En 1960, Étienne Balibar est reçu comme ses parents à l'École normale supérieure, où Louis Althusser aura une influence déterminante sur lui : mais s'il adopte d'abord l'interprétation structuraliste de Marx, il s'en éloignera ensuite. En 1961, il est opposé à la guerre d'Algérie et participe aux services d'ordre des étudiants de l'UNEF puis de l'UEC avant d’adhérer au Parti communiste dont il sera exclu en 1981 à la suite de la publication d'un article De Charonne à Vitry[3] dans Le Nouvel Observateur[4]. Il obtient une licence de philosophie à la Sorbonne, suivie l'année suivante d'un diplôme d'études supérieures, sous la direction de Georges Canguilhem. Le fait d'être marxiste, en philosophie, se définit pour lui comme un questionnement à l'égard de la philosophie.
Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le et un militant depuis des années de la cause palestinienne[7].
Étienne Balibar est activement engagé en faveur des immigrés clandestins qu'il désigne sous le terme de « prolétaires au sens strict ». Il défend le droit de cité des étrangers en Europe, soutenant que la « frontière est, comme l'armée ou la police, une institution non démocratique qui accompagne paradoxalement la souveraineté du peuple »[8].
En juillet 2023, il signe la tribune de la Legal Team antiraciste parue dans l'Humanité qui demande des mesures politiques contre les violences policières. Elle fait suite à la mort de Nahel survenue à Nanterre quelques semaines plus tôt[10].
↑Article protestant contre l'initiative du maire communiste de Vitry-sur-Seine qui avait fait enfoncer, par un bulldozer, l’entrée d’un foyer de travailleurs maliens (Pierre Sauvêtre et Cécile Lavergne, Pour une phénoménologie de la cruauté. Entretien avec Étienne Balibar, revue Tracés, 19/2010). "Minutieusement Balibar énumère les erreurs des directions successives : atermoiements pendant la guerre d'Algérie, aveuglement en 68, poussée nationaliste, tentation d'exploiter les peurs, «peyrefittisme du pauvre». Sans oublier le «culte stupéfiant de la personnalité de «Georges» (Marchais). C'est une lettre de rupture, un adieu méthodique. Le lundi suivant, «l'Humanité» annonce en une son exclusion." (Éric Aeschimann, Balibar, le philosophe de l'égaliberté, Nouvel Observateur, 05-10-2011)
↑Confavreux, Joseph., Le fond de l'air est jaune : comprendre une révolte inédite, Paris/61-Lonrai, Éditions du Seuil / Normandie roto impr., 219 p. (ISBN978-2-02-142620-5 et 2021426203, OCLC1085126914), p. 198
↑Legal Team antiraciste, « Mort de Nahel : « Cette fois, tout le monde a vu » », L'Humanité, (lire en ligne)
Marie-Claire Caloz-Tschopp (dir.), Violence, civilité, révolution : Autour d’Étienne Balibar, Paris, La Dispute,
Marie-Claire Caloz-Tschopp (dir.), Graziella de Coulon (dir.), Pauline Milani (dir.) et Teresa Veloso Bermedo (dir.), « Inventer une politique de «civilité» : Avec Étienne Balibar à Istanbul », (Re)Penser l'exil, no 5,
(it) Marie-Claire Caloz-Tschopp (dir.), Ilaria Possenti (dir.) et Federico Oliveri (dir.), « Violenza e civilité : Riflessioni a partire da Étienne Balibar », Jura Gentium, vol. XII, no 2, (lire en ligne [PDF])
Marie-Claire Caloz-Tschopp (dir.) et Ahmet Insel (dir.), « Lire Étienne Balibar à Istanbul : violence et civilité », Rue Descartes, nos 85-86, (lire en ligne)
Martin Deleixhe, Étienne Balibar : L'Illimitation démocratique, Paris, Michalon, coll. « Le Bien Commun »,
Marie Gaille (dir.), Justine Lacroix (dir.) et Diogo Sardinha (dir.), « Pourquoi Balibar ? », Raison Publique, 2014, no 19, (lire en ligne)
Ninon Grangé (dir.) et Carlos Miguel Herrera (dir.), Une Europe politique ? Obstacles et possibles : Dialogues avec l'oeuvre d'Étienne Balibar, Paris, Kimé, coll. « Nomos & normes »,
Nick Hewlett, Badiou, Balibar, Rancière : Re-thinking Emancipation, London – New York, Bloomsbury Publishing, coll. « Continuum Studies in Continental Philosophy » (no 62), (1re éd. 2007)
Justine Lacroix, La pensée française à l'épreuve de l'Europe, Paris, Grasset et Fasquelle, coll. « Mondes vécus »,
Philippe Raynaud, L'Extrême gauche plurielle : Entre démocratie radicale et révolution, Paris, Perrin, coll. « Tempus », (1re éd. 2006)
Susana Villavicencio (dir.), « Étienne Balibar, les singularisations de l'Universel », Cahiers critiques de philosophie, no 22, (lire en ligne)