Abbaye d'Iona | ||
L'abbaye d'Iona vue de l'ouest, en 2011. | ||
Présentation | ||
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Nom local | Iona Abbey (Anglais) Abaid Eilean ì (Gaélique écossais) |
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Culte | Œcuménisme (Communauté d'Iona) | |
Type | Abbaye | |
Site web | http://www.ionahistory.org.uk | |
Géographie | ||
Pays | Royaume-Uni | |
Nation | Écosse | |
Council area | Argyll and Bute | |
Coordonnées | 56° 20′ 06″ nord, 6° 23′ 29″ ouest | |
Géolocalisation sur la carte : Écosse
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L'abbaye d'Iona est située sur l'île d'Iona près de la côte de l'île de Mull sur la côté ouest de l'Écosse.
C'est l'un des plus vieux centres religieux chrétien de l'Europe de l'Ouest. Cette abbaye avait un rôle de diffusion de la foi chrétienne à travers l'Écosse et cette abbaye recèle les traces de la communauté monastique de saint Colomba d'Iona quand l'île d'Iona faisait partie du royaume Dal Riada. Saint Aidan a servi comme moine à Iona, avant d’aider à rétablir le christianisme dans le Northumberland, sur l’île de Lindisfarne.
L’abbaye d’Iona est le foyer spirituel de la communauté Iona, un ordre religieux chrétien œcuménique, dont le siège est situé à Glasgow. L’abbaye reste aujourd’hui un lieu de pèlerinage chrétien populaire.
En 563[1], saint Colomba d’Iona ou Columcille, exilé d'Irlande, a fondé un monastère sur l'île d'Iona sous le double patronage de Conall mac Comgaill, roi de Dal Riada, et de Brude mac Maelchon, roi des Pictes.
À cette époque, le nom de l’île et donc l’abbaye était « Hy » ou « Hii »; « Iona » ne semble dater que du XIVe siècle, comme une mauvaise transcription d’un « Ioua » latinisé pour « Hy »[2].
Sa communauté connut une belle évolution, comme en témoignent les croix savamment sculptées et les pierres tombales, mais fut décimée par les invasions nordiques au VIIIe et au IXe siècles.
De là partit la christianisation de l'Écosse. La communauté fut dirigée pendant une centaine d'années par des princes abbés issus comme le fondateur de la dynastie irlandaise du Cenél Conaill[3].
En 716 après une période de troubles, la communauté monastique d'Iona abandonne finalement le christianisme celtique et accepte les usages romains sous l'influence de la prédication de saint Ecgberht un moine anglo-saxon élevé en Irlande [4].
On croit aussi que le Livre de Kells a été rédigé sur l'île à cette époque. Le monastère est brûlé par les Vikings en 802[5] et en 806 lorsque 68 membres de la communauté sont massacrés[6]. Un nouveau monastère mieux abrité des envahisseurs sera construit à Kells en 807[7]. En 830, l'abbé Diarmait transportera les reliques de saint Colomba en Irlande pour les protéger des Vikings. À cette époque l'église d'Iona se divise entre une « paruchia »[8] scote établie à Dunkeld et une « paruchia » irlandaise dont le centre qui sera transféré de Kells à Raphoe puis Derry. Les liens entre les deux églises se dissolvent vers 986.
En 989 Dub dá Leithe, « successeur de Patrick » (i.e abbé d'Armagh), assume la succession de Colum Cille à la demande des hommes d'Irlande et d'Alba [9]. La dignité d'abbé sera ensuite dévolue à des abbés irlandais de Kells puis de Derry, non résidents jusqu'à Amalgaid Ua Fergail vers 1204, abbé de Derry.
Iona était aussi devenue la nécropole des rois de Dal Riada et de leurs successeurs, les premiers rois d'Écosse qui y furent inhumés jusqu'à Donald Ban à la fin du XIe siècle. Ecgfrith de Northumbrie et son vainqueur le roi des Pictes Brude mac Bili y trouvèrent également leur sépulture à l'époque de l'abbé Adomnan d'Iona.
À cette époque l'île d'Iona fut prise par le roi de Norvège et il la contrôlera cinquante ans avant que Somerled en prenne possession en 1164. Le monastère sera reconstruit en 1203 pour les Bénédictins par Reginald, fils de Somerled, et ancêtre du Clan Donald, Maître de Mull et Seigneur des Îles. Il fit édifier par la nouvelle abbaye sur le site de l’ancienne abbaye de Columba. L'abbaye fondée au XIIIe siècle avec un style d'Augustin, l'une des seules en Écosse à voir ce style architectural survivra jusqu'à la Réforme et la destruction des bâtiments en 1561 sur ordre du Parlement d'Écosse.
Le but premier du monastère était de créer « un monastère parfait comme image de la ville céleste de Jérusalem » – Columba voulait « représenter le summum des vertus chrétiennes, comme un exemple à imiter pour les autres » – plutôt qu’une activité explicitement missionnaire[10].
Le monastère de Columba aurait été composé d’un certain nombre de bâtiments en bois[11]. Ceux-ci auraient inclus une église ou un oratoire, le réfectoire, le scriptorium, des cellules de moines ou des dortoirs, et une maison d’hôtes pour les visiteurs, y compris les pèlerins[12]. On pense que vers 800, la chapelle en bois d’origine a été remplacée par une chapelle en pierre[13].
Le monastère de Columba était entouré d’un fossé et d’un banc de terre, dont une partie aurait préexisté à l’arrivée de Columba, et dont une partie peut encore être vue au nord-ouest des bâtiments abbatiaux actuels[10].
En 1938 Reverend George MacLeod un pasteur écossais a dirigé un groupe de reconstruction de l'abbaye et a fondé la Communauté d'Iona. La communauté œcuménique continue à utiliser ce site. John Smith, le politicien et avocat écossais fondateur du Parti travailliste (Royaume-Uni) (ou Labor party), est enterré à Iona en 1994.