Sion Sono

Sion Sono
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Naissance (62 ans)
Toyokawa (Japon)
Nationalité Drapeau du Japon Japonais
Profession Réalisateur, écrivain, compositeur, poète
Films notables Suicide Club
Why Don't You Play in Hell?
Love Exposure
Cold Fish
Guilty of Romance
Séries notables Tokyo Vampire Hotel
The Forest of Love

Sion Sono (園子温, Sono Shion?), également appelé Sono Sion, est un écrivain, poète, réalisateur et scénariste japonais, né le à Toyokawa, dans la préfecture d'Aichi.

Son œuvre cinématographique est principalement connu pour ses films subversifs qu'il réalise après la sortie de Suicide Club (2001). Derrière la violence extrême de ses films se cachent un discours particulièrement acerbe sur la société capitaliste japonaise (Cold Fish, 2010), la condition de la femme au Japon (Guilty of Romance, Tag), le sectarisme ou la folie (Love Exposure, 2008)[1]. Plus récemment il réalise des mini-séries, Tokyo Vampire Hotel (2017) et The Forest of Love (2019), commandées respectivement par Amazon Prime et Netflix.

Véritable boulimique de travail, il lui arrive d'écrire ou de réaliser plusieurs projets en même temps. En 2015, il sort pas moins de six films, dont Tag, Hiso hiso boshi ou Shinjuku Swan[1].

Il a grandi dans la baie de Mikawa. Son enfance est marquée par des parents particulièrement sévères et "peu enclins au bonheur"[1].

Il publie ses premiers poèmes à l'âge de 17 ans[2], puis entre à l'université Hōsei[2], à Tokyo. C'est là qu'il commence à réaliser des films, des courts-métrages en premier lieu. En 1987, Otoko no Hanamichi[3], film qu'il a co-écrit, réalisé et dans lequel il a joué, obtient le 4e grand prix du festival du film Pia[4]. Ce prix, assorti d'une bourse, lui permet de tourner son premier long-métrage, Bicycle Sighs (Jitensha toiki), sorti en 1990.

Parallèlement à sa carrière de réalisateur, Sion Sono poursuit son engagement dans le mouvement Tokyo GAGAGA, dont il est le leader, et qui organise des happenings dans les rues de Tokyo. Pendant plusieurs jours, les membres du groupe défilent dans la rue en hurlant de la poésie pour exprimer le mal-être de la société tokyoïte dans les années 1990[5]. C'est d'ailleurs avec cette bande de jeunes qu'il va tourner Bad Film en 1995, projet abandonné un temps pour raisons financières et qu'il ne pourra finir de monter qu'en 2013[6].

Le réalisateur ne se démarquera pas de ses premiers élans poétiques et anticonformistes, qui font de lui un cinéaste singulier, n'hésitant pas à insérer des poèmes dans ses films ou à les faire durer quatre heures (pour Love Exposure).

Il se marie avec l'actrice Megumi Kagurazaka qu'il fait tourner dans plus d'une dizaine de ses films, dont Cold Fish (2010) et Guilty of Romance (2011)[7].

Thèmes et influences

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L'œuvre de Sion Sono est généralement sombre. Elle peut aussi être qualifiée de gore, ce qui l'a d'ailleurs fait remarquer dans de nombreux festivals notamment. Ainsi, en 2001, Il crée l'événement avec Suicide Club, dont la première scène montre le suicide joyeux d'une cinquantaine de lycéennes dans une gare. On retrouve aussi des thèmes récurrents dans ses films, comme celui de l'échec du bonheur familial. Sion Sono traite dans ses films du rôle de la femme dans la société japonaise, remise au rang d'objet, ne pouvant exprimer ses désirs naturels, au risque de passer pour la "mauvaise femme". L'éclatement de la société et de ses institutions (la famille, donc, mais aussi la religion dans Love Exposure) est un thème récurrent dans les films du réalisateur. D'une manière générale, on peut dire que l'artiste est très inspiré par les divers malaises de la société japonaise. L'idée du fanatisme, dû à un manque de repères, ou une recherche de notoriété à cause de l'anonymat imposé par l'individualisme se retrouve également dans Love Exposure et Suicide Club.

Notons aussi qu'il n'hésite pas à aborder la sexualité et les perversions, pour tenter de démêler les vraies perversions de celles de la société.

Par ailleurs, Sion Sono dit s'être toujours inspiré de la poésie et des sentiments qu'il a en écrivant des poèmes pour réaliser ses films[8]. Son tout premier court-métrage, I am Sion Sono ! (Ore wa Sion Sono da!!), reflète d'ailleurs l'importance que la poésie a dans son œuvre. En effet, il se filme en train de déclamer à tue-tête des poèmes de sa composition devant la caméra. La caméra n'était donc au départ qu'un moyen de mettre en avant sa poésie, pour ce réalisateur qui déclare s'être toujours imaginé devenir romancier et poète plutôt que réalisateur, du fait de sa timidité[9].

Son auteur préféré, Edogawa Ranpo, un des grands noms du roman policier d'investigation populaire, est le fondateur de l'ero guro nansensu, un mouvement artistique combinant l'érotisme à des éléments macabres et grotesques. Les œuvres de Sion Sono s'inscrivent pleinement dans ce mouvement[9].

Accusations d'agressions sexuelles

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En , le magazine Shukan Josei Prime[10] révèle que Sion Sono est accusé d'agression sexuelle par deux actrices[11],[12]. Selon l'acteur Yuki Matsuzaki, il ne s'agirait pas de cas isolés et il y aurait des douzaines de victimes[13]. Selon The Hollywood Reporter, Sono Sion aurait offert des rôles à certaines actrices si ces dernières acceptaient d'avoir des relations sexuelles avec lui[14].

Le , Sono Sion répond à ces accusations dans un communiqué :

À qui de droit. Merci beaucoup pour votre soutien sans faille. Nous nous excusons sincèrement pour tout inconvénient et inquiétude que cela aurait pu causer à toutes les parties concernées. Nous ferons une nouvelle annonce prochainement, après avoir trié les faits[15].

Pour la journaliste Yuri Kageyama, ces excuses ne reconnaissent aucunement la réalité des faits et peuvent au contraire être perçu comme un avertissement avant une réponse légale de la part du réalisateur[16]. Le 19 mai 2022, Sono Sion porte plainte pour diffamation contre l'éditeur du journal Shūkan Josei, qu'il accuse de donner une version incorrecte des faits[17]. Le 17 juin, Yuki Matsuzaki publie une vidéo sur YouTube dans laquelle il révèle que Sono Sion a également porté plainte contre lui pour diffamation et réclame la suppression de ses précédents tweets sur le sujet[18].

En , l'actrice Milla Chiba (ja), l'une des actrices ayant accusée le cinéaste de viol, se suicide[19],[20]. Elle aurait été victime, ainsi que sa famille de cyberharcèlement à la suite de ses accusations, de plus sa santé s'était dégradées des suites d'une maladie[21][source insuffisante]. Selon SBS TV, la nouvelle de ce suicide ainsi que les accusations contre le réalisateur ont eu de fortes répercussions dans le monde du cinéma japonais, provoquant notamment la rédaction de Hirokazu Kore-Eda ou de Miwa Nishikawa qui condamnent toutes forme de violences commises en tant que réalisateur[16],[22], ce mouvement précède cependant cet évènement précis[16].

Publications

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Filmographie

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Source : base de données IMDb[23] et le site de la semaine du cinéma expérimental de Madrid[24]

Télévision

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Distinctions

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Notes et références

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  1. a b et c « Sono Sion, l’enfant terriblement rebelle du cinéma japonais », sur Télérama (consulté le ).
  2. a et b « Biographie de Sion Sono sur le site de l'étrange festival ».
  3. a et b (en) « Biographie de Sion Sono sur le site de l'Asia Pacific Screen Academy ».
  4. (en) « Site officiel du festival du film Pia ».
  5. « Hommage à Sion Sono ».
  6. (en) « Bad film sur le site japansociety.org ».
  7. « Entrevue avec Megumi Kagurazaka - État de choc, état de grâce », sur Le Devoir (consulté le ).
  8. (en) « Interview de Sion Sono sur offscreen.com ».
  9. a et b (en) « Interview de Sion Sono sur le site du Brooklyn Rail ».
  10. (ja) « 園子温の性加害を出演女優らが告発!「主演にはだいたい手を出した」と豪語する大物監督の“卑劣な要求” », sur 週刊女性PRIME (consulté le )
  11. Marie Chéreau, « Au Japon, #MeToo débarque dans l’industrie du cinéma avec du retard », sur Madmoizelle, (consulté le )
  12. Léo Soesanto, « Le cinéma japonais rattrapé à retardement par la vague #MeToo », sur Libération (consulté le )
  13. (en) Samantha Bergeson, « Director Sion Sono accused of multiple sexual assaults, trading sex for film roles » Accès libre, sur indiewire.com, (consulté le ).
  14. (en-US) Gavin Blair et Gavin Blair, « Cult Japanese Director Sion Sono Accused of Multiple Sexual Assaults », sur The Hollywood Reporter, (consulté le )
  15. « Sono Sion, réalisateur de Love Exposure, accusé d'agressions sexuelles par plusieurs actrices », sur EcranLarge.com, (consulté le )
  16. a b et c (en) Yuri Kageyama, « Famed directors denounce sexual abuse in Japanese filmmaking » [archive], sur AP News, (consulté le )
  17. (ja) « 園子温監督、週刊女性側を提訴 「性行為強要」の記事「事実異なる」:朝日新聞デジタル », sur 朝日新聞デジタル,‎ (consulté le )
  18. « MY OFFICIAL RESPONSE TO SION SONO AND HIS LEGAL TEAM » (consulté le )
  19. 「週刊文春」編集部, « 園子温監督の“性加害”告発女優が自殺していた », sur 週刊文春 電子版,‎ (consulté le )
  20. (en-US) archyde, « The public is outraged because the Japanese actress committed suicide after being raped », sur Archyde, (consulté le )
  21. (en) « 'Japanese Master' Shion Sono Reveals Sexual Violence Actress Extreme Choice. » [archive], sur www.tellerreport.com, (consulté le )
  22. (ko) 스 김지혜, « '日 거장' 소노 시온 성폭력 폭로 여배우 극단적 선택…열도 충격 » [archive], sur SBS NEWS,‎ (consulté le )
  23. (en) « Filmographie de Sion Sono sur le site de l'IMDB ».
  24. (es) « Filmographie détaillée sur le site de la semaine du cinéma expérimental de Madrid ».
  25. « Tokyo Tribe (2014) », sur www.mcjp.fr, Maison de la culture du Japon à Paris (consulté le ).
  26. « TAG (リアル鬼ごっこ) », sur www.mcjp.fr, Maison de la culture du Japon à Paris (consulté le ).
  27. « Madly: Love of Love - Court-métrage - SensCritique », sur www.senscritique.com (consulté le ).
  28. Antiporno : titre français du film à l'occasion de sa sortie en DVD. Voir l'article de Gwenaël Germain, « Le Roman-Porno japonais : attention, cinéma social sulfureux », Asyalist,‎ (lire en ligne).

Liens externes

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