Fondation |
2007 |
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Sigle |
(en) ECFR |
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Zone d'activité |
Paris, Berlin, Londres, Madrid, Rome, Sofia, Varsovie |
Type | |
Forme juridique | |
Domaine d'activité |
Think tank, Politique étrangère et de sécurité européenne |
Siège | |
Pays |
Directeur |
Mark Leonard (en) (depuis ) |
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Publication |
Notes, études, rapports, podcasts |
Site web | |
Portail de données |
European Council on Foreign Relations (ECFR) (ou Conseil européen pour les relations internationales en français[1]) se veut le premier centre de recherche et d’influence pan-européen (think tank)[2]. Créé en octobre 2007, il s'est fixé pour objectif de promouvoir un débat éclairé à travers l’Europe sur le développement d’une véritable politique étrangère européenne intégrée, cohérente et efficace.
L’ECFR est dirigé par Mark Leonard et dispose de bureaux à Berlin, Londres, Madrid, Paris, Rome, Sofia et Varsovie. Cette structure décentralisée est destinée à lui apporter une perspective véritablement paneuropéenne sur les débats quant à la place de l’Europe dans le monde.
L’ECFR est pour The Economist, avec Bruegel, un des seuls think tank agissant à Bruxelles à employer de vrais chercheurs et non des journalistes. Cette institution cherche à produire des idées et des études pertinentes, mais également à les diffuser tant auprès du grand public que des dirigeants européens[3]. Il n'a aucun lien institutionnel ni avec l'Union européenne, ni avec le think tank américain dont son nom est inspiré (le Council on Foreign Relations).
L’ECFR a été élu « Meilleur nouveau think tank dans le monde sur les cinq dernières années » par Foreign Policy dans ses éditions de janvier/février 2009 et 2010[4].
L’objectif de l’ECFR est d’œuvrer en faveur d’une Europe plus forte et plus intégrée dans un monde pacifié et prospère. Pour cela, l'ECFR a adopté une structure en trois piliers :
Le Conseil : l’ECFR regroupe désormais plus de 330 membres influents, originaires des 28 pays-membres (ainsi que d'autres pays européens: Albanie, Norvège, Suisse, Turquie) avec pour ambition de former une communauté européenne stratégique – l’ECFR compte parmi ses membres des anciens chefs de gouvernement, des anciens ministres des Affaires étrangères, des commissaires européens, des parlementaires, des entrepreneurs, des journalistes, des universitaires et des intellectuels. Ces membres se réunissent en assemblée plénière chaque année (à Paris en 2018[5]). Ces membres fournissent à l’équipe de l’ECFR conseil et soutien. Ils appuient également l’équipe du bureau de leur propre pays et les activités de l’ECFR en Europe. Le conseil est actuellement présidé par Carl Bildt (Suède), Emma Bonino (Italie) et Mabel van Oranje (Pays-Bas).
Le think tank : l’ECFR est composé d’une équipe d'une quarantaine de chercheurs. Sur chacun de ses projets d'études, l’ECFR effectue des recherches approfondies, appuyées sur des études de terrain, sur la place et le rôle de l'Europe dans les affaires internationales, et notamment sur l'action extérieure de l'Union européenne et de ses 28 Etats-membres. Il travaille aussi à partir de données collectées dans chacun de ces pays grâce au réseau de chercheurs associés dont il dispose à travers l'Europe (par exemple pour ses "Scorecards"). L’ECFR cherche à rendre accessibles aux grand public et aux décideurs ses idées : il publie des rapports, organise des débats publics et maintient une présence en ligne via des podcasts, des vidéos et les réseaux sociaux.
Les bureaux nationaux : l’ECFR dispose d'antennes dans toute l’Europe : Berlin, Londres, Madrid, Paris, Rome, Sofia et Varsovie. Ce réseau, unique parmi les think tanks européens, agit comme un réseau d’ambassades, fournit une expertise locale, rassemble des renseignements sur la vie politique de chacun de ces 7 pays, en particulier sur les déterminants de leur politique étrangère, et promeut les idées et les travaux des experts de l'ECFR à travers l’Europe. L'ECFR dispose par ailleurs d'un réseau de chercheurs associés pour chacun des Etats-membres de l'Union européenne, qui contribuent notamment à sa capacité de cartographie des positions et intérêts de ces Etats[6].
Le bureau de Paris a été successivement dirigé par :
L'ECFR était au départ principalement financé par la fondation George-Soros, Sigrid Rausing, la Fondation espagnole pour les relations stratégiques (FRIDE), le groupe italien UniCredit, et la Communitas Foundation (la banque bulgare BRIB).
Son budget, désormais supérieur à 7 millions d'euros, est aujourd'hui alimenté par un ensemble de donateurs diversifiés, issus par ordre d'importance du secteur privé à but non-lucratif (fondations), de la puissance publique (ministères et agences), d'entreprises et d'individus.
La recherche de l’ECFR s'organise autour de quatre programmes de travail :
Une Initiative sur la nouvelle sécurité européenne (NESI selon l'acronyme anglais) regroupe les projets de recherche relatifs aux questions de défense et de sécurité réalisés dans chacun de ces cinq programmes
« Le European Council on Foreign Relations... a le don de produire le bon papier au bon moment, qui saisit vraiment l'attention des gens avec une vision nouvelle ou contre-intuitive. » The Economist, avril 2009[7].
L'ensemble des publications de l'ECFR - rapports longs, notes politiques, tribunes d'analyse en réaction à l'actualité - sont disponibles en ligne, en anglais et parfois traduits dans d'autres langues des Etats-membres.
L'ECFR met aussi en ligne des podcasts (émissions ad hoc ou enregistrements de ses conférences) et des vidéos, notamment via les réseaux sociaux.
En 2016, soit moins de 10 ans après sa création, l'ECFR a été classé par le programme de recherche sur les think tanks et la société civile de l'Université de Pennsylvanie au 30e rang des think tanks mondiaux, au 22e rand des think tanks non-européens et au 10e rang des think tanks spécialisés sur la politique étrangère et les affaires internationales[8].
Le poids initial de George Soros, via les financement de son réseau de fondations (Open Society Foundations), a souvent suscité des critiques ou des soupçons de parti pris, notamment sur les sites complotistes ou dans les milieux pro-russes. Le biais atlantiste voire néo-conservateur qui est alors reproché à l'ECFR est pourtant contradictoire avec l'origine du projet, qui remonte aux critiques de la guerre en Irak et de l'administration Bush, et par conséquent au besoin d'une identité européenne autonome sur la scène internationale[9]. Certains de ses travaux, qui évoquent par exemple un monde "post-américain" et en appellent à la fin de la déférence vis-à-vis de Washington, pointent eux aussi vers une appréciation différente[10].
Salué par Brookings comme « une étude innovante sur les relations extérieures de l'Europe »[11], le Scorecard de l'ECFR dresse, selon El País « une grande fresque [de la politique extérieure européenne] et met en lumière les échecs européens, toujours très bien couverts médiatiquement, mais aussi des succès qui passent, eux, trop souvent inaperçus[12] ». Il s'agit en pratique de l'équivalent d'un bulletin de notes de la politique étrangère de l'UE et de ses Etats-membres.
Cette démarche d'audit de la politique extérieure européenne n'est pas sans avoir suscité des critiques dès sa première année. The Economist note ainsi : « Le projet semble comporter une faille. Le problème n’est pas tant que les jugements soient nécessairement subjectifs (nombreux, dans le public, ont râlé sur l’une ou l’autre des notes), mais que le résultat d’une politique étrangère dépend largement des décisions des autres, l’influence d’un seul acteur sur le cours des évènements est souvent difficilement isolable et des évènements peuvent se dérouler sur plusieurs décennies[13].»
La méthodologie du Scorecard soulevait aussi des questions : « La méthodologie, également, est étonnante. La sélection des différents éléments examinés est bizarre et varie d’une région à l’autre. Cela rend pervers le classement : la politique extérieure de l’UE avec les États-Unis de Barack Obama reçoit un B-, juste un cran au-dessus du C+ que récoltent les relations de l’UE avec la Russie ou la Chine[13]».
Pour autant, l'utilité de l'exercice était salué : « L'ECFR est un bon think tank. Le fait même d'écrire à propos de son Scorecard, et le fait que l'audience l'a soumis à une critique passionnée lors de la présentation, suggère que l'exercice pourrait devenir un utile travail d'inventaire, tout spécialement s'il est amélioré. » The Economist, mars 2011[13]
La très mauvaise note attribuée aux relations UE/Turquie a trouvé un certain écho dans la presse turque. Le Journal of Turkish Weekly (en)[14] (anglophone) souligne : « Comme le suggère le Scorecard, l'Europe connaît encore de nombreux échecs dans certains domaines, au premier rang desquels ses relations avec son voisinage (notamment la Turquie) et la promotion des droits de l'homme[15],[16]. » Today's Zaman y voit une indication d'une « attitude dominante de soutien envers la Turquie au sein des chercheurs et des experts dans les États membres de l'UE[17]. »
Depuis la première édition, en 2010, l'ECFR a fait évoluer sa méthodologie chaque année[18]. Désormais l'ECFR publie des études ponctuelles sur des sujets donnés ("Flash Scorecard"[19]) et a suspendu la publication annuelle d'un audit général.
L’ECFR compte parmi ses membres fondateurs d’anciens ministres et Premiers ministres, des parlementaires, des hommes et femmes d’affaires, des entrepreneurs, des intellectuels, des universitaires de renom, des journalistes, des militants et des activistes. .
Les 50 membres fondateurs sont [20] :