Structure tridimensionnelle d'une succinate déshydrogénase d'E. coli montrant l'emplacement des cofacteurs : on reconnaît de bas en haut le FAD, trois centres fer-soufre [2Fe-2S], [4Fe-4S] et [3Fe-4S], l'ubiquinone, et le groupe héminique (PDB1NEK[1]). Les sous-unités sont identifiées par une couleur : SdhA en vert, SdhB en bleu, SdhC en rose et SdhD en jaune.
Il existe deux classes distinctes d'inhibiteurs du complexe II : ceux qui bloquent la liaison à l'ubiquinone et ceux qui bloquent la liaison au succinate.
Parmi les premiers, on trouve un pesticide comme la carboxine et ses dérivés (grande famille des SDHI, inhibiteur de la SDH) et le thénoyltrifluoroacétone. Ils sont utilisés en agriculture comme fongicides depuis la fin des années 1960. La carboxine a surtout été utilisée pour combattre les maladies provoquées par les basidiomycètes, telles que la rouille noire, ainsi que les maladies à Rhizoctonia, elle a ensuite été interdite pour l'utilisation en champs. Des dérivés de la carboxine ont été développés plus récemment avec un spectre plus large tels quel le boscalid, le penthiopyrad, le bixafen, le fluxapyroxad, le penflufen, l'isopyrazam, le flutolanil, le penthiopyrad, le Xemium, le fluopyram et l'isoflucypram[8]. Les inhibiteurs SDHi ne sont pas spécifique d'une espèce, ils peuvent bloquer la respiration d'organismes variés, allant des moisissures (ex: botrytis cinerea) aux vers de terres, abeilles, poissons, grenouilles et l'Homme}[9],[10],[11],[12].
Les SDHI sont des inhibiteurs qui rentrent en compétition avec les quinones ce qui aurait pour effet la production d'ions superoxyde O2.- et l'apparition d'un stress oxydant. Comme pour les antibiotiques avec les bactéries, les champignons (moisissures) sont capables de développer des résistances, ce qui rend les SDHI inefficaces avec le temps[13].
Certains mycètes importants en agriculture ne sont pas sensibles aux composés de la nouvelle génération d'inhibiteurs de la liaison du complexe II à l'ubiquinone[14].
Parmi les seconds, on trouve des analogues du succinate tels que le malonate, mais aussi des métabolites du cycle de Krebs que sont le malate et l'oxaloacétate. Ce dernier est l'un des plus puissants inhibiteurs du complexe II, ce qui aurait un effet bénéfique en limitant la production d'ionssuperoxyde O2• – par transfert d'électrons inversé dans la NADH déshydrogénase (complexe I)[15].
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