Croque-monsieur | |
Un croque-monsieur. | |
Lieu d’origine | France |
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Place dans le service | Plat principal |
Température de service | Chaud |
Ingrédients | Pain, jambon blanc, fromage |
Mets similaires | Croque-madame |
Classification | Cuisine française |
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Un croque-monsieur ou croquemonsieur est un plat culinaire originaire de France, à base de pain, de jambon blanc et de fromage (emmental, comté…).
Il est cuit à la cuisinière au feu de bois, au poêle à charbon ou même dans la cheminée grâce à un ustensile de cuisine spécialisé en fonte muni de longs manches (appelé « fer à croque-monsieur » ou « fer à sandwiches »), ou grillé à la poêle, au four, ou, depuis les années 1970-1980, dans un appareil électrique spécialisé.
Certaines sources[Qui ?] indiquent qu'il serait apparu pour la première fois en 1910 au menu d'un café parisien, boulevard des Capucines[1]. L'origine du mot resterait néanmoins inconnue, la théorie plus répandue étant que le bistrotier du café, Michel Lunarca[2], aurait lancé, sous forme de boutade, que la viande à l'intérieur du sandwich était de la chair humaine[3].
Mais le croque-monsieur a été inventé avant son apparition à la carte des restaurants et on en trouve mention dès la fin du XIXe siècle : ainsi, en 1891, on peut lire dans La Revue athlétique:
« Il est tard et nous avons grand faim. Que faire pour le déjeuner ? Le jambon devient monotone à la longue. Le Diplomate qui est un peu gourmand, en quoi il ressemble à Talleyrand, a une idée. « Faisons des croque-monsieur ». Vite le pain à toast, le beurre, le fromage de gruyère, le jambon, un peu de poivre de Cayenne et à l'œuvre. L'un coupe, l'autre beurre, le troisième réunit le tout en sandwichs que Vincent fait sauter dans la poêle. Ils sont exquis, les croque-monsieur, un peu gros peut-être, faits pour des mâchoires de géants, mais qu'importe. On en mange, on y revient, on s'extasie[4]. »
En 1893, dans La Liberté, un journaliste fait l'éloge d'un « plat tout à fait délicieux » qu'il vient de découvrir : les croque-monsieur[5]. Il en donne sensiblement la même recette. Au début du XXe siècle, le croque-monsieur a fait son entrée dans la cuisine familiale[6]. L'apparition du « croque-madame » semble plus tardive, mais néanmoins antérieure[7] à 1948, date indiquée dans la notice du mot dans Le Petit Robert.
Marcel Proust fait mention du croque-monsieur dans À l'ombre des jeunes filles en fleurs, paru en 1919 : « Or, en sortant du concert, comme, en reprenant le chemin qui va vers l'hôtel, nous nous étions arrêtés un instant sur la digue, ma grand-mère et moi, pour échanger quelques mots avec madame de Villeparisis qui nous annonçait qu'elle avait commandé pour nous à l'hôtel des croque-monsieur et des œufs à la crème. »[8],[9]
Lors de la première séance du Dictionnaire de l'Académie française à laquelle Louis Leprince-Ringuet a assisté, en 1966, il a été discuté du mot « croque-monsieur ». La définition retenue a été : « Mets composé de deux tranches de pain de mie entre lesquelles on a placé du jambon recouvert de fromage et que l'on passe au four. » De retour chez lui, madame Leprince-Ringuet lui fit remarquer que c'était bien la preuve que cette assemblée était uniquement masculine, puisque, comme toutes les femmes le savent, un croque-monsieur ne se cuit pas au four, mais au moyen d'un ustensile ménager spécifique. À la session suivante, Louis Leprince-Ringuet montra cet ustensile à ses collègues. Malgré cette démonstration amusante, la définition est restée inchangée[10].
Le pain, parfois gratiné, peut être baigné dans des œufs battus avant d'être grillé.
Des variantes plus élaborées sont servies accompagnées d'une sauce Mornay ou d'une béchamel.
Le croque-madame est un croque-monsieur surmonté d'un œuf à cheval.
L'ajout ou la substitution d'un ingrédient ont donné naissance à d'autres variantes, telles que le sandwich Monte Cristo (en)[11] ou le le croque gallois.
Le nom « croque-monsieur » est invariable selon l'orthographe traditionnelle. On trouve néanmoins parfois l'orthographe « croque-messieurs », comme dans le Dictionnaire Quillet de la langue française, édition de 1965[12].
Depuis les rectifications orthographiques du français en 1990, il s'écrit aussi sans trait d'union et alors, il « suit la règle générale du singulier et du pluriel[13],[14] ».