Ronald Stevenson naît dans une famille ouvrière. Son père, d'origine écossaise, travaille aux chemins de fer et sa mère, née au pays de Galles, dans un moulin[1]. Il commence le piano enfant et la composition dès ses quatorze ans. Il étudie le piano avec Iso Elinson (1907–1964) — élève elle-même de Blumenfeld à Moscou et de Horowitz à Kiev[2],[3] — et l'écriture au Royal College de Manchester de 1945 à 1948, puis, grâce à une bourse du gouvernement italien, à l'Académie sainte-Cécile à Rome en 1955[4], avec Guido Guerrini (un ancien élève de Ferruccio Busoni) et effectue des recherches sur Busoni pendant plusieurs mois[5].
Installé depuis 1952 à West Linton, au sud d’Édimbourg, il occupe un poste de maître de conférence en musique à l'université d'Édimbourg en 1962, puis enseigne à l'université du Cap, en Afrique du Sud, de 1963 à 1965[4]. Il est également professeur en visite au Conservatoire de Shanghai en 1985 et joue et anime des séminaires à la Juilliard School en 1987. Toujours dans les années 1980, il se rend dans les universités de Melbourne et d'Australie-Occidentale[5].
Lors du festival d'Édimbourg 1962 est créée son œuvre la plus connue, Passacaille sur DSCH. À l'occasion, il offre la partition à Dmitri Chostakovitch. En , il la redonne en réécrivant deux parties : une section, intitulée « Vers l'Afrique émergente » et ajoute le Pibroch[6].
Il écrit pour le magazine The Listener une étude intitulée Werster Music : An Introduction publiée en 1971[4] et un gros ouvrage sur Busoni non encore publié[1]. Après une première émission en 1966 pour le centenaire du compositeur italien (primé par the Harriet Cohen International Music Award), entre 1970 et 1980, Stevenson donne vingt-six émissions radio pour la BBC, sur la musique de Busoni et en 1974 il écrit, présente et interprète Busoni pour un documentaire d'une heure trente[7]. En 1981, il rédige et présente une émission sur la cornemuse écossaise, la harpe et le fiddle[5].
En 1988 et 1989, la Bibliothèque nationale d'Écosse lui rend hommage par une exposition pour son soixantième anniversaire, où sont présentés lettres, partitions autographes, photographies et objets personnels. Dans ce cadre est publiée la première biographie de Malcolm MacDonald. La BBC l'honore également, par un concert anniversaire[5].
Transcription pour piano de The Queen’s Dolour (a Farewell) par Purcell
Ronald Stevenson a écrit de nombreuses transcriptions, principalement pour le piano, de compositeurs aussi variés que Henry Purcell, Eugène Ysaÿe et Frederick Delius. Il a également composé des œuvres symphoniques, de la musique de chambre, des œuvres pour piano, l’orgue, le clavecin, ainsi que de nombreuses mélodies.
Yehudi Menuhin décrit ainsi l'inspiration musicale de Ronald Stevenson : « Ses œuvres semblent toujours dédiées à un objet au-delà de la musique — une impulsion humaine »[9].
Two Stevenson transcriptions, of Frank Merrick’s Hebridean Seascape (c.1935/1986)
African Twi-Tune: The Bantu and Afrikaaner National Hymns Combined (1964) — le terme Twi-Tune est dû à Percy Grainger : il s'agit du mélange de deux mélodies entendues simultanément[10].
Variations on a Theme of Pizzetti pour violon seul (1961) — distinct des variations pour piano sur le même thème
4 Meditations pour quatuor à cordes (1964) — arrangements des mouvements issus de A 20th-Century Music Diary pour piano
Variations and Theme « The Bonnie Earl o' Moray » pour violoncelle et piano (1974)
Recitative and Air : In Memoriam Shostakovich pour violon et piano (1976) — arrangement de l'œuvre pour piano originale ; également arrangé pour violoncelle et piano / basson et piano / alto et piano, quatuor à cordes et orchestre à cordes
Don Quixote and Sancho Panza, duo pour deux guitares (1982–1983)
Scots Suite pour violon seul (1984)
Fantasy Quartet, Alma Alba pour piano, violon, alto et violoncelle (1985)
Bergstimmung pour cor et piano (1986)
The Harlot's House – Dance Poem after Oscar Wilde pour accordéon, timbales et percussion (1988)
Concerto pour piano no 1, « A Faust Triptych » (1959–1960) — à partir du Prelude, Fugue and Fantasy pour piano
Simple Variations of Purcell's « New Scotch Tune » pour clarinette et cordes (1967) — à partir des variations pour piano de 1964
Concerto pour piano no 2 « The Continents » (1970–1972) — Commande de la BBC pour The Proms 1972, créé par Norman Del Mar.
Concerto pour violon « The Gypsy » (1977–1979) — Commande de Yehudi Menuhin. Créé par Hu Kun au violon et l'orchestre de la BBC de Glasgow
Corroborree for Grainger pour piano et orchestre à vents (1989) — d'après Jamboree for Grainger
Concerto pour violoncelle « The Solitary Singer » (1968–1994) Commande de l'Orchestre national royal d'Écosse « in memoriam Jacqueline du Pré ». Créé par Moray Welsh en 1995.
Musique pour piano : 4 volumes - Christopher Guild, piano (Toccata Classics TOCC 0272 / TOCC 0388 / TOCC 0403 / TOCC0555) — avec de nombreuses premières au disque.
(en) Chris Walton, « Composer in interview : Ronald Stevenson, a Scot in Emergent Africa », Tempo, Londres, vol. 57, no 225, , p. 23–31 (ISSN0040-2982, OCLC97871635, lire en ligne [PDF])
(en) Colin Scott-Sutherland (dir.) (préf. Yehudi Menuhin), Ronald Stevenson : the man and his music : a symposium, Toccata Press, (OCLC64105686)
(en) Alan Mercer, « Ronald Stevenson at 80 », DSCH Journal, no 29, , p. 71–72 (lire en ligne [PDF])
(en) Mark Gasser (thèse de doctorat), Ronald Stevenson, Composer-Pianist : An Exegetical Critique from a Pianistic Perspective, Australie-Occidentale, Edith Cowan University Press / Western Australian Academy of Performing Arts, , 322 p. (lire en ligne)
Christopher Guild, « A musical coalescence: embracing all humanity through music », Toccata Classics (TOCC 0403), 2019 .