Charlotte Sohy, née le à Paris et morte le dans la même ville, est une compositricefrançaise. Elle est connue sous les pseudonymes Charles Sohy, Louis Rivière et Claude Vincent.
C'est au sein de cet établissement qu'elle rencontre le compositeur Marcel Labey, qu'elle épouse le 12 juin 1909 et avec lequel elle a sept enfants[4]. Ils organisent, dans leur appartement du 24 rue Greuze, des séances de musique auxquelles sont conviés des personnalités du monde des arts comme Marguerite de Saint-Marceaux[5].
Charlotte Sohy écrit le livret du drame lyrique de son mari Bérengère, publié en 1912 sous le nom de Charles Sohy, qu'elle emprunte à son grand-père maternel[1].
Comme compositrice, Charlotte Sohy est l'auteur de messes, de mélodies, de pièces pour piano, de trios, de quatuors à cordes, ainsi que d'une symphonie et d'un drame lyrique, L'Esclave couronnée[6],[7], composé entre 1917 et 1921, démontrant sa parfaite connaissance des grands ensembles et son appartenance au cercle de Vincent d'Indy, dans lequel le principe wagnérien du leitmotiv illustre le combat de ses héros[8], créé à Mulhouse en 1947[9] sous la direction d'Ernest Bour[8] avec la contralto Denise Scharley dans le rôle-titre[4] et repris dans les émissions lyriques de la Radio[10]. Elle signe ses œuvres à la chaleureuse sincérité[10] Sohy[11],[12], Charlotte Sohy, Charles Sohy, Ch. Sohy ou Charlotte Sohy-Labey[7] mais encore sous d'autres pseudonymes, Louis Rivière ou Claude Vincent[4].
Charlotte Sohy meurt à Paris le à l'âge de 68 ans[3]. Ses mémoires, inédits, sont cités par Myriam Chimènes dans sa publication en 2007 du journal (1894-1927) de Marguerite de Saint-Marceaux[13]. Dans le tableau des principales compositrices ayant exercé en France au XIXe siècle établi par Florence Launay, sa durée de vie et sa période d'activité créatrice s'insèrent entre celles de Lili et Nadia Boulanger, dont elle est contemporaine[14]. Elle fait partie de la vingtaine de compositrices qui, entre 1789 et 1914, ont atteint le statut professionnel, bénéficiant du respect de leurs pairs, de l'accès aux institutions musicales et d'un succès public[15].
Après sa mort, ses œuvres ne sont pas éditées ou enregistrées. Il faut attendre 1974 pour que son petit-fils François-Henry Labey, musicien de formation, soit désigné par ses tantes et oncles comme ayant-droit auprès de la SACEM, et commence à faire l'inventaire des manuscrits de sa grand-mère[16].
Ayant d'abord pour projet le recensement des œuvres de son grand-père Marcel Labey, mari de Charlotte Sohy, il se convainc finalement du grand intérêt de la musique de cette dernière, et saisit progressivement toutes les partitions sur ordinateur[16].
Apprenant l'existence de la symphonie « Grande Guerre », la cheffe Debora Waldman lui demande le matériel d'orchestre ; deux ans de travail leur sont nécessaires pour réviser ce matériel, avec l'aide de François-Marie Drieux, violon solo invité de l'orchestre[4]. La journaliste Pauline Sommelet et Debora Waldman relatent cette découverte dans La Symphonie oubliée, ouvrage publié en 2021 par les éditions Robert Laffont[17],[18].
Le 22 avril 2022 un coffret de 3 CD sort sur le label La boîte à pépites de l'association Elles Women Composers, créée en 2020[21]. On y trouve 13 des opus de Charlotte Sohy, notamment les quatuors à cordes, le trio pour violon, violoncelle et piano, et le triptyque champêtre pour flûte, violon, alto, violoncelle et harpe.
Les quatre rencontres de Bouddha, op. 9, légende musicale pour quatuor vocal, flûte, clarinette, quatuor à cordes, harpe et piano, texte de Louis Rivière (1912-1913)
L'Esclave couronnée, op. 12, drame lyrique en trois actes et un prologue, texte de Charlotte Sohy d'après Astrid de Selma Lagerlöf (1917-1921), créé à Mulhouse en 1947[9] sous la direction d'Ernest Bour[8] avec la contralto Denise Scharley dans le rôle-titre[4]
Deux poèmes chantés, op. 17, pour baryton (ou mezzo-soprano) et piano (ou orchestre), poèmes de Camille Mauclair (1922)
Méditations, op. 18, pour soprano et piano, textes de Charlotte Sohy (1922)
Messe sur des cantiques bretons, op. 32, pour quatre voix mixtes , deux violons, violoncelle et orgue (1945)
↑Le critique du Le Gaulois, Louis Schneider (wd), commente ainsi : « [...] poème symphonique d'un musicien que le programme désignait sous le nom de Sohy, et qui est une femme, Mme Charlotte Sohy. »