Pasteur | |
Le Pasteur | |
Autres noms | Bremen (1957-72) Regina Magna (1972-77) Saudi Phil (1977-80) Filipina Saudia 1 (1980) |
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Type | Paquebot |
Histoire | |
Chantier naval | Ateliers et Chantiers de la Loire Saint-Nazaire |
Lancement | |
Mise en service | 19 au |
Statut | coule le |
Équipage | |
Équipage | 382 dont 33 officiers |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 212,60 m |
Maître-bau | 27,52 m |
Tirant d'eau | 8,30 m |
Port en lourd | 9 800 t |
Tonnage | 29 253 tonneaux |
Propulsion | 4 turbines Parsons |
Puissance | 60 000 ch |
Vitesse | 24 nœuds (maxi 26,5) |
Caractéristiques commerciales | |
Pont | 9 |
Passagers | 751 |
Carrière | |
Armateur | compagnie de navigation Sud-Atlantique |
Pavillon | France (1939-1957) Allemagne (1958-1971) |
IMO | 5051145 |
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Le SS[Note 1] Pasteur est un paquebot de lignes transatlantiques lancé le à Saint-Nazaire pour la compagnie de navigation Sud-Atlantique et destiné à la ligne d'Amérique du Sud.
Attention de ne pas confondre le SS Pasteur avec le MS Pasteur qui fut lancé en 1966.
Le SS Pasteur est un paquebot de 29 253 tonneaux propulsé par des turbines à vapeur. Il a été construit en 1939 à Saint-Nazaire, chantiers de Penhoët, pour la compagnie de navigation Sud-Atlantique, future filiale des Messageries Maritimes (qui racheta sa ligne d'Amérique du Sud et les paquebots afférents en 1962), et destiné aux lignes d'Amérique du Sud.
Sa silhouette est reconnaissable du fait de l'impressionnante et unique cheminée et de ses deux mâts situés à l'avant et à l'arrière du navire.
Le lancement du navire a lieu le , à Saint-Nazaire, en présence de madame Vallery-Radot, marraine du bateau et épouse du petit-fils de Louis Pasteur.
La croisière inaugurale se déroule en Manche, du 19 au , avec 500 passagers invités à bord.
Un timbre poste français Paquebot Pasteur a été imprimé pour la croisière inaugurale prévue en 1939[1].
Le début des hostilités en Europe conduit à l'abandon des projets d'inauguration, le , mais surtout de traversées transatlantiques et notamment des deux premières croisières sur l'Amérique du Sud, prévues respectivement du au et du au .
Le bateau est réquisitionné et rejoint le « cimetière des navires » (environ 200 marins vivent à bord pour en assurer le gardiennage et l'entretien) de Landévennec près de Brest le où il est repeint en gris clair et équipé à l'arrière de 2 canons de 90 mm (modèle Saint-Étienne 1892) et de 4 mitrailleuses antiaériennes disposées autour de la cheminée[2]. .
Sa première mission en tant que bâtiment de guerre auxiliaire est de convoyer jusqu'aux îles Orcades en une partie du corps expéditionnaire destiné à la Campagne de Norvège.
En juin de la même année, du 1er au 9, il participe à l'évacuation de l'or de la Banque de France et transporte jusqu'à Halifax au Canada, 213 tonnes des réserves d'or de la Banque de France qui doivent être mises à l'abri à la Royal Bank of Canada à Ottawa[3].
Le , le général De Gaulle arrivé à Londres, ordonne sans l'avis du gouvernement que le Pasteur venant des États-Unis vers la France avec une cargaison d'armes soit détourné vers un port anglais. Le , à la suite de l'armistice, le bâtiment est saisi par les Anglais et sa gérance est confiée à la compagnie britannique Cunard. Il devient HMT (His Majesty's Troopship) et son nouveau port d'attache est Liverpool.
Après quelques modifications l'été 1940, ajout de canons de DCA et de canots de sauvetage, puis d'un radar en , il devient l'un des 7 Sea Monsters Alliés[Note 2]. Sa mission est maintenant de transporter des troupes vers le front et de ramener les permissionnaires, les blessés et les prisonniers.
À la fin de la guerre il a parcouru 370 669 nautiques et transporté environ 300 000 personnes dont 250 000 militaires.
Le bateau repasse sous commandement français le mais n'est définitivement rendu à la France que le .
En , il retrouve ses couleurs d'origine : coque noire, superstructures blanches et cheminée chamois.
Le Pasteur effectue son premier trajet vers l'Indochine, Marseille - Saïgon (Cap St-Jacques), en . Il a à son bord 4 700 hommes de la 9e DIC et 500 hommes d'équipage.
Jusqu'en , il relie les ports de Marseille ou de Toulon à ceux de Saïgon, Tourane ou Haiphong. La durée des trajets est de 17 jours pour Saïgon et 20 jours pour Haiphong. Le navire effectue également des missions sur Casablanca, Dakar, Madagascar, Alger et Oran.
Démobilisé le le trooper a à son actif 750 000 passagers militaires et 1 250 000 nautiques parcourus. Au passage, il a obtenu la Croix de guerre 1939-1945 le et la Croix de guerre des TOE le .
Réarmé début , Le Pasteur reprend son rôle de transport de troupes et effectue, à partir du 11 juin, les traversées Marseille—Alger et Marseille—Mers el-Kébir.
Le à Alger, il embarque à son bord 4 000 hommes de la 7e division mécanique rapide (7e DMR du général Huet) destinés à renforcer les troupes à pied d'œuvre en Égypte. Après de multiples péripéties, il retourne finalement débarquer sa cargaison à Alger, puis repart à vide à Port-Saïd et évacue 1 200 civils et 800 parachutistes du général Massu.
À nouveau désarmé le , le Pasteur séjourne à nouveau au « cimetière des navires » de Landévennec.
Vendu à la compagnie maritime allemande Norddeutscher Lloyd (NDL) le , il quitte Brest le 26. Cette vente provoque un véritable scandale à l'Assemblée nationale : vendre à l'ennemi de naguère un paquebot qui a aidé à combattre les nazis en transportant des troupes alliées suscite l'indignation de beaucoup[2].
À partir du et pendant 16 mois, il subit d'importantes transformations aux chantiers Bremer Vulkan afin notamment d'augmenter ses capacités de transport. Les modifications les plus visibles sont de nouveaux mats, un nouveau pont et surtout une nouvelle cheminée.
Renommé Bremen le (5e du nom), il devient le paquebot de prestige allemand sur l'Atlantique Nord à partir du , sur la ligne Brême-New York via Southampton et Cherbourg, concurrençant directement le paquebot France.
En un peu plus de 10 ans d'exploitation sous pavillon allemand, le Bremen transporte 360 000 passagers.
La Hapag-Lloyd, nouveau nom de la compagnie allemande, se sépare du bateau et le vend le à l'International cruises de l'armateur grec Chandris.
Renommé Regina Magna, il est repeint entièrement en blanc avec une cheminée bleue, surmontée d'une bande noire et une croix blanche aux couleurs de la nouvelle compagnie.
En 1976, la compagnie Philippine Singapore Ports Corporation de Manille rachète le bateau afin de le transformer en navire-hôtel à Djeddah. Il s'appelle désormais le Saudi Phil et accueille 5 000 travailleurs philippins pendant environ deux ans.
En 1980, destiné à la démolition, il est vendu à la Philsimport International Ltd. Rebaptisé Filipina Saudia 1 il est remorqué vers Kaohsiung à Taïwan et fait naufrage le dans l'océan Indien[4].
Il s'agit des caractéristiques du bateau dans sa version initiale, c'est-à-dire en tant que paquebot de luxe (1939).
En 1939, à l'occasion de la première croisière transatlantique de ce navire, prévue en septembre 1939, la Poste fait imprimer un timbre à 70 c vert foncé, en feuille de 50 timbres. Mais la croisière et l'émission du timbre sont annulées du fait du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. C'est seulement en 1941, que le timbre sera mis en vente : la Poste le diffuse sous la forme d'un timbre postal surchargé à 1 franc, et surtaxé 1 franc au profit des œuvres de la mer : c'est ce timbre surchargé qui, aujourd'hui, est référencé YT 502. Le modèle initial à 70 c est considéré comme timbre non émis. Néanmoins, des exemplaires sans surcharge sont régulièrement proposés à la vente : il s'agit en général de timbres falsifiés[5]. Seules deux feuilles originales non surchargées sont officiellement conservées au Musée de la Poste