Titre | Costituzione della Repubblica Italiana |
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Pays | Italie |
Langue(s) officielle(s) | Italien |
Type | Constitution |
Branche | Droit constitutionnel |
Rédacteur(s) | Commission pour la Constitution |
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Régime | République unitaire à régime parlementaire |
Législature | Assemblée constituante |
Gouvernement | De Gasperi IV |
Adoption | |
Signataire(s) | Enrico De Nicola |
Promulgation | |
Publication | 27 décembre 1947 dans la Gazzetta Ufficiale della Repubblica Italiana |
Entrée en vigueur | |
Version en vigueur | |
Modifications | Voir la liste des amendements[1] |
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La Constitution de la République italienne est la loi fondamentale de l'État italien[2], qui à ce titre occupe le sommet de la hiérarchie des normes dans le système juridique de la République. Considérée comme une constitution écrite, rigide, longue, votée, compromissoire, laïque, démocratique et essentiellement programmatique, elle est faite de 139 articles ainsi que de 18 dispositions transitoires et finales[3] (cependant, en 2001, les articles 115, 124, 128, 129 et 130 ont été supprimés)[4].
Elle est la deuxième constitution de l'Italie unifiée, après le Statut albertin de 1848 qui servait de loi suprême à l'État italien lorsqu'il était un royaume. Approuvée par l'Assemblée constituante le , puis promulguée le suivant par le chef provisoire de l'État italien Enrico De Nicola, elle a été publiée dans la Gazette officielle le même jour. Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 1948. Il existe trois exemplaires originaux, dont l'un est conservé dans les Archives historiques de la présidence de la République italienne[5].
L’État italien moderne apparaît, d'un point de vue institutionnel, pour la première fois avec la loi du qui attribue à son souverain le titre de roi d'Italie (auparavant roi de Sardaigne). C'est la naissance juridique d'un État italien (même si d'autres États ont déjà porté ce nom dans le passé, notamment pendant la période napoléonienne). La continuité entre le royaume de Sardaigne et celui de l'Italie est assurée par l'extension, au fur et à mesure des annexions, du statut concédé par Charles-Albert de Savoie en 1848, appelé Statut albertin. Ce statut ressemble aux autres constitutions révolutionnaires de 1848 et mêle principe monarchique et principe représentatif. Le Statut albertin se révèle d'une grande souplesse, par sa capacité à s'adapter au contexte politique : le suffrage censitaire en 1870 devient peu à peu universel (1913) ; malgré l'art. 1er qui proclame le catholicisme seule religion de l'État, les relations sont rompues avec le Saint-Siège de 1870 à 1929. Mais l'arrivée brutale du fascisme rompt cette évolution souple. Le régime de parlementaire devient rapidement autoritaire voire totalitaire (1925). L'État de droit est subverti et doublé par un pouvoir policier centralisé, celui du Parti national fasciste. Toute opposition est interdite et la neutralité de l'Église est obtenue au prix des accords du Latran qui rétablissent la religion d'État. Mais à la suite de l'engagement de l'Italie dans la Seconde Guerre mondiale, Benito Mussolini est mis en minorité au Grand Conseil fasciste le . Le roi Victor-Emmanuel III d'Italie transfère ses pouvoirs au prince héritier le , tandis que le maréchal Pietro Badoglio laisse la place à un gouvernement de partis antifascistes sous la présidence d'Ivanoe Bonomi. À la chute du régime fasciste, les différents partis antifascistes au pouvoir, sous la tutelle des Alliés, décident de changer radicalement les institutions, avec l'aide surprenante du Parti communiste italien et notamment de son chef Palmiro Togliatti, connu pour sa modération, ce qui permet une transition pacifique vers le nouveau régime démocratique.
Dès avril 1945, une Assemblée consultative de 222 membres, issus des rangs de la Résistance est organisée pour faire les premiers choix fondamentaux : choix de la représentation proportionnelle pour l'élection des membres de l'Assemblée constituante, organisation d'un référendum sur la nature du régime (républicain ou monarchique), extension du droit de vote des femmes, constitution des listes électorales.
En juin 1945, le gouvernement de Ferruccio Parri, dirigeant du Parti d'action, remplace celui de Ivanoe Bonomi jugé trop lié à la monarchie. Critiqué par les libéraux (monarchistes pour la plupart) et lâché par les communistes, il cède la place à Alcide De Gasperi en décembre 1945. Le se déroule à la fois le référendum et l'élection de la Constituante. 54 % des Italiens choisissent la République. La Constituante est dominée par les grands partis de masse (DC 35,2 % ; PSI 20,7 % ; PCI 19,7 %) alors que les Libéraux et le Parti d'action ne sont pas prépondérants. Cette majorité élaborera et votera la Constitution qui sera le fruit d'un compromis entre la gauche (PSI-PCI) et les catholiques (DC) sur les principes fondamentaux même si les libéraux exerceront une influence décisive sur les mécanismes institutionnels et notamment la séparation des pouvoirs. Les travaux auraient dû être terminés le mais la Constituante ne se sépare que le , après avoir adopté la Constitution le 27 décembre par 453 voix contre 62. Elle entre en vigueur avec le Jour de l'An 1948.
La constitution de la République italienne est une des rares constitutions au monde[6] à ne pas comporter de préambule. Des propositions en ce sens avaient été faites durant les travaux de rédaction par des membres de l'Assemblée constituante (Giorgio La Pira proposant un préambule à consonnance religieuse : In nome di Dio il popolo italiano si dà la seguente Costituzione, "Au nom de Dieu le peuple italien se donne la présente Constitution", et Piero Calamandrei un préambule dédié aux morts pour la Patrie, notamment aux partisans : Il popolo italiano consacra alla memoria dei fratelli caduti, per restituire all’Italia libertà e onore, la presente Costituzione, "Le peuple italien consacre à la mémoire de ses frères tombés, pour rendre à l'Italie la liberté et l'honneur, la présente Constitution"), mais n'avaient pas connu de suites[7],[8].
La constitution est divisée en quatre sections principales, elles-mêmes subdivisées en sous-sections[9],[10] :
La constitution est surtout d'inspiration démocrate chrétienne mais également laïque (les républicains, les libéraux, les socialistes et même les communistes ayant participé à sa rédaction). D'ailleurs, dans son article 1er, la République est dite fondée sur le travail, ce qui en fait une des rares constitutions au monde à être travailliste.
En revanche, ont été écartées les dispositions de nature à favoriser la ré-émergence du fascisme et de tout système de type autoritaire. C'est en conséquence, un régime parlementaire bicaméral paritaire, où l'exécutif est, par nature, fragile et instable. L'autorité judiciaire est renforcée par l'existence d'un Conseil supérieur de la magistrature.
Après avoir été souvent célébrée par de nombreux auteurs et spécialistes du droit constitutionnel, et ce, malgré l'instabilité politique qu'elle a souvent représentée, défendue par le politologue Giovanni Sartori, son fragile équilibre a été profondément touché par la modification du système électoral, intervenue en 1993 après un référendum populaire, avec l'entrée en vigueur de la loi Mattarella[11], qui a introduit un mode de scrutin mixte (75 % majoritaire et 25 % à la proportionnelle), mais surtout par l'affaire dite des Mani pulite (Mains propres) qui a entraîné une recomposition en profondeur du paysage des partis politiques italiens, de la Démocratie chrétienne et, pour d'autres raisons, du Parti communiste italien, l'émergence à leur place, à droite de Forza Italia qui finit par englober également l'Alliance nationale[12] dans Le Peuple de la Liberté (2008) — et à gauche de L'Olivier et d'autres partis nouveaux ou rénovés comme le Parti démocrate[13].
Fruit d'un compromis entre la gauche marxiste et démocrate-chrétienne, ce texte porte d'abord sur la philosophie des institutions. La Constitution met l'accent sur les droits économiques et sociaux et sur le pacifisme et sur leur garantie effective. Elle répudie la guerre comme le mode de solution des conflits internationaux et consent aux limitations de souveraineté nécessaire et aide l'organisation internationale pour ce but[14]. Elle s'inspire aussi d'une conception antiautoritaire de l'État avec une défiance marquée pour un pouvoir exécutif fort et une confiance dans le fonctionnement du système parlementaire bicaméral. Elle permet aussi, grâce à la modération des marxistes, d'entériner les accords du Latran et de permettre d'accorder une autonomie régionale, d'autant plus marquée que le particularisme local est fort (dans les îles et les régions à fortes minorités linguistiques). Mais cette Constitution était incomplète : faute de temps, des autorités prévues furent renvoyées à des lois constitutionnelles ultérieures. La Cour constitutionnelle ne verra le jour qu'en 1955 (élection des juges sur la base d'une loi de 1953) ; le Conseil supérieur de la magistrature (loi de 1958) ; les régions ordinaires en 1970 (alors que quatre régions à statut spécial sont créées dès 1948 et le Frioul-Vénétie Julienne en 1963) ; le référendum abrogatif (loi du 15 mai 1970).
La Constitution italienne est donc entrée en vigueur progressivement (en raison du caractère programmatique de certaines dispositions mais également en raison des retards du législateur). Cette progressivité et ces retards n'ont pas été sans effets sur le fonctionnement effectif et régulier du régime.
Toute révision de la constitution italienne nécessite d'être approuvée lors de deux délibérations successives dans chacune des deux chambres, séparées d'au moins trois mois. Si le projet est approuvé à la majorité des deux tiers du total des membres lors de chacun des seconds votes des deux chambres, le président promulgue le texte sans qu'un référendum ne puisse être mis en œuvre.
Dans le cas d'un vote en faveur du projet n'ayant recueilli que la majorité absolue, cependant, le ministre de la Justice en publie le texte au journal officiel. Si, dans les trois mois suivant cette publication, une demande de référendum est faite auprès de la chancellerie de la cour de cassation par au moins 500 000 électeurs inscrits sur les listes électorales, ou au moins un cinquième des membres de l'une des deux chambres, ou au moins cinq des vingt conseils des régions d'Italie, un référendum constitutionnel a obligatoirement lieu. Si le référendum est approuvé à la majorité absolue des suffrages exprimés, ou qu'aucune demande de référendum n'est faite, le président promulgue le texte de révision constitutionnelle. Contrairement au référendum abrogatif, aucun quorum de participation n'est exigé pour valider le référendum[15].
L'article 139 de la constitution précise que « La forme républicaine ne peut faire l’objet d’une révision constitutionnelle. », interdisant explicitement tout retour à la monarchie[16].
Le texte originaire de la Constitution a subi quelques révisions, adoptées selon la procédure prévue par l'art. 138 de ladite Constitution[1].
Les lois de révision sont les suivantes :
En ce qui concerne les autres lois constitutionnelles, un premier ensemble concerne l'approbation ou la modification des statuts des Régions autonomes (statut spécial), dont certains ont été approuvés en février 1948 par la Constituante. Il s'agit des lois suivantes :
Un dernier ensemble concerne les lois qui introduisent des normes de nature constitutionnelle, parfois en dérogation à celles prévues par la constitution. Parmi celles-ci, peuvent être incluses même la loi constitutionnelle du 22 novembre 1967 (no 2) et la loi constitutionnelle du 16 janvier 1989 (no 1) déjà citées). Mais il s'agit aussi des lois suivantes :
Le Parlement italien approuve le une nouvelle loi constitutionnelle qui modifiait en profondeur les dispositions de l'actuelle Constitution et aurait entraîné, si elle n'avait pas été rejetée par un référendum les 25 et , la naissance d'une République fédérale avec un exécutif nettement plus fort. Parmi les principales dispositions du projet de loi constitutionnelle avorté, on peut citer les suivantes, non exhaustives (une cinquantaine d'articles étant modifiés par ce projet de loi) :
La nouvelle majorité sortie des urnes en avril 2006 (L'Union) a appelé à voter "non" lors du référendum de confirmation où aucun quorum ne sera alors requis. Le référendum a eu lieu en juin 2006 et voit la nette victoire du non.