Le washi, également prononcé wagami (和紙) littéralement « papier japonais », est le papier fabriqué artisanalement au Japon depuis le VIIe siècle. Composé de longues fibres de bois entrelacées extraites de l'écorce du mûrier à papier (kōzo), il est léger, flexible et solide.
Le washi[1]和紙 est le papier fabriqué artisanalement au Japon depuis le VIIe siècle, après l'apport des techniques de papier de soie par les Chinois avec le bouddhisme[2], l'écriture et autres éléments culturels.
La résistance mécanique de ce papier est telle qu'il a été utilisé lors de la Seconde Guerre mondiale pour la confection de « ballons incendiaires » dans le projet Fugo[5] : un millier de ces ballons[2] auraient atteint les États-Unis, causant la mort d'au moins cinq personnes en Oregon.
Il en existe plus de quatre cents sortes, aux motifs et couleurs variés, utilisées pour rédiger des cartes ou invitations, recouvrir des boîtes ou fabriquer les fenêtres translucides des portes coulissantes (shōji), des emballages, des faire-part, des abat-jour ou des cerfs-volants. Il peut aussi être utilisé pour créer des ustensiles, notamment des bols, en les recouvrant de laque, des parapluies en les enduisant d'huile de pérille, des imperméables (kamiko), des lanternes (chōchin), des lampes (andon), des éventails (uchiwa ou sensu)[1].
Le washi sert de support pour des œuvres artistiques, gravures de Jacques Hnizdovsky ou aquarelles de Takeuchi Seiho, parmi beaucoup d'autres. L'artiste contemporain Jeannine Cook utilise ce papier en collage dans ses dessins à la pointe de métal[6], tandis que d'autres l'emploient dans la création de sculptures, pliages, et découpages[7],[8],[9].
La restauration des documents graphiques nécessite l’utilisation d’un papier à la fois très fin et résistant. Dans tous les ateliers, les restaurateurs connaissent les qualités du papier japon, originaire de l'Extrême-Orient. Malgré son extrême légèreté (jusqu'à 3 grammes au mètre carré), il offre cette capacité unique de résistance physico-chimique qu’aucun autre papier ne possède.
C'est aussi un papier très utilisé pour les partitions de musique. Il est encore employé en modélisme pour recouvrir les ailes et le fuselage des avions. Pour cet usage, on emploie aussi du papier de couleur, tel le papier orange caractéristique des boîtes de construction de modèles réduits de planeursChalange et Bonnet. Une fois collé sur la structure, le papier est tendu une première fois par une pulvérisation d'eau, puis renforcé et protégé par l'application d'une ou plusieurs couches de verniscellulosique.
Les fibres utilisées les plus connues portent les noms de kōzo (Broussonetia papyrifera), ganpi (Wikstroemia sikokiana) et mitsumata (Edgeworthia chrysantha). Chacune d'entre elles confère au papier des caractéristiques particulières.
Alors qu'il est fabriqué à partir des fibres du mûrier à papier, il est appelé, en Occident par erreur, papier de riz ou papier de soie car le mûrier blanc (Morus alba L.), arbre assez proche du mûrier à papier, est celui où on élève le bombyx, la chenille qui produit la soie.
Au début du XIXe siècle, la papeterie Van Gelder installée dans l'est des Pays-Bas envoie des agents au Japon pour se renseigner sur la fabrication du papier. Les informations recueillies ont permis le développement d'un nouveau papier appelé « Simili Japon ». Ce papier est encore produit aujourd'hui par la papeterie Schut qui racheta la Van Gelder Papermill en 1710. La papeterie Schut fut vendue à son tour à la papeterie française Claire Fontaine en 1998[10].
Le journal télévisé du 13 h de TF1 a fait un reportage sur le washi fabriqué à Salasc dans l’Hérault par Benoît Dudognon[19] selon la technique du nagashizuki[16].
↑(en) « Artisans », sur Echizen washi, (consulté le ) : « Ichibei Iwano ».
↑Marianne Payot, « Erik Orsenna à la poursuite du papier », sur L'Express, (consulté le ) : « Direction le Japon, pays de l'origami, où Ichibei Iwano, Trésor vivant. »