Ahmed Tijani | |
Naissance | Vers 1737 Aïn Madhi |
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Décès | 1815 Fès |
Vénéré à | Afrique du Nord, Afrique de l'Ouest |
Fête | Achoura, Mawlid |
Saint patron | Aïn Madhi |
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Abou Abbas Ahmed ibn Mohamed Tijani dit Ahmed Tijani, né en 1737 ou 1738 (1150 de l'hégire) à Aïn Madhi (Algérie), et mort le (17 chawwal 1230)[1] à Fès (Maroc), est un théologien asharite et juriste malikite, fondateur de la confrérie Tijaniyya.
Ahmed Tijani est né en 1737 ou 1738 (1150 de l'hégire) à Aïn Madhi qui, sous la dépendance de Laghouat, constituait avec elle une entité politique autonome au xviiie siècle et se trouvait dans une zone de confins méridionaux et sahariens que la régence d'Alger s'est efforcée, à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle, de contrôler et qui lui a été rattachée à la suite de plusieurs interventions armées[2].
Un grand-père d'Ahmed Tijani, Mokhtar, est originaire des tribus de Abda du Maroc, il avait émigré, moins d'un siècle auparavant, fuyant le ravisseur portugais et s'est installé dans l'oasis[3],[4]. Sa famille revendiquant une origine chérifienne (c'est-à-dire descendant de Mahomet)[5], comprenne plusieurs savants musulmans dont son père qui enseignait l'exégèse du Coran et le Hadith. Il est né au sein d'une fratrie nombreuse mais seul survécu sa grande sœur Rouqayya, lui-même et son petit frère Mohammed[6].
Ahmed Tijani mémorise le Coran dès l'âge de 7 ans et étudie les disciplines islamiques. Dès l'âge de 15 ans, il enseigne et émet des avis juridiques (fatāwā). Son père le maria dès la puberté mais il libéra son épouse du lien conjugal au bout d'un an, étant plus préoccupés par la recherche du savoir. Il part ensuite à Fès pour se perfectionner en études islamiques à l'université Al Quaraouiyine. Encore enfant, il étudia plusieurs traités de jurisprudence célèbre de l'école malikite dont El Moukhtassar de Khalil, Risalat de Abou Zayd el Qayrawani, Mouqadima de Ibn Rouchd et Lakhdari. Non seulement il mémorisa ces livres par cœur mais également les recueils de hadiths tels que Sahih al-Bukhari, Sahih Muslim et les Sounans, le Mouwata de l'imam Malik, le "Moudawanatou el Koubra de Sahnoun, Moukhtasar de Ibn Hajib, Dardiri et autres dans le domaine de la jurisprudence musulmane et il en est de même dans le domaine des traités sur le Credo, et sur l'étude de la vie de Mahomet.[réf. nécessaire][7]
À l'âge de 16 ans il perdit ses deux parents le même jour, mort d'une épidémie de peste[6].
Le premier voyage fut celui qu'il effectua à l'âge de 21 ans, il partit pour Fès (au Maroc) afin, d'une part compléter son éducation dans la science religieuse et d'autre part pour rechercher un maître Soufi pour l'initier et le relier à la science spirituelle. Son départ de Aïn Madhi fut en 1757/58 (1171 de l'Hégire), cinq ans après le décès de ses parents[6][réf. nécessaire]. Il assista à la Mosquée-Université d'Al Quaraouiyine à plusieurs cercles de science dont celle du Hadith.
Durant cette période il quitta Fès et se dirigea vers les environs des Benihssen, entre Mechra Bel Ksiri et Souk El Arbaa du Gharb. Là-bas il resta apprendre auprès de l'un des spécialistes de la science de la récitation du Coran (Tajwid)[1], ensuite il retourna à Fès.
Au cours de ce premier voyage il rencontra des hautes personnalités du Soufisme, parmi eux il y a :
Ce fut les cinq grandes personnalités du Soufisme qu'il rencontra parmi les vivants durant ce premier voyage, et dont il prit la voie spirituelle pour certains. En tout durant cette période il s'affilia à : 1) la Tariqa Ouazzaniya ; 2) la Tariqa Tawwachiya ; 3) la Tariqa Qadiriyya ; 4) la Tariqa Nassriya ; 5) la Tariqa Siddiqiyya du Pôle Sidi Ahmed El Habib ibn Mohamed connu sous l'appellation El Ghamary Sejelmassi Siddiqi[7].
Par la suite, il retourne dans sa ville natale, sur la route il s'arrête à diverses zaouïas et rencontre de nombreux religieux. Puis, il se rend à El Abiodh Sidi Cheikh où il demeure pendant cinq années, ensuite il s’installe à Tlemcen en l'an 1767/68 (1181 de l'Hégire) où il enseigne durant plusieurs années[9].
En 1772/73 (1186 de l'Hégire), il décide de faire le pèlerinage en Arabie, durant ce voyage il rencontre d'autres personnalités religieuses, notamment dans la région de Zouaoua et en Tunisie. Il reste une année en Tunisie, entre la ville de Tunis et celle de Sousse où il enseigne diverses sciences[9]. L'émir du pays lui demande de s'installer à Tunis pour y enseigner et s'occuper des affaires religieuses. Lorsqu’il reçoit la lettre, le lendemain il prend un bateau pour Le Caire, en Égypte. Il finit par rejoindre La Mecque et Médine avant de retourner dans Le Caire, durant ce nouveau séjour il s’initie à la voie Khalwatiya[9].
De son retour au Maghreb, il visite certaines villes, puis il quitte Tlemcen pour s'isoler dans le désert algérien, à Chellala (en 1196 de l'Hégire) et à Boussemghoun (en 1199 de l'Hégire)[9]. Lors d'une retraite spirituelle dans le village de Boussemghoun, Ahmed Tijani a une vision, en l'état de veille[10],[n. 1], du prophète. Son ordre prend rapidement une expansion importante sur la région, ce qui provoque, depuis Alger, l'inquiétude des autorités turques de l'époque. En 1798, Tijâni quitte définitivement Aïn Madhi pour Fès[11],[12].
Il rencontre les plus grands savants de son temps et devient mouqadem de chaque tariqa (confrérie) soufie. Ayant annoncé qu'il a eu une apparition attendue du prophète de l'islam, une tariqa de plus en plus grande se forme autour de lui, confrérie qui par la suite portera son nom.
Ahmed Tijani meurt à Fès en 1815. Ses enseignements continuent à se répandre après sa mort, atteignant une large audience en Afrique de l'Ouest (Sénégal, Nigeria, Niger, Mali et Mauritanie), grâce notamment aux voyages de ses compagnons visant à propager cette branche de l'islam.
Aujourd'hui la confrérie Tijani ou Tijane (prononcé en fonction de sa situation géographique ) est très largement répandue.