Face B | Ramblin' on My Mind |
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Sortie | [1] |
Enregistré |
San Antonio, Texas |
Genre | Blues |
Format | 78 tours |
Auteur-compositeur | Robert Johnson |
Producteur | Don Law |
Label | Vocalion Records |
Singles de Robert Johnson
Cross Road Blues est une chanson du chanteur de Delta blues, Robert Johnson, et est sortie en 1937. Elle a notamment été reprise par le groupe Cream (sous le titre Crossroads) en 1969. En raison de son importance historique, Cross Road Blues fut inscrite au Grammy Hall of Fame Award en 1998[2].
En 2021, elle est intégrée en 481e position dans la liste des « 500 plus grandes chansons de tous les temps » du magazine américain Rolling Stone[3]. Elle figure également dans la liste des « 500 chansons qui ont façonné le rock 'n' roll » (500 Songs That Shaped Rock and Roll) du Rock and Roll Hall of Fame[4].
Écrite et interprétée par Robert Johnson, elle est sortie en 78 tours en 1937 chez Vocalion Records, catalogue 3519. Le single est également édité par Perfect (800 copies) et Romeo (100 copies) en mai 1937[1]. La version originale n'a plus été rééditée avant la sortie de The Complete Recordings en 1990. En 1961, le producteur Frank Driggs avait substitué la prise alternative inédite dans la première réédition du travail de Johnson King of the Delta Blues Singers[5].
Les paroles décrivent le narrateur en train de faire de l'auto-stop à un carrefour alors que la nuit tombe. Mais en les associant à la légende de la courte vie et de la mort de Robert Johnson, elles deviennent une description de la métaphore de la croisée des chemins où l'homme attend le diable pour lui vendre son âme en échange du succès en tant que chanteur de Blues. Un autre Delta bluesman, Tommy Johnson, sans lien de parenté avec Robert, prétendait l'avoir fait. Cette légende est également cohérente avec les croyances religieuses africaines à propos de Papa Legba.
Bien que l'idée d'un Robert Johnson vendant son âme au diable soit fascinante, la chanson décrit concrètement la réalité vécue par les Afro-Américains du Sud profond au début du XXe siècle. L'historien Leon Litwack suggère que la chanson raconte la peur ressentie par les Noirs à l'idée de se faire surprendre seuls dehors après la tombée de la nuit. Jusqu'aux années 1960 dans certaines régions du Sud, l'expression familière « nigger, don't let the sun go down on you here »[trad 1] était, d'après Litwack, « understood and vigorously enforced »[trad 2]. À une époque où les lynchages étaient monnaie courante, Johnson était sûrement en train de chanter le désespoir de ne pas trouver rapidement sa route dans un endroit peu familier (« the sun goin' down, boy/ dark gon' catch me here. »). Cette interprétation est également cohérente avec le couplet de fin « You can run/ tell my friend-boy Willie Brown/ that I'm standing at the crossroads » où Johnson appelle à l'aide un ami musicien réel[6].
Le lieu le plus cité pour cette légende serait Rosedale au Mississippi, à l'intersection de la Highway 8 et de la Highway 1 (33° 50′ 44″ N, 91° 01′ 39″ O). Un autre, moins commun, serait à l'intersection de la Highway 49 et de la Highway 61 à Clarksdale.
Une version romancée de cette légende est à la base du film Crossroads (1986). Elle est également à la base d'un épisode de la série télévisée Supernatural introduisant le Crossroads Demon qui apparaît ensuite dans d'autres épisodes. Dans le film O'Brother (2000), la légende est évoquée lorsque Everett, Pete et Delmar prennent en stop un guitariste nommé Tommy Johnson à un carrefour du Mississippi ; quand il lui est demandé ce qu'il fait à un carrefour au milieu de nulle part, Tommy répond qu'il vient de vendre son âme au Diable en échange de la capacité à jouer de la guitare.
Face B | Passing the Time |
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Sortie | juillet 1968 |
Enregistré |
10 mars 1968 au Winterland Ballroom, San Francisco (première représentation) |
Durée | 4:14 |
Genre | Blues rock, hard rock |
Format | 45 tours |
Auteur-compositeur | Robert Johnson |
Producteur | Felix Pappalardi |
Label | Atco 6646 ; Polydor n'a pas sorti le single au Royaume-uni |
Singles de Cream
Durant le printemps 1968, Cream fait une tournée aux États-Unis. Après leur premier concert à Santa Monica, ils jouent quelques dates au Winterland Ballroom à San Francisco (29 février, 1er, 2, 8, 9 et 10 mars (deux représentations à chaque date)), et deux dates au Fillmore West à San Francisco les 3 et 7 mars (deux représentations à chaque fois également). C'est pendant le premier set du 10 mars que Cream enregistre Crossroads. Arrangée par le guitariste Eric Clapton, la version de Cream a un tempo plus rapide que l'originale et inclut deux lignes empruntées à Traveling Riverside Blues une autre chanson de Johnson.
Contrairement aux habitudes de Cream, selon lesquelles c'est Jack Bruce qui chante, Eric Clapton assure le chant de cette chanson comme précisé à la fin de la chanson, Jack Bruce disant « Eric Clapton, for vocal »[trad 3].
La chanson est classée 409e en 2004 sur la 500 Greatest Songs of All Time établie par le magazine Rolling Stone, et 3e en 2008 sur la liste des Greatest Guitar Songs of All Time. Elle est également 10e des 100 meilleurs solos de guitare de Guitar World[7].
Une reprise de cette version est disponible dans le jeu Guitar Hero.
Le centre de désintoxication créé par Clapton à Antigua est appelé Crossroads[8].
Eric Clapton a enregistré une version de cette chanson dès 1966 avec son groupe Eric Clapton's Powerhouse, mais un solo d'harmonica de Paul Jones y remplace le solo de guitare.
D'autres artistes ont enregistré leur propre version de cette chanson[9] :
Et aussi :
La chanson Down the Highway de Bob Dylan, sur l'album The Freewheelin' Bob Dylan en 1963, est une variation de Cross Road Blues.