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Forme juridique |
Société anonyme à conseil d'administration (s.a.i.) |
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Domaines d'activité |
Construction navale, Construction de navires et de structures flottantes |
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Pays |
Fondateur |
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SIREN | |
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OpenCorporates |
Les Chantiers Dubigeon sont une ancienne entreprise de construction navale de Nantes, fondée en 1760 et fermée en 1987.
L'ancien site Dubigeon de l'île de Nantes, délimité actuellement jusqu'aux boulevards Léon-Bureau à l'Est et de la Prairie-au-Duc au Sud, est devenu le parc des Chantiers qui accueille une partie des machines de l'île.
Dubigeon est un grand nom de la construction navale à Nantes où cinq générations de cette famille vont le faire vivre.
Le premier chantier naval de la famille Dubigeon a été créé en 1760 par Julien Dubigeon (1711-1781). Charpentier de formation, celui-ci s'est formé progressivement dans tous les corps de métier de la construction navale. Il installe son premier chantier naval en 1760 sur le site de l'ancienne bourse.
À la fin du XVIIIe siècle, le port de Nantes est le premier port de commerce français, position due notamment au commerce triangulaire et la traite négrière, qui assure la prospérité des armateurs nantais et le développement de la construction navale. Comme les chantiers Dubigeon, les chantiers navals nantais s'installent à proximité des armateurs.
Les premiers bateaux lancés sont des bricks, des goélettes et des trois-mâts. La construction des navires à voile durera jusqu'au XXe siècle puisque le dernier trois-mâts construit par Dubigeon est l'Oiseau des îles (1935), pour la Compagnie des Phosphates de Makatea (Polynésie française), ensuite devenu bateau de croisière (sous le nom de Flying Cloud) qui n'a été désarmé qu'il y a peu de temps en 2010.
Au début du XIXe siècle, le chantier développe son savoir-faire et améliore la qualité et les performances de ses navires. On peut ainsi noter le trois-mâts Providence construit en 1832 en bois de teck.
C'est Théodore Dubigeon (16 aout 1803 / ) qui marque une nouvelle étape dans le développement de la société ; le chantier est transféré à Chantenay dont il est le maire de 1852 à 1870. Il est aussi président du conseil d'arrondissement de Nantes. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur. Il développe les chantiers en aval de Nantes.
C'est ensuite Adolphe Dubigeon qui prend la direction des Chantiers Dubigeon. Adolphe est né le à Chantenay-sur-Loire de Théodore Dubigeon (1803-1875) et d'Angélique Anne Julie Douaud. Adolphe Théodore Dubigeon est élève de l'École centrale des arts et manufactures et devient ingénieur-constructeur.
Armateur et associé en 1875 avec son frère Eugène, polytechnicien, il se retrouve seul à la tête des chantiers navals Dubigeon en 1891. Possédant une clientèle importante au sein des armateurs nantais (Crouan, Bureau, Brunellière, Guillon, etc.), il construit également notamment des torpilleurs et sous-marins pour la Marine française. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1895.
C'est Adolphe Dubigeon qui commence la construction des navires en fer, tout en continuant celle des derniers grands voiliers nantais, dont le Belem, mis à l'eau en 1896, est le plus vieux voilier d'Europe, à coque en acier et trois mâts, encore en service aujourd'hui en 2024. Entre 1889 et 1902 le chantier Dubigeon lança 26 grands voiliers.
Après le décès d'Adolphe Dubigeon en 1910, ses 11 enfants n'arrivent pas à se mettre d'accord concernant l'avenir de la direction des Chantiers, qui sont vendus aux Chantiers de la Loire. En 1919, à partir de cette opération, est formée la société des Anciens Chantiers Dubigeon (ACD) avec les deux chantiers de Nantes, et un atelier de réparation navale à Brest. Dubigeon installe des ateliers sur l'Île de la Prairie au Duc en aval du pont transbordeur. Les chantiers ont compté à leur apogée jusqu'à 7600 ouvriers en 1954, mais le nombre a commencé à diminuer pour atteindre 2000 ouvriers dans les années 80.
En 1963, a lieu le rapprochement entre Dubigeon et la société Loire-Normandie, qui aboutit à la formation du groupe Dubigeon-Normandie - Dubigeon-Normandie SA en 1969 - : chantiers de Nantes, Dieppe, Le Havre, Petit-Quevilly.
En 1983, c'est l'intégration dans une grande entreprise dominée par Alsthom : Alstom-Atlantique-Dubigeon-Normandie, dont l'élément principal est les Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire.
Le chantier de la Prairie-au-Duc, le dernier de Nantes, est fermé en 1987 après le lancement du dernier navire, le Bougainville.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la France commande des sous-marins aux Chantiers Dubigeon. Durant le conflit, le chantier réussira à garder deux unités inachevées qui ne seront livrées qu'en 1946, l'Astrée et l'Andromède.
Dans les années 1950 et 1960, les chantiers Dubigeon se sont spécialisés dans la construction de sous-marins, tout en continuant à construire des navires classiques.
En 1952, la Marine française lança le projet de construction d'un sous-marin torpilleur de 2e classe. C'est-à-dire un sous-marin jaugeant entre 700 et 750 tonnes.
Ce sous-marin fut directement inspiré des u-Boot allemands, avec les améliorations technologiques de l'époque.
Ce sous-marin est connu sous le nom de classe Daphné, du nom de la première unité. Il en fut construit onze pour la marine française dont trois aux Chantiers Dubigeon, les Daphné et Diane, respectivement mis en chantier en mars et juillet 1958, puis la Minerve.
Sous-marins de la classe 1 500 tonnes construits aux chantiers Dubigeon pour la France :
Sous-marins de la classe Daphné construits aux chantiers Dubigeon pour la France :
Ces sous-marins eurent une très bonne réputation au-delà des frontières françaises. Ainsi, plusieurs marines militaires en commandèrent. Certains furent construits à Nantes.
Pour le Portugal :
Pour l'Afrique du Sud :
Voir : Liste des navires construits aux Chantiers Dubigeon
Les Chantiers Dubigeon-Normandie cessent leurs activités en 1987. Une nouvelle municipalité élue en 1989, dirigée par Jean-Marc Ayrault, va s'efforcer de maintenir une mémoire de la construction navale nantaise. À cette fin, une des grandes grue Titan jaune de l'ancien chantier naval est achetée par la ville et maintenue en place comme témoin du long passé industriel et maritime de Nantes. En , dans l'ancien bâtiment des Ateliers et Chantiers de Nantes, est inaugurée la Maison des Hommes et des Techniques géré par l'association homonyme créée à cet effet.
En même temps, une grande phase d'études est lancée et doit déterminer les aménagements des grandes lignes du projet de l'île de Nantes. Outre la question de réaménager cette partie Ouest de l'île, les architectes Dominique Perrault et François Grether imaginent une requalification de l'ensemble du territoire.
En 1996, le fleuve est placé au centre de la stratégie territoriale. Il en convient de lui donner l'exclusivité dans ce projet urbain d'envergure.
Après plus de 10 ans de réflexion et d'études menées de longue haleine, les travaux débutent en 2002 sous la houlette d'Alexandre Chemetoff, architecte désigné pour 10 ans à la transformation et la mutation de l'Île de Nantes.
Le « site des chantiers », ainsi qu'il est aujourd'hui surnommé, reprend vie sous une autre forme. Les gigantesques nefs d'assemblages sont réhabilitées, ainsi que la Maison des Hommes et des Techniques ; les cales no 1, 2 et 3 sont défrichées et mises en valeur, afin de souligner 250 ans de construction navale du site ; les bords de Loire sont redessinés, des parvis sont créés, des quais rénovés…
À partir de 1980, des salariés des Chantiers Dubigeon-Normandie souhaitent créer un lieu pour la sauvegarde de l'histoire de la construction navale à Nantes.
En 1986, est créée dans ce but l'Association Histoire de la construction navale à Nantes (AHCNN).
Cette association a pour but de sauvegarder et de collecter le patrimoine de la construction navale à Nantes. Elle agit dès la fermeture des Chantiers en 1987 pour collecter et sauver plans, archives et documents. À partir de 1996, l'association permet au groupe marin Scouts de France « Jacques Cassard » d'installer ses locaux dans la cale de lancement numéro deux.
Le , plusieurs associations et institutions : l’AHCNN, le Centre d'histoire du travail, l’Association des comités d'entreprise de Nantes et région (ACENER), l’Association pour le développement de l'Inventaire dans les Pays-de-Loire (Ministère de la Culture), la Ville de Nantes, créent ensemble l'association Maison des Hommes et des techniques qui gère dès lors, l'ancien bâtiment réhabilité des Ateliers et Chantiers de Nantes. Celui-ci accueille désormais un centre de documentation et des salles d'exposition, dont l'une permanente est baptisée Bâtisseurs de navires.
En 2018 la grue noire est classée monument historique[6].