Dans le champ conceptuel, il participe notamment à l'unification des arts en la notion unique d'Art, sur une base commune du ressenti, donc du relationnel à l'objet ou de la performance, et non à son essence.
Il est notamment l'auteur d'une série d'ouvrages consacrés à l'esthétique :
Les Beaux-arts réduits à un même principe, 1 vol. In-8°, Paris, Durand, 1746 (en fait 1747), rééd. 1773
Jean-Rémy MANTION a publié une édition critique très annotée des Beaux-arts réduits à un même principe, Paris, Aux Amateurs de Livres, 1989
Cours de belles-lettres distribué par exercices, Paris, Desaint et Saillant, 2 vol. in-8°, 1747 et 1748, réédit. 1753, 1755
Principes de la littérature, Göttingen et Leyde, Elie Luzac fils, 1755, réédition. 1764 (et à Paris), 1774 (réunissant les œuvres précédentes)
De la construction oratoire, Paris, Desaint et Saillant, 1763, in-12° (extrait du Cours de belles-lettres)
Nouvel examen du préjugé sur l'inversion, pour servir de réponse à M. Beauzée, s.l., 1767, in-8°
Les quatre Poëtiques : d'Aristote, d'Horace, de Vida, de Despréaux, avec les traductions & des remarques par M. l'abbé Batteux, 2 vol. in-8°, Paris, Saillant et Nyon, 1771
Cours d'études à l'usage des élèves de l'Ecole royale militaire, Paris, Nyon aîné, 1777 (réunissant les œuvres précédentes)
Batteux est le grand théoricien de la « belle nature » : l'art n'imite pas la nature telle qu'elle est (il n'est pas réaliste donc), mais telle qu'elle pourrait être[1]. Il a participé à la querelle des inversions initiée par Jean Le Laboureur, poursuivie par Claude Buffier. Diderot répliquera à Batteux dans la Lettre sur les sourds, qui se présente comme une réponse aux Beaux-Arts réduits à un même principe.. Voir le chapitre de l'introduction de J. R. Mantion à son édition critique de 1989 ("Le livre acéphale")
Charles Batteux a publié aussi des ouvrages philosophiques, parmi lesquels :
La Morale d'Épicure tirée de ses propres écrits, Paris, Desaint et Saillant, 1758, in-8°, rééd. 1768
Histoire des causes premières, ou Exposition sommaire des pensées des philosophes sur les principes des êtres, Paris, Saillant, 1769, in-8°,
Cours d'études à l'usage des élèves de l'École royale militaire qui ne compte pas moins de 45 volumes.
Enfin, Batteux a été traducteur du latin :
Horace, Les Poesies, Paris, Desaint et Saillant, 1750, 2 vol. in-12°, rééd. 1753, 1760, 1777.
Voir aussi Sonia Branca-Rosoff, La leçon de lecture, Textes de l'abbé Batteux, Paris, Editions des Cendres, 1991.
R. Létinois, Biographie générale des Champenois célèbres, morts et vivants, Paris : Journal des peintres, 1834, p.20 [1]
Fernando Bollino, Teoria e sistema delle belli arti. Charles Batteux e gli esthéticiens del sec. XVIII, Studi di estetica, Bolletino annuale della sezione di estetica dell'istituto di filosofia dell' Università di Bologna (3), 1976.
Ludwig Tavernier, L'Imitation de la belle nature. Zum Verständnis des Künstlers in der Nachahmungstheorie von Charles Batteux. In: Empfindung und Reflexion. Ein Problem des 18. Jahrhunderts. Hrsg. v. Hans Körner, Constanze Peres, Reinhard Steiner, Ludwig Tavernier (Münchner Beiträge zur Geschichte und Theorie der Künste, 1), Olms: Hildesheim, Zürich, New York, 1986, p.49-98.
Jean-Rémy Mantion, « La Lettre d'Aristote. Charles Batteux et les chances de la mimèsis au XVIIIe siècle », Littératures Classiques, n°11, Janvier 1989, p. 43-57.
Jean-Rémy Mantion, Edition critique des Beaux-Art réduits à un même principe, Paris, Aux amateurs de livres, 1989.
A. Toscano, Charles Batteux: Les Quatre Poëtiques, Rivista di Estetica, vol. 39, 1991; p. 67-78, (ISSN0035-6212)
(it) Anna Toscano, « « La Morale d’Épicure » di Charles Batteux ed il principio del « secondo natura » », Scienze e Ricerche, no 42, , p. 20-29 (ISSN2283-5873, lire en ligne)