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Vladimir Kiriakovitch Triandafillov (en russe : Владимир Кириакович Триандафиллов), né en 1894 et mort en 1931, est un officier général soviétique et un théoricien militaire.
La vie de Triandafillov est essentiellement connue grâce à la préface de la 3e édition (posthume) de son ouvrage majeur, Le caractère des opérations des armées modernes[1]. Vladimir Kiriakovitch est né le (selon le calendrier grégorien, correspondant au selon le calendrier julien[2])[3] dans le village de Magaradzhik, près de Kars (à l'époque dans l'Empire russe, aujourd'hui en Turquie). Ses parents sont des paysans grecs pontiques. Enfant, il a travaillé aux champs, puis à l'adolescence il rejoint le séminaire des enseignants transcaucasiens.
Il est enrôlé dans l'Armée impériale russe en et envoyé comme soldat au front du Sud-Ouest (un front correspond à un groupe d'armées, celui-ci opérant en Ukraine occidentale). Il est ensuite sélectionné pour l'école des officiers de Moscou, d'où il sort diplômé le . De retour sur le front comme enseigne (praporchtchik, équivalent à un aspirant), il sert au 6e régiment de fusiliers finlandais sous les ordres d'Alexander Svechin. Au début de 1917, Triandafillov a le grade de capitaine avec la fonction de commandant d'un bataillon. Après la révolution d'Octobre, il est élu commandant de son régiment, puis de la 7e armée (en ).
Le , il entre dans l'Armée rouge des ouvriers et paysans ; dès le , il est nommé commandant de compagnie, puis le commandant de bataillon. Il participe aux combats dans l'Oural contre l'ataman Doutov, puis dans le Sud contre les généraux Denikine et Wrangel. Il est blessé au bras lors d'un combat contre les cosaques le dans la région du Don. En , Triandafillov rejoint le Parti communiste (bolchevik) de Russie. Le , il est envoyé à l'Académie militaire de l'Armée rouge, d'où il sort pour des intermèdes de combats contre les blancs pendant lesquels il prend le commandement d'une brigade (fonction de kombrig) dans la région de la Volga, puis lors de la bataille de Perekop.
Une fois diplômé de l'Académie militaire le , il est nommé à l'État-Major général de l'Armée rouge au moment où Mikhaïl Toukhatchevski en est le chef adjoint, prenant le poste de chef du département des opérations le peu avant que Toukhatchevski devienne le chef de l'État-Major général. En 1928, il devient le chef d'État-Major adjoint. Le , il prend le poste de commandant et de commissaire politique (c'est le commandement unique, la edinonachalié) du 2e corps de fusiliers (fonction de Komkor, équivalent de lieutenant-général). Le , il devient chef d'État-Major général.
Vladimir Triandafillov meurt le vers 6 h 30 près de Moscou (à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest, dans le raion Naro-Fominski) lors d'un accident d'avion ; ce dernier, un Tupolev ANT-9, volait à basse altitude dans le brouillard et a percuté les arbres. Les cendres du général Triandafillov sont placées dans la muraille du Kremlin auprès des autres généraux et maréchaux, avec les honneurs militaires.
Avec notamment Mikhaïl Toukhatchevski et Nikolai Varfolomeev (en), Triandafillov est un des principaux théoriciens militaires soviétiques. Il a contribué à inventer deux concepts, d'une part celui de l'art opératif, qui se situe entre le niveau de la tactique et celui de la stratégie[4], d'autre part celui des opérations en profondeur, menées par une ou plusieurs « armées de choc » (combinant des corps de fusiliers et des unités mécanisées), après la percée du front obtenue par une concentration d'artillerie et un assaut d'infanterie[5].