'une haie, grenade en main, prêt à la lancer contre un retranchement de Casques bleus indiens[7]. Cet épisode est décrit par le reporter de Paris-Match Jacques Le Bailly dans son livre, "Une poignée de mercenaires"[8].
Ayant quitté l'armée, il continue sa carrière de mercenaire au Yémen d’ à la fin 1964, pour le compte du MI6 (services secrets britanniques). Il reste à Paris, s'occupant de la logistique de l'opération[9]. Il part ensuite fin 1967 au Biafra avec 53 mercenaires pour encadrer l'armée d'Ojukwu. Il quitte le pays après l'échec d'une attaque non autorisée sur Calabar[10].
Faulques a servi de modèle à certains personnages des romans de Jean Lartéguy, Les Centurions, Les Prétoriens et Les Chimères noires.
Il se marie avec Marcelle Eugenie Juliette Rigail, née à Castelnaudary le , auxiliaire du personnel féminin de l’armée de terre[11] et décédée à Nice le [12].