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(à 64 ans) 6e arrondissement de Paris |
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Jean-Louis Faure (petit-fils) |
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Le Boeuf écorché (d) |
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Archives conservées par |
Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art Institut national d'histoire de l'art (Archives 159)[1] Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 3869-3870, 2s, -)[2] |
Élie Faure, né le à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) et mort le à Paris (Seine), est un médecin, historien de l'art et essayiste français.
Il est l'auteur d’une Histoire de l’art, qui est une importante étape historiographique dans cette discipline.
Fils de Pierre Faure, négociant protestant, et de Suzanne Louise Zéline Reclus[3], Jacques Élie Paul Faure est très lié à deux de ses oncles, le géographe et militant anarchiste Élisée Reclus et l’ethnologue Élie Reclus. En 1888, il rejoint à Paris ses frères Léonce et Jean-Louis, et s’inscrit au lycée Henri-IV, où il a comme condisciples en classe de philosophie Léon Blum, René Berthelot, Gustave Hervé et Louis Laloy.
Passionné de peinture, il visite régulièrement le musée du Louvre et se plonge dans les ouvrages de son professeur de philosophie, Henri Bergson.
Son baccalauréat en poche, il s'inscrit à la faculté de médecine, puis commence à exercer dans les quartiers populaires. Il travaille en qualité d'anesthésiste aux hôpitaux de Paris, avec son frère Jean-Louis, chirurgien et gynécologue, et se spécialise dans l'embaumement. Il continue cependant à fréquenter les expositions et les ateliers de peintres et de sculpteurs.
Le , il épouse Suzanne Gilard, fille du pasteur d'Eynesse, qui lui donnera une fille, Élisabeth, que son ami le peintre Eugène Carrière croquera vers 1902[4]. Le , il présente sa thèse de doctorat en médecine.
Il s'engage aussi dans les combats politiques de l'époque, prenant notamment parti pour Dreyfus et participant à des mouvements socialistes.
En 1902, Élie Faure commence à publier des articles consacrés à l'art dans L'Aurore. Il se passionne pour Paul Cézanne et surtout pour Diego Vélasquez, auquel il consacre son premier livre. Entre 1905 et 1909, il tient une série de conférences sur l'histoire de l'art à l'université populaire La Fraternelle du 3e arrondissement de Paris. Il en tira le contenu de son principal ouvrage, une Histoire de l'art, publiée à partir de 1909. Dans un style très lyrique, cette œuvre monumentale, plusieurs fois remaniée, retrace l'évolution de l'architecture, de la sculpture, de la peinture et des arts domestiques de la préhistoire au début du XXe siècle, mais en occultant l'art académique de la seconde moitié du XIXe siècle.
En 1904, il entre au comité d'honneur du Salon d'automne, et y organisera plusieurs expositions[5].
Dans Les Constructeurs (1914), il s'interroge sur le rôle des artistes dans la société et sur l'influence de penseurs comme Michelet et Nietzsche.
Médecin militaire pendant la Première Guerre mondiale, Élie Faure doit rejoindre le front. Il est traumatisé par l'atrocité des combats et est évacué à l'arrière pour neurasthénie. De retour au front, il participe en tant que médecin à la bataille de la Somme. Dans son ouvrage La Sainte Face, publié en 1918, il transcrit les « idées suscitées en [lui] par la guerre ». La 1re partie, « Près du feu », écrite entre mai et , retrace la période d’ à au cours de laquelle il était médecin à l'arrière des lignes. La 2e partie, « Loin du feu », évoque sa convalescence, à Paris et sur la Côte d’Azur avec une visite à Paul Cézanne. La 3e partie, « Sous le feu », est rédigée dans la Somme entre août et [6].
Une fois démobilisé, il retrouve ses livres, reprend ses voyages, s'intéresse au cinéma et travaille sur des thèmes philosophiques et historiques, notamment sur une biographie de Napoléon publiée en 1921. En 1931, il fait le tour du monde, voyage aux États-Unis, au Mexique où il rencontre le peintre Diego Rivera, découvre le Japon, la Chine, l'Inde et l'Égypte. Inquiet de la montée du fascisme au cours des années 1930, il milite après le et adhère au comité de vigilance des intellectuels antifascistes. Il soutient les Républicains contre Franco lors de la guerre d'Espagne, rend visite aux combattants de Barcelone et de Madrid, et devient en 1936 coprésident du Comité d’aide au peuple espagnol. Au début 1937, il lance un appel à Léon Blum en faveur de l'Espagne et signe une ultime pétition en faveur de l'Espagne dans le journal L'Humanité en . Ses témoignages sur la guerre d’Espagne seront publiés après sa mort dans Méditations catastrophiques.
Victime d’une crise cardiaque, il meurt à Paris le . Il est enterré dans le cimetière familial du village des Laurents à Saint-Antoine-de-Breuilh (Dordogne).
Élie Faure voue une passion toute paternelle et artistique au peintre Chaïm Soutine, qu'il considère comme un génie. Dès 1927, il le recueille chez lui, l'emmène en voyage, règle plusieurs de ses ardoises, lui achète quelques toiles et lui consacre une monographie en 1929.
Cette amitié très forte va cependant tourner court. Soutine est tombé amoureux de la fille de Faure, Marie-Line dite Zizou, pour laquelle son père a peut-être d'autres projets en vue : en 1930, Soutine et Faure se brouillent et se séparent.
L'historien d'art lui écrira : « Vous étiez, vous êtes encore, hors mes deux fils, le seul homme que j'aime[7] ».
Son fils François Faure (1897-1982) est un résistant et un compagnon de la Libération.
Son petit-fils Jean-Louis Faure (1931-2022), est l'auteur de sculptures d'esprit libertaire et anti-stalinien (Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir refusant de serrer la main d'Arthur Koestler, localisation inconnue). Son inspiration est située aux confins du dadaïsme, du surréalisme et de la pataphysique[13].
Ses archives sont déposées à l'Institut national d'histoire de l'art[14].