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Distinctions | Liste détaillée Prix Ginetta Sagan () Prix Robert F. Kennedy des droits de l'homme () Médaille Giuseppe-Motta (en) () Prix international de la femme de courage () |
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Sonia Pierre ou Solange Pierre ( - ) est une avocate haïtienne défenseuse des droits de l'homme et du citoyen haïtien ayant vécu en République dominicaine.
Sonia Pierre ou Solange Pierre est née en 1963 en République dominicaine de parents haïtiens. Elle est une des treize enfants de cette famille installée dans un batey, sorte de campement où vivent les coupeurs de cannes à sucre. À sa naissance l'administration dominicaine a mal orthographié son prénom, inscrivant le prénom de Solain. Elle fut prénommée depuis Sonia ou Solange[1].
Cette militante des Droits de l'Homme combat en République dominicaine l'anti-haïtianisme que manifeste régulièrement une partie de la population dominicaine envers les émigrés haïtiens.
En 1976, à l'âge de 13 ans, elle organisa une manifestation de cinq jours avec les travailleurs de la canne à sucre sur un des bateyes de la République dominicaine, qui conduisit les autorités dominicaine à son arrestation. Toutefois, la manifestation attira suffisamment l'attention du public pour que les revendications des travailleurs, à savoir, des locaux d'hébergement peint, obtenir de meilleurs outils et des augmentations de salaire, furent atteints.
En 2005, l'avocate madame Pierre demanda à la Cour interaméricaine des droits de l'homme de statuer sur le cas de deux enfants d'origine haïtienne qui se sont vu refuser un certificat de naissance dominicain. La Cour interaméricaine a confirmé les lois régissant les droits de l'homme et interdisant la discrimination raciale dans l'accès à la nationalité et à la citoyenneté. Le tribunal a également ordonné au gouvernement dominicain de fournir les certificats de naissance[2].
En 2007, Sonia Pierre est elle-même menacée d'être déchue de la nationalité dominicaine. Le département d'inspection de la junte centrale électorale dominicaine ayant demandé par voie judiciaire l'annulation pour vice de forme de l'acte de naissance de Solain Pierre dite Sonia Pierre en raison de l'erreur sur son patronyme.
En 1981, Sonia Pierre fonde le Mouvement des femmes dominicano-haïtiennes (MUDHA) (en espagnol El Movimiento de Mujeres Dominico-Haitiana), une organisation non gouvernementale qui contribuera à éveiller la conscience de l'opinion publique dominicaine et internationale sur le sort injuste et les conditions inhumaines réservées aux membres de la communauté haïtienne vivant en République dominicaine.
Pour son travail opiniâtre pour la défense de ses concitoyens haïtiens et plus généralement pour son combat pour les droits de l'homme, Sonia Pierre a reçu pour elle-même et pour son organisation (MUDHA), le Prix Robert F. Kennedy des droits de l'homme en 2006[2]. Le prix lui fut remis par le sénateur Ted Kennedy qui déclara à cette occasion : « Avec certitude, je peux affirmer que Sonia est l'une des plus dévouées, courageuse et compatissante des êtres humains de ma génération. Sonia est tout en haut de ma liste d'héroïnes. »[3]
Elle coordonne son combat avec une autre militante des Droits de l'homme, Colette Lespinasse, journaliste, conférencière, humanitaire, militante des Droits de l'homme et coordinatrice de l'organisation non gouvernementale haïtienne Groupement d'appui aux rapatriés et réfugiés (GARR).
Elle meurt le des suites d'un malaise cardiaque[4].