Le Sergent Kirk (espagnol : El Sargento Kirk) est un héros de bande dessinée de western créé par les scénaristes argentin Héctor Germán Oesterheld et le dessinateur italien Hugo Pratt. Ses aventures, qui s'étendent sur près de 2000 demi-pages, ont été publiés de 1953 à 1959 dans le magazine argentin au format à l'italienne Misterix puis dans des périodiques des éditions Frontera. Elles ont ensuite été remontées au format traditionnel par Pratt lui-même lors de la parution des histoires dans le mensuel italien Sgt. Kirk, nommé d'après le personnage.
Le sergent Kirk est un soldat du 7e de Cavalerie de l’armée nordiste américaine qui, révolté par le massacre des Indiens, se range à leur côté après avoir déserté.
À 22 ans, Hugo Pratt s’est installé en Argentine. Repéré en Italie par Cesare Civita, un éditeur de bandes dessinées établi à Buenos Aires, il a obtenu un contrat pour exercer son métier de dessinateur dans la capitale argentine. Au bout de trois ans, son éditeur lui présente le scénariste Héctor Oesterheld. C’est le début d’une longue collaboration qui donnera le jour à deux héros marquants dans la carrière de Pratt : Sergent Kirk et Ernie Pike.
Le premier des deux, El Sargento Kirk fait ses débuts le dans le n° 225 de l’hebdomadaire Misterix, aux éditions Abril. La série se poursuit dans le magazine jusqu'au numéro 475 du . Quand Oesterheld fonde sa maison d'édition, Editorial Frontera, les aventures du sergent Kirk continuent, jusqu'en 1959, dans l'hebdomadaire de la revue Hora CeroSuplemento Semanal du n° 37 du au n° 90 du et dans Frontera Extra, lancée en été 1958.
Un jour de 1967, alors qu’il se trouve quelque peu désœuvré, Hugo Pratt reçoit, chez lui, à Venise, la visite de Florenzo Ivaldi. Après avoir fait fortune dans l’immobilier, celui-ci, grand amateur de bandes dessinées, projette de se lancer dans l’édition d’un magazine illustré et vient le solliciter pour partager cette aventure. Pratt accepte et se propose d’adapter les aventures du sergent. Pour ce faire, Ivaldi en rachète tous les droits, Pratt en réécrit les textes en italien donc, ajoute des scènes et remonte les bandes au format européen. Le mensuel Sgt. Kirk sort au mois de ; tous les épisodes y sont republiés dans l'ordre chronologique jusqu'au 61e et dernier numéro en , malgré deux interruptions de trois et un an.
En France, les histoires de Sergent Kirk sont publiées dans Les Pieds Nickelés Magazine en 1972, puis recueillies par Sagédition en 1975, qui en publie ensuite les 297 premières planches dans son mensuel Rintintin de septembre 1975 à août 1977. Sagédition publie la suite dans 6 fascicules de poche d’ à janvier 1978.
En 1973, Oesterheld décidera de poursuivre les aventures du sergent pour le journal Billiken, avec le concours d’un autre dessinateur (Gustavo Trigo)[1].
Brochures de poche, noir et blanc, coll. « Western Pocket », Sagédition, 1977 à 1978.
Sgt. Kirk. La Chasse aux Comanches & Le Sentier de la guerre
Couverture souple, noir et blanc, éditions du Cormoran (éd. pirate des 2 premiers épisodes parus en Argentine – 250 exemplaires numérotés), octobre 1980.
Sgt. Kirk. L'Attaque de la "Meseta"
Couverture souple, noir et blanc, éditions du Cormoran (éd. pirate du 3e épisode paru en Argentine – 260 exemplaires numérotés), janvier 1981.
Sgt. Kirk - sur des récits de Héctor Oesterheld.
Couvertures cartonnées (23,5x31,2), noir et blanc, éd. Futuropolis.
Lorsque l’éditeur Florenzo Ivaldi cessa son activité, il rendit les archives complètes de la série Sgt. Kirk aux ayants droit de Pratt. Oubliées durant une quinzaine d’années, elles furent retrouvées et permirent la publication de cette « édition définitive » en 5 albums[5].
↑De l’autre côté de Corto, Hugo Pratt, entretiens avec Dominique Petitfaux, Casterman, 1996, p. 43.
↑Où l’on voit Kirk flanqué d’un compagnon au poil roux, surnommé « Le Court » (El Corto, dans les versions argentine et italienne), « Parce qu’il était petit et trapu » (p. 14).
↑Cette série ne mentionne pas Héctor Oesterheld en tant que scénariste originel. Elle occulte les premiers épisodes ; le démarrage correspond à la page 300 de la version italienne.
↑Dans le dernier récit : Une aventure de jeunesse de Corto, nous découvrons le véritable nom d'El Corto : Jimmy Lea.
↑D’après les propos d’Alain David, directeur chargé du projet chez Futuropolis, recueillis par Allison Reber du mensuel BoDoï, le 22 octobre2008.
↑Chapitre où entre en scène le cow-boy El Corto, chef d’une poignée de hors-la-loi. Contre toute attente, après avoir affronté Kirk, il change de voie. Une amitié naît.
↑ abcd et eSans titre pour la première édition parue en Argentine.
Le Désir d’être inutile, Hugo Pratt, souvenirs et réflexions, entretiens avec Dominique Petitfaux, coll. « Vécu », éd. Robert Laffont, 1991 (ISBN2-221-08943-X)
De l’autre côté de Corto, Hugo Pratt, entretiens avec Dominique Petitfaux, Casterman, 1996 (ISBN2-203-38025-X) p.196/197.