Fondation | |
---|---|
Dissolution |
Type | |
---|---|
Pays |
Site web |
---|
La commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis dite commission du 11 Septembre (en anglais National Commission on Terrorist Attacks Upon the United States ou 9/11 Commission) est une commission d'enquête parlementaire américaine qui a été mise en place fin 2002 pour étudier les circonstances autour des attentats du 11 septembre 2001.
Créée par une proposition de loi du congrès des États-Unis ensuite approuvée par le président, elle avait pour mandat d'étudier de manière exhaustive les circonstances entourant les attentats du 11 septembre 2001 ainsi que d'avancer les préparatifs et recommandations pour une réponse immédiate à l'attaque.
Présidée par l'ancien gouverneur du New Jersey, Thomas Kean, la facette publique de cette commission comprenait cinq membres du Parti démocrate et cinq membres du Parti républicain, le fonctionnement opérationnel étant confié à une équipe permanente de 75 personnes, dirigée par Philip D. Zelikow, assisté de Christopher Kojm et Daniel Marcus, et dont le porte parole était Al Felzenberg.
C'est l'équipe permanente composé de 75 personnes qui, chargée de la conduite des enquêtes, approvisionnait les parlementaires en matériaux sur lesquels ceux-ci travaillaient lors de leurs réunions.
Ses premières conclusions ont fait état des défaillances de la CIA et du FBI, qui ont permis aux attentats terroristes d'avoir lieu. La commission a mis en avant le fait que cette défaillance a représenté le plus grand échec des services de renseignement américains dans l’histoire du pays — conclusions auxquelles était déjà parvenue la presse du pays —, et a préconisé de profondes réformes dans la communauté du renseignement.
Elle a été dissoute le 21 août 2004 après la publication de son rapport le .
Fin 2007, l'information selon laquelle la CIA avait détruit les enregistrements d'interrogatoires de deux responsables d'Al-Qaïda détenus à Guantanamo, Abou Zubaydah et Abdel al Rahim al-Nashiri, a provoqué la réaction de Thomas H. Kean et Lee H. Hamilton, les président et vice-président de la commission. Ils regrettent que la CIA leur ait caché l'existence de tels enregistrements et, à la fin de 2003 et au début de 2004, ait refusé l'accès aux détenus aux fins d'interrogation en direct. Ils regrettent que les représentants du gouvernement aient soutenu la CIA contre le mandat que le Congrès et le président Bush leur avaient confié et favorisé cette obstruction à leur enquête[1].
Liste des membres[2] :
Max Cleland fut le seul élu de la commission à faire des déclarations pour exposer son attitude critique (« Je ne participerai pas à une approche partiale de la collecte de données. Je ne participerai pas une production précipitée de résultats. Je ne participerai pas aux pressions politiques pour faire ceci ou cela » [3]"). En novembre 2003, le président Bush le nomma à la direction d'une institution financière, la Export-Import Bank, le poussant à démissionner de la commission[4].
Le président Bush avait initialement nommé l'ancien secrétaire d'État Henry Kissinger à la tête de la commission (et George Mitchell comme adjoint), mais il en démissionna parce qu'il aurait été obligé de rendre public le nom des clients de sa société de conseil Kissinger Associates[5].
La commission publia le rapport final, fruit du consensus des 10 commissaires, le 22 juillet 2004. Plus de 1 200 personnes à travers 10 pays furent interrogées. Elle inspecta plus de deux millions et demi de pages de documents, dont les documents classifiés pour cause de sécurité nationale. Avant d'être publié, le rapport a été purgé de toutes informations classifiées.
De plus, la commission a publié plusieurs annexes, notamment sur le financement et le parcours des terroristes[6].
Des membres des associations de familles de victimes se sont plaints que la commission était entachée d'un certain nombre de conflits d'intérêts. 9-11 Family Steering Committee et 9/11 CitizensWatch, en particulier, appelèrent à la démission de Philip D. Zelikow, la tête effective de la commission. Zelikow avait été membre du President's Foreign Intelligence Advisory Board. Au début de la présidence de George W. Bush, il avait eu pour tâche avec Condoleezza Rice de réorganiser le Conseil de sécurité nationale, avec laquelle il avait coécrit un livre[10]. Dans sa déposition devant la commission, il avait reconnu avoir été présent -avec Rice- de décembre 2000 à janvier 2001 lors des comptes rendus présentés par Richard Clarke sur la menace Al-Qaïda[11]. De plus Zelikow avait été le président de l’Aspen Strategy Group, un think tank qui comptait à l’époque parmi ses membres Condoleezza Rice, Dick Cheney et Paul Wolfowitz[12]. Après la dissolution de la commission, Zelikow rejoignait Condoleezza Rice, au département d'État[13].
En outre, l'association avait établi une liste des relations pouvant générer un conflit d'intérêts :
La commission a répondu que tout ceci ne représentait pas de conflits d'intérêts majeurs et a déclaré qu'elle se considérait par conséquent comme impartiale.